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littérature - Page 8

  • CR147 : nuage rouge - Christian Gailly

    nuage rouge.jpgprésentation de l'éditeur : Un homme roule sur une route de campagne. Il rentre chez lui. Il est presque rendu. C'eût été trop simple : une voiture arrive en face, c'est celle de son ami Lucien, mais quand il la croise, Lucien n'est pas à l'intérieur, c'est une femme qui conduit, une inconnue au visage flou, dominé par le rouge. Qui est-elle ? Et Lucien, où est-il ? Et ce rouge, qu'est-ce que c'est ? Du rouge à lèvres ? De la confiture ? Du sang ? On dirait des peintures de guerre.

    mon avis : Une bonne histoire (pour dire les choses franchement, c'est l'histoire d'un viol qui "tourne mal" : la femme se défend et coupe les couilles de Lucien, le violeur et ami du narrateur et donc la personne que le narrateur croise en voiture est cette femme qui quitte les lieux du viol avec la voiture de Lucien), un style original (sans être trop précieux), une atmosphère...font un excellent roman d'un auteur des éditions de minuit que je ne connaissais pas. Je me suis laissé embarqué par ce récit, par ce ton hésitant (mais assumé comme tel). Un vrai bijou de littérature empreint de poésie et d'humour. Du travail d'orfèvre.

    roman, paru en 2000
    collection "double, éditions de minuit, 191 pages
    lecture le 11.02.2010
    note : 4/5

  • CR146 : les ombres errantes - Pascal Quignard

    9782246637417.gifprésentation de l'éditeur : " Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture est l'errance. "

    mon avis :...en 3 extraits :

    "L'aurore est au jour ce que le printemps est à l'année c'est à dire ce que le bébé est au mort."
    (p78)
    ah, merci Mr Quignard pour cette pensée profonde.

    "On ne peut être à la fois  un gardien de prison et un homme évadé". (p143)
    Ça se discute...mais pas envie de m'appesantir.

    "Nous venons de l'eau comme nous venons de la mer. D'abord nous descendons des bactéries. Puis nous descendons des singes." (p167)
    Encore merci, Mr Quignard, avant de vous lire, je pensais qu'on descendait d'Adam et Eve.

    Je n'irais pas jusqu'à dire que tout est à l'avenant mais avec ces trois extraits, on est tout à fait dans l'esprit des ombres errantes : beaucoup de bavardages inutiles, des pensées qui se veulent profondes..mais qui accouchent d'une souris..et c'est truffé de références plus ou moins mythologiques et greco-romaines, histoire d'emballer tout ça comme il faut. En conclusion, je ne sais pas ce qu'a voulu transmettre Quignard avec cet essai. Qu'est-ce qu'il a voulu nous dire ? Que l'art c'est beau, que lire c'est chouette, que la vie, c'est souvent dur et puis au final, ça finit par la mort. Voilà en fait le message de l'auteur.
    Je pense que Pascal Quignard est un auteur surestimé ( à ranger dans la même catégorie que Pierre Michon).
    Ou alors, c'est moi. Je dois être un lecteur au QI limité.
    C'est au choix.

    roman, paru en 2002 (prix Goncourt)
    Grasset, 188 pages
    lecture du 13/02 au 15/02/2010
    note : 1.5/5

  • CR145 : Rimbaud tel que je l'ai connu - Georges Izambard

    9782844181381FS.gifIl y a quelques jours de cela, j'errais dans  les rayons de la fnac de Vannes à l'affut de quelque nouveauté, lorsque soudain, je tombai sur  cet ouvrage improbable signé Georges Izambard, le professeur de rhétorique d'Arthur Rimbaud et qui fut aussi pendant une courte période l'ami du poète.
    En fait, il ne s'agit pas à proprement parler d'un livre écrit par Izambard mais un assemblage réalisé après sa mort (il est décédé en 1921 soit 30 ans après Rimbaud) de lettres et articles où il parle de son ancien élève. Il y est beaucoup question du conflit qui l'opposa à Paterne Berrichon (mari d'Isabelle Rimbaud, soeur d'Arthur et qui entreprit d'écrire une biographie d'AR). Les deux hommes eurent en effet des échanges houleux par presse interposée. Izambard reprochait surtout à Berrichon de complètement travestir la réalité afin d'offrir au public un Rimbaud plus conforme à ses aspirations au point de tout simplement changer des mots ou de supprimer des phrases entières de lettres écrites par Arthur Rimbaud.
    Mais, plus que ces querelles pseudo-littéraires, le rimbaldien trouvera dans cet ouvrage de nombreuses anecdotes, truculentes pour beaucoup (comme par exemple l'emploi du temps d'Arthur lorsqu'il séjourna chez les soeurs Gindre ) ce qui n'apporte certes pas grand chose à la compréhension de l'oeuvre du poète mais qui permettent d'alimenter un peu plus le mythe (ou parfois de l'écorner..). Et à titre personnel, je suis friand de toutes ces anecdotes, presque plus que de l'oeuvre (dont je suis revenu) car il y a quelque chose de fascinant dans la figure de Rimbaud, qui dépasse son oeuvre.
    Une anecdote en particulier m'a beaucoup amusée. Rimbaud avait envoyé le poème le coeur supllicié à Izambard. Celui-ci le trouva quelconque et voulu lui prouver qu'il pouvait en faire autant. extrait, p 33 :

    et il m'envoyait, comme un échantillon de la formule nouvelle, ces triolets fameux que j'ai remis plus tard à Verlaine avec le reste, et qui ont fait la joie de plusieurs générations de décadents :

    le coeur supplicié (Arthur Rimbaud)

    Mon triste cœur bave à la poupe ...
    Mon cœur est plein de caporal!
    Ils y lancent des jets de soupe,
    Mon triste cœur bave à la poupe...
    Sous les quolibets de la troupe
    Qui lance un rire général,
    Mon triste cœur bave à la poupe,
    Mon cœur est plein de caporal!

    Ithyphalliques et pioupiesques
    Leurs insultes l'ont dépravé;
    À la vesprée, ils font des fresques
    Ithyphalliques et pioupiesques;
    Ô flots abracadabrantesques,
    Prenez mon cœur, qu'il soit sauvé!
    Ithyphalliques et pioupiesques,
    Leurs insultes l'ont dépravé.

    Quand ils auront tari leurs chiques,
    Comment agir, ô cœur volé?
    Ce seront des refrains bachiques
    Quand ils auront tari leurs chiques!
    J'aurai des sursauts stomachiques
    Si mon cœur triste est ravalé!
    Quand ils auront tari leurs chiques,
    Comment agir, ô cœur volé


    "et je me mettais à mon tour en frais de triolets, histoire de pasticher les siens : les miens avaient pour titre : la Muse des Méphitiques..."


    la muse des Méphitiques ( Georges Izambard)

    Viens sur mon coeur, Muse des Méphitiques
    Et roucoulons comme deux amoureux.
    Pour bafouer toutes les esthétiques
    Viens dans mes bras, Muse des Méphitiques ;
    Je te ferai des petits rachitiques,
    Froids au toucher, verdâtres et goitreux..
    Viens dans mes bras, Muse des Méphitiques,
    Et folâtrons comme deux amoureux.
    Viens !... Tu verras le bourgeois baveux qui s’offusque
    Se cramponner d’horreur à son comptoir,
    Comme à son roc s'agglutine un mollusque
    Viens, tu verras le bourgeois baveux qui s’offusque
    Et son oeil torve, au fond d'un vase étrusque,
    Sa main crispée agrippant l'éteignoir.
    Et tu verras le Bourgeois qui s'offusque
    Se cramponner d'horreur à son comptoir.
    Voici venir l'ère des pourritures,
    Où les lépreux sortent des lazarets.
    O fleurs du Laid, rutilantes ordures,
    Nous fourrageant dans les monts d'épluchures,
    Voici venir l'ère des pourritures
    Psalmodions l'hosannah des gorets !
    Voici venir l'ère des pourritures
    Où les lépreux sortent des lazarets.


    fin de citation. Il faut admetre que le pastiche soutient bien la comparaison. Cela amusa beaucoup Rimbaud nous dit Izambard. Dans le même esprit, Izambard ne fut pas impressioné par la lettre du Voyant (vous revoilà professeur...) et le commentaire linéaire qu'il en fit ressemble à une leçon d'un professeur à son élève..de quoi calmer certains spécialistes un peu trop enthousiastes.

    biographie, paru en 01/2010
    Editions La Part Commune, 230 pages
    lecture du 08.02.2010 au 11.02.2010
    note : 4/5

  • CR144 : la centrale - Elisabeth Filhol

    9782846823425.jpgJ'avais reperé ce roman dès sa sortie et quelques bonnes critiques m'ont conduit à me le procurer.  Ce petit ouvrage de 141 pages traite de la vie quotidienne d'un intérimaire dont la spécialité est d'effectuer des travaux de maintenance dans les centrales nucléaires. J'avais peur avant de commencer cette lecture qu'il s'agisse d'un roman à charge contre l'industrie nucléaire mais en fait, je tiens à rassurer de suite les écologistes (et donc pro-nucléaires) dont je suis, il n'en ait rien. Les risques liés au nucléaire sont évidemment évoqués et occupent même une grosse partie du roman mais s'il y a une critique dans ce roman, ce serait plus de la précarité dans laquelle vivent tous ces intérimaires intervenant de centrales en centrales au gré de ce qu'on appelle dans la milieu des  "arrêts de tranche". Comme les sites se situent souvent près de petits bourgs, ils n'ont d'autres solutions que de vivre dans des caravanes ou des mobile-homes.
    A travers le parcours de Yann,  le narrateur, on constate qu'il existe une forte solidarité entre tous les travailleurs, qui pour beaucoup, font ce boulot autant par choix que par nécessité. Et puis il y a l'ombre planante de Loïc, un ex-collègue et ami de Yann dont on apprend sur la fin qu'il s'est suicidé en fonçant sur un camion alors qu'il rentrait dans sa bonne ville de Lorient (n'est-ce pas..)  Mais il nous ait pas donné de connaître les raisons de cet acte..et c'est là le reproche qu'on peut faire au roman : un peu trop court pour véritablement fouiller la psychologie des personnages. Dommage, il y avait tant à dire sur tous ces gens travaillant tous les jours dans une atmosphère radio-active et avec toujours la crainte de l'accident . Un tel sujet valait bien trois cent pages..mais ça n'enlève rien à la qualité de la centrale, livre bien écrit et extrêmement bien documenté.
    Pour l'anecdote, ll parait que l'auteur de ce livre n'a jamais mis les pieds dans une centrale nucléaire..mais après tout pourquoi pas, toutes proportions gardées, Rimbaud n'avait jamais vu la mer lorsqu'il a écrit le bateau ivre.

    l'avis de télérama, celui de l'humanité, et celui de Bartllebooth

    roman, paru en 01/2010
    P.O.L, 141 pages
    lecture le 07.02.2010
    note : 3.5/5

  • CR143 : trois contes - Flaubert

    TROIS CONTES.jpgprésentation de l'éditeur : Ces trois contes sont trois histoires extraordinaires où le fantastique religieux illumine la vie quotidienne.
    La Légende de saint Julien l’Hospitalier, c’est le Moyen Age, ses seigneurs passionnés de chasse. Ses lépreux.
    Hérodias, c’est la Palestine au temps d’Hérode avec ses intrigues de palais, l’occupation romaine et la danse sensuelle de Salomé réclamant la tête de saint Jean-Baptiste. Un coeur simple, c’est enfin la Normandie chère à Flaubert, Pont-l’Evêque et Trouville. Une vieille servante y a vécu et souffert. Elle finit par voir en son perroquet le Saint-Esprit lui-même.
    Trois chefs-d’oeuvre pleins de réalisme, de délicatesse et d’émotion.


    mon avis : Ce petit recueil porte bien son nom puisqu'effectivement, il contient trois contes, un coeur simple, la légende de Saint Julien l'hospitalier et Hérodias. Les trois contes ne se ressemblent pas beaucoup, se déroulent à des époques différentes mais ont quand même un point commun et celui-ci est de taille : ils sont tous ennuyants à lire, le pire étant Hérodias où à l'ennui, il faut ajouter l'incompréhension : je n'ai pas compris une phrase de cette histoire se déroulant nous dit l'éditeur, au temps d'Hérode.

    Dans l'ensemble, le style est presque lourd et sème même souvent la confusion. Exemple au démarrage de un coeur simple :

    Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l'Evêque envièrent à Madame Aubain sa servante Félicité.
    Pour cent francs par an, elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval, engraisser les volailles, battre le beurre, et resta fidèle à sa maîtresse, - qui n'était pas cependant une personne agréable.
    Elle avait épousé un beau garçon sans fortune, mort au commencement de 1809, en lui laissant deux enfants très jeunes avec une quantité de dettes.

    A qui correspond le "elle" de la dernière phrase ? Flaubert parle-t-il de Mme Aubain ou de Félicité ?

    Je ne suis pas tendre ce soir mais ma note est à l'image de cette lecture courte mais laborieuse. Je n'ai qu'un lointain souvenir de Madame Bovary, étudié au lycée mais je me souviens quand même d'un style plus limpide.  Et plus globalement, je crois que je préfère Stendhal à Flaubert. Voilà, je suis peu inspiré quant à cette affaire-là et c'est tout ce que j'ai à dire sur cette lecture que je qualifierais d'intermédiaire après le pavé la conspiration des ténèbres et avant je-ne-sais-pas-quoi-encore.

    recueil de nouvelle, paru en 1877
    le livre de poche n°1958, 145 pages
    lecture du 30/01 au 02/02/2010
    note : 1/5

  • James Ellroy dans Paris-Match, ça détonne !

    Extraits :

    A votre avis, l’élection d’Obama est-elle un signe de ­progrès pour l’Amérique ?
    Notre pays est moins raciste qu’avant, mais ça ne fait pas d’Obama un bon dirigeant. Il est faible, peu apte à la fonction, et je pense que c’est notre pire président depuis Jimmy Carter.

    La violence de la société vous fait-elle toujours horreur ?

    J’abhorre les mauvais comportements et fuis tout ce qui les stimule. Je ne vais donc pas au cinéma, ne lis ni romans ni journaux. Je ne regarde pas la télévision, ne possède pas de téléphone portable ni d’ordinateur. Je m’allonge dans le noir et je médite. Je fais tout mon possible pour éviter cette société qui me bouleverse, et je fais en sorte d’en voir le moins possible.

    Pourtant, vos romans sont très documentés, que ce soit sur les années 60 ou 70. Vous devez énormément vous informer sur ce monde !

    Je paie des enquêteurs qui me ramènent des informations rigoureuses. J’ai besoin d’une quantité très précise de renseignements pour nourrir mes livres. Pour ce roman, je n’ai pas eu besoin de me rendre en République dominicaine. Une de mes amies y est allée et revenue avec des photos et une carte du pays. Je me suis rendu compte que je n’avais besoin de rien d’autre, que ce soit sur le vaudou ou l’élaboration des drogues. Ce qui compte, c’est ce que vous faites de ces éléments.

    Etes-vous conscient d’avoir influencé tout une génération d’auteurs de polars dans les années 90 ?
    Oui, on me l’a dit et j’en suis très heureux. Mais je ne lis pas leurs romans.

    Pourtant, on peut souvent voir vos appréciations au dos de leurs livres !
    Je commente, mais je ne lis pas leurs bouquins !

    Ne trouvez-vous pas injuste que des auteurs influencés par vos polars aient aujourd’hui plus de succès que vous ?
    Qui ?

    Dennis Lehane, par exemple.
    Dennis Lehane n’est pas James Ellroy. Aucun romancier ne le sera jamais. Voilà ma réponse. Dans quatre cents ans, je serai toujours lu.
    Bien sûr, je vends plus de livres en France que dans n’importe quel autre pays du monde, Etats-Unis compris, où je vends substantiellement. Qu’importe l’argent que je gagne, j’en ai déjà assez. Je suis heureux comme ça.

    toute l'interview ici

    Pour avoir lu un de ses romans, je ne pense pas que Ellroy soit sincère quand il dit être totalement coupé des médias. C'est un mensonge. Sinon, tous comme ses romans, l'homme sort des sentiers battus..Un romancier ayant les mêmes idées que lui en France serait tout simplement boudé par les public et ignoré des médias. Mais ce qui est étrange, c'est que lorsqu'il est interviewé par des journalistes français, j'ai le sentiment qu'il fascine..mais c'est juste parce qu'il est américain et parle anglais. Car je ne sais pas si vous avez remarqué, mais à la radio notamment, on excuse tout aux étrangers, on les respecte, on les met presque sur un piédestal même s'ils racontent n'importe quoi, s'ils sont d'extrême droite et xénophobes.

     

    James-Ellroy_articlephoto.jpg
  • CR142 : la conspiration des ténèbres - Théodore Roszak

    9782253112884.jpgmot de l'éditeur : En fréquentant les cinémas miteux de Los Angeles, Jonathan Gates découvre l'oeuvre fascinante de Max Castle. Jeune prodige, celui-ci a tourné quelques films avant de tomber dans l'oubli. L'élucidation des mystères qui entourent la vie et l'oeuvre de Castle va devenir une véritable obsession pour Gates. A l'issue de sa quête, qui va le mener des sommets de l'industrie cinématographique jusqu'au coeur des sociétés secrètes, où plane l'ombre des cathares, il apprendra l'incroyable vérité sur ce maître des illusions que fut Max Castle et mettra au jour un étonnant complot.
    La Conspiration des ténèbres est un grand thriller historique et métaphysique, d'une intelligence et d'une érudition peu communes.
    Un roman qui fait date et qui sera bientôt adapté pour le cinéma par le metteur en scène Darren Aronofsky (Pi, Requiem for a Dream) et le scénariste Jim Uhls (Fight Club).

    - Emmenez ce livre le matin sur la plage et sachez que vous n'irez pas déjeuner, certainement pas dîner non plus. La Conspiration des ténèbres est hypnotique. On a du mal à s'en relever. -
    (Washington Post)



    mon avis : Je n'ai pas grand chose à dire de plus que la quatrième de couverture. Dire peut-être que Théodore Roszak réussit le tour de force de tenir le lecteur en haleine..par une simple enquête universitaire, c'est à dire que dans ce thriller bien que le verbe prime sur l'action, de multiples rebondissements jalonnent le récit. Et puis, c'est dans les cent dernière pages, alors qu'enfin il se passe quelque chose de "concret" que j'ai commencé presque à trouver ça long (je dois admettre aussi que j'avais espéré un ultime rebondissement dans les dernières pages..qui n'est pas venu).
    Dire aussi que finalement l'auteur a pris le soin de laisser une porte ouverte puisque finalement la fin du roman ne répond pas à toutes les réponses et notamment à celle que je n'ai cessé de me poser : Clare est-elle une orpheline et est-ce elle qui a manigancé tout le jeu de pistes auquel a dû se soumettre Jonathan Gates ?
    Et puis dire aussi que sans doute aucun autre roman ne nous en apprend autant sur le cinéma, sur ses techniques, son industrie, son histoire, ses réalisateurs. C'est une véritable déclaration d'amour à cet art, qui donne envie de se revisionner de vieux films.
    Les grincheux diront qu'il s'agit d'un roman de plus sur l'ésotérisme et les templiers, thèmes chers à des écrivains gros vendeurs. Ce à quoi on peut répondre que ce roman a été écrit au début des années 90 et qu'à cette date c'était un roman plutôt précurseur en la matière. Et puis ici, c'est tellement bien écrit et documenté qu'on excuse tout.

    Par ailleurs, une autre traduction est sortie récemment chez le même éditeur. Pour qui, pourquoi, je l'ignore, cette traduction réalisée par Edith Ochs me semblant irréprochable.

    un autre avis ici

    roman, paru en 1991
    le livre de poche, 824 pages
    lecture du 21/01 au 29/01/2010
    note : 4.5/5

  • CR141 : bella ciao - Eric Holder

    9782020975353.jpgJ'ai lu bella ciao courant décembre 2009 et dieu sait pourquoi je n'ai pas encore écrit le compte-rendu. Et voici que ce matin l'auteur m'envoie un mail "et quand l'espèce de blogger va-t-il donc faire le compte-rendu de mon roman ?". C'est un fait que dès que j'ai quelques jours de retard, hop, il faut que l'auteur du roman en question m'appelle. C'est quasiment systématique. Il est devenu impératif pour un écrivain d'être critiqué ici. Et cela fait des jaloux : l'autre jour, Marcel Proust en personne me contacte de l'au delà pour me  faire part de sa déception parce qu'ayant lu à la recherche du temps perdu bien avant l'ouverture du blog, son oeuvre ne fera donc jamais l'objet d'un compte-rendu en bonne et due forme.
    Je fais ce que je peux. Je ne vais pas relire la recherche pour faire plaisir à Mr Proust (par contre je lui ai répondu que j'avais plus ou moins comme projet de lire les plaisirs et les jours).

    Mais c'est vrai que Eric Holder mérite sa note d'autant que bella ciao est un bon roman. Je ne me souviens plus trop de l'histoire avec précision mais il me souvient de quelque chose qui se passe en Gironde, de très bucolique, très imagé et puis du héros, un certain Michel (ou était-ce Patrick), un écorché vif, un homme blessé, alcoolique et tout et ayant du mal à se relever d'un divorce. Il trouve de petits boulots manuels pour au final se poser dans une vigne. Il tente de se reconstruire. C'est tout ce que je peux dire aujourd'hui mais globalement quand même le sentiment est plus que positif.
    Mais j'ai été importuné pendant toute la lecture parce que j'avais en tête une chanson intitulée ciao bella (chanson sans intérêt chantée par qui, Rose, Anais, je ne saurais le dire). Et ça a perturbé un peu ma lecture. Juste un peu.


    roman, paru en 08/2009
    éditions du seuil, 146 pages
    lecture du 05/12 au 06/12/2009
    note : 3.5/5
    à venir : la conspiration des ténèbres, Théodore Roszcak

  • CR139 : la nébuleuse du crabe - Eric Chevillard

    v_2707319686.jpgLa nébuleuse du crabe ne constitue  pas vraiment un roman. Le livre se compose en effet de 52 chapitres indépendants mettant tous en scène un "type" qui s'appelle Crab (je mets des guillemets parce qu'il arrive que Crab ne soit pas vraiment humain). Le monde dans lequel il évolue est plutôt surréaliste et même quand il a une assise un tant soit peu réaliste, tout peut s'effondrer à tout moment. Le lecteur doit s'attendre à tout.
    C'est drôle et ingénieux. Il y a à picorer là-dedans pour épater la tablée dans quelque réunion de famille.
    Mais (je fais mon Zemmour qui envoie d'abord des fleurs pour pouvoir mieux pilonner ensuite)...
    Mais j'ai trouvé que la nébuleuse du crabe manquait d'homogénéité. Le livre refermé, je me suis dit "et donc ?". J'aurais eu le même sentiment si j'avais lu un livre de citations d'une traite. Chaque citation vaut le détour mais le tout ne signifie rien. Heureusement l'auteur a eu l'idée de faire court (123 pages). Je n'aurais pas supporter 10 pages de plus. Mais c'est un petit livre qu'il doit être bon de ressortir de sa bibliothèque pour en lire quelques séquences prises au hasard.
    Ceci dit, comme mes huit lecteurs assidus l'ont remarqué, je suis un grand fan de Chevillard puisque le matin, après m'être soulagé et avoir allumé la cafetière, la première chose que je fais est de consulter son blog dans lequel l'auteur perpétue l'esprit de la nébuleuse du crabe.

    Extraits au hasard :

    N'ayant pas écouté le bulletin météorologique faisant état du froid intense qui règne sur le pays, et des pluies ininterrompues, Crab sort de chez lui en chemisette et profite tout l'après-midi d'un grand soleil estival, par ignorance, exactement. Il pourrait se tenir un peu au courant de l'actualité. (p36)

    Ainsi, le prix Nobel de physique a été décerné au professeur Y pour ses remarquables travaux sur la désintégration fulgurante, tandis que Crab doit se contenter cette année encore du prix Nobel de la paix, ayant dérobé puis détruit les plans de la terrible invention du professeur Y.
    (p22)

    Les avis d'Antoine et de Lutain

    roman, paru en 1993
    éditions de minuit, 123 pages
    lecture du 13/01 au 17/01/2010
    note : 4/5
    à venir : bella ciao, Eric Holder

  • Chevillard en plein dans le mille

    "Je suis aussi un fin psychologue, voici ma dernière théorie : un enfant sans inhibition, sans timidité, tout de suite adapté et sociable, va grandir dans le groupe, dans la bande, acquérir par conséquent des réflexes et des comportements d’animal grégaire, pur produit de son époque, parfaitement à sa place dans le système, conforme aussi à ce que celui-ci attend de lui, sans originalité, tout en surface, un consommateur docile, une tête creuse… tandis que l’enfant rechigné, solitaire, complexé, sera bien obligé de se tenir à lui-même compagnie et donc de se rendre intéressant, il s’instruira, il apprendra à se connaître, il développera son sens critique. L’intelligence a autrefois connu l’humiliation et l’ennui ; la bêtise nous parle encore de son enfance heureuse."

    Eric Chevillard (l'autofictif)

    Ah ! cette vie de mon enfance...

    Non mais autrement, concernant cette théorie, mes 7 fidèles lecteurs devinent où je me se situe...

    auteur_1389.jpg