Ça fait un petit moment que vous aviez programmé la lecture de ce livre. Pour de multiples raisons dont deux principales :
- vous aviez envie de lire un roman de ce Butor dont vous ne connaissiez que l'essai consacré à Rimbaud (improvisations sur Rimbaud) ;
- vous aimez bien vous faire un classique de temps en temps ( ce roman fait partie des 49 romans français qu'il faut avoir lu selon la bibliothèque idéale de Bernard Pivot).
La lecture est terminée et elle fut assez fastidieuse. Vous avez eu du mal à entrer dans l'histoire de ce type marié qui prend le train Paris-Rome pour rejoindre sa maîtresse. Tout le récit se passe dans le train. Et il ne s'y passe pas grand chose, sauf dans la tête du narrateur. Le fait que le tout soit écrit à la deuxième personne du singulier ne vous a pas dérangé, non c'est plutôt un vous-ne-savez-quoi dans le style qui vous a gêné. Vous avez eu l'impression de vous heurter à chaque phrase. Et du coup parfois vous avez eu mal au ventre, comme ça vous arrive parfois quand une lecture vous fait mal. Mais à partir de quoi, du 3/4 du roman, cela a semblé aller mieux, c'est à dire en fait à partir de la modification, c'est à dire à partir du moment où le narrateur (qui est vous) se rend compte qu'il se trompe, qu'il ne doit pas prolonger l'aventure avec Cécile, sa maîtresse. Dès ce moment, le roman prend une nouvelle dimension, plus éthérée, plus aérienne. L'auteur se détache un peu du train et des voyageurs qu'il s'obstinait à décrire (et vous ne compreniez pas bien l'intérêt) pour s'attacher à expliquer pourquoi et comment est intervenue cette modification. Mais alors il vous explique :
Vous vous dîtes : s'il n'y avait pas eu ces gens, s'il n'y avait pas eu ces objets et ces images auxquels se sont accrochés mes pensées de telle sorte qu'une machine mentale s'est constituée, (...), s'il n'y avait pas eu cet ensemble de circonstances, cette donne du jeu, peut-être cette fissure béante en ma personne ne se serait-elle pas produite cette nuit, mes illusions auraient-elles pu tenir encore quelques temps...
La dernière partie du roman est brillante, évanescente et met en relief l'ensemble du roman. Si bien que vous terminez cette affaire mal engagée sur une bonne impression. Mais vous dîtes que c'est bien indécent de votre part de juger de la sorte des romans qui ont fait leur preuve. Trouvez à redire à des oeuvres qui font partie du patrimoine ! alors que vous êtes incapable de pondre un note ridicule sans faire de faute de grammaire ou d'orthographe. Vous n'êtes qu'un blogueur (pardon pour l'insulte) et demain, 29 octobre est votre fête.
note : 3/5
lecture du 17/10 au 28/10
à venir : Meuse l'oubli, Philippe Claudel