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Colin sabre et tam-tam - Page 90

  • CR99 - dans la solitude des champs de coton - Benard-Marie Koltès

    Le blog passant en mode été, le lecteur devra se contenter pour ce cr99 de ces quelques notes grifonnées sur un post-it. S'il ne comprend pas bien, et bien qu'il me réclame une mise au propre. La demande doit être transmise par télégramme (ou par mail, à la limite, il parait que les jeunes utilisent beaucoup ce mode de communication) avec les motivations ainsi que les prétentions. Réponse lui sera rendu dans un délai variable.

    230620091457.jpg

    pièce de théâtre, parue en 1986
    éditions de minuit, 61 pages
    note : 3/5
    à suivre : le bruit et la fureur, William Faulkner

  • astropolis 2009

    J'y serai et remercie mon vieil ami Olivier pour la place. Plus que jamais technophile.
    Cliquer sur l'image pour accéder au site off.

    visuel_astropolis_09.jpg

  • CR98 - terminal frigo - Jean Rolin

    51xzQsmIW-L._SL500_AA240_.jpgle mot de l'éditeur : Ayant largement passé le cap de la cinquantaine, un homme qui aurait pu devenir capitaine au long cours, jadis, s'il avait été moins paresseux, entreprend un voyage de plusieurs mois sur le littoral français. Apparemment guidé par sa fantaisie, il séjourne dans la plupart des villes présentant une activité industrielle et portuaire conséquente.
    À Saint-Nazaire, c'est l'époque où s'achève la construction du Queen Mary 2, à laquelle ont contribué des hommes venus des quatre coins de la planète.
    À Calais, les immigrants vivent clandestinement dans l'attente d'un hypothétique passage vers l'Angleterre.
    À Dunkerque, alors que l'on s'apprête à détruire un bâtiment hautement symbolique de son passé, la communauté des dockers ne parvient pas à surmonter les déchirements entraînés dix ans auparavant par la réorganisation de la profession.
    Au Havre, la population d'un quartier enclavé dans la zone portuaire se voit peu à peu cernée et menacée d'étouffement par les conteneurs.
    Près de Marseille, sous le vent des usines pétrochimiques de Lavera, un hôtel condamné par les règlements de sécurité vit ses derniers jours, tandis que tout autour prolifèrent les chats errants. Et ainsi de suite.
    Chemin faisant, il apparaît que des souvenirs plus ou moins obscurs lient le narrateur à certains des lieux qu'il visite, et ainsi se dessine progressivement, en filigrane, une sorte d'autobiographie subliminale.


    mon avis : En lisant Terminal Frigo, j'ai eu l'impression de relire zones du même auteur et je lui ai trouvé les mêmes charmes et la même petite musique. Mais ici les zones parcourues sont exclusivement portuaires (chantiers navals, ports de commerce) et le narrateur "apparemment guidé par sa fantaisie" trimballe le lecteur de Saint-Nazaire à Dunkerque, en passant par Calais ou Le Havre. Les récits sont passionnants et dépendent de l'actualité ou de l'histoire du port où se trouve le narrateur (drame du Queen-Mary 2 à Saint-Nazaire, grève des dockers à Dunkerque -et présentation des frères Gouvart, figures locales et meneurs de luttes, les clandestins à Calais...). Passant d'un port à un autre, il reprend le fil d'un récit abandonné et tout cela coule comme de l'eau de source. Ce faisant (je mets entre italiques tant j'ai pu remarquer combien les 4èmes de couverture en étaient truffés), c'est un peu une description de la France contemporaine que nous décrit Jean Rolin, un peu comme si les ports étaient la représentation en miniature de l'état d'un pays.
    Et figurez-vous un livre avec des descriptions de ce genre (p137)

    Une fois sur la route de Gravelines, on peut rejoindre le littoral en empruntant le chemin des Dunes dans la direction du centre aéré Jules-Ferry. Passé celui-ci, la route, qui bientôt se transforme en piste, longe sur la gauche un cordon dunaire, au-delà duquel s'étend une baie qui découvre sur plusieurs kilomètres à marée basse. Les Allemands ayant attendu là le débarquement, ils ont truffé les dunes d'ouvrages fortifiés parfois considérables, aujourd'hui plus ou moins ruinés et conchiés, plus ou moins envahis par la végétation, leurs ouvertures béant sur des étangs où des chasseurs particulièrement taciturnes, certains paraissant même à demi idiots, ont disposé par dizaines des canards en plastique et parfois des appelants vivants. C'est un décor qui fait froid dans le dos, et peut-être d'autant plus que la visibilité est meilleure et permet d'embrasser des étendues plus vastes.

    Exquis. Jean Rolin est redemandé par l'espèce de blogueur (l'occasion peut-être de franchir la clôture).

    Le tiers livre en parle ici
    Et le Pitou aussi.

    roman, paru en 02/2005
    217 pages
    lecture du 14.06 au 17.06.09
    note : 4.5/5
    à suivre, dans la solitudes des champs de coton, Bernard-Marie Koltès

  • France Loisirs

    170620091405.jpgLoin de moi l'idée de vouloir me moquer de FranceLoisirs. Ce n'est pas du tout mon intention et je respecte ce catalogue, que j'ai toujours plus ou moins connu depuis que je suis tout petit. Encore aujourd'hui, nous le recevons une fois par trimestre et achetons de jolis petits bouquins pour les filles. Et je dis joli; parce qu'en fin de compte, l'intérêt de FL réside avant tout dans l'esthétisme de ses livres. Je ne sais pas trop comment ça fonctionne mais FL sous le nom des éditions FranceLoisirs republie des romans qui sont à la base sortis chez d'autres éditeurs et qui soit ont été des succès, soit correspondent à la ligne éditoriale de la boutique.

    Et leur ligne éditoriale, c'est quoi ? plutôt des romans familiaux, grands publics ou très France profonde. Voilà à peu près l'idée. Et c'est pour cette raison que je n'y trouve pas mon compte. Ça n'est pas mon genre de littérature, c'est tout. Dans le dernier par exemple, que j'ai sous la main (le catalogue été 2009), les vedettes sont PPDA, Michel Sardou, Claude Michelet ou l'inénarrable Françoise Bourdin. Mais FL, c'est aussi une double page spécial fantaisy, une petite fenêtre érotique (avec deux ou livres, de Esparbec le plus souvent) et des livres pratiques sur la santé, la cuisine ou autres. Impossible de se perdre dans un FL : la mise en page et le style général n'ont pratiquement pas bougé depuis trente ans. Etre membre du club, c'est s'y sentir bien, avec des repères, des auteurs chouchous et des prix plus intéressants si l'on est un fidèle client (encore que globalement, c'est quand même assez cher).

    Mais si je parle de FL aujourd'hui, c'est parce que j'ai reçu aujourd'hui, suite à un achat sur priceminister la joie de vivre d'Emile Zola (que j'ai lu et adoré il y a très longtemps), sorti aux éditions FranceLoisirs. Car si à FL, on dédaigne quelque peu la littérature classique (dans le dernier catalogue par exemple, il n'y a aucun roman classique), il arrive que le club sorte des collections maison et ce fut le cas des Rougon-Macquart il y a quelques années (1991/1992 et relooké en 2002). Et il se trouve que j'aime beaucoup cette collection Rougon-Macquart made in France-Loisirs. Mon idée est la suivante : je trouve que les RM s'accommodent mal de la pléiade (trop luxueuse au regard du propos) mais que pour une disposition dans une bibliothèque, ils méritent mieux que le livre de poche. Il ne reste donc que cette magnifique collection éditée par FL, très soignée, brochée avec une couverture sobre mais très figurative. Je les achète au compte-gouttes et non directement au Club FranceLoisirs (qui ne les vend plus) mais essentiellement d'occase sur priceminister où l'on trouve de tout pour une bouchée de pain. Il m'en reste encore quelques-uns à acheter mais rien ne presse.

    Sinon, si France-Loisirs vous intéresse, je peux vous parrainer. Ça me permettra de changer ma cafetière.

  • CR97 - bonbon palace - Elif Shafak

    9782752902825.jpgprésentation de l'éditeur : Un roman choral qui, à travers le prisme d’un immeuble des bas quartiers d’Istanbul, offre un saisissant portrait de la société turque contemporaine.
    Un récit haut en couleur aux personnages aussi inattendus qu’attachants, mené tambour battant par la géniale conteuse qu’est Elif Shafak (La Bâtarde d’Istanbul, Phébus, 2007: 24000 exemplaires vendus, sélectionné pour le Grand prix des lectrices de Elle).

    Dans ce roman Elif Shafak donne vie au Bonbon Palace et à ses habitants. Cet immeuble à l’élégance désuète fut bâti en 1966 à Istanbul, sur le site d’un ancien cimetière musulman et arménien, par un riche Russe pour sa femme qui ne s’émouvait plus qu’à la vue de friandises…
    Aujourd’hui décati, infesté par la vermine et les ordures, Bonbon Palace abrite dix appartements. S’y côtoient des voisins farfelus et très différents, composant une mosaïque de la société turque actuelle, reflétant ses aspirations, ses tensions et ses contradictions. Il y a d’abord le narrateur, un homme à femmes avec un penchant pour Kierkegaard. Puis le gérant de l’immeuble, le très religieux Hadji Hadji, conteur cruel à ses heures. Il y a aussi Cemal et Celal, les jumeaux coiffeurs; Hygiène Tijen qui n’a pas volé son surnom; Nadia, desperate housewife accro à un soap opera; la cafardeuse «maîtresse bleue»; la flamboyante Ethel en quête du grand amour…
    Roman choral, roman truculent à l’ambiance digne d’un Almodovar, Bonbon Palace frappe par son énergie, sa fantaisie, son ironie. Il séduit par l’éventail des émotions qu’il déploie, passant en un clin d’œil du comique au tragique.


    mon avis : Après la vie mode d'emploi de G.Perec (qu'en fin de compte j'ai moyennement apprécié), l'élégance du hérisson de Muriel Barbery (dont j'ai trouvé la lecture plaisante mais dont il ne me reste rien), encore un roman narrant la vie d'un immeuble. Ici, la bâtiment se situe à Istambul au début de ce siècle. L'auteur nous présente les habitants chapitres après chapitres, leurs passés, leurs fêlures, leurs manies, la façon dont ils font connaissance..avec à bonbon palace (surnom donné à l'immeuble par son premier propriétaire), en toile de fond, le problème des ordures qui s'amoncellent devant l'immeuble et qui sert de fil conducteur au récit.
    Roman ambitieux, bien construit, belle plume, qui donne une image sympa de la Turquie...mais en fin de compte agaçant. Trop de longueurs sur le passé des gens, trop d'histoires imbriquées qui n'apportent rien. J'aurais préféré qu'on soit plus souvent dans le temps présent. Mais il y a quand même un vrai travail qui a été fait et me concernant c'est sans doute la première fois que je me plongeais dans la Turquie contemporaine, cette Turquie qui fait tant parler d'elle aujourd'hui, à l'heure où elle frappe aux portes de l'Europe . Évidemment, à la lecture de ce roman, on se dit que ce pays est plus complexe que les vieux clichés qu'on en a. Je dis évidemment parce qu'on s'en doutait, tout est tellement plus complexe qu'on ne pense et d'autant plus dans ce pays situé à un carrefour géopolitique et qui contient 70.000.000 d'âmes.
    Malgré la petite déception,  je note quand même cette auteur dont le talent doit vraiment se faire sentir dans un récit à la trame plus classique.

    Ce qu'en dit Amanda.

    roman, paru en 08/2008
    450 pages
    lecture du 05 au 14/06/09
    note : 2.5/5

    loïc, 23h40

  • quatre bonnes raisons d'arrêter de bloguer

    - Quand on tape sur le clavier, on laisse des traces de doigts et si, sans le savoir j'ai déjà attrapé le virus h5n1, il y a un danger que celui-ci se propage aux personnes qui vont ensuite utiliser ce clavier.

    - Le réchauffement climatique impose de consommer moins d'énergie et donc d'éteindre plus souvent son pc.

    - Avec la crise économique, il n'y a pas de petites économies et stopper mon abonnement chez blogspirit, voire même orange me permettrait de préparer au mieux la période de chômage qui s'annonce.

    - Comme je fais partie des classes moyennes, je vis depuis quelques années une crise morale parce qu'en autres problèmes, l'ascenseur social est en panne et donc tenir un blog semble vain et superflu.

    Etant donné tout ça, je vais arrêter quelques jours déjà, au moins deux toujours. Ensuite j'aviserai.

     

  • lecture en cours : bonbon palace, Elif Shafak

    070620091334.jpgJ'ai commencé à lire bonbon palace d'Elif Shafak, bounquin qui n'était pas prévu dans mon programme de lecture. Mais je suis tombé dessus par hasard à la bibliothèque et j'ai aimé le titre, la couverture très colorée et la présentation de l'éditeur en quatrième de couverture. Et puis, ça me change du va et vient habituel entre la littérature française et la littérature américaine (Elif Shafak est turque). D'ailleurs, j'aimerais bien dans l'avenir lire plus de choses écrites sous l'équateur.
    Et puis, en plus, Elif Shafah est une femme et ça fait quelques mois que je n'ai pas lu de romans écrits par des dames. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Le fait est que je ne fais pas attention au sexe de l'auteur quand je choisis un livre et là je constate que dans ma pile à lire pour les 6 mois à venir, un seul est issu d'une plume féminine (tout ce que j'aimais de Siri Hustvedt).
    Ah non, j'oubliais que ma belle-mère m'a prêté les déferlantes de Claudie Gallay, roman dont je n'ai entendu que du bien.
    Et puis voilà quoi pour les nouvelles du dimanche soir. Semaine à venir en compagnie de bonbon palace donc avec peut-être en lecture parallèle, qu'est ce que la littérature de Jean-Saul Partre. Car s'il m'est difficile de lire deux romans en même temps, un roman et un essai, ça le fait. Pas de risque de confondre les personnages -))

    Loïc, 23h00

  • CR96 - personne n'est parfait - Donald Westlake

    personne.jpgle Mot de l'éditeur : Personne n'est parfait LE CÉLÈBRE AVOCAT J. RADCUFFE STONEWILER VIENT DE TIRER DORTMUNDER D'UN MAUVAIS PAS. MAIS, COMME LE FAIT JUDICIEUSEMENT OBSERVER MAY, SA FIDÈLE COMPAGNE : «QU'EST-CE QUE CA VA TE COÛTER ?» C'EST ALORS QUE DORTMUNDER SE SOUVIENT DE CE PETIT BRISTOL QUE L'AVOCAT LUI A GLISSÉ DANS LES MAINS À LA FIN DE L'AUDIENCE. LA CARTE D'UN CERTAIN ARNOLD CHAUNCEY QU'IL ÉTAIT CENSÉ APPELER. DE TOUTE FAÇON, PAS LE TEMPS DE SE POSER DES QUESTIONS ; LE TÉLÉPHONE SONNE, STONEWILER EST AU BOUT DU FIL, CHAUNCEY ATTEND LA VISITE DE DORTMUNDER. POURQUOI AU FAIT ? POUR COMMETTRE UN VOL, BIEN SÛR. MAIS UN VOL BIDON, ET POUR CELA, IL FAUT UN VOLEUR HONNÊTE. DORTMUNDER A LE PROFIL. C'EST LE RESTE QUI NE SUIT PAS. PERSONNE N'EST PARFAIT.

    RIVAGES POURSUIT LA RÉÉDITION DE L'ŒUVRE DE WESTLAKE DANS DES TRADUCTIONS REVUES ET COMPLÉTÉES, QUI RENDENT JUSTICE À L'HUMOUR ET AU STYLE DU CRÉATEUR DE DORTMUNDER.


    mon avis : lecture jouissive avec des personnages hauts en couleurs (pour la plupart des bandits cupides, ingénieux et pas si méchants..), un scénario en béton et un récit mené tambour battant. J'ai trouvé que dans son genre il ressemblait un peu à la merveilleuse perfection du crime de Tanguy Viel que j'ai lu il y a quelques mois. En tout cas, je ne me suis pas ennuyé une seconde, j'ai beaucoup ri et je remercie Amanda de m'avoir donné envie de découvrir cet écrivain (qui est aussi l'auteur du couperet, ayant inspiré le film de Costa-Gravas avec un héros merveilleusement interprété par un José Garcia en état de grâce). Personne n'est parfait pourrait faire un bon film, il en a tous les ingrédients.

    éditions Payot&Rivages, collection rivages/noir
    1977, 342 pages
    lecture du 01.06 au 04.06.09
    note : 4/5
    à suivre : il ne sait.

  • CR95 - métaphysique des tubes - Amélie Nothomb

    2985737-sm.jpgrésumé : Au commencement Dieu était un tube, puissant de l'invincible force de l'inertie, se contentant d'absorber et d'excréter les aliments, sans aucune volonté. Il était né en 1967, au Japon, de parents belges. À deux ans, Dieu se réveilla, il hurla, et seul le plaisir sut apaiser sa colère. Il cessa alors d'être Dieu, pour devenir "Moi". Vint le moment où il pouvait montrer à son entourage qu'il savait parler ; mais quels premiers mots choisir, pour faire plaisir à tous ? Avec une profondeur délicatement ourlée d'humour, la narratrice raconte les trois premières années de sa vie. On y découvre sa première tentative de suicide, sa rencontre avec le chocolat blanc ou son premier deuil. Amélie Nothomb nous offre un roman surprenant, admirablement écrit, en équilibre entre métaphysique et légèreté.

    Dans ce roman,  le narrateur est une petite fille vivant au Japon et dont on suit l'existence de zéro à trois ans. D'abord, simple tube digestif, petit à petit elle évolue, se met à parler, à marcher et à avoir des sentiments. Petite enfance normale donc mais narrée de telle façon qu'on la pense anormale. Perso, je suis tombé dans le piège et à quelques pages de la fin, je croyais encore que cette fille était dieu. Une subtile critique de l'enfant-Roi.
    Rien à dire, c'est bien goupillé, bien construit et ramassé dans une centaine de pages.
    lu d'un souffle sur la plage de Gâvres.

    une phrase : Je choisis de ne plus regarder que les bambous : rien, dans notre univers, ne mérite autant d'être admiré que les bambous. (p147)

    Roman (poche). Paru en 05/2002
    lecture le 31.05.2009
    note : 3.75/5
    à suivre : personne n'est parfait, Donald Westlake