Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lecture - Page 15

  • lecture en cours : lignes de faille - Nancy Huston

    a82b39c3a758e28b189b3b2a315c4bb5.jpg

    lignes de faille a été beaucoup lu et commenté par les blogueuses littéraires (je mets au féminin, de la même façon qu'on dit les "infirmières" alors qu'il y a quelques hommes infirmiers). C'est peut-être ce qui m'a plus ou moins incité à l'acheter et à le lire. Et aussi le fait qu'il soit sorti dans la sublime et très sympathique collection babel...(couverture et papier un brin jaunis et police de caractère des plus agréables). Et je me dis aussi que je ne lis pas assez d'auteurs féminins. Autant de raisons...

    A l'heure où j'écris, j'en ai lu 200 pages et je suis dubitatif. Il ne s'est encore rien passé. Deux narrateurs successifs se sont exprimés et à chaque fois des petits américains de six ans et chacun raconte des choses banales. A ce que j'ai pu lire, la fin est renversante et met en relief des détails et faits anodins distillés pendant le roman mais quelle que soit cette fin  rien ne m'enlèvera le sentiment que je me suis ennuyé en ce début de lecture.
    Et puis, c'est vrai aussi que de succéder aux détours et détours de la vilaine fille n'est pas tache aisée.

    rentrée littéraire : comme tous les ans, je vais m'en coltiné un petit. Pour l'instant mon choix se porte sur un second couteau : prolongations de Alain Fleischer. Télérama le trouve vaguement kafkaïen et j'aime bien ces trucs là. Le type passe chez l'ami Veinstein le 22.09.

    +++

     

  • CR51 : Tours et détours de la vilaine fille - Mario Vargas Llosa

    3a5ea7b51902e8f6007b35fc71168903.jpgVoici le compte-rendu du meilleur roman que j'ai lu cette année. En 2007, ce fut Cendrillon de Eric Reinhardt. En 2008, cela risque fort d'être ce tours et détours de la vilaine fille de Mario Vargas Llosa. Car ce livre, ce n'est que du bonheur du début à la fin, l'essence même de la littérature.
    Tout le long du roman, le narrateur Ricardo, un traducteur péruvien vivant à Paris est amoureux d'une vilaine fille qui ne cessera de changer de nom au fur et à mesure de ses vies successives. Du coup, pour se simplifier la tâche, très vite il l'appelle la vilaine fille. Et ça lui va très bien. Car la vilaine fille se fiche de tout et de tout le monde. Complètement désinvolte, avide d'émotions fortes et attirée par le fric facile, elle ne satisfait pas de la vie un peu trop ronflante de Ricardo , qui se sent juste bien dans sa petite vie d'interprète et de traducteur. Alors, elle ne cesse de le quitter sans crier gare pour quelque amant fortuné rencontré ici ou là en France, dans les milieux aristocratiques anglais ou dans la mafia japonaise. La vilaine fille, si belle, si gracieuse et si féminine ne se fixe aucune règle. Elle va de par le monde (en commençant par être l'épouse d'un révolutionnaire castriste) pour finalement retomber, souvent un peu par hasard dans les bras de son Ricardo chéri , qui est vraiment le seul à l'aimer pour ce qu'elle est. C'est d'ailleurs là le seul petit défaut du roman : sur cette Terre peuplé de 6 milliards d'êtres humains, il semble inconcevable pour deux individus de se retrouver aussi facilement et et à chaque fois par hasard (sauf lors des retrouvailles à Madrid ). Cette histoire d'amour complètement déjantée qui durera 40ans se termine plutôt bien, on va dire puisque la vilaine fille, à bout de souffle, à bout de force, épuisée, malade, amaigrie, vient passer ces derniers jours sur Terre dans les bras de Ricardo . A ce moment, je n'ai pas pleuré mais j'ai eu comme un commencement de boule dans la gorge. Mais j'ai fermé le livre le sourire aux lèvres.
    Tours et détours de la vilaine fille se boit comme du petit lait. C'est frais, enjoué, comme l'est toujours la plume de Mario Vargas Llosa, qui fait partie de mes écrivains vivants préférés.
    Merci à lui. Vive la littérature..et les femmes comme la vilaine fille -))
    lecture du 29.08.08 au 06.09.08
    note : 4.5/5
    lecture à venir : ligne de faille de Nancy Huston

  • lecture en cours : tours et détours de la vilaine fille - Mario Vargas Llosa

    la tante julia et le petit scribouillard fait partie de mes grandes émotions littéraires. Après lecture des premières pages de tours et détours de la vilaine fille, je retrouve ce même style, cette même verve, cette même joie d'écrire et de narrer l'Amérique latine. bcp de bonheur en perspective...pour une rentrée qui s'annonce sous les meilleurs auspices.

    f925e158b13915dc11572e137a7025ca.jpg

     

  • CR50 : le gardien du feu - Anatole Le Braz

    17fb2f60ebb191ce8794ef091f0c3383.jpgLe gardien du feu est un roman très court. Il ne fait que 120 pages. Il fait partie de la sélection du 'roman des phares', recueil de 7 récits qui ont en commun d'avoir comme élément  central un phare. Celui qui nous concerne ici est le phare de la Vieille, qui se situe au large de la pointe du Raz sur le rocher de Gorlébella. Le gardien Goulven est un léonard assez rustre qui vit lorsqu'il est sur le continent avec Adelle, une sublime trégorroise dont il est amoureux fou. Un jour, il se voit adjoindre un nouveau coéquipier dénommé Louarn. Les deux hommes s'entendent à merveille et se relaient au phare tous les quinze jours. Un jour qu'il revient du phare, Goulven apprend par une commère du village qu'Adelle le trompe avec Louarn . Sa détresse est énorme. Très vite, il monte un plan..dont personne ne doit sortir vivant. Il prépare à l'intérieur du phare une pièce avec une porte en fer munie d'un verrou indestructible. L'idée est d'attirer les deux tourtereaux en même temps sur le phare. Pour Louarn, ce n'est pas dur, il vient pour la relève. Il arrive ensuite à faire venir Adelle pour la première fois lui prétextant une petite fête à faire à trois. Un truc sympa. Profitant que les deux amants préparent le mobilier dans la pièce en question, Goulven referme la lourde porte sur eux..et ne les reverra jamais. Ce n'est que 13 jours et 13 nuits plus tard, après avoir du supporter cris et cognements contre la porte, qu'il les considérera comme morts.. C'est à ce moment que Goulven décide que son tour est venu. Il se suicide en se jetant à l'eau de l'étage supérieur du phare.
    bidonnant.
    Au delà de cette histoire au suspense insoutenable, les descriptions de la pointe du Raz sont fines et très réalistes, tout comme l'est l'analyse des mentalités comme par exemple des différences entre les léonards, rustres et froids et les trégorrois, fêtards et séduisants.
    Tout ça me donne envie d'aller faire un tour du côté de cette maudite pointe du Raz que je ne connais pas.
    Par ailleurs, je me suis souvenu en lisant ce livre du film l'équiper réalisé par Philippe Lioret. J'ai trouvé qu'il y avait des similitudes. Mais suite à quelques recherches, il semblerait que Lioret ne se soit nullement inspiré du roman d'Anatole Le Braz
    lecture du 27 au 28 août,
    note : 3.5/5
    lecture à venir : tours et détours de la vilaine fille de Mari Vargas Llosa
    loïc, 0h30

  • CR49 : le nom de la rose - Umberto Eco

    c6e4c69646f4d0639c229457a7734646.jpgJ'ai mis plus d'un mois à lire ce livre. Mais il faut dire que le temps n'est pas propice à la lecture. J'aime beaucoup lire dehors. Or à cause du réchauffement climatique, on ne peut plus rester dehors tranquillement. Soit il fait chaud à un point que c'est intenable, soit ce sont des orages brusques et violents. Alors le lecteur se réfugie à l'intérieur. Mais à l'intérieur, dans le dénuement et les cris des enfants qui ont faim, tout lui rappelle que son pouvoir d'achat chute. Du coup, il n'arrive pas à se concentrer sur son bouquin. C'est encore plus vrai lorsque la télé est allumée et que les médias (qui ne lui disent que des choses vraies) lui martellent que la France  est devenu  un pays pauvre au climat équatorial.
    Alors voilà, dans ces conditions, lire est une épreuve. Si le lecteur est croyant, il peut se dire que si la fin des temps approche, le royaume des cieux lui appartient..mais moi, je ne suis même pas croyant.
    Et je me suis pourtant coltiné 600 pages de bondieuseries. ça aurait dû m'ennuyer mais ce ne fut pas le cas. En même temps que d'avoir beaucoup appris sur la vie dans les monastères au plus profond du Moyen-âge et sur les tensions au sein de l'église entre partisans du pape et partisans de l'empereur (défendant et c'est le comble les thèses sur la pauvreté de Jésus), j'ai beaucoup ri. Je ne sais pas si c'était nerveux mais j'ai beaucoup ri. Et il se trouve que le rire est l'une des donnés importantes du livre parce que dans les nombreux débats au sein de la chrétienté, celui sur le rire est d'importance : est-ce que l'on peut rire et faire de la comédie tout en étant croyant ? Jésus riait-il ? Non semble dire les évangiles. L'idée est de laisser le rire aux petites gens afin de faire en sorte que jamais ses manifestations n'apparaissent comme des oeuvres d'art. Car se moquer de l'homme, c'est se moquer de Dieu. Il est également question de la Poétique d'Aristote, un ouvrage disparu. Cet ouvrage renfermerait des propos propres à ébranler l'Église.
    Et l'enquête dans tout ça ? Et bien, voilà, dans un monastère dont la bibliothèque est la plus importante du monde chrétien, des moines meurent assassinés les uns après les autres. Deux moines, Guillaume de Baskerville et Adso , son fidèle serviteur (et narrateur) arrivent sur les lieux en enquêtent. Petit à petit, le lecteur (qui a gobé quelques cachets pour pouvoir supporter tout ce qui lui tombe sur la tête) comprend que le livre d'Aristote ainsi qu'un autre ouvrage considéré comme hérétique (et qui met le rire en valeur) sont la clé du mystère.
    Il y a quelques longueurs parfois (souvent même) mais ça vaut vraiment le coup. On en sort grandi...et personnellement plus que jamais athée.
    Passionnant (mais il faut s'accrocher !!!!)
    Loïc, 22h40
    - la place, Annie Ernaux ;
    - Doggy Bag saison 3, Philippe Djian ;
    - Paysage fer, François Bon
    - Le rêve, Emile Zola
    - Le complot contre l'Amérique, Philippe Roth
    - Le café de la jeunesse perdue, Patrick Modiano
    - Cent ans de solitude, Gabriel Garcia Marquez
    - Le mépris du bon sens, Benoit Godrillon
    - Terminal Frigo, Jean Rolin
    - Le nom de la Rose, Umberto Eco
    - Ferroviaires, Sereine Berlottier
    - Lignes de faille, Nancy Huston
    - C'était bien, Jean D'ormesson

    - Hoffmann à Tokyo, Didier Da Silva
    - Tours et détours de la vilaine fifille, Mario Vargas Llosa
    - Les noces barbares, Yann Queffélec
    - Mémoires secrets pour servir à l'histoire de ce siècle, Pierre-Jean Rémy

  • lecture en cours : le nom de la rose - Umberto Eco

    172802229932210c2fe4f8ca0ac3cd1b.jpgQue voilà une lecture très exigeante, qui demande une attention perpétuelle ! Plein de citations latines (et encore du vieux latin, on dirait), des discours sans fin sur des conflits à l'intérieur de l'Eglise (autorité du pape contre franciscains...), il est question d'inquisition, de pénitence, d'antéchrist,  du Malin.  Evidemment les protagonistes sont  des moines...des moines en veux-tu en voilà...qui se ressemblent tous. Un impératif s'impose : avoir son bloc-note près de soi. Par ailleurs, j'ai beaucoup de mal à me figurer les lieux, à me les représenter, ce qui est embêtant puisqu'il s'agit d'une enquête concernant des meurtres commis dans un monastère. Je me demande si je ne ferais pas mieux de regarder quelques séquences du film de Jean-Jacques Annaud afin de me faire une idée de tout ça. Il parait que le film est assez fidèle pour ce qui de la représentation de l'abbaye.
    Bon mais c'est quand même assez exaltant, et comme qui dirait , jubilatoire (je ne mets pas entre guillemets, je mets en italique, c'est pas pareil zut). J'aime lire les pavés et encore plus lorsqu'ils élèvent l'esprit. Même si c'est vrai qu'il est question dans le nom de la rose, des temps obscures que furent le Moyen-Age. ça n'empêche. Mais je dirais que la virulence de mon athéisme n'a d'égal que ma fascination pour le fait religion, pour l'art religieux etc.. Je suis très sensible aux monuments religieux, comme par exemple à cette magnifique abbaye de Cerisy, situé dans le Calvados, c'est à dire non loin d'un endroit où je vais souvent. Plus j'y pense plus je me dis qu'il est impérieux que je visite l'endroit au plus vite.
    La lecture du roman devrait prendre du temps.

    Mais ne m'abandonnez pas.Sur ce blog, pendant ce mois d'août, il sera question de poésie et de Proust aussi...ou bien peut-être pas.

    Loïc

  • CR48 : zone mortuaire - Kelt et Ricardo Montserrat

    253334057b75d5ed5ea01a4df5a157a0.jpgComment peut-on écrire un roman cohérent, un roman qui se tient,  lorsqu'on est plusieurs amateurs à le faire, fussent-ils assistés par un écrivain professionnel ? C'est la question que je me posais avant de lire ce polar et que quelque part je pose encore après. Sous l'égide de Ricardo Montserrat, l'idée fut de réunir quelques habitants d'un quartier populaire  de Lorient (Kervénanec) afin que chacun apporte à son rythme et sa manière un peu d'eau au moulin. L'initiative est intéressante d'un point de vue social.
    Mais le seul intérêt de cette histoire pour moi est qu'elle se passe dans l'agglomération lorientaise. Sinon, ce n'est in plus ni moins que le récit d'un drame familial dans un environnement social dégradé où l'alcool et la drogue sont les seules planches de salut.
    terriblement glauque et même pas atmosphérique.
    note : 2/5
    lecture du 6 au 8 juillet.
    encore une note qui casse dur. Ce fut la dernière de la série 'lecture au camping'.
    Loïc


  • CR - Jean-Lou et Sophie - Marcel Marlier

    239b8b59b3460816a0880c2ce03152f9.jpgC'est en flânant au marché d'Hennebont que je suis tombé sur ce Jean-Lou et Sophie. C'est un petit livre pour enfants racontant les pérégrinations de deux gosses en Bretagne. Ils errent de villes en villes, de Fougères à Dinan en passant par Quimper et par les campagnes environnantes (Mont d'Arrée...). Plus que le texte (complètement incohérent et peu crédible), ce sont les dessins qui font rêver. Car le livre est de Marcel Marlier, celui-là même qui fait les aquarelles des Martine (mais il ne faut plus parler de Martine car le buzz en passé, n'est-ce pas). Les dessins donc, sont de toute beauté et très réalistes et donnent plus envie de visiter la Bretagne que n'importe quel guide touristique.
    Il y a tant de choses à visiter en Armorique (et tant de choses qu'il vaut mieux éviter aussi) qu'une vie ne peut suffire. Dommage que le texte fasse dans la caricature primaire. En effet, les enfants trouvent par hasard un fou de Bassan mazouté, qu'ils nettoient et qu'ils rendent à la nature. Mais n'oublions pas qu'il s'agit avant tout d'un livre pour enfants. Mais c'est vraiment chercher la petite bête car cet album est un enchantement de tous les instants.
    Ah, une autre chose aussi. Le Mont-Saint-Michel n'est pas breton..mais normand..car
    Le Couesnon  en sa folie
    A mis le Mont en Normandie.

    (Ceci dit, reconnaissons à l'auteur de ne pas avoir parler de Nantes... qui, comme chacun sait, n'est pas bretonne...)
     
                                                   

    d5055d69a7d16f14b065bba7fe9b15f7.jpg
    7b26fd4bacaa26822f1b9fd859c1be15.jpg
    89ad823a13eb4952e90b2a4b3f43001f.jpg
    bc3447cf42eb6b255fdf5daa93ebf77b.jpg

  • CR47 : les noces barbares - Yann Queffélec

    33db147ec299029f64578e231dbe8e80.jpgQue me reste-t-il de ce roman trois semaines après sa lecture ?...quelques images : un viol dans une tente militaire sur des dunes quelque part dans les Landes, un enfant caché dans un grenier, un asile psychiatrique quelque part dans une forêt, l'enfant qui fait une fugue et qui se cache des mois durant dans une épave échouée sur une plage désertée.
    ça ressemble à un roman de débutant, un roman où l'on veut en faire voir de toutes les couleurs au lecteur, un roman où les sentiments sont très crus mais trop caricaturaux. J'ai trouvé peu crédible ce récit qui se présente comme étant somme toute assez banal. Mais Yann Quéffelec étant un compatriote breton, j'ai envie de lui donner une seconde chance. A suivre donc.

    note : 2.5/5
    lecture les 9 et 10 juillet.

    En ce merveilleux été, les comptes-rendus ne casseront pas des briques et seront plutôt méchants. pas de chances pour les livres et auteurs concernés.
    Loïc, 17h30

  • CR46 - les passagers du Roissy-Express - François Maspéro

    Il existe comme cela aux confins du monde des contrées apparemment inhabitées où l'on voit parfois surgir sur les routes des gens qui cheminent vers d'improbables destinations.

    Anaïk et François décident de faire un voyage de quelques semaines en banlieue parisienne. Elle, aura l'appareil photo, lui tiendra le carnet de route.

    Donc ils partiraient pour un mois loin de chez eux, disant adieu aux leurs, comme on part pour n'importe quel pays que l'on veut visiter. Il noterait, elle photographierait. Ce serait une balade le nez en l'air, pas une enquête : ils n'avaient nullement l'intention de tout voir, de tout comprendre et de tout expliquer. La règle de base, celle qui conditionnait toutes les autres, c'était de prendre le RER de station à station et, à chaque fois, de s'arrêter, de trouver à se loger et de se promener. Ils regarderaient les paysages, les admireraient ou les détesteraient suivant les cas, chercheraient les traces du passé, visiteraient les musées et iraient au spectacle si l'occasion s'en présentait, ils essaieraient de saisir la géographie des lieux et des gens : de voir leurs visages. Qui étaient ceux qui avaient habité là ? Comment y avaient-ils vécu, aimé travaillé, souffert ? Qui y vivait aujourd'hui ?

    f33fa13a57d393fd7e74e0860639595b.jpgVoilà donc l'idée. La règle de base ne sera finalement pas vraiment appliquée, les circonstances et les déssertes ne s'y prêtant pas tout le temps mais l'esprit reste. Aller et venir, aller à la rencontre des gens, discuter...Bien que la lecture fut longue, je me suis régalé de ce livre qui n'est ni plus ni moins qu'un compte-rendu sans prise de tête du road-movie de deux passionnés dans toutes les villes ou presque ceinturant Paris. Alors ce ne sont que bretelles d'accès, hlm immondes, rues sans âmes, cités pavillonaires et zones diverses et désolées..et quelque part, cachés dans cet enchevêtrement d'endroits désertés, des petits paradis, des restaurants sympas ou même quelques vallées verdoyantes et riantes.
    Il y a pas exemple l'hôtel de l'Imprévu à Aubervilliers :
    Ce qu'il y a de mieux, à l'hôtel de l'Imprévu, c'est encore le panonceau officiel "hôtel de tourisme", avec une étoile. "Ah, dit la patronne, je ne savais pas qu'il y aurait une dame. Franchement, je vous conseille de prendre des chambres avec wc, à 140 francs, c'est pas pour dire mais c'est plus propre." L'hôtel donne sur l'avenue Jean Jaurès  c'est à dire sur l'inévitable nationale 2 et son cortège motorisé, à peu de distance du carrefour où elle devient l'avenue Paul Vaillant Couturier de La Courneuve. Les chambres sont au premier, on y accède par un escalier moisi qui débouche sur un palier aux dénivellations incertaines et, bien entendu, c'est l'instant que choisit la minuterie pour faire le noir absolu. Enfin, voici leurs portes. La moquette est tellement pourrie qu'on a peur de s'y enfoncer comme dans un marécage. Taches et brûlures de cigarettes ; une traînée récente, particulièrement, qui va du lit au lavabo, frappe l'oeil par la prodigalité et la vigueur de ses éclaboussures : cela tient de la queue de comète et de l'éjaculation d'un mammouth. La cuvette est grise de crasse et l'on imagine mal de s'y laver les mains ou quoi que ce soit d'autre.La chambre d'Anaïk, elle, fut bleue : elle sent le fromage de pieds, vieille expression virile du service militaire. Lugubre. Sur la pointe de ses pieds à lui, François regagne son lit, s'y recroqueville et reste sans bouger, comme sur une île qu'assiégiraient les méduses, les crapauds-buffles, la marée noire et la peste bubonique, attendant que vienne l'assomer un sommeil clément peuplé du barrissement des camions en rut et de calmars géants.
    note : 4.5/5