Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

françois maspéro

  • CR46 - les passagers du Roissy-Express - François Maspéro

    Il existe comme cela aux confins du monde des contrées apparemment inhabitées où l'on voit parfois surgir sur les routes des gens qui cheminent vers d'improbables destinations.

    Anaïk et François décident de faire un voyage de quelques semaines en banlieue parisienne. Elle, aura l'appareil photo, lui tiendra le carnet de route.

    Donc ils partiraient pour un mois loin de chez eux, disant adieu aux leurs, comme on part pour n'importe quel pays que l'on veut visiter. Il noterait, elle photographierait. Ce serait une balade le nez en l'air, pas une enquête : ils n'avaient nullement l'intention de tout voir, de tout comprendre et de tout expliquer. La règle de base, celle qui conditionnait toutes les autres, c'était de prendre le RER de station à station et, à chaque fois, de s'arrêter, de trouver à se loger et de se promener. Ils regarderaient les paysages, les admireraient ou les détesteraient suivant les cas, chercheraient les traces du passé, visiteraient les musées et iraient au spectacle si l'occasion s'en présentait, ils essaieraient de saisir la géographie des lieux et des gens : de voir leurs visages. Qui étaient ceux qui avaient habité là ? Comment y avaient-ils vécu, aimé travaillé, souffert ? Qui y vivait aujourd'hui ?

    f33fa13a57d393fd7e74e0860639595b.jpgVoilà donc l'idée. La règle de base ne sera finalement pas vraiment appliquée, les circonstances et les déssertes ne s'y prêtant pas tout le temps mais l'esprit reste. Aller et venir, aller à la rencontre des gens, discuter...Bien que la lecture fut longue, je me suis régalé de ce livre qui n'est ni plus ni moins qu'un compte-rendu sans prise de tête du road-movie de deux passionnés dans toutes les villes ou presque ceinturant Paris. Alors ce ne sont que bretelles d'accès, hlm immondes, rues sans âmes, cités pavillonaires et zones diverses et désolées..et quelque part, cachés dans cet enchevêtrement d'endroits désertés, des petits paradis, des restaurants sympas ou même quelques vallées verdoyantes et riantes.
    Il y a pas exemple l'hôtel de l'Imprévu à Aubervilliers :
    Ce qu'il y a de mieux, à l'hôtel de l'Imprévu, c'est encore le panonceau officiel "hôtel de tourisme", avec une étoile. "Ah, dit la patronne, je ne savais pas qu'il y aurait une dame. Franchement, je vous conseille de prendre des chambres avec wc, à 140 francs, c'est pas pour dire mais c'est plus propre." L'hôtel donne sur l'avenue Jean Jaurès  c'est à dire sur l'inévitable nationale 2 et son cortège motorisé, à peu de distance du carrefour où elle devient l'avenue Paul Vaillant Couturier de La Courneuve. Les chambres sont au premier, on y accède par un escalier moisi qui débouche sur un palier aux dénivellations incertaines et, bien entendu, c'est l'instant que choisit la minuterie pour faire le noir absolu. Enfin, voici leurs portes. La moquette est tellement pourrie qu'on a peur de s'y enfoncer comme dans un marécage. Taches et brûlures de cigarettes ; une traînée récente, particulièrement, qui va du lit au lavabo, frappe l'oeil par la prodigalité et la vigueur de ses éclaboussures : cela tient de la queue de comète et de l'éjaculation d'un mammouth. La cuvette est grise de crasse et l'on imagine mal de s'y laver les mains ou quoi que ce soit d'autre.La chambre d'Anaïk, elle, fut bleue : elle sent le fromage de pieds, vieille expression virile du service militaire. Lugubre. Sur la pointe de ses pieds à lui, François regagne son lit, s'y recroqueville et reste sans bouger, comme sur une île qu'assiégiraient les méduses, les crapauds-buffles, la marée noire et la peste bubonique, attendant que vienne l'assomer un sommeil clément peuplé du barrissement des camions en rut et de calmars géants.
    note : 4.5/5

  • sans titre

    fd6c012793c26faf9146e5b8dd446d49.jpgJe mets du temps à lire pars vite et reviens tard pour deux raisons :
    - vous l'aurez remarqué, je me suis mis au vert ces derniers jours
    - et puis je ne suis pas spécialement enthousiasmé pour cette lecture. J'expliquerai pourquoi.

    Parallèlement je lis (enfin) les passagers du Roissy- Express de François Maspero et là par contre, c'est un régal. J'aime beaucoup l'idée d'un road-movie en zones péri-urbaines.
    extrait :
    Donc ils partiraient pour un mois loin de chez eux, disant adieu aux leurs, comme on part pour n'importe quel pays que l'on veut visiter. Il noterait, elle photographierait. Ce serait une balade le nez en l'air, pas une enquête : ils n'avaient nullement l'intention de tout voir, de tout comprendre et de tout expliquer. La règle de base, celle qui conditionnait toutes les autres, c'était de prendre le RER de station à station et, à chaque fois, de s'arrêter, de trouver à se loger et de se promener. Ils regarderaient les paysages, les admireraient ou les détesteraient suivant les cas, chercheraient les traces du passé, visiteraient les musées et iraient au spectacle si l'occasion s'en présentait, ils essaieraient de saisir la géographie des lieux et des gens : de voir leurs visages. Qui étaient ceux qui avaient habité là ? Comment y avaient-ils vécu, aimé, travaillé, souffert ? Qui y vivait aujourd'hui ?

    Si je fais un petit effort et que le weekend est pluvieux, compte-rendu du livre de Fred Vargas, dimanche soir.
     
    loïc, 8h25 

  • la musique de la vie (6) et d'autres trucs aussi.

    05b8780333c9c37df17ff712d30947be.jpgC'est en fouinant sur itunes que je suis tombé tout à fait par hasard sur un truc qui m'a troué le cul. Le titre s'appelle air conditionné. il a été commis par un certain Julian Jewell. C'est une forme de techno progressive virant sur la trance minimaliste..et ça s'écoute sans fin. je ne mettrai plus de radio-blog ici pour la simple raison que ça me coûte de l'argent. Pour l'écoutez, débrouillez-vous.

    Julian Jewell ? je ne connaissais pas..et qu'est ce qu'on fait quand on veut en savoir plus sur quelqu'un qu'on connait pas ? hein, qué quon fait ? On va voir s'il a un facebook ! Et ba, il n'est pas inscrit. Mais quel ringard !!! Ca ne sert à rien, Monsieur Jeweil de faire de la musique branchée si on n'a pas de fiche sur facebook. Bon, transition au poil pour vous parler de ce qui m'est arrivé ce soir. je cherchais des nouveaux friends en tapant des noms de gens plus ou moins connus. Comme j'avais sous les yeux, le livre cendrillon de Eric Reinhardt, j'ai tapé le nom de l'auteur. Ah, il a une fiche ! conclusion : c'est un mec cool. Je demande donc à ce qu'il devienne mon ami. Je vais souper, je reviens. email reçu :

    Cher Loïc De Maubert,

    Je n'ai pas l'honneur de vous connaître (qui êtes-vous ?) mais suis heureux que Cendrillon se trouve parmi les livres que vous avez l'intention de lire. Il est d'ailleurs imprudent de m'inviter (publiquement de surcroît) à devenir votre ami avant de vous être fait une opinion sur mon livre !!! Pour un certain nombre de raisons (que je pourrai vous dire), votre point de vue m'intéresse. A plus tard donc,

    Amicalement,

    Eric Reinhardt

    Vous allez me dire 'et alors ?'..et alors quoi..j'ai le droit de m'émouvoir pour de petites choses. Ici, on s'émeut bien devant un terrain vague. On peut bien être touché par le mail d'un écrivain de renom, oui, oui, de renom. Un écrivain de renom, coup de coeur de télérama, qui s'intéresse à l'avis d'un paysan breton. vin diou.

    Vous noterez que le blog a encore changé de nom. On se cherche une identité. le fil rouge, on l'a, ce sont les quartiers désaffectés, les frontières, les zones périurbaines. A ce propos, je vous parlerai très vite d'un livre que m'a vendu un automobiliste. ( les passagers du Roissy Express de François Maspero). Je suis également en train d'enchérir sur paysage fer de François Bon. C'est pas facile. L'enchère actuelle est à 250 pistoles, ce qui est encore correct. A suivre.

    Loïc, 01H20.