Colin sabre et tam-tam - Page 94
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lecture en cours : le désert des Tartares (Dino Buzatti)
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feu hadopi
Je ne m'intéresse pas à l'actualité (et encore moins à la politique, plus en tout cas) mais j'ai quand même appris ici ou la que hadopi* avait été rejetée par l'assemblée nationale grâce à une poignée de députés socialistes futés qui ont débarqué au dernier moment dans l'hémicycle et fait basculer le vote (si j'ai bien compris mais à vérifier). Bien que ne connaissant pas du tout le contenu de ce projet de loi (ou proposition de loi, qu'en sais-je ), je me réjouis de son rejet (encore que, est-il définitif ? hou la mais ça fait beaucoup d'interrogations tout ça, et est-ce que quand on en sait aussi peu, on ferait mieux pas de la fermer ?) car j'imagine, connaissant un peu les principes qui guident la politique du gouvernement, que cette loi mort-née devait être essentiellement répressive. Et perso, puisqu'en la matière, je suis très égoïste, téléchargeant pas plus que les autres mais pas moins non plus, je considère que par ce rejet l'Etat donne son aval à la poursuite du piratage généralisé. Je n'en demandais pas tant.
* mais qu'est ce que ça peut bien vouloir dire. J'ai beau chercher je vois pas. pi pour piratage peut-être, et encore douteux. Ou bien, est-ce le nom du député ou autre politique l'ayant pondu. Franchement, on pourrait savoir au moins ça.
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CR84 - les gens d'en face - Georges Simenon
note de l'éditeur : aucune (mais résumé ici )
mon avis : Après la route des flandres, que je conseille à tout le monde (non pas vraiment à tout le monde mais au moins à toi cher lecteur, - hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère - car si tu es ici c'est que tu n'es pas indifférent à la littérature) car c'est vraiment une expérience à faire, une expérience douloureuse peut-être mais dont on sort grandi (et fier aussi), un petit Simenon s'est imposé à moi car il traînait dans ma pal depuis quelques temps (depuis quelques années même) et puis quelque part, Simenon, dans le style, c'est quasiment de l'anti-Simon : pas de phrases interminables, tout est sobrement et efficacement présenté, on sait où on va, avec qui et quand (-)
Avec les gens d'en face, GS nous emmène en URSS dans les années 30, dans la ville de Batoum (dont le plafond bas et les rues désertes en font un cadre simenonesque idéal) située au bord de la mer Noire. Le principal protagoniste s'appelle Adil Bey et vient d'être nommé au consulat turc en remplacement du précédent mystérieusement mort. Très vite, Adil Bey s'ennuie dans cette ville où les gens meurent de faim, où la police communiste se débarrasse des récalcitrants, où tout le monde se fout de tout et il se rend compte très vite qu'on cherche à l'empoisonner.
Comme souvent avec Simenon, l'atmosphère est étouffante, les protagonistes, d'une banalité affligeante et l'air de rien, parallèlement au récit mené tambour battant et sans fioriture, Simenon nous décrit avec justesse le désœuvrement de la population russe et les excès de la bureaucratie.
Un petit polar sympa. Une parenthèse en quelque sorte (avant un Leiris dont j'attends beaucoup).lecture du 08.04 au 09.04
note : 4/5
à venir : l'âge d'homme, Michel Leiris -
CR83 : la route des Flandres - Claude Simon
note de l'éditeur : Le capitaine de reixach, abattu en mai 40 par un parachutiste allemand, a-t-il délibérément cherché cette mort ? un de ses cousins, Georges, simple cavalier dans le même régiment, cherche à découvrir la vérité.
Aidé de blum, prisonnier dans le même camp, il interroge leur compagnon Iglésia qui fut jadis jockey de l'écurie Reixach. après la guerre, il finit par retrouver Corinne, la jeune veuve du capitaine...
mon avis : La Route des Flandres est sans doute le roman le plus difficile qu'il m'ait été donné de lire. Je cherche dans mes souvenirs de lecteur et je ne vois aucun autre où j'ai peiné à ce point. Deux raisons essentielles à cela :
un : le style très heurté, avec peu de ponctuation et une utilisation pléthorique du participe présent et surtout l'impression que les mots s'entrechoquent, se heurtent, s'anéantissent plutôt que de se suivre harmonieusement.
deux : la conduite du récit. pas vraiment de plan structuré mais une succession d'images désordonnées comme sorties d'un rêve absurde, d'un cauchemar plutôt parce qu'il s'agit (à ce que j'ai cru comprendre) de l'histoire de 3 soldats errant après la débâcle de 1940. Alors, à force d'inattention, j'ai failli plusieurs fois perdre le fil et d'ailleurs je l'ai perdu des pages entières avant de me ressaisir à la faveur de passages un peu plus explicites, mais le soucis c'est que l'auteur semble prendre un malin plaisir à dérouter le lecteur en brouillant les cartes et par exemple en passant d'une scène à l'autre dans la même phrase, voire même d'un narrateur à l'autre (le je de la fin d'une phrase n'est pas forcément le même je qu'au début..). Alors est-ce que j'ai aimé ou pas ce roman. La réponse est plutôt oui. Je pense que ça vaut la peine de le lire, qu'il faut prendre ça comme un challenge et puis accepter de ne pas tout saisir, de mettre l'intrigue au second plan pour se laisser emporter par l'écriture, qui est, comme je l'ai lu je ne sais plus où, le personnage principal de ce roman. Et quelques passages sont à ce point sublimes qu'ils valent à eux seul l'ingurgitation des 300 pages.
J'ai choisi 3 extraits . Avec, pour commencer, la description p234 (collection "double" éditions de minuit) du système d'ouverture d'un poulailler. savoureux....puis, plus à gauche, jaillissant juste de l'arête du dièdre comme d'une fissure entre la terre et le mur, il y avait une de ces plantes sauvages : une touffe, ou plutôt une corolle de feuilles réparties en couronne (comme un jet d'eau retombant), déchiquetées, dentelées et hérissées (comme ces anciennes armes ou harpons), vert foncé, râpeuses, puis, après cela, encore la tige - celle-ci légèrement inclinée vers la droite - d'une de ces mêmes hautes plantes, puis fixé au mur par un (sans doute y en avait-il encore un autre plus haut, mais il ne pouvait pas non plus le voir) tenon de fer, le montant ou plutôt le chevron de bois sur lequel était articulée une porte de poulailler : le tenon complètement rouillé, scellé dans le mur de briques, le ciment autour de l'épaisse lame de fer formant une collerette crémeuse dans laquelle on pouvait encore voir les traces de la truelle qui en lissant le mortier y avait laissé des empreintes dessinées par une bavure (léger bourgeonnement grumeleux de la matière pressée) en relief, le chevron - le montant de la porte, comme d'ailleurs son châssis lui-même - décoloré par la pluie, grisâtre, et, pour ainsi dire feuilleté, comme de la cendre de cigare, le châssis, lui, à moitié déglingué une des deux chevilles de bois qui tenaient l'angle inférieur presque sortie de son logement, le tout ayant pris du jeu, la traverse inférieure faisant donc avec le montant vertical un angle non pas droit mais légèrement obtus de sorte qu'elle devait racler le sol quand on ouvrait la porte...
(j'ai mis 3 petits points au début et à la fin car je n'ai trouvé ni le début de la phrase (qui devait se trouver sans doute quelques pages avant) ni la fin. Et puis un autre extrait, un brin baroque, où il est question de l'envol d'un cavalier (p149-150) (idem pour les ...)
...je vis Wack qui venait de me dépasser penché sur l'encolure le visage tourné vers moi la bouche ouverte lui aussi essayant sans doute de me crier quelque chose qu'il n'avait pas assez d'air pour faire entendre et tout à coup soulevé de sa selle comme si un crochet une main invisible l'avait attrapé par le col de son manteau et s'élevant lentement c'est à dire à peu près immobile par rapport à (c'est à dire animé à peu près de la même vitesse que) son cheval qui continuait à galoper et moi courant toujours quoi qu'un peu moins vite de sorte queWack son cheval et moi-même formions un groupe d'objets entre lesquels les distances ne se modifiaient que lentement lui se trouvant à présent exactement au-dessus du cheval dont il venait d'être enlevé arraché s'élevant lentement dans les airs les jambes toujours écartées en arc de cercle comme s'il continuait à chevaucher quelque Pégase invisible qui d'une ruade l'eût fait basculer en avant exécutant donc au ralenti et pour ainsi dire sur place...
et p285, on croit rêver, on croit pas, on rêve (et je signale au passage que pour cet extrait comme pour les deux précédents, je respecte scrupuleusement syntaxe et ponctuation -je dis ça parce que ça peut surprendre)
mais comment savoir, comment savoir ? les quatre cavaliers et les cinq chevaux somnambuliques et non pas avançant mais levant et reposant les pieds sur place pratiquement immobiles sur la route, la carte la vaste surface de la terre les prés les bois se déplaçant lentement sous et autour d'eux les positions respectives des haies des bouquets d'arbres des maisons se modifiant insensiblement, les quatre hommes reliés entre eux par un invisible et complexe réseau de forces d'impulsions d'attractions ou de répulsions s'entrecroisant et se combinant pour former pour ainsi dire par leurs résultantes le polygone de sustentation du groupe se déformant lui-même sans cesse du fait des incessantes modifications provoquées par des accidents internes ou externes
lecture du 05.04 au 08.04
note : 4/5
à venir : les gens d'en face, Georges Simenon -
la ville est un combat.
Petite virée à Vannes aujourd'hui afin de régler quelques broutilles administratives. Dans cette période un peu trouble que je traverse, c'est risqué. Avant toute chose, une demi-heure pour me garer et encore le parking est payant et je ne paye pas zut quoi. A la préfecture où je suis venu pour actualiser une carte grise suite à changement de domicile (celle de ma compagne)(démarche obligatoire, je le rappelle, il faut toujours que l'adresse de la carte grise soit l'adresse actuelle du propriétaire du véhicule), on me fait des difficultés à l'accueil comme quoi j'ai pas de procuration et qu'il en faut une car je ne suis pas marié et que donc ça ne vaut pas la peine que j'aille plus loin à moins que j'ai du temps à perdre, bon j'ai du temps à perdre...alors le type, agacé, me donne mon ticket avec le numéro 90 et puis un formulaire à remplir. J'ai tout mon temps pour le remplir attendu que l'écran n'affiche que le 79 seulement voilà, les deux stylographes à disposition du public ne fonctionnent pas et comme tout le monde se fait la gueule, ou comme tout le monde me fait la gueule plutôt, je peux compter sur personne pour m'en prêter un. Dépité, j'attends mon tour. 90, ouf, j'y vais, j'explique que je suis le compagnon de la personne pour qui je veux actualiser la carte grise et ça ne semble poser aucune difficulté pour la fonctionnaire (très belle fille, regard sombre, coupe au carré et tout) qui me demande juste une pièce d'identité, ce que, soulagé, je donne. Les choses se présentent bien et j'explique que je n'ai pas pu remplir le formulaire alors on le fait ensemble. 5 minutes après, je sors de la préfecture avec ma nouvelle carte grise non sans jeter un regard victorieux au type de l'accueil.
Je file en courant à ma place de parking en espérant qu'il n'y ait pas de contravention. Bon il n'y a pas de contravention mais une moto s'est garée derrière, je ne peux pas sortir. J'attends, j'attends et un type arrive et s'excuse. Je lui souris, je m'en fous, j'ai obtenu ce que je voulais à la préfecture. Ensuite, trois quart d'heures de bouchons (dont 10 minutes bloqué dans une rue par un camion-toupie en train de déverser son béton sur un chantier) pour rejoindre l'agence france-télécom où je dois porter mon téléphone associé à la box qui n'a jamais marché. J'arrive là-bas, il n'y a personne à attendre mais les deux employés sont occupés avec deux clients alors je me dis c'est bon j'attends. Sauf que 20 minutes plus tard, ils sont plus que jamais affairés avec les deux clients dont l'un est une vieille dame qui ne comprend rien à sa facture orange sur laquelle est indiquée qu'elle est éligible à la télé via adsl or dit-elle je n'ai pas la télé par adsl, cela veut-il dire que je paye indûment quelque chose, et par trois fois, l'employé lui explique et puis la conversation vire à une histoire de point fidélité, je n'ai pas bien compris là et je me suis impatienté et me suis dit que j'allais aller faire un tour, qu'il y a peu de monde dans les magasins en ce mardi après-midi et que donc je reviendrai dans une heure et qu'on s'occupera de moi très vite. Le temps pour moi d'acheter quelques bouquins à l'espace culturel de Leclerc, John Le Carré, Henry Miller, Jack London, Patrick Modiano et je reviens mais là, plusieurs personnes attendent et comme je suis un mec patient je m'exaspère pas et j'attends mon tour en titubant dans le magasin entre les magnifiques téléphones et les somptueux écrans plats exposés. Mon tour, j'explique, j'ai avec moi tout le matos mais on me dit qu'il manque l'émetteur dect, le petit truc en croix qu'on branche sur la box. On est désolé, on ne peut pas faire l'échange sans. C'est pas grave, je dis, ça fait deux ans que ça ne fonctionne pas, je ne suis pas à une journée près et puis quand même, je n'allais pas espérer deux succès en un jour. Carte grise + Téléphone, impossible. Faut pas rêver.
Ensuite quoi, je boirais bien une bière. Ce petit bar en face de l'agence ft fera bien l'affaire. Je rentre, m'assieds, je sors mes bouquins neufs, ils sentent bon, ils sont beaux et plein de promesse. Mais on ne vient pas prendre les commandes des clients dans ce troquet ? Garçon ! Garçon ! évidemment, il m'entend pas. C'est toujours pareil. Il faut toujours que je cris à pleins poumons pour qu'on m'entende alors que certains un claquement de doigt suffit. Moi en ville, je suis transparent, d'ailleurs souvent dans la rue, les piétons, au lieu de m'éviter, me foncent dedans, véridique. Et les gens sont surpris "oh, excusez-moi". Donc finalement, je me fais entendre et le garçon arrive 2 minutes plus tard avec un café..mais quoi, monsieur, ce n'est pas un café que j'ai commandé, c'est une bière, "oh, excusez-moi", pas grave, je suis habitué et puis je m'en fous car vous avez vu ça (je lui montre la carte grise), je l'ai eu, les gens et les choses ont beau s'être ligués contre moi, ça ne m'a pas empêché d'y arriver. Le garçon pense qu'il est tombé sur un fou. Pas grave. glurp glurp je bois ma bière, je règle, je taille.
Après je quitte la ville. ouf. -
procrastination aiguë
Depuis quelques jours, je souffre de procrastination aiguë et ce mal touche toutes les parois de mon existence. C'est ainsi que j'ai considérablement baissé mon rythme de lecture car je trouve que la littérature est difficile et contraignante. C'est ainsi aussi que lassé de la nausée, je l'ai purement et simplement abandonnée. Et là j'ai peut-être fait l'erreur de m'attaquer à un roman que je savais un peu prise de tête, à savoir la route des Flandres de Claude Simon, une sorte de roman expérimental conçu pour étudiants en lettres modernes. Car la route des Flandres est un roman difficile, avec peu de ponctuation, j'au du mal à m'y retrouver car les choses ne sont pas explicitées et l'auteur passe du coq à l'âne sans crier gare et sans même changer de phrase.
J'ai pensé abandonné également mais dans un sursaut d'orgueil, j'ai dit "non !". L'idée est de vaincre le mal par le mal comme on dit et donc je poursuis la lecture. Pour m'aider dans cette audacieuse entreprise, j'ai cherché sur la toile des résumés un peu plus complets que la toute petite chose écrite* en quatrième de couverture mais je n'ai rien trouvé. Soit, on fera sans. Et on tentera de comprendre quelque chose à cette affaire et on aidera même les futurs courageux en tentant de faire soi-même un résumé.
* voici le résumé : Le capitaine de Reixach, abattu en mai 40 par un parachutiste allemand, a-t-il délibérément cherché cette mort ? Un de ses cousins. Georges, simple cavalier dans le même régiment, cherche à découvrir la vérité. Aidé de Blum, prisonnier dans le même camp, il interroge leur compagnon Iglésia qui fut jadis jockey de l'écurie Reixach. Après la guerre, il finit par retrouver Corinne, la jeune veuve du capitaine... Résumé assez trompeur car semble augurer un récit conventionnel, ce que n'est pas du tout la route des Flandres.
Ensuite..
- l'âge d'homme, Michel Leiris
- le désert des Tartares, Dino Buzzati
- Un Balzac mais lequel -
Pet Shop Boys, quand tout est vain
Il y a des après-midi comme ça où tout est vain, la littérature est vaine, les jeux d'enfants sont vains, faire du sport est vain, où cliquer cent fois sur le bouton "un article au hasard" de wikipedia est vain, sortir est vain, toute rencontre est vaine, dans ces instants-là, on a envie de se laisser transporter par quelque chose de simple et de limpide, quelque chose qui ressemblerait à une mélodie des Pet Shop Boys.
the way it use to be, Pet Shop Boys (album Yes)
décorticage de Yes ici.
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la nausée
Je ne suis pas trop du genre à arrêter les romans en cours et pourtant là, avec la nausée, je suis bien tenté, tant ce livre me déprime et c'est à tel point que je le juge responsable d'une certaine tristesse qui s'est abattue sur moi depuis quelques jours. A chaque fois que je reprends la lecture, ça m'emmerde de retrouver ce héros désabusé, revenu de tout et qui traîne dans une ville portuaire moche telle une âme en peine. Il passe ses journées dans une bibliothèque à réaliser la biographie d'un type assez banal mort il y a longtemps et le soir, il erre dans les rues, croise des vieilles dames et rentre chez lui où il trouve que son rapport aux objets a changé. Et c'est apparemment l'intrigue du roman. Quelque chose ayant rapport avec la perception du monde est en train de changer en lui.
Qu'est ce que je vais faire avec un roman comme ça moi ?
Il m'arrive aussi parfois de trouver le nom des objets bizarres. Par exemple, je peux être à côté d'une cabane et puis trouver tout à coup étrange que cette chose en face de moi s'appelle CABANE. Mais combien de fois dans ma vie ai-je prononcé ce mot pour désigner la chose s'en m'en étonner et voici que là, je trouve la sonorité bizarre et je ne trouve pas que CABANE soit le son adéquate pour désigner cette chose où je range mon boui-boui . On m'a toujours dit qu'on devait désigner ça CABANE et ça m'a toujours semblé naturel de le faire, et voici que là, non, ça ne colle plus, c'est pas ça.
Ou bien, ça m'arrive aussi de me retrouver en face d'un visage très connu, que je vois tous les jours et dans ce moment particulier,j'ai l'impression de le regarder pour la première fois et d'en mesurer la singularité. Avant je ne regardais pas ce visage, je le voyais juste, comme le visage de untel point barre. Et puis, plus rarement, ça peut se doubler d'un autre effet : voilà, ce visage connu qui m'était cependant inconnu, et bien est le visage d'un individu qui s'appelle Untel. Je le savais, ça, je l'appelle par ce prénom tous les jours, mais là, à ce moment précis, savoir qu'il s'appelle Untel me surprend.
Ça m'arrive parfois mais ce sont des idées qui me semblent si singulières et si peu exprimables que je n'aurais pas l'idée de les exprimer dans un roman par exemple. Sartre lui le fait. Tant mieux pour lui si ça le soulage de quelque chose. Et puis les philosophes sont peut-être capables de disserter sur des faits anodins pour en donner une portée universelle. Mais je ne vais pas avoir la patience. Au revoir Sartre. Adieu même sans doute. -
CR82 - Courir - Jean Echenoz
mot de l'éditeur : On a dû insister pour qu’Émile se mette à courir. Mais quand il commence, il ne s’arrête plus. Il ne cesse plus d’accélérer. Voici l’homme qui va courir le plus vite sur la Terre.
mes avis (deux pour le prix d'un) :
1 - Un petit Echenoz après un grand classique ne peut pas faire de mal. Courir est le dernier roman de l'écrivain qui a donc décidé après Ravel de continuer dans la veine biographique. J'ai lu pas mal de commentaires négatifs de courir qui pour beaucoup est un petit Echenoz et qui n'apporte rien de plus de ce qu'on savait de Zatopek. Ok mais perso, je ne savais rien de Zatopek avant. Donc, j'ai joins l'utile à l'agréable comme on dit avec ce bouquin que j'ai lu en une heure, temps pendant lequel le coureur a pied arrivait à parcourir 20kms. Le style Echenoz est bien toujours là par moment, par petites touches ici ou là mais est peut-être moins marqué que d'habitude au point que j'ai eu souvent le sentiment de lire une simple biographie.
2 - Même si je n'ai pas retrouvé dans ce petit roman (lu en 1heure, c'est à dire durée pendant laquelle Zatopek parcourait 20kms), le style si particulier d'Echenoz, au moins j'ai découvert la vie et les exploits de ce Zatopek, coureur à pied tchécoslovaque hors norme de l'après-guerre. L'auteur rappelle également, et non sans une certaine ironie, les excès du communisme et la récupération par le pouvoir du phénomène Zatopek.
Que dire de plus si ce n'est que c'est une bonne petite biographie sous-titrée quand même "roman" comme pour permettre à l'auteur de prendre quelques libertés dans les anecdotes relatées. On peut dire quand même qu' en dehors d'un travail de recherche (par exemple sur la technique du coureur à pied), Jean Echenoz ne s'est pas beaucoup "foulé" sur ce coup-là.
On l'attend au tournant.
lecture : le 28.03.2009
note : 3/5
à venir : la nausée, Jean-Saul Partre -
Je n'ai pas été tagué mais...
...je réponds quand même à ce questionnaire trouvé chez Phil.
- Plutôt corne ou marque-page ? corne-page. Plus sérieusement, quans ce sont des bouquins empruntés en bibliothèque ou qu'on m'a prêté, je corne facilement mais quans ce sont les miens, j'utilise un marque-page.
- As-tu déjà reçu un livre en cadeau ? oui, plus souvent que des pneus. les derniers sont le rivage des Syrtes de Julien Gracq et Septentrion de Louis Calaferte.
- Lis-tu dans ton bain ? Je ne prends que des douches. (chaque dernier dimanche du mois)
- As-tu déjà pensé à écrire un livre ? non, impossible pour moi d'écrire un livre. pas assez d'imagination et pas de style.
- Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ? ça ne me dérange pas. Par exemple, doggy bag est une série que j'adore.
- As-tu un livre culte ? Allez, l'oeuvre-vie de Rimbaud.
- Aimes-tu relire ? Ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait mais là je serais intéressé par relire le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier et le mépris de Alberto Moravia.
- Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimé ? Ça ne m'est jamais arrivé. Et étant donné ma timidité excessive, je crois qu'il y aurait comme un blocage.
- Aimes-tu parler de tes lectures ? Si on me le demande oui, sinon non, je n'en parle pas. Le fait est que mon environnement n'est pas très littéraire.
- Comment choisis-tu tes livres ? Pas de règle. Mais j'essaie d'être varié, un peu de roman contemporain, un peu de classique, un peu de romans français et un peu de romans étrangers.
- Une lecture inavouable ? aucune, j'ai lu un harlequin en 2008 et je l'ai avoué.
- Des endroits préférés pour lire ? canapé, lit, table de jardin, voiture.
- Un livre idéal pour toi serait ? Avec du style et qui me fasse avancer intellectuellement.
- Lire par-dessus l’épaule ? non
- Télé, jeux vidéos ou livre ? télé non, je déteste la télé et les journalistes. C'est presque de la haine. Jeux vidéos, non. Que livre donc.
- Lire et manger ? les deux, mais jamais en même temps.
- Lecture en musique, en silence, peu importe ? Je préfère le silence même s'il m'arrive de lire en écoutant Mozart ou Satie par exemple.
- Lire un livre électronique ? oui et si j'avais de l'argent, j'aurais déjà acheté l'ebook dont on parle tant. Et je vais souvent voir ce qui sort chez publie.net.
- Le livre vous tombe des mains : aller jusqu’au bout ou pas ? J'essaie de finir quand même car je me dis que même si un livre ne me plait pas, peut-être à un endroit vers la fin, il y a une pensée ou quelque formule plaisante. Parfois je me dit qu'une simple phrase bien sentie peut faire la grandeur d'un roman.