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  • tour de verre et classe moyenne

    Ce matin, Manuel Valls était l'invité de la matinale de France Inter. J'a pris l'affaire en cours sur la route du travail et je tombe sur la question d'une auditrice (se disant fière d'avoir voté Hollande) qui se plaint qu'en 2 ans, son salaire est passé de 3100€ et quelques à un peu moins de 3100€. Il faut oser quand même et c'est là qu'on se rend compte que les auditeurs de France Inter sont avant tout des cadres supérieurs. Ni l'animateur Patrick Cohen, ni Manuel Valls n'ont osé répondre qu'il ne s'agissait quand même pas d'un salaire de misère. D'ailleurs, le si peu que j'ai pu entendre, Manuel a évidemment compris le désarroi de la dame et promis que désormais, on rentrait dans une phase de baisse d'impôts et patati et patata (en période de déficit, c'est n'importe quoi mais ce n'est pas le sujet). On aurait aimé en savoir plus aussi sur la situation familiale de l'auditrice, peut-être pas célibataire et je n'ai même pas envie de savoir combien gagne son mari. Enfin bref, cette séquence m'a profondément agacé sur le fond déjà. Le problème, c'est quand Valls a commencé à répondre. J'ai eu comme une allergie. Tout de suite, je me suis rendu compte que je ne supportais plus sa façon de s'exprimer, le ton de sa voix, grave, glaciale et péremptoire. J'ai eu mal au ventre et j'ai coupé la radio. 

    C'est dommage parce qu'à la base, au moment des primaires socialistes, il était mon préféré et j'étais content qu'il soit nommé premier ministre. Mais depuis qu'il est à Matignon, je le sens oppressé, sclérosé même, en tout cas, complètement dépassé par sa fonction et surtout totalement sous l'emprise du président. Je ne lui en veux pas de ça, je constate juste qu'il n'est pas à la hauteur et d'ailleurs je note que comme son prédécesseur et ses ministres, il se contente d'asséner les mêmes propos lénifiants, de s'auto-satisfaire et de se féliciter de mesures prises dont on sait qu'elles n'ont aucun impact sur le quotidien des gens, sauf peut-être sur celui de cette dame, qui la pauvre, ne gagne désormais plus qu'un peu moins de 3100€ par mois. 

    Voilà pour lui, parlons maintenant du président Hollande. J'ai regardé le reportage sur F3 dans lequel un journaliste l'a suivi de près pendant plusieurs mois. Ce document confirme un point qu'on savait déjà : notre président est sympathique et ne souhaite pas la mort des gens. Mais pour le reste, ce qui m'a marqué, c'est qu'on voit un président à l'aise dans le palais de l'Elysée mais qui a plus l'air d'un observateur qu'un acteur. Le type subit totalement les événements, on ne le voit prendre aucune décision et surtout, on réalise à quel point l'Elysée est devenu une agence de communication au service du président. L'omniprésence de Gaspard Gantzer, le conseil en com du président le montre. Ce jeune premier dont le smartphone semble collé à la main, s'il sait se faire discret est celui qui choisit les mots qui doivent être rapportés aux journalistes. Un fait m'a profondément agacé. Après la fameuse marche du 11 janvier 2015, suite aux attentats, il regarde les photos prises et s'arrête sur l'une d'entre elles où l'on voit Angela Merkel, émue aux larmes et surtout la tête quasiment posée sur l'épaule de Hollande. Il est super content de cette photo, il a le sourire aux lèvres et elle représente, à ses yeux,  un vrai coup de com. L'indécence encore...est-ce qu'en ce jour de commémoration, le but pour l'Elysée est juste de se satisfaire d'une photo qui ne peut que grandir la stature du président ? 

    Allons à la ligne pour aérer un peu. On dit souvent de Hollande que c'est un homme proche du peuple, qu'il n'est jamais aussi bien que dans la rue ou à boire un verre avec ses copains. Ce n'est pas ce que j'ai vu. Moi j'ai vu un homme enfermé dans son palais et complètement soumis aux us et coutumes de l'endroit et qui lorsqu'il sort se contente de rencontrer des élus, souvent de base mais juste des élus, avec qui il aime dîner, boire et partager des bons mots. Hollande reste avant tout un homme d'appareil, ce qu'il a toujours été, et plutôt mal à l'aise avec les vrais gens (exemple : sa rencontre avec la famille du flic froidement assassiné dans la rue par les terroristes). Donc, oui, il est sympathique mais excusez le lieu commun, il se situe à des années lumière des préoccupations des français. 

    Pour finir, parce que je me méfie toujours de l'image, j'ai du mal à croire qu'ayant accepté d'être suivi de si près par un journaliste (dont je ne sais plus le nom) muni d'une caméra, il ne s'est pas forcé de montrer son meilleur visage sachant qu'un objectif, même discret était continuellement pointé sur lui (on n'est pas dupe quand un moment un conseiller, après avoir fermé une porte  dit 'on peut parler tranquillement, on est entre nous' ou un truc comme ça). On ne peut pas être soi-même lorsqu'on se sait filmé. Mais je préfère encore cette méthode que celle d'Elise Lucet qui filme les gens à leur insu. 

    Ce n'est pas une critique de Hollande ou de Valls que je voulais faire mais plutôt une critique du pouvoir centralisé et n'importe quel président élu, quelle que soit sa personnalité se retrouve comme enfermé dans une tour de verre. Et puis, aussi, il y a cette cassure entrevue sur France Inter mais que je savais déjà entre les français qui gagnent le smic ou un peu plus (et qui pour beaucoup votent front national), qui ont du mal à joindre les deux bouts mais qu'on n'entend pas et cette classe moyenne supérieure (qui vote à gauche, il n'y a plus rien à comprendre) qui s'est auto-déclarée première victime de la 'crise' et qui s'exprime dans les médias avec aisance. 

    Loïc LT

  • CR286 : un bonheur parfait - James Salter

    bonheur.jpgTous les deux ans à peu près, j’apprends l’existence d’un auteur américain présenté comme un très grand. C’est ainsi que je ne connaissais pas James Salter jusqu’il y a quelques mois lorsqu’il a sorti son dernier roman (et qui sera effectivement son dernier puisqu’il est mort peu après).

    Dans sa biographie, j’ai choisi un bonheur parfait paru en 1975, un de ses romans les plus connus maintes fois récompensés et traduit en français en 1997.

    Il ne faut pas être sorti de Saint-Donatien pour deviner que le titre est une antiphrase. Ce bonheur parfait ne l’est évidemment pas. L’histoire se passe dans les années 60 ou 50, Nedra et Viri, un couple de bourgeois vivent avec leurs deux filles dans une maison de campagne non loin de New-York. Lui est architecte et elle s’occupe de la maison. Nedra est rayonnante, spirituelle, aime recevoir. Les dîners entre amis de la haute bourgeoisie cultivée composée de beaucoup d’artistes bobo se succèdent, comme les saisons que l’auteur retranscrit à merveille. Cette maison située près d’un fleuve est comme un paradis, le feu crépite dans la cheminée et la neige tombe en hiver.  Le jardin produit de nombreux fruits, le chien, le poney et la tortue font le bonheur des enfants. Le tableau est parfait. C’est Martine (à l’école, embellit son jardin...) en version roman américain. Et le fait que Viri comme Nedra font dans l’adultère n’altèrent en rien ce bonheur apparent. Tout le monde les envie et l’avenir leur appartient.

    Mais la quarantaine dépassée, Nedra désire retrouver sa liberté. L’auteur, s’il est très précis dans l’analyse des rapports humains est par contre peu bavard concernant la situation réelle de ce couple...mais on devine qu’elle n’était ni plus mauvaise ni meilleure qu’un autre. C’est juste que Nedra aspire à autre chose. Un matin, elle part quasiment sans bagages, les filles ont plus ou moins quitté le nid et Viri se retrouve seul, à peine désemparé.

    Chacun va alors vivre sa propre vie avec des destins différents, Viri ayant été largué met du temps à reprendre pieds et Nedra, plus que jamais obsédée par le fait de vieillir cumulera les aventures avec plus ou moins de bonheur.

    Ce roman est quand même assez décevant. Au trop plein de mondanités entre gens friqués, je me suis lassé de ce ronronnement familial qui dure les trois quarts du roman. On sait dès le départ quasiment ce qui va se passer mais l’auteur ne parvient pas à nous y préparer. La décision de Nedra est aussi brutale que la réaction d'un chat surpris dans son sommeil. Côté face, il y a une belle plume, voire plutôt un beau pinceau tant cette oeuvre de James Salter s’apparente plus à un tableau qu’à un roman.

    lecture sur kindle, septembre 2015. parution en 1975, traduction par Lisa Rosenbaum et Anne Rabinovitch en 1997, éditions de l’Olivier, 395 pages. 3/5

    Loïc LT

  • recensement des cabines # 24 Morbouleau (Locqueltas 56)

    Il y a quelques mois, je m'étais déjà rendu à Locqueltas qui se situe à quelques kilomètres de mon boulot pour effectuer un éventuel recensement des cabines mais n'ayant pas trouvé d'édicule téléphonique, je suis rentré bredouille du bourg car tel est le règlement. C'est un fait que de jolis petits villages de la Bretagne intérieure échappent à mes reportages. Mais c'est très bien ainsi, sinon, il n'y aurait aucune limite et je passerais mes weekends à photographier tous les bourgs environnants. 

    Dans un premier temps, Locqueltas est donc hors-jeu. Les mois passent et un jour, un type m'envoie une photo d'une cabine téléphonique prise au lieu-dit Morbouleau se situant sur la commune de Locqueltas. Locqueltas est donc repêché car même si le mobiphone ne se situe pas dans le bourg proprement dit (bourg qui a été récemment totalement réagencé ce qui a dû engendrer l'élimination d'une possible cabine), il se situe sur son territoire. 

    Je me suis donc rendu aujourd'hui à Morbouleau, lieu-dit faisant partie de ladite commune. J'ai très vite trouvé l''objet de mes investigations. 

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    Je ne me suis pas trop attardé sur la cabine (qui fonctionne et qui répond au numéro suivant : 02 97 66 65 68) et qui se situe au bord de la départementale D778, une longue ligne droite très empruntée et où ça roule très vite.

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    C'est ce qui gâche un peu Morbouleau, déjà peu gâté du fait de son éloignement du bourg et de tout. Il n'empêche que des permis de construire ont été accordés et que des maisons contemporaines ont poussé dans ce lieu tels des champignons incomestibles. 

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    Cette maison quelconque est une parmi d'autres (plus excentriques), passons là-dessus et arrêtons nous devant cet édifice ressemblant à un ancien bar. D'ailleurs, on m'avait affirmé que ce troquet était fermé mais en fait non. Je me suis garé devant et une dame portant un bonnet de nuit déambulant devant le commerce m'a stipulé qu'évidemment le bar était ouvert, ce qui à première vue était loin d'être évident. 

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    Je suis donc entré et comme tant d'autres bars de ce genre qu'on trouve en Bretagne, j'ai été à peine surpris de me retrouver dans les années 50 avec ces vieilles tables en bois, le zinc en formica et une déco à l'avenant. 

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    Il y avait des gens dans ce bar mais la patronne a refusé que je prenne une photo d'elle et les consommateurs étaient tellement impénétrables que je n'ai pas osé leur demander la permission. Je suis donc sorti laissant Régine avec ces deux clients taiseux.

    Ensuite, je me suis rendu à Locqueltas, rendu photographiable grâce à Morbouleau. Locqueltas ne devrait pas négliger Morbouleau, Mais n'aimant pas que mes notes traînent en longueur, je décide que Locqueltas fera l'objet d'un reportage à part. 

    Pour rester en cohérence, je vous présente non pas le trajet Grand-Champ-Morbouleau mais le trajet Camors-Morbouleau (le bleu) , car je suis parti de Camors de bon matin et pour pas que mes lecteurs ne soient perdus, il est préférable que le point de départ reste le même. 

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    Morbouleau, reportage réalisé le 25.09.15 à midi. temps ensoleillé et doux. 

    Loïc LT

  • l'affaire de Tonquédec

    Le fait que le corps de Louise de Quengo ( épouse de Toussaint de Perrien, chevalier de Brefeillac), décédée en 1646, récemment découvert (bien conservé dans un cercueil de plomb) dans le sous-sol rennais par des archéologues ait été transféré à Tonquédec dans les côtes d'Armor me laisse totalement indifférent.

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    Louise de Quengo était la soeur de René de Quengo qui acheta le chateau de Tonquédec en 1636, devenant par là-même comte de Tonquédec. Or, Louise n'a à priori jamais mis les pieds à Tonquédec et avait même souhaité être enterrée à Rennes au couvent des Jacobins.

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    Donc, il n'est pas logique que son corps ait été transféré à Tonquédec. D'aucuns affirment qu'on est dans le symbole, que Tonquédec était le point de ralliement de la famille de Quengo et que si on l'avait enterrée à Rennes, cela se serait fait dans l'anonymat et donc n'aurait pas eu le retentissement médiatique produit par sa seconde inhumation au cimetière de Tonquédec le 23 septembre 2015.

    Cette histoire m'amuse quand même. Au boulot, comme sous-main sur mon bureau, j'ai une carte de la Bretagne. Or, il y a 2 ou 3 ans, peu avant le 31 décembre, désireux de faire une blague à un ami, je ferme les yeux et mets mon auriculaire droit au hasard sur Tonquédec. Bon, je ne connaissais pas ce bourg situé à une dizaine de kilomètres au sud de Lannion, plus à l'intérieur des terres donc. Je vais interroger google et celui-ci m'informe que Tonquédec est surtout connu pour son château médiéval. J'annonce par texto au dit ami que je vais réveillonner au château de Tonquédec. Il me répond qu'il est surpris car selon lui ce château est en ruine, ne dispose d'aucune salle pouvant accueillir un réveillon (et il aurait pu rajouter que de toute façon, il n'est visitable que quelques mois dans l'année). Je ne sais pas comment a fini cette discussion mais je lui ai évidemment avoué que c'était une blague.

    Voici donc que 2 ans plus tard, Tonquédec me rappelle à son bon souvenir. Je pensais que c'était un petit château médiéval en ruine et sans importance et j'apprends par la presse toute cette histoire autour de Louise de Quengo, de la famille de Tonquédec, donc l'acteur Guillaume de Tonquédec (présent à la cérémonie) est l'un des descendants. Je fais part de cette histoire au dit ami et il m'avoue que coupé du monde, il ne savait pas que des événements aussi insignifiants se déroulaient à quelques kilomètres de chez lui. En moi-même, je pensais à ce corps, embarqué dans une Volskswagen et traversant la Bretagne, de Rennes à Tonquédec, je pensais aux automobilistes dépassant cette bagnole et loin d'imaginer ce qu'ils doublaient.

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    Je disais que je m'en foutais mais j'en fais une note quand même. Je vais donc souhaiter une longue mort dans le Trégor à Louise de Quengo, fille de François de Quengo (seigneur du Rochay, chevalier de l'Ordre royal) et de Jacqueline Maillan, puis épouse de Toussaint de Perrien, chevalier de Brefeillac (avec qui elle n'eut point d'enfant).

    Et le dit ami m'a promis que la prochaine fois qu'on irait le voir, on irait aux abords du château et puis on ira aussi se recueillir sous la tombe de la noble dame. La vraie richesse de la Bretagne, ce n'est pas la mer, c'est sa terre, ce sont les monts d'Arrée, ses châteaux et ses manoirs nichés au cœur des forêts lointaines où jadis les chevaliers de la table ronde réalisèrent les prouesses que l'on sait.

    Loïc LT

    ps : j'ajoute à toutes fins utiles que le bourg moche de Tonquédec dispose d'une cabine téléphonique mal située. (photo google map).

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  • changement de bandeau

    En accord avec la météo, je vais réunir le comité de rédaction afin de discuter du changement du bandeau (qui doit s'accorder avec le temps). Ce bandeau sur lequel on ne voit pas les bois au fond part favori (photo prise ce matin) :

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    Loïc LT

  • la menace

    Il parait quasiment acquis que Marine Le Pen va se retrouver à la tête de la région Nord Pas-de-Calais-Picardie. Je suis évidemment très triste, surtout quand on sait que cette région plutôt pauvre n'a rien à gagner avec le FN aux commandes mais je ne veux pas me faire donneur de leçons. Je sais pourquoi 40% de cette population vote pour l'extrême-droite, côtoyant moi-même tous les jours, des gens qui ont le cœur sur la main et qui votent FN. Mais je note en discutant avec eux un manque cruel de culture politique. Beaucoup ne savent même pas si le Front National est un parti de gauche ou de droite. 

    Bon, mais la victoire de le Pen dans le Nord sera peut-être un mal pour un bien. C'est peut-être dans l'exercice du pouvoir que l'on constatera la nocivité de ce parti, encore que les régions n'ont sans doute pas assez de pouvoir pour qu'on s'en rende compte rapidement. Mais on a vu dans les quelques communes qu'ils administrent ce qu'ils sont capables de faire et j'aimerais bien qu'il y ait des enquêtes ayant pour but de savoir ce que pensent ceux qui ont voté pour eux de l'administration de leur commune. Mais globalement, à ce que j'ai pu lire, j'ai l'impression que le FN à défaut de pouvoir mener une politique d'extrême-droite à l'échelon communal joue sur les symboles (repas à la cantine, appellation des rues, commémorations douteuses...).

    Il est intolérable que dans un pays comme la France, le FN s'installe dans la durée. Je ne veux pas que dans 10 ans, quand mes filles auront l'âge de voter, ce parti soit toujours le premier parti de France, car c'est bien ce qu'il est lorsque les partis républicains ne fusionnent pas.  

    Je ne veux pas comparer le Front National à SYRIZA évidemment. Le parti de Tsipras n'est pas xénophobe et antisocial mais les deux partis ont le point commun d'être des partis extrêmes, or il est impossible de diriger un pays en menant une politique d'extrême gauche ou droite, Tsipras l'a appris à ses dépens. Je l'ai déjà dit mais je l'ai le droit de me répéter, je ne crois pas que Marine Le Pen puisse devenir présidente de la république (car si les Républicains et le PS ont tiré un trait sur le front républicain, la population, non) mais si par malheur, elle le devient, je vois mal le FN obtenir la majorité absolue à l'assemblée nationale et par ailleurs, connaissant mes compatriotes, ce sera la guerre civile. La gauche et même la droite républicaine se mobilisera dans la rue et ce sera violent d'autant que je ne vois pas les policiers et les militaires obéir aux ordres de la présidente. Elle tiendrait un mois maximum. Et on en aurait fini avec ce parti. 

    Loïc LT

  • réseaux sociaux

    Ce soir, une de mes filles regarde une émission qui évoque le quotidien d’un zoo, le zoo de la Flèche. C’est une émission qui passe tous les soirs sur France 4 dont le seul défaut est d’être tournée façon télé-réalité, si bien qu’imbuvable pour le vieux con que je suis. Bon, si la forme est insupportable, le fond se tient si bien qu’on n’empêche pas nos filles de regarder ce programme. Un moment, elle me dit ‘ma copine Zoé m'a dit qu'elle est allée à ce zoo’. ‘Ah bon, je lui dis et il se trouve où ce zoo ?’ Elle me répond qu’elle ne sait pas mais qu’elle demandera à sa copine demain. Je lui rétorque qu’en 5 secondes, elle peut avoir la réponse avec google et elle me dit que oui mais qu’elle préfère demander à sa copine.

    Là, je reste un peu con...et en même temps, cette réponse de ma fille m’a surpris autant qu’elle m’a plu. Elle préfère demander à sa copine en vrai dans la cour de l’école. C’est donc mon enfant de 10 ans qui me rappelle qu'internet n’est pas l’alpha et l’oméga. Certes, avec le net, on peut avoir réponse à tout très vite et personnellement, bien qu’ayant découvert la toile à 25 ans, il ne me viendrait pas l’idée d’attendre le lendemain pour avoir une réponse que je peux avoir tout de suite. Or ma fille est née et a grandi et grandit avec le réseau internet, donc on pourrait penser que c’est elle qui aurait dû spontanément chercher sur le net où se situe ce foutu zoo. Paradoxalement non. C’est à se demander si à force de baigner dans le virtuel, certains jeunes n’en viendraient pas à considérer la vraie vie, comme un monde nouveau comme le fut pour nous l’arrivée d’internet au milieu des années 90.

     

    Je me suis à ce sujet souvent demandé si les jeunes (et les moins jeunes) ne sont pas plus humains les uns envers les autres que nous l’étions à leur âge, justement parce qu’ils ont ce besoin de vivre en vrai parallèlement à leur vie virtuelle. Nous, dans les années 80, il n’y avait que la vraie vie, le contact, le téléphone, les jeux dehors et on vivait cela normalement. Mais avec l’arrivée d'internet, j’aime à penser que les jeunes nouent des rapports réels plus profonds, dans la continuité de ce qu’ils vivent sur le net et aussi parce qu’il y a le choix de deux univers possibles mis quasiment en concurrence et qu’il faut vivre ces deux univers avec la même intensité. C'est pour cette raison que j'ai intitulé cette note réseaux sociaux parce qu'à mon sens, internet n'a pas le monopole des réseaux sociaux, au sens premier de l'expression, puisqu'au fond, qu'est ce qu'un réseau social si ce n'est un ensemble d'humains qui communique et cohabite or c'est une chose que les hommes faisaient bien avant l'arrivée d'internet.

    Donc je n'irai pas voir où se situe le zoo de la Flèche comptant bien que ma fille se souviendra demain qu'elle m'avait dit qu'elle le demanderait à sa copine.

     

    Loïc LT, 17.09.2015,22h

  • recensement des cabines # 23 Gare de Saint-Rivalain

    MELRAND080815 (87).JPGEn quittant Melrand, on passe par la gare de Saint-Rivalain qui bien qu'étant plus proche de Melrand fait partie de la commune de Saint-Barthélémy, encore que je suppose que c'est le Blavet qui fait la frontière or la dite cabine se situe de l'autre côté du Blavet . Mais on ne va pas chipoter, personne ne m'en voudra d'affecter la chose à l'une ou l'autre commune.

    En dehors du fait que ces vieilles gares sont toujours intéressantes à photographier, l'édicule téléphonique présente une particularité. Je connaissais l'existence de ces cabines transformées en bibliothèques dans lesquelles les gens déposent leurs vieux livres et en reprennent autant mais c'est la première fois que je visualisais la chose. En fait, il y a bien marqué 'bibliothèque' sur la cabine mais l'initiative doit datée car de livres il n'y en a point et l'on voit tout de suite que le projet n'a pas eu le succès escompté. Il faut dire que la gare est déserte et on ne voit pas trop qui viendrait d'où pour y déposer des bouquins de Marc Lévy et de Valérie Trierweiler. En tout cas le téléphone ne fonctionne pas et je ne sais d'ailleurs même pas comment il a pû fonctionner puisqu'il n'y pas de fente pour foutre des pièces ni de d'endroit pour insérer des cartes. Toujours est-il qu'un numéro lui est attribué, comme il se doit pour toute cabine et celui-ci est le 02 97 39 56 68. Je ne sais pas trop à quoi cela peut vous servir...si vous êtes en manque d'inspiration pour le loto par exemple...

    Sinon, concernant cette librairie sauvage, après quelques recherches,  j'en sais un peu plus. Il semble qu'il s'agisse d'un projet  datant de 2013. J'ai trouvé sur Flickr des photos montrant la mise en place de la bibliothèque. En 2 ans donc , tout est parti à vau l'eau (vu la proximité du fleuve, ça se comprend). 

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    Voilà donc pour la dite cabine, visitons donc un peu les lieux. J'ai de l'affection pour ces vieilles gares (celle-ci est fermée depuis le septennat Giscard) et je ne rate pas l'occasion de les prendre en photo.

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    Le panneau indique 'pieds à terre' au cas où certains fanfarons voudraient se balader en faisant le poirier. Je signale quand même le nom du fleuve : le Blavet. C'est une évidence pour moi et les gens du coin mais pas pour les habitants de l'Eguille-Sur-Seudre. Le Blavet est un fleuve qui fait 150 kms, il est rempli d'eau et sa source se situe à Bourbriac dans les Côtes-du-Nord. Le Blavet traverse donc la Bretagne du Nord vers le Sud et roule ignoré en de vaux étranges. C'est en ces bords qu'on entend les passions mortes des chevaliers errants : mais que salubre est le vent ! 

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    En dehors de ces considérations bucoliques, on notera les bâtiments et maisons inhabités telle cette bâtisse qui a dû servir de logis au gardien du passage à niveau.

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            J'ai noté toutefois une présence humaine : une vielle dame en chemise et bonnet de nuit est sortie subrepticement pour aller étendre des torchons et des serviettes style Vichy (qu'elle avait fait attention de ne pas mélanger) sur un fil détendu. 

    Pour le reste, nous avons le droit à tout ce qu'une vieille gare peut nous offrir, c'est à dire pas grand chose...et beaucoup en même temps pour qui sait regarder avec le cœur. 

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    Quelques maisons d'habitation sont à vendre ou pas.

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    On doit la seule activité qui permet à Saint-Rivalain de ne pas se perdre dans les limbes de l'histoire à ce gîte tenu par Ingrid et Luc (peut-être à l'origine de la free library) et intitulé BLAVET VACANCES. Il accueille beaucoup de coréens du nord qui ne restent jamais trop longtemps car ils sont trop pressés de retourner dans leur pays.

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    En tout cas, les appartements m'ont l'ait tout à fait corrects (photo pas de moi) :

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    Une gare fermée n'empêche pas de s'adonner à la pêche (ce que doit faire le propriétaire de cette péniche amphibie ) ou à la promenade. Je trouve même que la présence d'une gare même désaffectée apporte un supplément d'âme. Cela me rappelle un épisode de chapeau melon et bottes de cuir

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     J'oubliais :

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    reportage réalisé le 08/08/15, suite au reportage réalisé à Melrand

    Loïc LT, 29/08/15

  • CR285 : un amour impossible - Christine Angot

    un_amour_impossible_angot_couverture.jpgL'autre jour, j'ai eu ma frangine au téléphone. J'avais réussi à joindre la cabine de Conteville depuis la cabine de Camors et dans la discussion, je lui ai fait part de mon intention de lire le dernier roman de Christine Angot afin de me faire un plaisir de le démolir sur mon blog après. Alors, pensez que je ne vais pas me défausser. Je ne serais pas honnête vis à vis de moi même ni vis à à vis de ma sœur. Mais  s'il faut rester fidèle à ses convictions, on peut revenir sur ses a priori.

    Mais si un amour impossible n’est pas le roman du siècle, ni celui de l’année, pas même celui du jour (car aujourd’hui de magnifiques lignes ont été écrites un peu partout dans le monde), il n’est pas sans intérêt. En premier lieu, il représente un défouloir pour son auteur. Pour le lecteur, c’est différent. D’aucuns y trouveront un peu de leur vie et se rassureront peut-être en constatant que cette vie puisse valoir un roman et d’autres n’y trouveront aucun intérêt. Christine Angot pousse loin le travail d’introspection en ce qui concerne son rapport à sa mère et à son père. On sent par ailleurs l’influence d’Annie Ernaux lorsqu’elle évoque les classes sociales (encore que Annie Ernaux n’a pas le monopole sur ce sujet).

    Je n’ai pas lu l’inceste dont ce récit constitue la continuation, l’auteur tentant de donner une explication familiale et sociale et à ce qu’elle a vécu pendant son enfance. A défaut de faire de la littérature, Il faut saluer le courage de Angot qui publie ce qui ne seraient pour beaucoup que des carnets intimes. Par ailleurs, dans les dernières pages, ses tête à tête avec sa mère au restaurant pendant lesquels elle vide son sac à main sont cruels en même temps qu'émouvants. Pour le reste, j'ai trouvé au contraire de ce que laisse entendre le titre que la relation avec sa mère était très forte, sans pudeur, sans non dits. La mère de Christine est affectueuse et aimante mais a juste eu le défaut, de par sa naïveté et un amour aveugle pour le père de sa fille, de n'avoir pas vu l'horreur.

    Si je suis si gentil, c’est peut-être parce que je ne l’ai pas vu ou entendu dans les médias depuis longtemps (ou l’art de faire de l’anti-promotion), et puis parce que pour avoir écrit le bateau d’Emile, et bien je ne veux pas être condescendant vis à vis des gens qui écrivent des choses moins bien que moi -).

     

    lecture sur kindle, septembre 2015. sortie en août 2015, Flammarion, 216 pages.

     

    Loïc LT

  • semi-marathon Auray-Vannes 2015 # compte rendu

    130915AURAYVANNES (72).JPGComme je le disais dans de précédentes notes, ma préparation n'a pas été optimale. En plus, une douleur au genou m'a contraint à l'arrêt total d'entrainement courant août. C'est pour cette raison que je visais à contre cœur de faire  moins de 2 heures, en espérant faire quelques minutes de mieux. Résultat des courses : 1h52 avec beaucoup de souffrance sur les 10 derniers kilomètres. Pas de crampes mais les deux  mollets lourds comme du béton et un manque d'énergie. Du coup, j'ai couru avec un ami jusqu'au 11ème km et après je l'ai lassé filé afin de finir seul mon chemin de croix. 

    Particularité de ce Auray-Vannes (et comme je l'indiquais dans les précédentes notes), nous avons subi  une pluie battante, surtout au départ. Sur la ligne de départ, on était tellement trempé qu'on avait l'impression d'avoir pris un seau d'eau sur la tête, à tel point que la pluie tombante nous laissait indifférents. Ensuite, pendant la course, la pluie s'est calmée mais l'ambiance est restée humide et fraîche, ce qui est inhabituel  sur cette course qui se déroule habituellement sous le soleil et la chaleur. 

    Mais je n'ai pas profité de ces bonnes conditions climatiques. Et Il y a des jours avec et des jours sans. Je me souviens qu'en 2014, j'avais pris beaucoup de plaisir sur la fin du parcours. Le jour J, les jambes, on les a ou on les a pas quelle que fut la préparation et l'hygiène de vie précédent la course. Aussi bien, j'aurais pu prendre une cuite la veille et réussir mon semi. J'ai souvent constaté ce paradoxe lors de mes sorties d'entrainement lorsque je cours à fond. Il m'arrive de sortir le matin avec rien dans le ventre et après n'avoir pas mangé grand chose la veille et réussir un chrono. La course à pied n'est pas une science exacte.

    Loïc LT

     

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