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jean-paul sartre

  • CR203 : l'âge de raison - Jean-Paul Sartre

    compte-rendu de lecture,littérature,littérature française,livre,roman,culture,jean-paul sartreMathieu Delerue, un petit bourgeois trentenaire et prof de philo vaguement existentialiste engrosse par accident Marcelle, une femme qui reste allongée toutes ses journées (l’auteur n’explique pas pourquoi). Sans vraiment demander son avis à Marcelle, il décide qu’elle doit avorter et se met en quête de la somme nécessaire à ce genre d’opération. On le suit alors dans ses pérégrinations dans le Paris-bohème de l’époque (l’action se situe à la fin des années 30), dans les caves où l’on danse toute la journée et les bars de la rive-gauche. Mathieu a du mal à mettre en pratique ses idéaux et ses amis, avec qui il discute beaucoup politique et moralité, n’ont de cesse de lui reprocher son ambivalence. Comme de fait, ce Mathieu est énervant.
    Si ce roman semble un peu daté dans ses préoccupations, le personnage de Mathieu préfigure quand même un peu l’arrivée d’une génération vivant dans l’opulence, mais désireuse de changer le monde, tout en mettant un point d’honneur à vouloir conserver son statut.
    Dans ce roman, j’ai surtout apprécié le niveau des dialogues et cette façon un peu zolienne  qu'a l'auteur de décrire des scènes dans lequelles évoluent plusieurs personnages (dans les bars par exemple).
    Je ne dois pas vivre sur la même planète que celle sur laquelle vécut Jean-Paul Sartre et c’est peut-être pour cette raison que je suis attiré par ses romans. Il y a quelques années, la nausée m’avait profondément agacé et j’ai ressenti la même chose en lisant ce premier tome de la trilogie les chemins de la liberté. Mais comme j’aime bien me faire mal, je lirai le tome 2, au cours de cette année 2011, avant ou après la suite allemande saison 2, qui est en préparation (et je prépare également une suite islandaise..si vous avez des conseils de lecture de ce côté-là, n’hésitez-pas).

    lecture du  03.03 au 31.03.2011
    folio n°870, 370  pages
    note : 2.5/5
    à suivre : la disparition de Richard Taylor, Arnaud Cathrine.

  • CR112 : la nausée - Jean-Paul Sartre

    134700.jpgquatrième de couverture : « Donc j'étais tout à l'heure au Jardin public. La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c'était une racine. Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d'emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J'étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse entièrement brute et qui me faisait peur. Et puis j'ai eu cette illumination. Ça m'a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n'avais pressenti ce que voulait dire "exister" ».

    mon avis : Rarement je n'ai eu autant de mal à terminer un roman ! Commencé en début d'année et stoppé quelques jours plus tard après une cinquantaine de pages de laborieuse lecture, il me titillait quand même de le finir. Je l'ai repris donc ce mois d'août avec l'intention de l'achever (dans tous les sens du terme), mais je l'ai repris du début histoire de remettre les compteurs a zéro et repartir sur de bonne bases.
    Mais pourquoi me titillait-il de le reprendre ? Parce que de façon générale, je n'aime pas ne pas finir un livre, question d'orgueil et puis, parce que quand même le propos de Sartre (à travers celui de son narrateur Antoine Roquentin) m'interpellait quelque peu, me parlait quelque part, sans trop savoir comment et pourquoi.
    En effet, Antoine Roquentin, le héros de cette histoire, ou le non-héros plutôt est un type qui vit dans la ville portuaire (imaginaire ?) de Bouville et qui passe ses journées dans la bibliothèque municipale à faire des recherches sur un aristocrate un peu haut en couleur qui vécut dans la cité quelques siècles auparavant. Le but d'Antoine est d'en écrire une biographie. Et un jour, Antoine se met à avoir la nausée, une sorte de nausée en rapport avec les choses, les objets qui l'entourent et qu'il ne sait plus nommer, ne sait plus reconnaître. A partir de là, la nausée lui provoque toute une crise existentielle et son rapport aux autres et à lui-même s'en trouve perturbé.
    Je crois n'avoir pas bien compris le sens du malaise mais j'ai quand même saisi l'état d'esprit dans lequel il s'est produit. (encore l'autre jour, je regardais un robinet et je trouvais ça fou que l'objet s'appelle robinet..je le regardais ce robinet dans toute sa forme et sa profondeur et je n'arrivais plus à me persuader que la chose s'appelait robinet. Pour qui, pourquoi robinet, qui suis-je, ou vais-je.
    Et puis en fin de compte, l'existentialisme)
    Ah ! l'existentialisme ! Je n'ai jamais trop compris ce que c'était mais en lisant ce roman écrit par son théoricien, je me suis dit, je me suis dit quoi..qu'Antoine Roquentin ressemblait à tout sauf à l'idée que je me faisais d'un existentialiste. C'est à dire qu'Antoine agit très peu, subit sans cesse et chez lui l'essence semble précéde l'existence.
    C'est la raison pour laquelle je me suis senti assez proche de l'individu.
    et du coup du roman.
    enregistrement, prévisualiser, envoyer.

    roman, paru en 03/1972
    Folio, 248 pages
    lecture du 02/08 au 17/08/09
    note : 4/5
    à venir : le voyageur de la Toussaint, Georges Simenon

     

  • week end à se demander que lire.

    285937071_L.jpgJ'ai passé tout ce weekend pluvieux à me demander ce que j'allais lire (ayant fini le Jonathan Coe vendredi soir) et j'avais dans ma pile Solal d'Albert Cohen, deux simenon, et après de Guillaume Musso (c'est juste pour vérifier un truc) et ce dimanche soir, je décide enfin...ce sera la nausée de Jean-Paul Sartre que j'avais abandonné il y a quelques mois aux alentours de la soixantaine de pages. Et je ne veux pas m'avouer vaincu...et en plus, ce roman n'était ni difficile ni inintéressant, c'est qu'au printemps, j'ai fait une sorte de mini-déprime et je n'arrivais à rien, pas même à lire.

    Alors, je reprends la nausée..mais je me suis demandé si je le reprenais où je l'avais laissé. Et en fin de compte, non, je le recommence au départ car je n'ai plus qu'un vague souvenir du début.

    Quel week end !

     

  • la nausée

    9782070368051.jpgJe ne suis pas trop du genre à arrêter les romans en cours et pourtant là, avec la nausée, je suis bien tenté, tant ce livre me déprime et c'est à tel point que je le juge responsable d'une certaine tristesse qui s'est abattue sur moi depuis quelques jours. A chaque fois que je reprends la lecture, ça m'emmerde de retrouver ce héros désabusé, revenu de tout et  qui traîne dans une ville portuaire moche telle une âme en peine. Il passe ses journées dans une bibliothèque à réaliser la biographie d'un type assez banal mort il y a longtemps et le soir, il erre dans les rues, croise des vieilles dames et rentre chez lui où il trouve que son rapport aux objets a changé. Et c'est apparemment l'intrigue du roman. Quelque chose ayant rapport avec la perception du monde est en train de changer en lui.
    Qu'est ce que je vais faire avec un roman comme ça moi ?

    Il m'arrive aussi parfois de trouver le nom des objets bizarres. Par exemple, je peux être à côté d'une cabane et puis trouver tout à coup étrange que cette chose en face de moi s'appelle CABANE. Mais combien de fois dans ma vie ai-je prononcé ce mot pour désigner la chose s'en m'en étonner et voici que là, je trouve la sonorité bizarre et je ne trouve pas que CABANE soit le son adéquate pour désigner cette chose où je range mon boui-boui . On m'a toujours dit qu'on devait désigner ça CABANE et ça m'a toujours semblé naturel de le faire, et voici que là, non, ça ne colle plus, c'est pas ça.
    Ou bien, ça m'arrive aussi de me retrouver en face d'un visage très connu, que je vois tous les jours et dans ce moment particulier,j'ai l'impression de le regarder pour la première fois et d'en mesurer la singularité. Avant je ne regardais pas ce visage, je le voyais juste, comme le visage de untel point barre. Et puis, plus rarement, ça peut se doubler d'un autre effet : voilà, ce visage connu qui m'était cependant inconnu, et bien est le visage d'un individu qui s'appelle Untel. Je le savais, ça, je l'appelle par ce prénom tous les jours, mais là, à ce moment précis, savoir qu'il s'appelle Untel me surprend.
    Ça m'arrive parfois mais ce sont des idées qui me semblent si singulières et si peu exprimables que je n'aurais pas l'idée de les exprimer dans un roman par exemple. Sartre lui le fait. Tant mieux pour lui si ça le soulage de quelque chose. Et puis les philosophes sont peut-être capables de disserter sur des faits anodins pour en donner une portée universelle. Mais je ne vais pas avoir la patience. Au revoir Sartre. Adieu même sans doute.