Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • CR272 : Meursault, contre-enquête - Kamel Daoud

    854869.jpgJ’ai d’abord relu L'Étranger mais je ne sais pas si c’était indispensable car on peut comprendre et apprécier cette contre-enquête sans avoir lu le roman de Camus. L’auteur revient en effet assez longuement sur Meursault, sa personnalité et le meurtre. Cela m’amuse d’ailleurs de penser que la lecture de Meursault contre-enquête donnera à certains l’envie de lire L'Étranger pour la première fois alors que c’est l’inverse qui semble le plus logique.

    De donner une suite à un des romans les plus connus au monde paraît prétentieux et puis on se dit  qu’avec une telle idée l’auteur savait qu’il allait forcément attirer un minimum de lecteurs, plus en tout cas que s’il avait décidé de mener la contre-enquête d’un meurtre quelconque d’un arabe lambda qui n’aurait pas eu l’honneur de la littérature.

    Pour ce faire, l’auteur s’est permis de prendre quelques libertés avec la réalité (si on peut parler de réalité) puisqu’il part du principe que c’est Meursault qui a écrit L'Étranger ce qui veut dire qu’il a échappé à la peine de mort. Ici c’est le frère de la victime qui s’exprime très longtemps après les faits. C’est un vieillard et il veut rendre justice à son frère qui n’est pour des millions de lecteurs que la victime anonyme de Meursault, 

    Ce qui est amusant dans ce roman, c’est que Haroun, le narrateur, frère de Moussa (la victime) se heurte au fait que le meurtre n’a jamais eu lieu puisqu’il n’est que le final d’une oeuvre littéraire. Mais il ne se pose jamais la question de savoir pourquoi on n’a jamais retrouvé le corps de son frère, ni l’endroit où le meurtre s’est produit, qu’on n’ait plus eu de nouvelles de Raymond ni d’aucuns témoins, qu’on n’ait pas de trace du procès...Tout ce qu’il reste de concret de ce meurtre, c’est un roman écrit par le meurtrier, un roman magnifique et connu mondialement. C'est un peu comme s'il s'agissait d'une rêverie d'un quincailler qui se prend pour le frère d'un type mort dans un roman. 

    Le récit de Kamel Daoud est en ce sens une mise en abîme littéraire assez jubilatoire. Je crois que Julie Schittly serait d'accord avec moi. 

    Haroun, personnage littéraire au même titre que Meursault se donne le  droit de réponse, et cette contre-enquête prise de façon purement factuelle n’est pas sans intérêt. Elle permet de nous replonger dans l’ambiance de la guerre d’indépendance et des relations entre les Pieds-Noirs et les Algériens. A travers la vie de Haroun, on découvre le quotidien de l’Algérie colonisée.  Le soleil est aussi accablant que dans L'Étranger et l’écriture quasiment aussi sèche.

    Mais plus qu’un exercice de style, c’est à un exercice littéraire que nous convie l’auteur. En plus de m’avoir donné le vertige, il m’a permis de me replonger dans L'Étranger (que je n’ai pas étudié à l’école)  qui s’était effacé de mes écrans radar depuis très longtemps.

    lecture : janvier 2015, kindle, Actes Sud, parution : mai 2014. 4/5

    Loïc LT

  • CR271 : Moderato cantabile - Marguerite Duras

    MODERATO_CANTABILE.jpgLongtemps j’ai confondu Marguerite Yourcenar et Marguerite Duras. C’est ainsi, il y a des pans entiers de la littérature qui me sont encore totalement inconnus. J’assume. Mais si tout se passe bien, j’ai encore à peu près 50 ans à vivre. Et comme j’en ai fini avec le 2048, je vais pouvoir rattraper le temps perdu. 

    Tout ce que je sais à propos de Duras, c’est que pour des raisons de sécurité, elle n’a jamais mis les pieds dans une quincaillerie (le jeu c’est de placer le mot quincaillerie dans toutes les notes...quant aux raisons de sécurité, c’est dans l’air du temps, toute décision doit se prendre ou pas pour des raisons de sécurité).

    Avant d’écrire cette note, j’ai lu la fiche de la dame sur wikipedia. Il est stipulé que ses premiers romans dont celui-ci sont à ranger dans la catégorie fourre-tout nouveau roman (le pendant littéraire de la nouvelle vague au cinéma). La vie de Marguerite fut tumultueuse et souvent baignée dans l’alcool.

    L’alcool tient d’ailleurs une bonne place dans ce court et délicieux roman qui se déroule dans une ville de bord de mer, une ville qui pourrait être Rochefort ou La Rochelle, une ville dans laquelle des usines emploient des milliers d’ouvriers. Le personnage principal, Anne Desbaresdes est la femme d’un patron d’une de ces usines. Mais jamais il n’est question du mari ni de la vie du couple. On sait juste qu’ils possèdent une grande maison qui donne sur l’océan et que leur enfant prend des cours de piano chez Mlle Giraud, leçons auxquelles participent Anne. Le récit débute par une de ces leçons (que l’enfant déteste). Un moment, un bruit retentit. Il provient d’un bar de la rue. On apprend très vite qu’un homme vient d’y tuer sa femme. Anne est intriguée par ce meurtre qui semble être passionnel et fait la connaissance d’un type dénommé Chauvin qui fut témoin du drame. Mais Chauvin ne sait pas grand chose. Pourtant, Anne et Chauvin se retrouvent souvent dans ce même bar, ils boivent beaucoup de vin et elle lui pose des questions sur le meurtre mais au fil des jours, elle n’est guère plus avancée. Un soir, elle entre ivre et en retard chez elle où du grand monde est réuni pour un dîner.  Chauvin, son compagnon de l’autre monde erre entre la villa et l’océan et assiste au spectacle de cette bourgeoisie ennuyante.

    La trame de ce roman est ténue mais on le termine perclus de questionnements. Qu’est ce que Anne Desbaresdes cherche auprès de Chauvin ?  Une relation adultère ? Anne est-elle une sorte d’Emma Bovary à la sauce nouveau roman ? Pourquoi est-elle si intriguée par ce meurtre  dont elle  ne connaît ni le meurtrier ni la victime ? Pourquoi boit-elle autant ?

    Moderato cantabile ne laisse pas indifférent. Sa petite musique n’est pas sans rappeler celle de Patrick Modiano. Je suis rarement déçu par un roman publié aux éditions de minuit. Ce dernier ne déroge pas à la règle.

    Je suis en train de lire Meursault contre-enquête et il serait tout aussi amusant de donner une suite au roman de Duras afin d’en savoir plus sur ce crime passionnel. Il y a comme ça des personnages secondaires oubliés dans les limbes de la littérature qui mériteraient une résurrection.  

    lecture : janvier 2015. kindle. roman paru en 1958, éditions de minuit

    Loïc LT

    - le roman a été adapté au cinéma d'où l'illustration (JP Belmondo et Jeanne Moreau)

     

  • 2048 !!!!!

    Voilà, ce soir vers les 19 heures, j'ai intégré le cercle très fermé des êtres humains ayant réussi à atteindre la tuile 2048 dans ce fameux jeu du même nom (qui est un jeu virtuel et donc indisponible en quincaillerie). C'est un soulagement parce que j'y passais trop de temps, y puisais trop d'énergie et un jeu comme ça et bien, ça peut te briser un couple. Donc maintenant, c'est terminé, je ne vais pas tenter les 4096. Le jeu s'appelle 2048 et le but est d'arriver à 2048, point barre. Le reste, c'est du bonus. 

    Et dire que ma fille de 12 ans y est arrivée plusieurs fois. Elle a plus la logique mathématique que moi, c'est un fait. Bon, pour ceux que ça intéresse, il y a une technique. A la base déjà, il ne faut déplacer que vers 3 côtés. Ne déplacer vers le quatrième que si nécessaire. Mais il arrive un moment où il faut quand même renverser le jeu alors là, tu peux te permettre un déplacement vers le quatrième bord. Sinon, il ne faut pas se forcer à fusionner les tuiles pour arriver par exemple dans un premier temps à 1024. Je pense qu'il faut se faire une petite collection de 128 et de 256 et quand t'en as plusieurs sous le coude, ça peut aller vite. Mais n'y étant parvenu qu'une fois, je ne suis pas certain d'être de bon conseil. 

    Loïc LT

     

    Voici donc une capture de la grille finale

    2048.jpg

  • CR270 : au château d'Argol - Julien Gracq

    product_9782070111626_180x0.jpgAu château d’Argol ouvre le tome 1 de la pléiade consacrée à Julien Gracq, un auteur dont je n’avais lu qu’un seul roman...et quel roman. Ecrit en 1938 et refusé par Gallimard avant d’être accepté par José Corti, c’est aussi le premier roman de l'auteur qui a déjà quand même 29 ans.

    J’avais lu le rivage des Syrtes dans un livre publié chez José Corti chez qui si j’ai bonne mémoire, il faut toujours séparer les pages au couteau...du coup quand on est encore à ça, je ne me pose même pas la question de savoir si cet éditeur dispose d’un département ‘ebooks’. Autant demander à une quincaillerie de se doter d’un site internet.

    Argol est décrit comme un château de type médiéval perché sur une falaise rocheuse au milieu d’une forêt armoricaine à l'extrémité du Finistère. On ne sait pas trop quand l’action se situe mais j’opterais pour le 19e siècle. Sur les conseils d’un ami, Albert, le héros de cette histoire hilarante, achète ce château et il y arrive un jour sans armes ni bagages et est tout de suite envoûté par cette bâtisse imposante.

    Au début, on a plus ou moins dans l’idée qu’on va lire un roman assez conventionnel d’autant que les descriptions du château et de la nature environnante abondent. Les choses se compliquent lorsqu’Albert reçoit la visite de son grand ami Herminien (une sorte de Gambetti en moins fantasque). Ce dernier est accompagné d’une fille prénommée Heide (à qui j’ai donné le visage de l'actrice Jean Seberg). Herminien et Albert entretiennent une grande complicité intellectuelle et philosophique en particulier et mènent des discussions interminables. Heide y participe vaguement. De toute façon, on a bien compris que sa raison d’être dans cette histoire est de foutre le bordel. C’est le troisième élément, l’intrus, la femme et la fin des haricots.

    Subrepticement, le roman glisse vers le surréalisme et les balades en forêt se transforment en quête mystique . Les trois tristes lurons après une baignade suicidaire en mer perdent de la consistance pour devenir comme des esprits. On ne sait pas trop si Albert tombe amoureux de Heide, on ne comprend pas trop le comportement de Herminien. Un jour, alors que le conflit cordial bat son plein,  les deux amis se retrouvent dans une chapelle nichée dans la forêt et Herminien se met à jouer de l’orgue. C’est un moment clé du roman mais je ne saurais dire en quoi. Ensuite, Albert retrouve Heide nue et blessée au bord d’une rivière et Herminien qui s’était absenté revient et se fait mal en descendant de son cheval.

    Mais qu’importe, le récit se défait des faits et flotte par delà les landes et les rivages avant de se faufiler dans les couloirs sombres du sinistre château. Puis les corps se fragilisent  et les trois tristes s’affaiblissent, le huis clos se termine mal mais on est presque soulagé que cet enfer armoricain se termine.

    Je signale à toutes fins utiles que ce roman comprend des descriptions interminables..mais admirables et qu’il ne contient aucun dialogue. Le tout donne l’impression que l’auteur a voulu, pour son entrée en littérature, en mettre plein la vue.

    Pour l’anecdote, si le château d’Argol est sorti de l’imagination de Gracq, le bourg d’Argol situé à l’entrée de la presqu’île de Crozon existe bien et selon wikipedia signifierait ‘en perdition’.

    Globalement, je déconseille fortement à mes 3 millions de lecteurs, la lecture de ce déroutant mais trop ennuyant roman.

    L’année commence tristement sur l’espèce de blog...avec ce compte rendu glauque à souhait et les événements récents qui me laissent encore complètement prostré.

     

    lecture : janvier 2015, la pléiade tome 1. note : 2/5

     

    Julien-Gracq-Au-Chateau-dArgol.jpg 

    J'ignore qui a peint cette aquarelle représentant le château en question. Cliquer juste sur l'image pour accéder au site. 

    Loïc LT

  • les choses simples

    J'ai remarqué que les hommes sont souvent naïfs voire ignorants sur les choses simples de la vie. Ainsi combien de fois ai-je entendu ces derniers temps, parce qu'il pleut et qu'il fait doux que c'était un temps d'automne, pas un temps d'hiver...alors je le redis, en Bretagne et sur une grosse partie de la France (qui est le finistère du continent européen ne l'oublions pas) , un  temps doux et humide en hiver est la normalité. Bref, pour les gens, en hiver, il doit neiger, s'il ne neige pas, c'est pas normal. 

    Dans les albums pour enfants , les auteurs caricaturent le monde, c'est normal, leur public n'appréhende pas encore la complexité des choses. Ainsi en est-il de ma série préférée : Martine (je les possède tous sauf les derniers qui ont perdu un peu de leur innocence). Dans Martine et les quatre saisons, on voit la gamine avec son frère en train d'alimenter un abri pour les oiseaux.

    DSC01761.JPG

    Février n'a que vingt-huit jours : il est pressé de voir partir l'hiver. Mais l'hiver ne veut pas s'en aller. La neige tombe. Les chandelles des gouttières luisent au soleil et les moineaux sont malheureux. Martine a placé un petit nid en bois dans le verger. Ainsi les oiseaux seront bien à l'abri. 

    Voilà, tout y est. C'est l'hiver donc il neige. Et tout comme Martine entretient son jardin toute seule (cf Martine embellit son jardin), ici, elle semble avoir installé un nichoir sans problème et avec beaucoup d'intelligence (on voit qu'une grosse branche rentre dans le socle de l'objet qu'elle a sans doute fabriqué elle-même). Et puis évidemment, des oiseaux s'y posent  et cerise sur le gâteau ne se barrent pas quand les enfants s'approchent pour leur donner à manger. Tout est parfait. Son frère Jean a foutu sa cagoule et porte un joli tricot bleu alors que  Martine porte une sorte de bonnet qui s'accorde parfaitement à son duffle coat (j'ai envie d'appeler sa tenue comme ça). Elle pose sa main gauche sur l'épaule de son petit frère. Elle fait un peu petite maman (cf Martine petite maman). 

    Retour à la réalité. Nous possédons une mangeoire à piafs qui languissait dans notre cabanon. Je n'aime pas trop le terme 'mangeoire' mais cela s'appelle ainsi, je n'y peux rien. C'est une vieille mangeoire aux couleurs ternes qu'on avait accrochée dans l'arbre à muguets il y a quelques hivers mais comme nous n'avons pas de vue depuis la baie sur cet arbre, nous ne pouvions voir si des oiseaux venaient s'y sustenter. L'hiver passa, on l'oublia et le printemps venu, je rangeai la chose très abîmée par les pluies et les vents. Elle resta ainsi à prendre la poussière dans le cabanon quelques années avant que je me décide à la ressortir cette année. L'idée pour cette fois est d'avoir une vue directe sur ce spectacle simple de la nature. J'ai donc bricolé un truc moche que voici :

     

    04012015 (4).JPG

    J'ai pris cette photo depuis la baie vitrée. On distingue donc clairement une mangeoire (que j'ai évidemment alimentée en graines)  installée sur un vulgaire pieu que j'ai planté de travers à la masse dans un sol spongieux. Mais je pense que les oiseaux ne me tiendront pas rigueur de ce côté tour de pise. Quand je parle des oiseaux...encore faut-il qu'ils s'y approchent. On a attendu longtemps...tout comme le chat qui est resté des heures les yeux rivés vers l'endroit...comme s'il se doutait du pourquoi de la chose (le plus probable étant que plus patient et passant plus de temps que nous il ait vu des oiseaux s'y poser). Non seulement dans la vie réelle les oiseaux ne vont pas spontanément vers ce genre d'installations humaines mais si en plus un ennemi les surveille à quelques mètres, on se complique la vie. 

    Dans la vraie vie, rien n'est simple. Et puis, quelques jours plus tard alors que je ne m'y attendais pas et que comme par hasard je prenais des photos du jardin triste, le miracle survint :

    02012015 (77).JPG

    Un rouge-gorge s'est posé sur le toit de l'objet où j'ai eu la bonne idée de poser quelques graines également. C'est simple comme bonjour un oiseau qui mange des graines mais la simplicité n'est pas si évidente. Et  ne doutant pas de la solidarité unissant les vertébrés tétrapodes ailés appartenant au clade des dinosaures (je cite wikipedia l'air de rien, comme Houellebecq), celui-ci va sans nul doute faire part de sa découverte à ses amis. Comme de fait le lendemain, lorsque je suis rentré du boulot et qu'il faisait déjà nuit, les filles rentrées plus tôt m'informent avoir vu d'autres oiseaux s'y nourrir. Depuis, c'est devenu un peu notre petite attente quotidienne...et celle des félins installés sur la table en bois et qui pensent bêtement pouvoir en attraper quelques-uns...

    Loïc LT (08.01.15)

    jardin, nature, chat, hiver

     

     

  • matin triste

    Ce samedi matin, je me suis levé de bonne heure après une nuit de cauchemars que j'ai essayé en vain de vaincre en écoutant de la musique joyeuse au casque. Hier soir, je n'en pouvais plus de tout ça, j'ai éteint la télé, on a pris l'apéro, mangé une pizza et parlé de tout sauf des événements tragiques. Mais cette nuit, ça m'a rattrapé. J'ai vu une toute petite salle de rédaction où il faut se lever si un camarade veut sortir ou rentrer et des fous tirer sur des gais lurons dans cet espace minuscule et plus la nuit passait plus l'espace se rétrécissait facilitant le travail macabre des fous. J'ai réussi à me sortir de tout ça vers les 5 heures et donc j'ai mis de la musique, Jean Ferrat chantant Aragon et Souchon/Voulzy l'envie de partir car cette envie...tout le monde l'a. 

    Et puis donc, je me suis levé tôt. Vers les 6h30. Le vent soufflait dehors, je suis allé chercher le journal dans la boîte à lettres (comme les petits vieux qu'on voit en robe de chambre quand on va au boulot). Le Ouest France du jour titre tragique dénouement. Bien qu'il fasse doux dehors et dedans, j'ai voulu et réussi à rallumer le feu à la faveur d'un filet de braise restant. Je me suis fait un café. Bon sang mais que j'en ai marre de ce Tassimo qui fait un tel bruit que j'ai l'impression de réveiller toute la maison, voire même le village  lorsque je le mets en route à l'heure où tout le monde pionce.

    Confortablement installé dans le salon à lire le journal et buvant mon café,  j'écoute le crépitement du feu qui semble répondre aux bourrasques du vent. Si je dormais encore, la salle de rédaction serait devenue aussi petite qu'une boîte d'allumettes. Hier soir, j'ai écrit une note bucolique que je n'ai pas publié, je vais le faire de suite.

    Loïc LT

  • Que dire de plus ?

    charlie hebdo,daesh,terrorismeQue dire de plus qui n'a déjà été dit ? Evidemment tout le monde condamne ce massacre, la droite, la gauche, les extrêmes (même si je devine que certains, à l'extrême droite ont des arrières pensées). Mais au delà de cet attentat, il y a longtemps que je m'interroge sur ce qui se passe dans ce monde. L'Etat Islamiste qui semble intouchable et qui n'a que faire des frappes aériennes, cet 'Etat' tellement fou qu'il considère Al Qaida comme trop modéré, cet 'Etat' qui oblige presque les nations occidentales à soutenir Bachar El Assad. 

    Aujourd'hui, l'ennemi commun c'est ce qu'un jour on s'est mis à appeler Daesh et dont les malades qui ont attaqué Charlie Hebdo sont les mercenaires en terre occidentale. C'est un ennemi maléfique tellement fort qu'il brûle toutes nos énergies. On n'entend plus les anti-libéraux critiquer le libéralisme, on n'entend plus les indignés critiquer l'Europe, les syndicats ne descendent plus dans la rue, les écologistes ne savent plus que dire.  Les Etats sont surendettés mais sont obligés de s'endetter encore plus pour aller combattre en vain les islamofascistes pour reprendre l'expression de mon confrère Nicolas. La France est intervenue au Mali...pour quel résultat...ces fous sont prêts à mourir, ils connaissent le terrain, tranchent les gorges de leurs otages sans état d'âme. 

    Sincèrement, je suis dépassé, je ne comprends pas comment ça fonctionne dans leur tête...comment des français qui ont reçu une bonne éducation et fréquenté l'école républicaine puissent être attirés par le terrorisme, comment un type peut entrer dans une école et abattre froidement une fillette parce qu'elle est juive ?

    Je ne comprends pas. 

    Et j'avoue, je ne crois pas avoir déjà eu entre les mains un exemplaire de Charlie Hebdo. Je n'ai rien contre cet hebdomadaire mais je suis plus intéressé par la presse qui traite l'actualité de façon 'sérieuse'. Et puis, sur France Inter, dans le débat du vendredi matin entre Dominique Seux et Bernard Maris, j'étais le plus souvent plus proche de Seux (qui lui a rendu un bel hommage aujourd'hui)...Mais qu'importe les idées...tous ces gens s'exprimaient librement et courtoisement, il n'y avait pas de méchanceté. 

    Je ne comprends pas. Et je suis trop petit pour comprendre. Mais je suis persuadé que ces fous au fond s'en foutent pas mal de dieu. Je crois qu'ils sont frustrés de la toute puissance de l'occident. Et que les Français qui se 'convertissent' en ont raz le bol de ne pas avoir d'avenir. Ils sont gavés de jeux vidéo et ont perdu tout sens moral. J'ai dit à mes filles qu'elles devront sans doute respecter une minute de silence demain à l'école..elles ne comprennent pas, elles voient des images à la télé et se rendent compte que c'est la réalité,  pas une série américaine. J'essaie de leur expliquer et je compte sur leurs enseignants pour en faire de même. 

    Alors que faire ? Que faire face à des loups solitaires prêts à mourir et qui sont capables de tout à tous moments ? C'est triste comme note, c'est pessimiste...mais c'est la réalité hélas. Et pourtant, en province, en campagne, tout est si calme, la cruauté du monde ne nous apparaît qu'à travers les écrans. 

    Loïc LT

     

  • CR269 : Gâvres et l'homme qui vivait seul dans sa tête - Patrick Guédon

    60002549.jpg

    Lors de ce marché de noël à Languidic, je fis la rencontre de deux auteurs, l'un Pierre Varési dont j'ai déjà parlé récemment et ensuite, Patrick Guédon à qui j'ai également acheté un roman. Hasard de la vie, ces deux romans ont deux points communs et pas des moindres : à chaque fois l'action se situe dans un lieu bien défini et qui conditionne l'histoire (en l’occurrence ici Gâvres). Ensuite les deux romans évoquent notre triste destin à tous c'est à dire la mort (mais par des procédés totalement différents).

    Gâvres est une presqu'île du sud Morbihan que je connais assez mal parce qu'elle ne dispose pas de plages naturistes déjà mais que je connais un peu quand même pour y avoir commis il y a longtemps des cambriolages dans des résidences secondaires et en rentrant de l'un de ces méfaits, il me souvient avoir provoqué un accident où il n'y eut heureusement que des dégâts humains. A part ça, dans mon enfance, il me souvient que nous allions de temps en temps sur sa plage longue et recouverte de sable (quand on en avait marre de Plouhinec) mais  nous ne poussions jamais vers le bourg qui se situe à l'extrémité de la presqu'île. Ce roman de Patrick Guédon me donne du coup l'envie d'aller y faire un tour un jour d'hiver pluvieux et de prendre un whisky sans glaçon dans un bar quelconque.

    Le style de l'auteur est assez raffiné, un peu plus peut-être que celui de son confrère Pierre Varési. Les chapitres sont séparés par de courtes poésies qui prennent les quatre chemins, du genre: 

    Je ne me rappelle plus la route

    Ni le chemin pris.

    Il n’y a pas de doute,

    Je suis bien ici

     

    L'auteur nous plonge dans la vie quotidienne de Gâvres, de ses pêcheurs bourrus et saouls qui n'en finissent pas de finir leurs clopes. Mais je crains qu'il ne soit allé un peu trop dans la caricature..d'autant que l'histoire se déroule à notre époque puisque Lémile, le héros solitaire de cette étrange histoire surfe sur les autoroutes de l'information comme on le disait encore dans les années 90. Lémile a débarqué et s'est installé là par hasard et a tout de suite été pris pour un original par les habitants du village, d'où son surnom ridicule. Il se réfugie donc dans un monde virtuel où une inconnue apparemment vivant dans les environs lui fait plus ou moins des avances et lui fait tourner la tête. Il cogite tout ça lors de monotones balades . Mais cette inconnue n'est pas du tout ce qu'il croit. Le final est inattendu mais je n'en dirais pas plus.

     

    La Grande Falaise éditions, 2011, 197 pages, lecture : décembre 2014, note 3.5/5.

     

    configuration du dernier rivage :

    gavres.gif

     

    Comme on le voit donc, une route côtière longe la presqu'île jusqu'au bourg. Côté océan, on a donc cette longue plage pas très fréquentée par les touristes. L'endroit est plus ou moins un terrain militaire (encore qu'aujourd'hui, je ne sais pas) et il reste de nombreuses traces de l'armée. Je me souviens l'été dernier m'être promené autour d'anciens bâtiments militaires laissés à l'abandon et ça m'avait fait froid dans le dos. Je pouvais y entrer comme dans un moulin. Dernière anecdote : il existait il y a quelques années un semi-marathon qui partait de Gâvres pour arriver à Port-Louis. Je l'ai fait une fois sous une chaleur accablante et pour la logistique et bien, c'était sympa, on laissait nos voitures à Port-Louis (qu'on voit sur la carte) et on se rendait à Gâvres en bateau. 

     

    Loïc LT

     

     

    Pour une fois, je ne sais pas pourquoi, j'ai écrit cette note d'abord sur papier...l'envie de retrouver le plaisir du stylo plume peut-être...

     

    compte rendu de lecture,roman,gâvres,languidic,littérature,littérature française

     

  • bilan météo Camors # décembre 2014

      MIN MAX Précip.
    01/12/2014 7,4 14,3 0
    02/12/2014 8,6 11,9 1
    03/12/2014 7,2 11,6 1
    04/12/2014 3,8 7,9 0
    05/12/2014 6,5 10,6 0
    06/12/2014 2,9 ? 0
    07/12/2014 5,1 12,7 0,5
    08/12/2014 3 10,4 0
    09/12/2014 1 11,6 0
    10/12/2014 8 12,4 4,5
    11/12/2014 7,7 12,6 0
    12/12/2014 7,6 13,6 19
    13/12/2014 1,7 13,6 5
    14/12/2014 -0,5 10,5 0,5
    15/12/2014 9 12,1 6
    16/12/2014 8,4 12,5 6
    17/12/2014 10,6 14 0
    18/12/2014 12,2 13,5 1
    19/12/2014 7,5 13,8 3
    20/12/2014 7,3 11,9 0
    21/12/2014 9,1 12,1 0
    22/12/2014 10,8 12,8 2
    23/12/2014 10,5 11,8 0
    24/12/2014     0
    25/12/2014     0
    26/12/2014     0
    27/12/2014     0
    28/12/2014     0
    29/12/2014     0
    30/12/2014 -3 13,3 5
    31/12/2014 -1,9 5,1 0
    MIN/MAX/TOT -3 14.3 54,5

     

    Bilan : un mois décembre doux et peu pluvieux (rappel : 221 mm en novembre) avec une vaguelette de froid à la fin de l'année mais rien de bien méchant. La douceur est de retour en ce début d'année et selon plusieurs modèles (GFS et ECMWF), elle est appelée à durer en France et encore plus en Armorique.

    Petit événement quand même : je possède une station météo depuis mai 2012 et le -3° du 30/12 constitue la plus basse température relevée. Je précise que les valeurs du 30/12 prennent en compte la période du 24/12 au 30/12 (cause absence).

    relevé du mois de novembre ici

    La petite photo illustrative qui va bien. Les graminées sont en bout de course et le cabanon a besoin d'un sérieux ravalement de façade. 

    2021122014 (29).JPG

    La boule de poil perchée dans notre pommier se joint à moi pour vous souhaiter une bonne année 2015 à toutes et à tous !

    Loïc LT

    2021122014 (6).JPG