Ce livre d'Henry Bauchau m'ennuie en même temps qu'il me dérange. Je trouve surtout que le narrateur fait montre de trop de respect pour l' ancien ss.
Dans cette citation de ce dernier, je ne fais mienne que la première phrase. La suite me débecte.
Celui qui pense et sent avec compassion la douleur des enfants ne peut qu'aspirer à un monde bon et raisonnable. Il n'est pas ainsi mais on peut espérer, travailler dans ce sens. Si tout était raisonnable sur la terre, il ne se passerait plus rien. Sans l'homme et ses passions plus d'événements, sans lui pas d'événements. Cette perspective est pire que la souffrance des enfants, car pour eux aussi il faut des événements. Il est nécessaire qu'ils souffrent pour évoluer, grandir, devenir durs, forts, résistants et, parfois aussi, doux, patients, compatissants. Il faut des événements pour que le monde des hommes soit un monde. Sans événement pas d'espoir, pas d'amour, pas de fin. Nous, les hommes à démon, les démons si tu veux, c'est à cela que nous servons. Déclenchant l'événement nous pouvons dire ensuite - car ce n'est plus notre affaire - que ton règne où que le règne arrive.
En ma qualité de père de deux gamines que j'aime plus que tout au monde, je fais tout ce qui est possible pour retarder le plus possible l'enseignement de certaines choses et pour leur éviter tout désagrément inutile. Disons plutôt que je ne provoque pas, je laisse les faits arriver à elles et alors les questions ne tardent pas et fusent. Le matin, quand on se rend à l'école, Chloé me pose souvent plein de questions et souvent à propos de mots inconnus d'elle qu'elle entend sur france inter. Lola essaie de suivre sa soeur et avec elle c'est le délire. Et le soir, aussi, à table, Prisca et moi avons à faire face à une batterie de questions sur des thèmes divers et variés et souvent donc, il y a des thèmes qu'on ne voudrait pas aborder si vite. Je suis un peu protecteur sans doute mais je ne pense pas dépasser les bornes.
Sinon, comme je le disais, le roman est pénible. Le style est très agréable, très coulant mais ça ne suffit pas à compenser l'impression général d'ennui et de tristesse qui en émane Par ailleurs, comme chez Kundera ou Kafka, il n'y a aucune pointe d'humour. Mais autant chez eux, on s'en satisfait, ici, c'est étouffant.



Dimanche dernier, la gare de Lambel-Camors revivait pour quelques heures à l'occasion d'une petite fête sympa. Les amateurs de vieux trains ont passé un agréable moment aux abords de la gare, en compagnie des artistes et des différents protagonistes. Quelques-uns portaient des tenues d'époque et je repense notamment au chef de gare, fier comme Artaban dans son joli costume noir. Le clou du spectacle ce fut les quelques arrêts en gare de la vieille locomotive, exceptionnellement remise en service par la sncf. Le train fait le trajet Auray-Pontivy tous les dimanches de septembre et cela coûte 15000F ancien (à vous de faire le calcul). Saluons donc les bénévoles et la sncf etc etc. Je tenais à faire une petite note là-dessus car plus que par les trains, je suis attiré par les vieilles gares désaffectées...et il en existe pas mal en Bretagne puisque la plupart des lignes intérieures ne voient plus passer aucun train. Et j'ai souvent trainer mes guêtres dans la gare de Lambel..avant qu'elle ne soit vendue à la mairie à des particuliers, qui en ont fait un musée.
