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balzac

  • hommage à Georges Staquet

    Je viens de lire deux nouvelles de Balzac : la maison du chat-qui-pelote et le bal de Sceaux. Ce faisant, il me reste 98.7% de la Comédie Humaine à lire m'informe ma kindle. Je ne suis pas au bout de mes peines. Mais bon, je n'irai pas plus loin. Je voulais juste avoir la confirmation de ce que je me doutais concernant Honoré. Pas trop ma tasse de thé. Et puis peut-être aussi ai-je trop mangé à ce ratelier-là, je veux dire le XIXème siècle.

    Concernant Balzac, ma déception ne vient pas de sa plume, riche et emphatique mais de ce regard un peu trop extérieur qu'il porte sur les événements qu'il raconte. On dirait qu'il résume plus qu'il n'écrit. Les situations concrètes sont rares. Il ne fait 'que' relater avec brio de son trône lointain des histoires mettant en scène des humains de toutes sortes (mais avant tout quand même d'une certaine classe sociale). Peut-être me trompe-je par rapport au si peu que j'ai lu  (il faut rajouter le Père Goriot aussi) mais qu'importe, le manque d'enthousiasme l'emporte sur l'envie de continuer.

    Il y a bien César Birotteau (cité dans le Bal de Sceaux) dont j'aimerais un peu connaître les affres. César Birroteau oui. Parce que c'est quoi cette histoire des quatre coups de la cinquième symphonie qui frappait dans sa pauvre tête dont parle Ferdinand à son espèce de beau-frère qui ne comprend pas non plus mais qui de toute façon ne va pas tarder à disparaître ? L'ex beau-frère en question est interprété par Georges Staquet. Il est décécé le 03 janvier 2011. Je tenais à lui rendre hommage. 

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  • CR150 : le Père Goriot - Balzac

    goriot.jpgÇa y est, j'ai enfin lu un Balzac. Premier sentiment : ce n'est pas pire que l'idée que je m'en faisais mais ce n'est pas mieux non plus. C'est très d'époque et ça comprend son lot de vicomtes et de duchesses, de filles à marier avec les affaires de dot qui vont avec, des dames mariées chichement et qui trompent leurs maris officiellement (et vise versa).
    (Par contre, pas plus avec Balzac qu'avec Flaubert ou Maupassant, on ne sait si tous ces gens-là copulent.)
    La figure du Père Goriot est attachante bien que trop excessive dans son amour pour ses deux filles. pour vraiment émouvoir. Quant à Eugène de Rastignac, le héros, il se situe dans les lignée des arrivistes comme surent en inventer les écrivains du XIX (Julien Sorel, Bel-ami..). Et le but semble donc pour Balzac et compagnie de nous montrer comment, dans un système aristocrate très cloisonné, on peut à force de volonté, de ruse et par la séduction, s'élever dans la hierarchie sociale. Rastignac semble avoir toutes les qualités mais son empathie envers Mr Goriot le freine dans son ascension. C'est un peu la morale de ce roman (mais concernant Rastignac, ce n'est qu'un contre-temps nous apprendra la suite de la Comédie Humaine).

    Mais plus que l'histoire somme toute banale, j'ai apprécié les réflexions générales qui comme le dit très justement Charles Dantzig dans son dictionnaire égoïste de la littérature française sont "dites avec tant d'aplomb qu'elles finissent pas être comiques" (p73, livre de poche). Un exemple avec cette description du tout Paris (qui n'a pas perdu une ride) :


    Les pensionnaires, internes et externes, arrivèrent les uns après les autres, en se souhaitant mutuellement le bonjour, et se disant de ces riens qui constituent, chez certaines classes parisiennes, un esprit drolatique dans lequel la bêtise entre comme élément principal, et dont le mérite consiste particulièrement dans le geste ou la prononciation. Cette espèce d’argot varie continuellement. La plaisanterie qui en est le principe n’a jamais un mois d’existence. Un événement politique, un procès en cour d’assises, une chanson des rues, les farces d’un acteur, tout sert à entretenir ce jeu d’esprit qui consiste surtout à prendre les idées et les mots comme des volants, et à se les renvoyer sur des raquettes. La récente invention du Diorama, qui portait l’illusion de l’optique à un plus haut degré que dans les Panoramas, avait amené dans quelques ateliers de peinture la plaisanterie de parler en rama, espèce de charge qu’un jeune peintre, habitué de la pension Vauquer, y avait inoculée.
    — Eh bien! monsieurre Poiret, dit l’employé au Muséum, comment va cette petite santérama? Puis, sans attendre la réponse: Mesdames, vous avez du chagrin, dit-il à madame Couture et à Victorine.
    — Allons-nous dinaire? s’écria Horace Bianchon, un étudiant en médecine, ami de Rastignac, ma petite estomac est descendue usque ad talones.
    — Il fait un fameux froitorama! dit Vautrin. Dérangez-vous donc, père Goriot! Que diable! votre pied prend toute la gueule du poêle.
    — Illustre monsieur Vautrin, dit Bianchon, pourquoi dites-vous froitorama? il y a une faute, c’est froidorama.
    — Non, dit l’employé au Muséum, c’est froitorama, par la règle: j’ai froid aux pieds.

    roman, paru en 1835
    le livre de poche, 354 pages
    lecture du 01.03 au 08.03.2010
    note : 3.5/5