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roman - Page 15

  • CR113 - le voyageur de la Toussaint - Georges Simenon

    9782070410293FS.gifle mot de l'éditeur : Quand un héritage est en jeu, les bonnes âmes montrent soudain leur noirceur. Un jeune homme et sa tante, d'abord opposés, s'allient contre ceux qui les prennent pour de naïves victimes.
    L'histoire se passe à La Rochelle, et c'est un puissant tableau de la vie de province, des haines familiales, des jalousies, des infamies que l'on voit trop souvent se perpétrer pour des questions d'argent dans la bourgeoisie aisée. C'est un roman de l'énergie où, pour une fois, les bons triomphent des méchants et les faibles des forts.


    mon avis : Je ne suis jamais déçu pas un Simenon. Avec ou sans Maigret. Et celui-ci ne déroge pas à la règle.
    Toujours un peu cette même recette qui fait le charme des romans de l'écrivain belge : une petite ville de province (ici La Rochelle), quelque affaire de meurtre ou autre touchant la petite bourgeoisie locale, et sur la forme, une écriture minimaliste qui va à l'essentiel et qui retranscrit parfaitement l'atmosphère d'un lieu, d'une époque. Plus que des polars, ce sont de très fines études de moeurs que nous offre Simenon. Et je me disais d'ailleurs en lisant le voyageur de la Toussaint qu'il y avait du Zola chez Simenon (le crime en plus) dans cette façon d'égrener le quotidien avec sont lot d'habitudes et de transformations qui le touchent.

    Qui n'a jamais eu envie de dormir dans un hôtel comme cet hôtel de Nantes (avec son confort moderne !) qu'on voit sur la couverture ? Et être accueilli par une tenancière un peu costaud, souriante, précautionneuse et qui met toute de suite à l'aise...Et puis se faire assassiner en pleine nuit..et devenir ainsi un mort de Simenon. Qui ?

    roman, paru en 1941
    Folio, 361 pages
    lecture du 18/08 au 23/08/09
    note : 4/5
    à venir : la délégation norvégienne, Hugo Boris

    Georges Simenon sur France Culture

     

  • CR112 : la nausée - Jean-Paul Sartre

    134700.jpgquatrième de couverture : « Donc j'étais tout à l'heure au Jardin public. La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c'était une racine. Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d'emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J'étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse entièrement brute et qui me faisait peur. Et puis j'ai eu cette illumination. Ça m'a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n'avais pressenti ce que voulait dire "exister" ».

    mon avis : Rarement je n'ai eu autant de mal à terminer un roman ! Commencé en début d'année et stoppé quelques jours plus tard après une cinquantaine de pages de laborieuse lecture, il me titillait quand même de le finir. Je l'ai repris donc ce mois d'août avec l'intention de l'achever (dans tous les sens du terme), mais je l'ai repris du début histoire de remettre les compteurs a zéro et repartir sur de bonne bases.
    Mais pourquoi me titillait-il de le reprendre ? Parce que de façon générale, je n'aime pas ne pas finir un livre, question d'orgueil et puis, parce que quand même le propos de Sartre (à travers celui de son narrateur Antoine Roquentin) m'interpellait quelque peu, me parlait quelque part, sans trop savoir comment et pourquoi.
    En effet, Antoine Roquentin, le héros de cette histoire, ou le non-héros plutôt est un type qui vit dans la ville portuaire (imaginaire ?) de Bouville et qui passe ses journées dans la bibliothèque municipale à faire des recherches sur un aristocrate un peu haut en couleur qui vécut dans la cité quelques siècles auparavant. Le but d'Antoine est d'en écrire une biographie. Et un jour, Antoine se met à avoir la nausée, une sorte de nausée en rapport avec les choses, les objets qui l'entourent et qu'il ne sait plus nommer, ne sait plus reconnaître. A partir de là, la nausée lui provoque toute une crise existentielle et son rapport aux autres et à lui-même s'en trouve perturbé.
    Je crois n'avoir pas bien compris le sens du malaise mais j'ai quand même saisi l'état d'esprit dans lequel il s'est produit. (encore l'autre jour, je regardais un robinet et je trouvais ça fou que l'objet s'appelle robinet..je le regardais ce robinet dans toute sa forme et sa profondeur et je n'arrivais plus à me persuader que la chose s'appelait robinet. Pour qui, pourquoi robinet, qui suis-je, ou vais-je.
    Et puis en fin de compte, l'existentialisme)
    Ah ! l'existentialisme ! Je n'ai jamais trop compris ce que c'était mais en lisant ce roman écrit par son théoricien, je me suis dit, je me suis dit quoi..qu'Antoine Roquentin ressemblait à tout sauf à l'idée que je me faisais d'un existentialiste. C'est à dire qu'Antoine agit très peu, subit sans cesse et chez lui l'essence semble précéde l'existence.
    C'est la raison pour laquelle je me suis senti assez proche de l'individu.
    et du coup du roman.
    enregistrement, prévisualiser, envoyer.

    roman, paru en 03/1972
    Folio, 248 pages
    lecture du 02/08 au 17/08/09
    note : 4/5
    à venir : le voyageur de la Toussaint, Georges Simenon

     

  • CR111 - la pluie, avant qu'elle tombe - Jonathan Coe

    9782070785049FS.jpgrésumé : Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ? Tout Jonathan Coe est là : la virtuosité de la construction, le don d'inscrire l'intime dans l'Histoire, l'obsession des coïncidences et des échos qui font osciller nos vies entre hasard et destin. Et s'il délaisse cette fois le masque de la comédie, il nous offre du même coup son roman le plus grave, le plus poignant, le plus abouti.

    mon avis : Je n'ai pas été emballé par ce roman. L'histoire est très banale et l'idée du roman photo un peu cucul. Il y a juste peut-être le concept de la pluie avant qu'elle tombe (c'est à dire qu'avant qu'elle tombe, la pluie n'existe pas..), la jolie métaphore qui illustre le roman qui m'a interpelé. Sans doute aussi, ce roman s'adresse avant tout aux femmes..
    Mais bon, je suis content d'avoir enfin lu un écrivain britannique (autre qu'Agatha Christie).


    roman, paru en 01/2009
    Gallimard, 249 pages
    lecture du 27/07 au 31/07/09
    note : 2/5
    à venir : la nausée, Jean-Paul Sartre

  • CR110 - Rimbaud le fils - Pierre Michon

    Rimbaud-le-fils.jpgle mot de l'éditeur : « Qu'est-ce qui relance sans fin la littérature ? Qu'est-ce qui fait écrire les hommes ? Les autres hommes, leur mère, les étoiles, ou les vieilles choses énormes, Dieu, la langue ? Les puissances le savent. Les puissances de l'air sont ce peu de vent à travers les feuillages. La nuit tourne. La lune se lève, il n'y a personne contre cette meule. Rimbaud dans le grenier parmi les feuillets s'est tourné contre le mur et dort comme un plomb. »

    mon avis : Les êtres humains sensibles à la poésie ont pour la plupart une histoire toute personnelle avec Rimbaud, un poème préféré, une théorie pour expliquer ses adieux à la littérature et une autre pour dire que même en Abyssinie, Rimbaud le trafiquant continuait d'être un poète. Et quelques-uns d'entre eux pensent que cette histoire vaut le coup d'être partagée.
    Combien de biographies, combien d'essai sur l'homme aux semelles de vent, ô saisons, ô chateaux, quel âne est sans défaut.
    Mais aussi combien de tintins (dont je fais partie) pour se moquer de toutes ces biographies qui n'apportent rien de plus que de l'oseille dans la poche de ce celui qui s'y est collé.
    Ce Rimbaud Le fils de Pierre Michon (l'occasion pour moi de découvrir cet écrivain) m'a globalement ennuyé. Style pompeux avec de longues phrases mal boutiquées et ce pour un défilé d'anecdotes plus ou moins véridiques (mais j'ai quand même apprécié le passage où il est question de la séance de photographie chez Carjat (la fameuse). Sinon, bof, rien de nouveau en Rimbaldie . (et rien à voir mais je garde un très bon souvenir des jours fragiles de Philippe Besson..que je me verrais même bien relire afin de replonger dans ses jours suspendus alors qu'Arthur revenu en ces terres natales fait de longues promenades en calèche avec Isabelle, sa soeur...exquis.)

    essai, paru en 11/1991
    Folio, 109 pages
    lecture du 26/07 au 27/07
    note : 2/5
    à venir : la pluie avant qu'elle tombe, Jonathan Coe

     

    65.jpg
  • CR109 - zone - Mathias Enard

    zone.jpgJe n'ai lu qu'une phrase de ce roman que je viens de terminer.
    Hou là, avouez que ça commence fort.
    Et pourtant, ce n'est pas une plaisanterie, c'est la vérité puisque zone ne contient qu'une phrase (avec quelques virgules mais très peu). Alors, c'est la marque des écrivains français que de vouloir faire des effets de style, de vouloir réinventer la forme etc..et certains disent que ça en devient lassant, qu'à trop soigner la forme, ils en oublient le fond. Peut-être que "certains" ont raison mais pas concernant ce roman de Mathias Enard (car sa qualité  vient avant tout de son contenu). Et si avant d'en débuter la lecture, j'étais plus que sceptique quant à l'idée de cette phrase unique, il s'avère en fait que l'absence de points est assez logique au regard de la façon dont les pensées défilent dans l'esprit du narrateur, dans un souffle et le temps d'un voyage en train. 
    Et le contenu, c'est quoi, c'est toute l'histoire de l'Europe et du pourtour méditerranéen dans ce qu'elle a de plus tragique et de plus violent, vu par un ex agent secret français d'origine croate, un brin fasciste sur les bords et qui participa aussi directement à la guerre de Yougoslavie. Le type - qui a quitté toutes ses fonctions - voyage en train en direction de Rome où il doit remettre au Vatican une valise contenant des documents compromettants, moyennant pas mal d'euros (300.000 de mémoire et comme on dirait à M6, 300.000 c'est beaucoup d'argent). Tout le voyage durant, les images se bousculent dans sa tête, s'entrechoquent, aux guerres succèdent les génocides, aux génocides les attentats et les souvenirs défilent et en appellent d'autres, ce qui fait que pour le lecteur, chaque flash ne dure pas plus de deux ou trois pages. Parfois quand même quelques considérations sur la voyage en train et les passagers servent de transition et permettent au lecteur de reprendre son souffle avant de retourner dans les affres de l'histoire.
    Quelque part, cette façon  de présenter les faits  en suivant les cheminements chaotiques, désordonnés et donc non structurés de l'esprit m'a rappelé Claude Simon qui, dans la route des Flandres procède un peu de la sorte (en plus hermétique). Mais pas vraiment Michel Butor (dont le seul point commun consiste au fait que la narrateur effectue également le voyageParis-Rome).
    J'écrivais que Claude Simon était plus hermétique, puisque malgré les apparences, la lecture de Zone n'est pas si difficile. Malgré sa longueur, la phrase se lit assez vite.
    Le roman est incroyablement bien documenté et peuplé de personnages secondaires (et souvent historiques) effroyables de haine. Mais ce qui donne sa force du récit, c'est le cynisme et le ton implacable avec le lequel s'exprime Francis Servain Mirkovic, le narrateur.
    Et je dois avouer que j'ai quitté la zone un peu bouleversé.

    roman, paru en 08/2008
    Actes Sud, 517 pages
    lecture du 16/07 au 25/07/09
    note : 4/5
    à venir : Rimbaud le fils, Pierre Michon

  • week end à se demander que lire.

    285937071_L.jpgJ'ai passé tout ce weekend pluvieux à me demander ce que j'allais lire (ayant fini le Jonathan Coe vendredi soir) et j'avais dans ma pile Solal d'Albert Cohen, deux simenon, et après de Guillaume Musso (c'est juste pour vérifier un truc) et ce dimanche soir, je décide enfin...ce sera la nausée de Jean-Paul Sartre que j'avais abandonné il y a quelques mois aux alentours de la soixantaine de pages. Et je ne veux pas m'avouer vaincu...et en plus, ce roman n'était ni difficile ni inintéressant, c'est qu'au printemps, j'ai fait une sorte de mini-déprime et je n'arrivais à rien, pas même à lire.

    Alors, je reprends la nausée..mais je me suis demandé si je le reprenais où je l'avais laissé. Et en fin de compte, non, je le recommence au départ car je n'ai plus qu'un vague souvenir du début.

    Quel week end !

     

  • CR107 - septentrion - Louis Calaferte

    Livre+-+Calaferte+-+Septentrion.jpgquatrième de couverture : ... Elle ouvre la porte. Éteint la lumière derrière elle. Elle reste sans bouger, dans l'encadrement, présentée, offerte... les cheveux noirs coulants, déployés autour de sa tête, sur les épaules découvertes dans la robe à grands ramages qui glisse le long de son corps, pelure de tissu soyeux presque de la couleur de sa peau bronze. Elle est belle... Elle attend. C'est un tel abandon, une telle offrande de sa présence que cela me trouble, me semble étrange, insensé, fascinant et pur comme la première approche du couple au seuil des noces. Je la porte, je l'encercle dans mon regard... A la vue de cette femme, quelque chose de moi se déchire...

    mon avis : Qui connaît Louis Calaferte ? hein, qui ? pas grand monde en fait. Et c'est vraiment triste. Encore que, je fais mon malin là mais il y a encore quelques mois, ce nom m'était totalement inconnu. Et il a fallu que l'on m'offre un de ses livres pour que je découvre le bonhomme (décédé en 1994) et sa plume. Et si pendant tant d'années, je suis passé entre les mailles du filet, j'accuse, j'accuse qui je sais pas. le système peut-être.
    Dans Septentrion, le narrateur, qui vit à Paris (dans les années 60) ne pense qu'à deux choses : baiser et bouffer. Quand il ne copule pas, il mange et quand il ne mange pas il copule. Et le lecteur a la droit aux détails les plus crus  de ces deux activités ô combien humaines. Il bosse bien dans une usine de temps en temps mais de moins en moins ; il faut dire aussi que le type, qui gribouille quelques pages à ces heures perdues projette d'écrire un livre et que ses amis l'encouragent dans cette voie. Mais en attendant, en plus de l'encourager, il leur faut aider financièrement l'artiste maudit.
    La relation avec la hollandaise Mlle Van Hoeck (qui occupe la première partie du livre) est désopilante en même temps que pathétique et les parties de jambe en l'air sont décrites avec beaucoup de réalisme..on s'y croirait ! tout comme les heures plus difficiles où le narrateur erre dans les rues de Paris, à la recherche d'un lit pour dormir et de quelque nourriture.
    Je me suis attaché à lui malgré sa moralité qui peut laisser à désirer mais au fond qui est-il si n'est un épicurien qui veut Vivre pleinement, un existentialiste athée et qui s'assume comme tel ? ..(encore que, il ne cesse d'invoquer le christ mais je n'ai pas bien compris si c'était sincère ou purement provocateur). Certains diront qu'il n'est qu'un parasite, un boulet pour la société. D'un point de vue matérialiste certes, mais uniquement de ce point de vue puisque pour le reste, voyez l'oeuvre qu'il laisse à la postérité !
    La plume de Calaferte est très vivante, étourdissante presque. Un mélange de Céline et de Sollers. Avec comme couleur personnelle chez Calaferte, un argot parisien bien maîtrisé et qui côtoie de grandes envolées lyriques...
    Ce livre plus ou moins autobiographique (?) a été écrit au début des années 60 et fut censuré pendant plus de vingt ans avant d'être enfin republié chez Denoel en 1984.
    Pour amateurs de sensations fortes.

    Louis%20calaferte.jpgextrait (p274) : Presque personne dans le compartiment. Heures creuses de la matinée. Mon regard se porte instinctivement sur une paire de jambes qui pend d'une banquette. La jupe courte s'arrête aux genoux. Fille entre les deux. Brune. Elle bouquine. Je m'installe sur le siège vide en face d'elle. La trique en l'air presque aussitôt. Ce qui démontre que j'en ai bougrement besoin. Vue de près, elle est ordinaire. Maigrelette approchant de la trentaine, mais je ne suis pas en position de chicaner sur la marchandise. N'importe quel cul fera l'affaire. Je n'arrive pas à voir ce qu'elle lit. Ça me servirait d'entrée en matière. Travaillons le sujet. J'avance une jambe, prudemment. Pas de réaction. Ni pour ni contre. Je me glisse légèrement en avant sur mon siège de façon à me retrouver encadrant ses jambes entre les deux miennes. Pression des genoux. Elle abaisse son livre, me regarde bien en face et hausse les épaules comme on a dû lui dire de faire avec les hommes entreprenants dans le métro. Elle a moins de trente ans ou alors elle ne les paraît pas. Je bande cette fois comme un vieil ours, sérieux. Quelques mots sur la lecture en guise d'amorce. Elle se garde de répondre. Prenant un nom d'écrivain qu'elle risque de connaître, du genre scribouilles qui posent leur fiente un peu partout, je brode allègrement, en termes choisis, qu'elle comprenne que je ne suis pas le premier venu. Ce mal que je me donne pour une pimbêche de second ordre, qu'en temps normal je n'aurais même pas gratifié d'un regard. La faim fait sortir le loup. Une faim d'ogre, si je puis me permettre la comparaison.

    roman, paru en 03/1990
    Folio, 436 pages
    lecture du 11/07 au 14/07/09
    note : 4/5
    à venir : Candide, Voltaire

  • CR106 - autoportrait de l'auteur en coureur de fond - Haruki Murakami

    autoportrait-auteur-coureru.jpgprésentation de l'éditeur : Journal, essai autobiographique, éloge de la course à pied, au fil de confidences inédites, Haruki Murakami se dévoile et nous livre une méditation lumineuse sur ce bipède en quête de vérité qu'est l'homme... Le L avril 1978, Murakami décide de vendre son club de jazz pour écrire un roman. Assis à sa table, il fume soixante cigarettes par jour et commence à prendre du poids. S'impose alors la nécessité d'une discipline et de la pratique intensive de la course à pied. Ténacité, capacité de concentration et talent : telles sont les qualités requises d'un romancier. La course à pied lui permet de cultiver sa patience, sa persévérance. Courir devient une métaphore de son travail d'écrivain. Courir est aussi un moyen de mieux se connaître, de découvrir sa véritable nature. On se met à l'épreuve de la douleur, on surmonte la souffrance. Corps et esprit sont intrinsèquement liés. Murakami court. Dix kilomètres par jour, six jours par semaine, un marathon par an. Il court en écoutant du rock, pour faire le vide, sans penser à la ligne d'arrivée. Comme la vie, la course ne tire pas son sens de la fin inéluctable qui lui est fixée...

    mon avis : j'avais deux bonnes raisons de vouloir lire ce livre : la première est qu'il y a longtemps que je voulais découvrir Haruki Murakami et la seconde est que je pratique la course à pied. (je ne mets pas de s à pied puisque tel est l'usage mais ce n'est l'envie qui me manque - on ne court pas avec un pied-) J'aurais aimé dire qu'en plus je suis écrivain mais ce n'est pas le cas.
    Résultat : j'ai découvert l'écrivain japonais et son style est quelconque voire presque documentaire. Mais sans doute a-t-il procédé différemment avec cet autoportrait qu'il ne le fait dans ces romans. Sinon, je partage globalement sa vision de la course de fond, dans la façon de s'entraîner, dans ce qu'elle apporte et dans les parallèles qu'on peut faire entre la pratique de ce sport et d'autres activités qui remplissent nos vies.
    Je conseille donc ce roman mais exclusivement aux joggers. Pour les autres, non..à moins que ça ne puisse donner l'envie de s'y mettre. C'est un bon sport..qui ne coûte pas cher, qui brûle les graisses, qui fait souffrir certes mais qui procure d'intenses moments de bonheur et de communion avec la nature et les éléments.

    roman, paru en 02/2009
    Belfond, 180 pages
    lecture du 09/07 au 10/07/09
    note : 3.75/5
    à venir : septentrion, Louis Calaferte

  • CR105 - la route - Cormac Mccarthy

    9782757811610.jpgprésentation de l'éditeur : L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un Caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, La neige et Le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, La peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage ?

    mon avis : roman d'anticipation (dont on espère qu'il n'anticipe rien du tout) qui raconte le périple d'un père et son fils dans un monde dévasté, désolé (on devine que c'est le résultat d'un cataclysme nucléaire), asséché dans lequel cependant vagabondent quelques survivants paumés et où sévissent des hordes de barbares qui meurent de faim. Le but de nos deux héros est de descendre vers le sud où il doit faire moins froid et rejoindre la mer dont sans trop savoir pourquoi le père attend beaucoup. Tout leur périple, ils leur faut trouver à manger, reprendre des forces pour repartir par les routes et les campagnes recouvertes de cendre.
    Le récit est tout à fait crédible et pour servir cette histoire à vous maintenir éveillé toute une nuit, le livre entre les mains, le lecteur a le droit à un style très littéraire avec des envolées poétiques éblouissantes..dommage que cette édition de poche soit bâclée (coquilles, mots oubliés ou coupés en deux et j'en passe)..ce qui gâche un peu le goût du plaisir.

    roman, paru en 01/2008
    points, 252 pages
    lecture du 08/07 au 09/07/09
    note : 4/5
    à venir : autoportrait de l'auteur en coureur de fond, Haruki Murakami

  • CR104 - les déferlantes - Claudie Gallay

    080720091575.jpgprésentation de l'éditeur : La Hague…Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu’il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d’hommes. C’est là que la narratrice est venue se réfugier depuis l’automne. Employée par le centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu’elle voit Lambert, c’est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d’un certain Michel. D’autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l’ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L’histoire de Lambert intrigue la narratrice et l’homme l’attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.

    mon avis : un roman de terroir, 4 étoiles, tel serait mon premier sentiment. Très caricatural (l'étranger beau et sombre qui débarque dans un petit port où le vent souffle en tempête, une fille un peu rebelle et à la beauté ravageuse qui meurt d'envie d'aller voir ailleurs,des pêcheurs bourrus, le curé avec sa soutane qui regarde le village depuis le perron de l'église, des vieux qui en ont vu d'autres, la petite auberge où tout le monde se retrouve etc etc), un style quelconque avec pas mal de lourdeurs dans la mise en forme des dialogues (avec des agaçants "elle a dit " en bout de réplique) et dans le récit...mais malgré son épaisseur je l'ai lu jusqu'au bout, happé par l'histoire comme on peut l'être avec un polar et puis je crois que je me sentais plutôt bien dans ce huit-clos de bord de mer, à l'intérieur de cette petite auberge..un peu comme on se sent bien chez soi, sous les combles, lorsqu'il fait très mauvais dehors.
    Donc, je pense que ça vaut mieux que du Christian Signol (encore que je n'ai pas lu de Signol, pour qui me prends-je) mais je reste quand même sur ma fin au regard de ce que j'avais pu en lire préalablement sur les blogs (où ce roman a fait l'objet d'un quasi plébiscite).

    roman, paru en 02/2008
    édition france loisirs, 585 pages
    lecture du 05.07 au 08.07/09
    note : 3.5/5
    à venir : la route, Cormac Mccarthy