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littérature - Page 22

  • CR100 - le bruit et la fureur - William Faulkner

    33698-0.jpgprésentation  (Amazon.fr) : C'est avec cet ouvrage explosif que William Faulkner fut révélé au public et à la critique. Auteur de la moiteur étouffante du sud des États-Unis, Faulkner a réellement bouleversé l'académisme narratif en plaçant son récit sous le signe du monologue intérieur, un monologue d'abord "confié" à un simple d'esprit passablement dépassé par les événements qui se déroulent autour de lui. Confusément, les images qui lui parviennent font remonter ses souvenirs : il brosse de façon impressionniste et chaotique l'histoire douloureuse de sa famille. Vient ensuite le moment d'écouter les confessions de Quentin, son frère, exposant les raisons qui le pousseront à se donner la mort. D'amours déçues en déchirements, la fratrie (qui compte un troisième membre ayant lui aussi son monologue) se désagrège. Jouant subtilement avec les différences de registres en passant d'un personnage à l'autre, Faulkner conclut en tant que narrateur extérieur ce roman violent, où chacun se débat tant bien que mal sans réellement pouvoir se soustraire à un destin funeste.

    Je viens de terminer un lecture très exigeante et peut donc aborder juillet le coeur léger avec un poids en moins dans ma pal (car ça faisait quand même pas mal d'années que je voulais me faire ce roman adulé autant que détesté).
    Et en fait, ce roman n'est pas si difficile que ça et si je peux en rassurer certains, je dirais que plus on avance, plus ça se simplifie.
    Dans le premier mouvement (le récit de Benjy), j'y comprends tellement rien que j'ai envie d'arrêter à toutes les pages, dans le 2ème mvt (le récit de Quentin), c'est toujours très difficile mais enfin je me dis que c'est plus clair qu'avec Benjy. Dans le 3ème mouvement (récit de Jason) , cela va beaucoup mieux, j'arrive à comprendre de quoi il est question et j'en arrive même à trouver ça prenant et  le 4ème mouvement (narrateur hors de l'histoire) est de facture presque classique.
    Et en fin de compte, lorsque j'ai refermé le livre, je n'en veux pas à Faulkner ne m'avoir fait tant souffrir car je me dis que le roman n'aurait eu aucun intérêt raconté autrement. Il fallait ces visions chaotiques de Benjy, les considérations métaphysiques de Quentin et le discours haineux de Jason pour comprendre et bien s'imprégner de l'univers de la famille Compson composée de membres aux caractères bien trempés mais aux obsessions différentes.
    Et félicitation à Maurice Edgar Coindreau pour l'excellente traduction (avec une boulette quand même page 380 - dans le 4ème mvt, alors que la narration est extradiégétique, le lecteur a le droit à un étrange dis-je lors d'un dialogue entre Jason et Mrs Compson) et surtout pour la préface, sans laquelle on serait encore plus largué qu'on peut l'être déjà.

    roman, paru en 1929
    le livre de poche, 435 pages
    lecture du 20.06 au 27.06.09
    note : 3.5/5
    à suivre : un secret, Philippe Grimbert

  • lecture en cours : le bruit et la fureur, William Faulkner

    210620091409.jpgAvant de partir en vacances (première quinzaine de juillet)(et très loin, en dehors de la Bretagne en tout cas...hou la le périple), je me suis décidé à lire le bruit et la fureur. Ça fait longtemps que je voulais lire ce roman, j'avais même commencé il y a deux ou trois ans avant d'abandonner au bout de quelques pages. Mais là, j'ai pris mon courage à deux mains avec l'idée d'aller jusqu'au bout. J'en suis au deux tiers et si effectivement les cent premières pages (correspondant au récit de Benjy) sont une véritable souffrance, ensuite tout s'éclaircit petit à petit et je dirais même que j'y prends un certain plaisir. J'en reparlerai dans le compte-rendu, le numéro 100.

    Ainsi, je pourrai partir la conscience tranquille et avec dans mon sac de la littérature un peu plus légère. A J-8, j'ai préparé une pré-liste que voici (tous ne seront pas du voyage)  :

     

    la route* - Cormac McCarthy
    le tailleur de Panama* - John Le Carré
    Septentrion - Louis Calaferte
    les falsificateurs - Antoine Bello
    tout ce que j'aimais - Siri Hudstvedt
    Dora Bruder - Patrick Modiano
    autoportrait de l'auteur en coureur de jupon* - Haruki Murakami
    cercle - Yannick Haenel
    les déferlantes* - Claudie Gallay
    les charmes discrets de la vie conjugale* - Douglas Kennedy
    biffures - Michel Leiris

    avec un astérisque : les favoris.

  • CR99 - dans la solitude des champs de coton - Benard-Marie Koltès

    Le blog passant en mode été, le lecteur devra se contenter pour ce cr99 de ces quelques notes grifonnées sur un post-it. S'il ne comprend pas bien, et bien qu'il me réclame une mise au propre. La demande doit être transmise par télégramme (ou par mail, à la limite, il parait que les jeunes utilisent beaucoup ce mode de communication) avec les motivations ainsi que les prétentions. Réponse lui sera rendu dans un délai variable.

    230620091457.jpg

    pièce de théâtre, parue en 1986
    éditions de minuit, 61 pages
    note : 3/5
    à suivre : le bruit et la fureur, William Faulkner

  • CR98 - terminal frigo - Jean Rolin

    51xzQsmIW-L._SL500_AA240_.jpgle mot de l'éditeur : Ayant largement passé le cap de la cinquantaine, un homme qui aurait pu devenir capitaine au long cours, jadis, s'il avait été moins paresseux, entreprend un voyage de plusieurs mois sur le littoral français. Apparemment guidé par sa fantaisie, il séjourne dans la plupart des villes présentant une activité industrielle et portuaire conséquente.
    À Saint-Nazaire, c'est l'époque où s'achève la construction du Queen Mary 2, à laquelle ont contribué des hommes venus des quatre coins de la planète.
    À Calais, les immigrants vivent clandestinement dans l'attente d'un hypothétique passage vers l'Angleterre.
    À Dunkerque, alors que l'on s'apprête à détruire un bâtiment hautement symbolique de son passé, la communauté des dockers ne parvient pas à surmonter les déchirements entraînés dix ans auparavant par la réorganisation de la profession.
    Au Havre, la population d'un quartier enclavé dans la zone portuaire se voit peu à peu cernée et menacée d'étouffement par les conteneurs.
    Près de Marseille, sous le vent des usines pétrochimiques de Lavera, un hôtel condamné par les règlements de sécurité vit ses derniers jours, tandis que tout autour prolifèrent les chats errants. Et ainsi de suite.
    Chemin faisant, il apparaît que des souvenirs plus ou moins obscurs lient le narrateur à certains des lieux qu'il visite, et ainsi se dessine progressivement, en filigrane, une sorte d'autobiographie subliminale.


    mon avis : En lisant Terminal Frigo, j'ai eu l'impression de relire zones du même auteur et je lui ai trouvé les mêmes charmes et la même petite musique. Mais ici les zones parcourues sont exclusivement portuaires (chantiers navals, ports de commerce) et le narrateur "apparemment guidé par sa fantaisie" trimballe le lecteur de Saint-Nazaire à Dunkerque, en passant par Calais ou Le Havre. Les récits sont passionnants et dépendent de l'actualité ou de l'histoire du port où se trouve le narrateur (drame du Queen-Mary 2 à Saint-Nazaire, grève des dockers à Dunkerque -et présentation des frères Gouvart, figures locales et meneurs de luttes, les clandestins à Calais...). Passant d'un port à un autre, il reprend le fil d'un récit abandonné et tout cela coule comme de l'eau de source. Ce faisant (je mets entre italiques tant j'ai pu remarquer combien les 4èmes de couverture en étaient truffés), c'est un peu une description de la France contemporaine que nous décrit Jean Rolin, un peu comme si les ports étaient la représentation en miniature de l'état d'un pays.
    Et figurez-vous un livre avec des descriptions de ce genre (p137)

    Une fois sur la route de Gravelines, on peut rejoindre le littoral en empruntant le chemin des Dunes dans la direction du centre aéré Jules-Ferry. Passé celui-ci, la route, qui bientôt se transforme en piste, longe sur la gauche un cordon dunaire, au-delà duquel s'étend une baie qui découvre sur plusieurs kilomètres à marée basse. Les Allemands ayant attendu là le débarquement, ils ont truffé les dunes d'ouvrages fortifiés parfois considérables, aujourd'hui plus ou moins ruinés et conchiés, plus ou moins envahis par la végétation, leurs ouvertures béant sur des étangs où des chasseurs particulièrement taciturnes, certains paraissant même à demi idiots, ont disposé par dizaines des canards en plastique et parfois des appelants vivants. C'est un décor qui fait froid dans le dos, et peut-être d'autant plus que la visibilité est meilleure et permet d'embrasser des étendues plus vastes.

    Exquis. Jean Rolin est redemandé par l'espèce de blogueur (l'occasion peut-être de franchir la clôture).

    Le tiers livre en parle ici
    Et le Pitou aussi.

    roman, paru en 02/2005
    217 pages
    lecture du 14.06 au 17.06.09
    note : 4.5/5
    à suivre, dans la solitudes des champs de coton, Bernard-Marie Koltès

  • CR97 - bonbon palace - Elif Shafak

    9782752902825.jpgprésentation de l'éditeur : Un roman choral qui, à travers le prisme d’un immeuble des bas quartiers d’Istanbul, offre un saisissant portrait de la société turque contemporaine.
    Un récit haut en couleur aux personnages aussi inattendus qu’attachants, mené tambour battant par la géniale conteuse qu’est Elif Shafak (La Bâtarde d’Istanbul, Phébus, 2007: 24000 exemplaires vendus, sélectionné pour le Grand prix des lectrices de Elle).

    Dans ce roman Elif Shafak donne vie au Bonbon Palace et à ses habitants. Cet immeuble à l’élégance désuète fut bâti en 1966 à Istanbul, sur le site d’un ancien cimetière musulman et arménien, par un riche Russe pour sa femme qui ne s’émouvait plus qu’à la vue de friandises…
    Aujourd’hui décati, infesté par la vermine et les ordures, Bonbon Palace abrite dix appartements. S’y côtoient des voisins farfelus et très différents, composant une mosaïque de la société turque actuelle, reflétant ses aspirations, ses tensions et ses contradictions. Il y a d’abord le narrateur, un homme à femmes avec un penchant pour Kierkegaard. Puis le gérant de l’immeuble, le très religieux Hadji Hadji, conteur cruel à ses heures. Il y a aussi Cemal et Celal, les jumeaux coiffeurs; Hygiène Tijen qui n’a pas volé son surnom; Nadia, desperate housewife accro à un soap opera; la cafardeuse «maîtresse bleue»; la flamboyante Ethel en quête du grand amour…
    Roman choral, roman truculent à l’ambiance digne d’un Almodovar, Bonbon Palace frappe par son énergie, sa fantaisie, son ironie. Il séduit par l’éventail des émotions qu’il déploie, passant en un clin d’œil du comique au tragique.


    mon avis : Après la vie mode d'emploi de G.Perec (qu'en fin de compte j'ai moyennement apprécié), l'élégance du hérisson de Muriel Barbery (dont j'ai trouvé la lecture plaisante mais dont il ne me reste rien), encore un roman narrant la vie d'un immeuble. Ici, la bâtiment se situe à Istambul au début de ce siècle. L'auteur nous présente les habitants chapitres après chapitres, leurs passés, leurs fêlures, leurs manies, la façon dont ils font connaissance..avec à bonbon palace (surnom donné à l'immeuble par son premier propriétaire), en toile de fond, le problème des ordures qui s'amoncellent devant l'immeuble et qui sert de fil conducteur au récit.
    Roman ambitieux, bien construit, belle plume, qui donne une image sympa de la Turquie...mais en fin de compte agaçant. Trop de longueurs sur le passé des gens, trop d'histoires imbriquées qui n'apportent rien. J'aurais préféré qu'on soit plus souvent dans le temps présent. Mais il y a quand même un vrai travail qui a été fait et me concernant c'est sans doute la première fois que je me plongeais dans la Turquie contemporaine, cette Turquie qui fait tant parler d'elle aujourd'hui, à l'heure où elle frappe aux portes de l'Europe . Évidemment, à la lecture de ce roman, on se dit que ce pays est plus complexe que les vieux clichés qu'on en a. Je dis évidemment parce qu'on s'en doutait, tout est tellement plus complexe qu'on ne pense et d'autant plus dans ce pays situé à un carrefour géopolitique et qui contient 70.000.000 d'âmes.
    Malgré la petite déception,  je note quand même cette auteur dont le talent doit vraiment se faire sentir dans un récit à la trame plus classique.

    Ce qu'en dit Amanda.

    roman, paru en 08/2008
    450 pages
    lecture du 05 au 14/06/09
    note : 2.5/5

    loïc, 23h40

  • lecture en cours : bonbon palace, Elif Shafak

    070620091334.jpgJ'ai commencé à lire bonbon palace d'Elif Shafak, bounquin qui n'était pas prévu dans mon programme de lecture. Mais je suis tombé dessus par hasard à la bibliothèque et j'ai aimé le titre, la couverture très colorée et la présentation de l'éditeur en quatrième de couverture. Et puis, ça me change du va et vient habituel entre la littérature française et la littérature américaine (Elif Shafak est turque). D'ailleurs, j'aimerais bien dans l'avenir lire plus de choses écrites sous l'équateur.
    Et puis, en plus, Elif Shafah est une femme et ça fait quelques mois que je n'ai pas lu de romans écrits par des dames. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Le fait est que je ne fais pas attention au sexe de l'auteur quand je choisis un livre et là je constate que dans ma pile à lire pour les 6 mois à venir, un seul est issu d'une plume féminine (tout ce que j'aimais de Siri Hustvedt).
    Ah non, j'oubliais que ma belle-mère m'a prêté les déferlantes de Claudie Gallay, roman dont je n'ai entendu que du bien.
    Et puis voilà quoi pour les nouvelles du dimanche soir. Semaine à venir en compagnie de bonbon palace donc avec peut-être en lecture parallèle, qu'est ce que la littérature de Jean-Saul Partre. Car s'il m'est difficile de lire deux romans en même temps, un roman et un essai, ça le fait. Pas de risque de confondre les personnages -))

    Loïc, 23h00

  • CR96 - personne n'est parfait - Donald Westlake

    personne.jpgle Mot de l'éditeur : Personne n'est parfait LE CÉLÈBRE AVOCAT J. RADCUFFE STONEWILER VIENT DE TIRER DORTMUNDER D'UN MAUVAIS PAS. MAIS, COMME LE FAIT JUDICIEUSEMENT OBSERVER MAY, SA FIDÈLE COMPAGNE : «QU'EST-CE QUE CA VA TE COÛTER ?» C'EST ALORS QUE DORTMUNDER SE SOUVIENT DE CE PETIT BRISTOL QUE L'AVOCAT LUI A GLISSÉ DANS LES MAINS À LA FIN DE L'AUDIENCE. LA CARTE D'UN CERTAIN ARNOLD CHAUNCEY QU'IL ÉTAIT CENSÉ APPELER. DE TOUTE FAÇON, PAS LE TEMPS DE SE POSER DES QUESTIONS ; LE TÉLÉPHONE SONNE, STONEWILER EST AU BOUT DU FIL, CHAUNCEY ATTEND LA VISITE DE DORTMUNDER. POURQUOI AU FAIT ? POUR COMMETTRE UN VOL, BIEN SÛR. MAIS UN VOL BIDON, ET POUR CELA, IL FAUT UN VOLEUR HONNÊTE. DORTMUNDER A LE PROFIL. C'EST LE RESTE QUI NE SUIT PAS. PERSONNE N'EST PARFAIT.

    RIVAGES POURSUIT LA RÉÉDITION DE L'ŒUVRE DE WESTLAKE DANS DES TRADUCTIONS REVUES ET COMPLÉTÉES, QUI RENDENT JUSTICE À L'HUMOUR ET AU STYLE DU CRÉATEUR DE DORTMUNDER.


    mon avis : lecture jouissive avec des personnages hauts en couleurs (pour la plupart des bandits cupides, ingénieux et pas si méchants..), un scénario en béton et un récit mené tambour battant. J'ai trouvé que dans son genre il ressemblait un peu à la merveilleuse perfection du crime de Tanguy Viel que j'ai lu il y a quelques mois. En tout cas, je ne me suis pas ennuyé une seconde, j'ai beaucoup ri et je remercie Amanda de m'avoir donné envie de découvrir cet écrivain (qui est aussi l'auteur du couperet, ayant inspiré le film de Costa-Gravas avec un héros merveilleusement interprété par un José Garcia en état de grâce). Personne n'est parfait pourrait faire un bon film, il en a tous les ingrédients.

    éditions Payot&Rivages, collection rivages/noir
    1977, 342 pages
    lecture du 01.06 au 04.06.09
    note : 4/5
    à suivre : il ne sait.

  • CR95 - métaphysique des tubes - Amélie Nothomb

    2985737-sm.jpgrésumé : Au commencement Dieu était un tube, puissant de l'invincible force de l'inertie, se contentant d'absorber et d'excréter les aliments, sans aucune volonté. Il était né en 1967, au Japon, de parents belges. À deux ans, Dieu se réveilla, il hurla, et seul le plaisir sut apaiser sa colère. Il cessa alors d'être Dieu, pour devenir "Moi". Vint le moment où il pouvait montrer à son entourage qu'il savait parler ; mais quels premiers mots choisir, pour faire plaisir à tous ? Avec une profondeur délicatement ourlée d'humour, la narratrice raconte les trois premières années de sa vie. On y découvre sa première tentative de suicide, sa rencontre avec le chocolat blanc ou son premier deuil. Amélie Nothomb nous offre un roman surprenant, admirablement écrit, en équilibre entre métaphysique et légèreté.

    Dans ce roman,  le narrateur est une petite fille vivant au Japon et dont on suit l'existence de zéro à trois ans. D'abord, simple tube digestif, petit à petit elle évolue, se met à parler, à marcher et à avoir des sentiments. Petite enfance normale donc mais narrée de telle façon qu'on la pense anormale. Perso, je suis tombé dans le piège et à quelques pages de la fin, je croyais encore que cette fille était dieu. Une subtile critique de l'enfant-Roi.
    Rien à dire, c'est bien goupillé, bien construit et ramassé dans une centaine de pages.
    lu d'un souffle sur la plage de Gâvres.

    une phrase : Je choisis de ne plus regarder que les bambous : rien, dans notre univers, ne mérite autant d'être admiré que les bambous. (p147)

    Roman (poche). Paru en 05/2002
    lecture le 31.05.2009
    note : 3.75/5
    à suivre : personne n'est parfait, Donald Westlake

  • CR94 - Moïra - Julien Green

    51+LpkOgMQL._SS500_.jpgrésumé : "A l'Université, un étudiant pur, ça existe ? Et à dix-neuf ans, qu'est-ce que c'est que la pureté ? Ne pas céder aux désirs du corps... Comment faire quand on a un tempérament de feu, un corps et un visage sur lesquels les autres se retournent et qu'autour de vous les autres étudiants ne pensent qu'à ça, l'amour sous toutes ses formes? Joseph Day finit par succomber aux charmes de Moïra, l'allumeuse devenue en une seconde l'amoureuse de ce grand garçon qui va la tuer à l'aube de leur unique nuit d'amour. Était-ce bien elle qu'il voulait ainsi effacer de son coeur, ou bien Praileau, l'ami-ennemi, ou bien tout simplement l'homme qui en lui venait de scandaliser l'enfant... Drame éternel du garçon qui veut et ne veut pas subir sa condition humaine..."

    mon avis  : Un paysan, Joseph, ayant reçu une éducation religieuse sévère et n'ayant jamais quitté sa ferme rentre à l'université (quelque part aux Etats-Unis) et subit malgré lui moult tentations qu'il essaie tant bien que mal d'étouffer. Ses copains se moquent de sa religiosité, de sa rigueur morale et petit à petit, Joseph s'enferme et se replie jusqu'à commettre l'irréparable.
    et bien bon roman. Julien Green ne donne aucune leçon (je dis ça par rapport à ses propres convictions religieuses) mais raconte juste l'histoire d'un protestant extrémiste et de l'impasse dans laquelle cela le mène.  Et si l'ensemble est un peu glauque (tout semble sombre dans Moira, comme dans un film en noir et blanc), on sent petit à petit qu'un drame est inéluctable et cela tient le lecteur en haleine.
    Et puis, il y a en toile de fond de ce roman l'homosexualité, jamais dite, même pas sous-entendue, mais présente quand même, parmi tous ces jeunes hommes et que le narrateur ne fait qu'effleurer mais suffisamment pour qu'elle apparaisse comme une évidence.
    Le style est classique et sans fioriture. Ça rappelle un peu André Gide.
    Je recommande cette lecture d'autant que le propos est plutôt d'actualité (évangélisme, islamisme etc). Je relirai sans doute d'autres romans de Julien Green (si Dieu m'y autorise -)))

    un autre avis ici

    Moïra (roman 1950), le livre de poche
    lecture du 24 au 30.05.09
    note : 4/5
    à venir : métaphysique des tubes, Amélie Nothomb

     

  • CR93 - impuretés - Philippe Djian

    9782070323036.jpgrésumé : Une colline: superbe, couverte de maisons de luxe. Un drame: Lisa est retrouvée noyée dans le lac après une soirée pas très claire. Evy, son frère, quatorze ans, mutique et énigmatique, pourrait bien être responsable. N'importe où ailleurs, les choses seraient vite réglées. Sur la colline, royaume de l'apparence, les façades cachent d'invraisemblables malentendus... Après un détour par la forme brève qui avait abouti au superbe Frictions, Philippe Djian revient au roman avec une force nouvelle, une précision et une invention plus personnelles que jamais.

    Philippe Djian, c'est toujours un peu la même chose et c'est sans doute pour ça qu'on l'aime : dans un pays imaginaire mais qui fait plutôt penser auxStates, une histoire familiale abracadabrante avec des personnages cinglés, shootés aux anxyolytiques et à la sexualité libérée, des jeunes qui ne respectent rien et en tout cas pas leurs parents, des réceptions qui se finissent lamentablement, des bitures monumentales, des accidents domestiques, des suicides ou des meurtres toutes les cinquante pages. Des catastrophes climatiques et j'en passe et des meilleurs. Tout ça n'est pas crédible mais c'est divertissant à souhait. L'écrivain fait en sorte que le lecteur ne s'ennuie jamais. Le style est concis, fluide, direct et colle à l'action.
    On adhère ou on n'adhère pas. Perso, j'adhère.
    Et au même titre que Kundera, Zola ou Echenoz, Djian fait partie des écrivains dont j'ai envie de tout lire.
    Ce roman en particulier est vraiment très réussi et son héros Evy Trendel, très attachant.
    Je mets 4.75/5, ce que je n'ai jamais mis pour la crise de fou rire, cette nuit, à 2 heures du matin.

    lecture du 19 au 24.05.09
    Roman. Paru en 02/2005
    note : 4.75/5
    à venir : Moïra, Julien Green.