Cela commence par un embouteillage sur le périphérique de Los Angeles. Ce sont des bagnoles très colorées des années 50 mais à l’intérieur des gens utilisent des smartphones. Tout est permis dans les comédies musicales ! Et puis, tout à coup, quelqu’un sort de sa voiture et se met à chanter et à danser entraînant avec lui tous les conducteurs dans une folle danse. On monte sur les capots, un orchestre jaillit d’un camion. Ça démarre fort. On devine tout de suite le clin d’oeil à Jacques Demy (lorsque le cirque débarque à Rochefort) mais c’est le seul. La suite reprend les codes de la comédie musicale mais ce sont des références plus américaines (chantons sous la pluie etc…)
Je résume vite fait l’histoire car elle n’est qu’un prétexte. Une serveuse rêve de devenir actrice et un fan de jazz rêve d’ouvrir son propre club où l’on joue du vrai jazz et non celui trop pop-rock qu’il n’aime pas. Les deux ambitieux se rencontrent et il y a une histoire d’amour. Les scènes de ménage ne sont jamais bien méchantes. On ne vient pas voir une comédie musicale pour se farcir des scènes de ménage.
Jacques Demy est ma seule référence en matière de comédie musicale et je crois avoir regardé les demoiselles de Rochefort des centaines de fois . Evidemment, Demy, ça date, les temps ont changé et le réalisateur nous a concocté une comédie musicale moderne, tout en gardant les codes du genre. Ceci dit et c’est ma seule réserve, cette comédie musicale manque ce qui doit en être sa raison d’être : plus de séquences chantées et dansées. Dans les films de Demy, j'adore ces danses improvisées et synchronisées lorsque les passants d'une rue ou la clientèle d'un magasin se mettent à danser. Ici, cela se limite à quelques séquences (la plus belle étant l’intro), pour le reste, ce sont les deux acteurs principaux qui s’en chargent (on saluera au passage l'entrainement que ça a dû leur demander) . Quelques chansonnettes poussées, quelques claquettes (notamment, moment magique, la nuit, sur les hauteurs de Los Angeles) et pour le reste, et bien, on croit regarder une comédie classique. C’’est assumé évidemment mais dommage. Par contre, les fans du genre retrouveront tout ce qui fait le charme de ce type de films : des décors très colorées, toujours de la musique de fond avec plus ou moins de puissance et ici, l’accent est mis sur le happy jazz avec quelques élans symphoniques et évidemment l’optimisme ambiant et l'histoire d'amour un peu mièvre. Il peut arriver des malheurs à Sebastian ou Mia mais l’univers dans lequel ils évoluent rend leurs détresses peu crédibles.
Il me tarde de réécouter la bande originale écrite par Justin Hurwitz, notamment le titre city of stars, promenade romantique douce comme une nuit étoilée.
On a besoin de ce genre de films. Je savais à l’avance que j’allais aimer, je savais les frissons et je savais aussi que ce serait moins dur à comprendre qu’un poème de Philippe Jaccottet -)
La La Land, 2016. film américain réalisé par Damien Chazelle. acteurs principaux :Ryan Gosling, Emma Stone. ma note : 4.5/5. film vu au CGR de Lanester le 02 février 2017
Loïc LT

C’est tellement facile de dire du mal de Star Wars (SW après), tellement culturellement correct, tellement convenu que je n’ai pas envie de le faire. Alors bien sûr, je pourrais dire que c’est de la soupe amerloque à gros budget, que c’est manichéen, qu’il y a trop d’effets spéciaux, trop de technologie. Je pourrais tartiner des pages pour tailler en pièces cette série de sept films qui a débuté à la fin des années 1970.
L’action se déroule dans le sud des Etats-Unis quelques années avant la guerre de sécession. L’esclavage bat son plein. Est-ce que Quentin Tarantino a quelque chose de plus à nous dire à propos de cette triste période de l’histoire américaine ? Après avoir vu ce film, je me permets de répondre par la négative. Mais qu’importe, le cinéma de Tarantino n’a pas vocation à faire réfléchir. Regarder un film de Tarantino est une pure expérience cinématographique dans laquelle le cinéma constitue sa propre fin et ne célèbre que lui-même via des dialogues époustouflants, des scénarios un brin alambiqués et des scènes d’action et de violence stylisées.