présentation de l'éditeur : Sam vit à Marseille mais surtout avec son piano et son chat, Francisco Goya, dit Judas. Des sons subtils qu’il tire de son piano et de la présence douce et têtue de son chat. Sam raffolait des gnocchis jusqu’au jour où il ne les a plus supportés. Sam regarde le ciel comme un espace vide. Sam aime la pluie. Sam entretient des rapports ambivalents avec Marseille. Sam se sent éternellement touriste. Sam parle peu. Sam tousse quand il fume. Sam est douillet. Sam a peur de l’eau. Sam fait des cauchemars. Sam fréquente les lavomatics. Sam ne sait pas quoi faire de son poisson mort. Francisco Goya dit Judas, le chat, est intrépide. Ou maladroit. En tout cas, il tombe de la fenêtre pendant que la pédale du piano se casse.
Voici la vie de Sam, racontée dans ce roman de l’infime dont la musique est l’un des personnages. D’une écriture sensible, Didier da Silva construit un anti-héros attachant et vaguement agaçant, comme peuvent agacer les miroirs. Un personnage qui habite sa vie d’une drôle de manière, toute en distance et en observations. On suit ses déambulations urbaines et ses défaites, narrées avec humour. On devient le voyeur satisfait de la douce cruauté de la vie quotidienne. Sam a peur de son ombre et nous, peur qu’il ne disparaisse une fois le livre refermé, tellement on s’habitue à sa présence, comme s’il avait toujours existé en voisin discret. Mais c’est le destin des personnages.
mon avis : petit bouquin sympa qui se lit tranquillement et qui fait découvrir, à travers le regard un peu blasé mais très lucide de Sam, un autre Marseille, un Marseille secret, un Marseille des petites et un Marseille sous la pluie aussi, puisqu'il faut arrêter avec les clichés, il pleut de temps en temps à Marseille.
87 pages, c'est court mais suffisant pour reconnaître à Didier Da Silva, un certain talent pour dire l'indicible, le néant dans lequel nos quotidiens sombrent parfois.
et page 73, le narrateur se demande : Son profond désintérêt pour la marche de la société était-il le signe de sa sagesse ou d'un manque de vigueur intellectuelle ?
Dommage qu'on n'ait pas la réponse car j'aurais aimé l'avoir. Est-ce l'écrivain qui s'interroge à travers Sam.
Et en quoi, peut-on se désintéresser de la marche de la société par sagesse ? Car cela sous-entend que plus on est sage (au sens philosophique du terme évidemment), plus on se désintéresse du monde ? Or on aurait tendance à penser le contraire.
Cette question m'interpelle parce qu'à titre perso, je me fous de plus en plus ce qui se passe dans mon pays et dans le monde. Et pourquoi ? J'ai un début de réponse. C'est que ma vie personnelle me prend tellement de temps que je n'arrive plus à m'intéresser à ce qu'il y a en dehors de mon monde. Alors qu'ado et dans ma vingtaine d'années, c'était différent. J'avais tout mon temps pour essayer de comprendre et d'analyser ce que je voyais autour de moi puisque ma vie personnelle ne concernait que l'entretien de ma petite personne. C'est juste un début de réponse, qui m'éloigne du sujet mais qu'il me tenait à coeur de préciser.
éditions Léo Sheer, 89 pages
parution :5/11/08
lecture du 17 au 19 mai 2009
note : 3.5/5
à venir : impuretés, Philippe Djian (?)
résumé (par l'auteur lui-même p372 du roman)

résumé (wikipedia): Ravage présente le naufrage d'une civilisation technologique, dans laquelle, un jour, l'électricité vient à disparaitre. Les habitants, anéantis par la soudaineté de la catastrophe, sombrent dans le chaos, privés d'eau courante, de lumière et de moyens de déplacement. Un thème typique de la science-fiction post-apocalyptique, brossant le portrait de la fin de l'humanité technologique.


note de l'éditeur : Le capitaine de reixach, abattu en mai 40 par un parachutiste allemand, a-t-il délibérément cherché cette mort ? un de ses cousins, Georges, simple cavalier dans le même régiment, cherche à découvrir la vérité.
Depuis quelques jours, je souffre de procrastination aiguë et ce mal touche toutes les parois de mon existence. C'est ainsi que j'ai considérablement baissé mon rythme de lecture car je trouve que la littérature est difficile et contraignante. C'est ainsi aussi que lassé de la nausée, je l'ai purement et simplement abandonnée. Et là j'ai peut-être fait l'erreur de m'attaquer à un roman que je savais un peu prise de tête, à savoir la route des Flandres de Claude Simon, une sorte de roman expérimental conçu pour étudiants en lettres modernes. Car la route des Flandres est un roman difficile, avec peu de ponctuation, j'au du mal à m'y retrouver car les choses ne sont pas explicitées et l'auteur passe du coq à l'âne sans crier gare et sans même changer de phrase.
Je ne suis pas trop du genre à arrêter les romans en cours et pourtant là, avec la nausée, je suis bien tenté, tant ce livre me déprime et c'est à tel point que je le juge responsable d'une certaine tristesse qui s'est abattue sur moi depuis quelques jours. A chaque fois que je reprends la lecture, ça m'emmerde de retrouver ce héros désabusé, revenu de tout et qui traîne dans une ville portuaire moche telle une âme en peine. Il passe ses journées dans une bibliothèque à réaliser la biographie d'un type assez banal mort il y a longtemps et le soir, il erre dans les rues, croise des vieilles dames et rentre chez lui où il trouve que son rapport aux objets a changé. Et c'est apparemment l'intrigue du roman. Quelque chose ayant rapport avec la perception du monde est en train de changer en lui.