Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Colin sabre et tam-tam - Page 102

  • l'élégance du portefeuille (citation de Marcel Proust)

    31aout05.jpg" Ma tante Léonie m’avait fait héritier en même temps que de beaucoup d’objets et de meubles fort embarrassants, de presque toute sa fortune liquide — révélant ainsi après sa mort une affection pour moi que je n’avais guère soupçonnée pendant sa vie. Mon père, qui devait gérer cette fortune jusqu’à ma majorité, consulta M. de Norpois sur un certain nombre de placements. Il conseilla des titres à faible rendement qu’il jugeait particulièrement solides, notamment les Consolidés Anglais et le 4% Russe. «Avec ces valeurs de tout premier ordre, dit M. de Norpois, si le revenu n’est pas très élevé, vous êtes du moins assuré de ne jamais voir fléchir le capital.» Pour le reste, mon père lui dit en gros ce qu’il avait acheté. M. de Norpois eut un imperceptible sourire de félicitations: comme tous les capitalistes, il estimait la fortune une chose enviable, mais trouvait plus délicat de ne complimenter que par un signe d’intelligence à peine avoué, au sujet de celle qu’on possédait; d’autre part, comme il était lui-même colossalement riche, il trouvait de bon goût d’avoir l’air de juger considérables les revenus moindres d’autrui, avec pourtant un retour joyeux et confortable sur la supériorité des siens. En revanche il n’hésita pas à féliciter mon père de la «composition» de son portefeuille «d’un goût très sûr, très délicat, très fin». On aurait dit qu’il attribuait aux relations des valeurs de bourse entre elles, et même aux valeurs de bourse en elles-mêmes, quelque chose comme un mérite esthétique."

    Marcel Proust, à l'ombre des jeunes filles en fleurs, p442 édition la pléiade

  • le miracle de la vie

    IMGP5895.JPGTentative de  semis de  quatre  pins pinaster (pin maritime) dans deux  godets  comprenant un tiers de terre du jardin, un tiers de terreau et un tiers de sable de rivière. Après avoir prévu les laisser dehors, je me suis dit ce soir que ce serait plus sympa de les mettre près du  bureau, pour pouvoir peut-être suivre la chose d'un peu plus près.

    Je ne sais pas du tout ce que ça va donner mais au pire je ne perds pas grand chose. Au mieux, ces deux pots contiennent potentiellement quatre arbres de 30 mètres de hauteur dans 30 ans.

    Franchement, c'est épatant de penser ça, non ? En tout cas, au premier signe de quoi que ce soit, il en sera question ici, photo à l'appui.

  • CR60 : prolongations - Alain Fleischer

    9782070122189.jpgC'est lorsque j'ai appris que l'intrigue de ce roman se situait à Kaliningrad, enclave russe improbable située entre la Pologne et la Lituanie que je me suis dit que qu'il fallait que je le lise. Pour le reste, je n'en connaissais ni l'auteur ni le thème. Une bonne critique dans Télérama m'a fait franchir le dernier pas. Et il m'a fallu 15 jours pour lire ce pavé de 500 pages paru chez Gallimard dans la collection l'Infini.
    Le roman débute par l'arrivée du narrateur,
    Tibor Schwarz, à  Kaliningrad en sa qualité d'interprète-traducteur français-hongrois et ce, à l'occasion d'un congrès européen qui doit décider d'on ne sait trop quoi mais qui a l'air d'être important quand même. Il trouve son hôtel, et quelques vieilles connaissances dans le métier. Tout semble partir sur des bases rationnelles. Et puis petit à petit et surtout à partir du soir où il demande son chemin à trois individus traversant un pont, le roman bascule dans une sorte de rêve où les êtres humains sont des spectres et les situations totalement ubuesques. Le congrès lui-même sombre dans le grotesque. Tout le monde se fout de tout. Kaliningrad, dépravé est un immense bordel (dans tous les sens du terme). Seuls  quelques vieillards spectraux qui se réunissent dans un sous-sol le soir, se préoccupent du sort de Kaliningrad, qui fut par le passé prussienne sous le nom de Konigsberg. Sans trop comprendre pourquoi, Tibor Schwarz  en devient le mentor et comme le congrès s'accorde sa pause estivale, son unique préoccupation devient la possession sexuelle de trois filles, donc chacune semble représenter une sensibilité géopolitique. Je dis bien "semble" parce qu'en fait je n'ai pas tout saisi.
    Mais j'ai pris beaucoup de plaisir dans cette lecture et ce roman m'a rappelé Kundera et Kafka (dans le style pour l'un et les obsessions pour l'autre), et je ne dirais même pas en moins bien tant j'ai trouvé ça brillant, de par son ambition historique et philosophique. Le style est très fluide (cela vient-il du fait qu'Alain Fleischer n'écrit pas ses romans, mais les dicte ?). Il y a bien quelques longueurs, comme on dit (notamment, la scène de l'orgie sadomasochiste géante au congrès...qui n'en finit pas) mais Alain Fleischer maîtrise tellement bien son sujet qu'on trouve tout naturel lorsque dans les 30 dernières pages, alors qu'il pénètre sans fin et plus ou moins alternativement les trois héroïnes du roman, il arrive à nous faire un parallèle entre la chose et le devenir politique de la Vieille Europe, qui ne jouerait à Kaliningrad que de bien drôles de prolongations.

    note : 4/5
    lecture du 31.10 au 15.11
    à venir : le complot contre l'Amérique, Philip Roth

    1888149.jpg
  • On va bouffer de "la crise" ce soir.

    choses_vie.jpgLes fans de la crise* (qu'on appelle parfois les crisophiles) vont trouver leur bonheur ce soir à la télé. Le plat de résistance étant le à vous de juger sur France 2 où la crise sera analysée dans tous les angles par des politiciens de renom. Suite à quoi, en dessert, ils pourront se délecter à l'écoute du ce soir ou jamais également consacrée à la chose. L'apéritif de cette soirée 100% comment-déprimer-les-gens-en-rentrant-du boulot ayant été le fameux service maximum du Dieu Courbet, qui lui, sait mieux qui quiconque conseiller les petites gens qui subissent la ..... (nan, je n'écrirai plus ce mot) de plein fouet. En entrée, évidemment, il y aura eu le choix entre les jt de tf2 ou france1 (interchangeable ces deux-là) , où l'on nous aura fait vivre la ..... en direct-live.

    Ce soir, les crisophiles vont frôler l'orgasme. Suite à quoi, je leur souhaite une bonne nuit.

    Moi, je vais me regarder un petit film : la crise de Coline Serreau. Ah non, chérie, surtout pas, pas celui-là !!!!!! un autre. Un petit Sautet ? Allez, ça faisait longtemps...

    Loïc, 21h30

    * qui sont aussi fans du pouvoir d'achat, mais on en parle moins en ce moment, mais je les rassure, ça va revenir avec les achats de noël. Chaque chose en son temps.

     

     

  • "le bateau ivre" expliqué à Chloé : strophe 1

    18 10 2008056.JPG

    Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles,
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

     

    - Un fleuve, Chloé, c'est une rivière qui se jette à la mer. C'est important que tu le saches, car à ton âge et pendant bien des années, je croyais qu'il n'y avait que quatre fleuves en France : la Seine, le Rhône, la Loire, la Garonne. Mais ce n'est pas vrai et d'ailleurs, il parait qu'il y a des fleuves qui ne font que quelques kilomètres.
    - Bon, alors, le "je" qui descend le Fleuve est un bateau. Tu me diras qu'un bateau ne parle et ne pense pas..mais le poète peut tout se permettre, c'est ce qui fait la beauté de la poésie. En l'occurrence, quand on fait parler un objet, on appelle ça "personnification". Le poète fait du bateau une personne. Pendant tout le poème, il en sera de même.
    - Le bateau descend un fleuve et non pas des fleuves comme dit Rimbaud. On ne peut pas descendre (c'est à dire aller vers la mer) plusieurs fleuves à la fois. Il ne s'agit pas d'une erreur évidemment mais je pense que pour des raisons métriques (je ne vais pas te parler de ça en détail), il a dû mettre fleuve au pluriel.. Et puis, ce n'est pas si choquant : en utilisant le pluriel, il veut aussi dire qu'il s'agit de n'importe quel fleuve.
    - Jadis, quand les bateaux n'avaient pas de moteur, des gens qu'on appelait des haleurs tiraient les bateaux depuis le chemin de halage. Mais je crois que ça pouvait être des chevaux aussi. Mais ici, Rimbaud parle d'hommes...capturés par des peaux-rouges, c'est à dire, des indiens. Les peaux-rouges capturent les haleurs, si bien que le bateau se retrouve tout seul. Non seulement, les haleurs sont capturés mais ils sont déshabillés et cloués à des poteaux. Assez cruel tout ça donc, mais ce n'est qu'une image utilisée par Rimbaud pour signifier qu'on se trouve dans un pays lointain et qui donne une touche d'exotisme au poème.
    Voilà pour le premier quatrain. Il y en a 24 à suivre !

  • dans la bibliothèque...

    IMGP5835.JPGDans la bibliothèque
    Que l'on vient d'acquérir,
    Y'a une boule aztèque
    Qui peut se mettre à luire.

    Tout en haut, la pléïade
    A le droit aux honneurs
    Bien qu'étant un peu fade
    Diront les emmerdeurs.

    Sinon, y'a comme une oeuvre
    D'art, me laissant pensif,
    Mais qui fournit la preuve
    De mes exploits sportifs.

    Un panier en osier
    Qu'on acheta d'occase,
    Semble s'être imposé
    Dans l'une des huit cases.

    Mais l'essentiel est dans
    Les objets qui viendront
    Remplir au fil des ans
    Ce meuble moribond.

    loïc lt, 07.11.08

  • le droit à ceci et le droit à cela, vu par Alain Fleischer


    9782020680158.jpg" Dans la France des débuts du vingt et unième siècle, le credo des citoyens est leur droit à tout : droit au travail, droit au logement, droit à l'éducation, droit à l'alimentation, droit aux vacances, droit de grève, droit à la médecine, droit à la sécurité, droit à la retraite, droit à la maternité,  et à la paternité... comme si la nation qui avait inventé les droits de l'homme n'avait désormais mieux à faire que de décliner les grandes idées en sous-produits, à mettre en application les idéaux par les services d'une Administration générale du Bien-être - le bonheur est encore une autre affaire, mais on y vient...-, et comme si le but d'une société était de décréter des droits, de définir le citoyen comme le bénéficiaire de ces droits, de lui en assurer la jouissance, la protection; d'enfermer l'individu dans cette prison de ses droits qui l'empêche de penser à tout ce qui ne lui est pas dû automatiquement, et qui ne lui serait accessible que par un désir singulier, un effort personnel, la volonté individuelle, l'ambition d'un seul  de refuser l'ambition commune à tous. Il serait bien beau et généreux de décréter que les aveugles ont le droit de voir, que les sourds ont le droit d'entendre, et que toute privation de la vue ou de l'ouïe est une injustice de la société plus encore qu'une erreur de la nature. Bien sûr, toute disposition est souhaitable pour diminuer la souffrance ou l'inconfort d'un handicap, et pour rendre la vie plus supportable parmi la société à ceux qui en sont frappés, mais combien belle serait la loi qui donnerait au citoyen la conscience des aveuglements et de la surdité auxquels conduit la perversion des idéaux ! Tôt ou tard, tout citoyen connaît une situation où il se sent lésé, tôt ou tard, lui vient l'idée qu'il peut obtenir un dédommagement, car tout malheur qui le touche, petit ou grand, doit avoir un responsable, un coupable, socialement, politiquement identifiable, et tout dommage, même affectif ou moral, est chiffrable en euros."

    prolongations, Alain Fleischer, p178, éditions Gallimard.

     

  • le nouveau marque-page

    Imgp5756.jpgMon nouveau marque-page représente une toile de Jan Groenhart intitulée endless landscape. Il mesure 14 cm, ce qui signifie qu'il n'est pas trop adapté pour les livres de petit format comme les poches par exemple. On peut toujours l'utiliser pour un poche mais comme il ne dépasse pas, le lecteur ne peut pas voir de loin où il en est dans l'avancement du livre. Tout au plus, verra-t-il un écart mais ce ne sera pas aussi clair qu'un beau marque-page qui dépasse (mais pas trop). Non, perso , pour les petits livres, je vais continuer à utiliser mon ancien marque-page, plus petit, qui représente un petit torrent dans la forêt de Brocéliande. Ça ne me dérange pas de continuer à l'utiliser, vu qu'il marche encore et qu'il n'est pas trop usé.
    J'ai acheté ce nouveau marque-page dans la grande surface culturelle d'une petite ville normande abritant notamment une sous-préfecture, quelques églises, des remparts et pas mal de magasins. Enfin non, j'avais prévu l'acheter mais au moment de passer en caisse, j'ai oublié de le retirer du livre où je l'avais rangé, si bien que la caissière n'en a rien vu. Je jure sur la tête de mes filles que je ne l'ai pas fait exprès. (si cela avait été prémédité, je n'aurais pas été aussi cool et blagueur lors du passage en caisse - car à chaque fois que j'ai chapardé des petites choses en magasin, cela fut toujours au prix d'un immense stress et de sueurs très compromettantes).
    Le livre inaugurant ce nouveau marque-page est prolongations de Alain Fleischer, ce qui est, il faut le dire, un beau début, tant ce livre est beau et épais. C'est un pavé de près de 600 pages édité dans la collection l'infini de Gallimard. J'essaie toujours de donner pour la première utilisation de mes nouveaux marque-pages le meilleur et le plus beau de ce que je dispose. Pour l'instant, j'en suis à la page 54 et et le marque-page ne s'est pas encore trompé, c'est à dire que j'ai toujours réouvert le livre à la page où je l'avais refermé. Au début, il faut se méfier, car je me suis laissé dire que certains marque-pages peuvent être très blagueurs et changer de pages tous seuls à un moment où le lecteur est hors de portée de vue. C'est la raison pour laquelle, lorsque je discute avec un lecteur qui me dit ne rien comprendre à tel ou tel roman, je me demande en moi-même si cette incompréhension ne provient pas d'un déplacement fortuit du marque-page. J'émets parfois l'hypothèse à certaines personnes qui pourraient comprendre la chose mais à chaque fois elles m'ont regardé bizarrement où alors elles se sont mises à rire. Les gens ne s'imaginent vraiment pas combien certains marque-pages peuvent être farceurs.
    Mais là, donc, mon nouveau marque-page, non. Ça a l'air d'être un sérieux. On va lui souhaiter longue-vie et bonne entente avec le lecteur sympa !

  • CR59 : Meuse l'oubli - Philippe Claudel

    IMGP5681.JPGC'est en flânant cet été sur un marché de la région que je suis tombé sur ce bouquin. Je dois dire que le titre m'a tout de suite interpellé (bien plus que l'auteur que je n'avais jamais lu). Meuse l'oubli, Meuse comme le fleuve qui arrose Charleville, cette ville où j'ai passé il y a quelques années deux jours qui resteront à jamais gravé dans ma mémoire.


    Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles,
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.


    Dans ce petit roman, Philippe Claudel fait de petites allusions au poète mais guère plus. Il faut dire que l'action ne se situe pas dans les Ardennes mais en Belgique. Mais quand même zut, je n'y peux rien, pour moi la Meuse, cela reste le fleuve des rimbaldiens.
    Venons-en au roman proprement dit : le narrateur est inconsolable suite au décès brutal de sa compagne Paule. Il décide d'aller se réfugier dans un petit village belge, paumé de chez paumé. Il débarque, trouve une chambre et des mois duranttraîne dans le village, et notamment au bar l'Ancre où il se prend des bitures avec les habitués. Il se lie d'amitié aussi avec le fossoyeur du cimetière, avec sa logeuse Madame Outsander. Il tente de noyer sa peine dans cette atmosphère bucolique et loin de tout. Les mois passent et la lourde peine devient une petite cicatrice mais hélas pense-t-il, c'est plus la marque du temps (ce grand réparateur) que de son travail intérieur.
    Ce petit roman se lit bien et malgré le sujet, j'ai eu presque sans cesse le sourire aux lèvres. Le tout est baigné dans une poésie rieuse et chatoyante. Les anecdotes* se succèdent aux descriptions très colorées et il faut dire ce qui est : on passe un bon moment de lecture. Il s'agit du premier roman et sans doute le plus méconnu de PhilippeClaudel.

    * Le fossoyeur croise par hasard le narrateur qui se promène dans le cimetière : " quand je vous ai vu la première fois, cet hiver que je vous ai vu, je me suis dit tout de suite, 230x200x110 pour la fosse, il faut toujours compter plus large, et à vue de nez, 45x60x70 pour la taille de la caisse qu'il vous faudrait, la caisse à réduction, car vous êtes tout de même assez grand...Une vraie manie de métreur, je ne peux pas m'en empêcher, dès que je vois quelqu'un, il faut que je le réduise..."

    note : 3/5
    lecture du 29.10 au 31/10
    à venir : à voir

  • CR58 : la modification - Michel Butor

    modif.jpgÇa fait un petit moment que vous  aviez programmé la lecture de ce livre. Pour de multiples raisons dont deux principales :
    - vous aviez envie de lire un roman de ce Butor dont vous ne connaissiez que l'essai consacré à Rimbaud (improvisations sur Rimbaud) ;
    - vous aimez bien vous faire un classique de temps en temps ( ce roman fait partie des  49 romans français qu'il faut avoir lu selon la bibliothèque idéale de Bernard Pivot).

    La lecture est terminée et elle fut assez fastidieuse. Vous avez eu du mal à entrer dans l'histoire de ce type marié qui prend le train Paris-Rome pour rejoindre sa maîtresse. Tout le récit se passe dans le train. Et il ne s'y passe pas grand chose, sauf dans la tête du narrateur. Le fait que le tout soit écrit à la deuxième personne du singulier ne vous a pas dérangé, non c'est plutôt un vous-ne-savez-quoi dans le style qui vous a gêné. Vous avez eu l'impression de vous heurter à chaque phrase. Et du coup parfois vous avez eu mal au ventre, comme ça vous arrive parfois quand une lecture vous fait mal. Mais à partir de quoi, du 3/4 du roman, cela a semblé aller mieux, c'est à dire en fait à partir de la modification, c'est à dire à partir du moment où le narrateur (qui est vous) se rend compte qu'il se trompe, qu'il ne doit pas prolonger l'aventure avec Cécile, sa maîtresse. Dès ce moment, le roman prend une nouvelle dimension, plus éthérée, plus aérienne. L'auteur se détache un peu du train et des voyageurs qu'il s'obstinait à décrire (et vous ne compreniez pas bien l'intérêt) pour s'attacher à expliquer pourquoi et comment est intervenue cette modification. Mais alors il vous explique :


    Vous vous dîtes : s'il n'y avait pas eu ces gens, s'il n'y avait pas eu ces objets et ces images auxquels se sont accrochés mes pensées de telle sorte qu'une machine mentale s'est constituée, (...), s'il n'y avait pas eu cet ensemble de circonstances, cette donne du jeu, peut-être cette fissure béante en ma personne ne se serait-elle pas produite cette nuit, mes illusions auraient-elles pu tenir encore quelques temps...


    La dernière partie du roman est brillante, évanescente et met en relief l'ensemble du roman. Si bien que vous terminez cette affaire mal engagée sur une bonne impression. Mais vous dîtes que c'est bien indécent de votre part de juger de la sorte des romans qui ont fait leur preuve. Trouvez à redire à des oeuvres qui font partie du patrimoine ! alors que vous êtes incapable de pondre un note ridicule sans faire de faute de grammaire ou d'orthographe.  Vous n'êtes qu'un blogueur (pardon pour l'insulte) et demain, 29 octobre est votre fête.

    note : 3/5
    lecture du 17/10 au 28/10
    à venir : Meuse l'oubli, Philippe Claudel