En ce samedi 26 mars 2016, alors qu'il pleuvait des hallebardes, personne à Pleugriffet ne s'attendait à voir débarquer le recenseur de cabines et pourtant, c'est bien lui qui a garé sa R11 électrique rutilante un peu n'importe comment sur un trottoir.
Le recenseur a fait une visite rapide puisqu'il avait par ailleurs dans la journée déjà visité Bieuzy, Crédin, Guern, Kerfourn, Malguenac et qu'il lui restait encore à faire Réguiny et Rohan. C'est donc incognito et affublé d'un bonnet ridicule qu'il a arpenté les rues du bourg de Pleugriffet. Les habitants calfeutrés dans leur demeure ne pouvaient s'empêcher de regarder par les fenêtres cet hurluberlu prenant des photos de tout et n'importe quoi.
Le recenseur qui courait dans tous les sens et marchait à reculons a fait un état des lieux architectural du bourg constatant avec indifférence une certaine hétérogénéité (néo-bretonnes, chaumières, années 30..), donnant au tout un charme suranné propre à ces villages qui ne doivent leur survie qu'à l'obstination de certains à ne pas déguerpir par le premier bus Macron passant dans le coin.
Mars étant les jonquilles (ou les narcisses, c'est pareil) donnaient un peu de couleur à la vie.
La boulangerie de Anne et Fabrice Legeai était ouverte et le recenseur a eu l'indélicatesse de noter la faute d'orthographe sur le panneau annonçant les spécialités maison. Il y a des choses qui ne se font pas surtout quand on n'est pas soi-même exemplaire en la matière.
Allez, je reprends la main, j'en ai marre de la 3ème personne du singulier. Ba oui, j'assume et je l'ai déjà dit. Je tolère les fautes dans les mails ou autres mais pas sur les vitrines. Quand on installe sa vitrine, la moindre des choses est de vérifier autant que faire se peut si tout est en ordre. Bon, je ne vais pas me faire d'amis sur cette affaire-là....l'essentiel est que le pain est bon (et que le far soit sans pruneaux).
Cette maison avec des beaux rideaux doit être un ancien bar qui s'appelait le Nemrod qui, si mes recherches s'avèrent correctes signifie le chasseur en français. Beaucoup de troquets portent ce sobriquet en Bretagne.
Voici ce qu'on pourrait appeler l'artère principale de Pleugriffet. Le bar s'intitule le Bistroquet et c'est le seul qui reste avec le café de la Place qui se situe quelque part mais où, sur la place sans doute.
L'église Sainte Ernestine de Louvois est de style moderne et demanderait un ravalement de façade dans les coins. Le recteur Père Michel Gautier (qui a aussi en charge Radenac, pauvre de lui) est secondé par Raymond Pasco, diacre de son état. Cette note est trop sérieuse, presque trop grave. Est-ce la monotonie des lieux qui m'a ôté mon second degré Celsius ? On fera avec. Une note ne fait pas une autre.
Venons-en désormais à l'objet de la note : la cabine téléphonique. L'autre jour, Beauchamp me l'a envoyée par texto en me laissant deviner où elle se situait et je ne l'ai pas reconnue. Lorsqu'il m'a dit qu'elle posait à Pleugriffet, je lui ai même répondu que je n'avais pas visité ce bourg, preuve en est qu'il m'a marqué !
Pas plus que l'édicule, le ridicule ne tue pas ! J'étais accompagné de Cabino ! C'était avant son décès et j'ai une pensée émue pour lui. Il m'a accompagné dans beaucoup de périples et s'est retrouvé dans bien des positions ! Merci pour tout Cabino et que le dieu des peluches te garde !
Cette cabine fonctionne parfaitement mais qu'en direction de celle de Radenac. Son numéro est le 02 97 22 40 53. Les pleugriffétoises qui trompent leur mari sont donc tranquilles quand elles veulent discuter avec les radenacois qui trompent leur femme. Je ne sais pas si c'est drôle ça. Et pourtant, je ne peux pas toujours mettre mes blagues lourdes sur le compte de la fatigue.
J'ai plein d'autres photos mais je suis las de ce monde ancien ! J'ai rejoint ma R11 et il pleuvait tellement que j'ai eu du mal à la reconnaître.
Et quand je suis parti, je ne savais même plus quel bourg je quittais.
Et ce soir, en écoutant le requiem de Gabriel Fauré, j'ai écrit ça. A prendre ou à laisser. J'assume.
Pleugriffet, rien n'y fait
Plus j'y pense, moins j'avance.
Toute idée sur le champ se défait
Et il ne reste que béance.
À moins que...
Enchanté de te connaître,
Pleugriffet.
Caresse-moi de promesses
Avant de disparaître.
Attends de disparaître !
Bourg breton,
Car je voudrais te soumettre
Des questions
Dis-moi ce que tu caches
Derrière ta triste mine
Combien d'enfants dans tes flaches
Ont trempé leur blue-jean
Dis-moi ces couples cachés
Tard le soir derrière l'if
Si vieux que le clocher
Le pense primitif.
Parle moi des eaux calmes
Du canal qui refoule
Et des elfes qui se pâment
Quand les hommes se saoulent
Et puis surtout, raconte
Ta cabine mal famée
Si moche que j'ai honte
Sur mon blog d'en parler...
(Juste des pensées comme ça. À trier...le canal qui refoule...euh oui. À Pleugriffet, il refoule -)
visite le samedi 26 mars 2016. Arrivé à 17:18, départ à 17:28 (10 minutes sur zone donc, tu m'étonnes que je l'avais zappé). Maire : René Jégat. 1200 habitants. Le bourg se situe dans un champ entre Pontivy et Josselin. Puisqu'on parlait de fautes, à signaler sur le site officiel du bourg qu'on a écrit "ballade" au lieu de "balade". Faute courante mais quand même -)
Loïc LT
Commentaires
Quelle église étonnante !?
Et c'est quoi, cette histoire de R11 ? ça existe encore par chez toi ?
Le R11 n'est pas électrique, ce n'est pas la mienne mais elle appartient bien à un pleugriffetois qui en prend soin. Sinon, l'église m'a laissé indifférent. Mais Carla, comme on n'habite pas les même régions, on est plus ou moins habitués à un style.
Mais je retournerai à Pleugriffet interroger les gens (pas facile quand on est pas accrédité mais bon, je me débrouillerai, dussé-je essuyer des refus . Je n'en ai pas fini avec ce bourg que j'ai décidé d'épuiser (à défaut de Roudouallec...parce que c'est plus près).
R9 ou R 11 ? Elle n'est plue...
R9 pardon !
Vous en étiez peut-être la propriétaire ?