Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Colin sabre et tam-tam - Page 70

  • une maison passive dans le Trégor

    Le weekend dernier, je suis allé visiter le chantier d’une maison passive qu'est en train de construire un couple d’amis vivant du côté de Lannion.  Non, vous ne rêvez pas, moi, Loïc, consumériste et un brin réactionnaire de ses états, je suis rentré de plain-pied dans une antre écolo-avant gardiste (il n'existe qu'une centaine de maisons passives en France). L’idée est d’associer une isolation parfaite (beton cellulaire,liège, triple vitrage) à un système de ventilation double flux et puis de faire en sorte qu’il y ait le moins de perte d’énergie possible (architecture très simple). Au final, aucun système de chauffage n’est prévu...sauf un sèche-serviette électrique dans la salle d’eau...
    Je suis modérément sceptique...mais connaissant le maître d’oeuvre, je pense qu’il y a une chance que ça réussisse.
    Bien que n’ayant pas vraiment la fibre écolo, ce projet m’enthousiaste..parce qu'il s’agit d’une prouesse technique (si ça marche) et parce que me concernant,  rien ne me gonfle autant que payer tous les ans la facture de fuel domestique. A la maison, on a tout fait pour baisser la note : changement des ouvertures (mais pas avec kiclos car son pdg m’a menacé d’un procès si je ne retirais pas de mon blog une note où je faisais part d’une certaine déception), achat d’un thermostat et puis d’autres trucs encore. On évalue aujourd'hui notre budget chauffage à 1100€ par an (700€ pour 1000litres de fuel et 400€ de bois). Avec 1100€, je pourrais acheter 550 livres de poche d'occasion ou 22 exemplaires de la pléiade

    Après avoir visité le chantier, nous sommes allés en bord de mer (car le cube se situe à 5mns de la Manche). La côte des Côtes d'Armor (excusez la redondance) est magnifique par son côté sauvage et valonneux. Il faisait frais mais Prisca m’a intimé l’ordre d’aller me baigner. J’ai pris mon courage à deux mains et de mon caleçon vêtu, je suis rentré dans l’eau dont la température devait se situer aux environs de 15°. Paradoxalement, je n’ai eu presque aucun mal à rentrer. Nage pendant 5 minutes, sortie, là glagla un peu..et retour dans l’intérieur des terres. Pour se rendre de Lannion à Lorient, il faut traverser la Bretagne dans le sens Nord-Sud. On passe du côté de Loudeac et tous ces coins..c'est la misère..des ruines partout, des champs en friche, des voitures abandonnées...Le Centre Bretagne est vraiment sinistré.

    Une journée sympa avec des écolos rêveurs et pragmatiques...et pas donneurs de leçons. leur blog ici

  • dialogue avec un quidam

    141020103274.jpgUn quidam me demandait ce matin comment je ferais en cas de pénurie de carburant persistante..et bien, je lui ai répondu que je ne m’inquiétais pas, que j’avais dans ma bibliothèque une vingtaine de livres non lus et que par ailleurs j’avais quelques envies de relecture, notamment Kafka et Proust..et puis je lui ai répondu aussi qu’il y avait maintenant un peu de littérature en ligne...et puis par ailleurs, j’ai mon voisin d’en face qui est enseignant et je suis certain qu’il dispose également d’une bibliothèque bien achalandée.
    Et j’ai poursuivi en disant que si c’était amené à durer vraiment très longtemps, je me sentais prêt à faire du colecturage.

  • Mario Vargas Llosa, prix nobel 2010

    mario-vargas-llosa2.gifJ’ai appris la nouvelle ce midi alors que j’étais en train de finir un café froid sans sucre au goût amère dans lequel venait de se suicider une tipula oleracea. J’espérais que Philip Roth l’emporte mais finalement je suis content que ce soit Mario Vargas Llosa. J’ai lu deux de ses romans dont Tante Julia et le scribouillard il y a très longtemps. Ce roman m’avait beaucoup marqué et a longtemps fait partie de mon top ten. Et plus récemment j’ai lu tours et détours de la vilaine fille (commenté ici), un roman exquis, spirituel dont je suis sorti heureux et triste.
    Mario Vargas Llosa est un très grand écrivain...de la trempe de Milan Kundera et Philip Roth. On reconnait les très grands parce que leurs livres sont universels. J’aime beaucoup la littérature française contemporaine mais je crains que nous n’avons pas de grands écrivains. Nous avons de bons écrivains mais ils ont souvent trop tendance à se regarder le nombril. Mais je suis assez optimiste. L’autofiction va disparaitre, je sens comme un frémissement.

    Voilà donc. bravo à Mario...et donc un conseil : lisez tante Julia et le scribouillard

    (Pour le prix Goncourt, il se murmure que ce sera...Enard)

  • CR185 : la carte et le territoire - Michel Houellebecq

    061020103259.jpgCommenter un roman de Michel Houellebecq n’est pas simple car il faut essayer de faire abstraction de la personnalité de cet auteur et de tout ce qui se dit à son sujet.
    Car au dela de la rumeur, des polémiques, du bruit, le roman existe en tant que tel. Il est là en face de moi, sur le bureau où trône l’écran de l’ordinateur. C’est ce livre que je viens d’achever qu’il faut critiquer, et ce, sans à priori.
    La carte et le territoire, c’est l’histoire de Jed Martin, un artiste solitaire et blasé qui s’essaie d’abord à la photographie et puis ensuite à la peinture. Il devient très riche en réalisant des portraits de gens connus en train de travailler. Michel Houellebecq lui-même fait partie de ces gens mais peu après avoir reçu le portrait en cadeau (valant dans les un million d’euros), sa vie s’achève atrocement.
    Millionnaire, Jed Martin s’installe dans la Creuse où il s’est acheté une vaste propriété. Comme tous les êtres humains, il vieillit et comme beaucoup d’êtres humains, il est emporté par le cancer.
    Toute cette histoire permet à MH de décrire le milieu artistique français des années 2010 mais également la société française en général dans sa phase terminale de désinstrualisation. Il porte un jugement lucide mais pas forcément critique..et puis il est question aussi du rapport au père et des problèmes qu’on peut rencontrer avec son chauffe-eau.
    La personnalité de Jed rappelle celle de MH, son parcours un peu aussi...un double donc et doublé du vrai Houellebecq, second personnage du roman. Les fans seront comblés..quant à moi, je ne me suis pas ennuyé..je serais bien tenté de dire qu’il y a quelques longueurs mais la vitesse à laquelle j’ai bouclé l’affaire m’en empêche.

    roman , paru en 2010

    flammarion , 428 pages

    lecture du 02 au 05/10/ 2010

    note : 3.5/5

  • années lycée.

    Mon lycée se situait dans la ville d’Hennebont. Il s’agissait du lycée Notre Dame du Voeu, un bahut catho mais pas trop coincé dans le centre ville historique. Habitant un bourg à un petite vingtaine kms de là, nous prenions le car tous les matins vers les 7.20 si ma mémoire est bonne. Comme notre arrêt était presque le dernier de la tournée, toutes les places étaient quasiment prises. C’était silencieux dans le car, tout le monde se faisait la gueule. Certains allaient comme ma soeur et moi au Saint- lycée Notre Dame du Voeu et d’autres, plus nombreux au  lycée Victor Hugo, un lycée plus grand, plus moderne, plus tout que notre lycée.
    J’ai un souvenir mitigé de des trois années de lycée. J’étais un élève réservé, ténébreux, assez mal dans ma peau. En cours, j’étais très mauvais dans certaines martières (maths, physique..) mais j’excellais en français, économie, histoire.
    J’aimais beaucoup la ville d’Hennebont et je l’aime toujours. Je lui trouve beaucoup de charme, du caractère, une âme (c’est une ville où j’ai habité plus tard après avoir avoir décroché mon premier cdi). Comme tout lycéen, je n’avais pas beaucoup d’argent de poche et comme je me faisais envie de tout, je volais...surtout des bouquins, des magazines. Je me suis fait coincé une fois au centre Leclerc. J’avais essayé de chaparder ds piles pour mon baladeur et un vigil m’a rattrapé, fouillé et tout. J’ai signé une déposition dans son bureau, payé les piles et il m’a laissé tranquille.
    Lorsque le car nous emmenait au lycée, il quittait d’abord le bourg de Languidic, empruntait la voie express, passait par le hameau de Kerpotence et entrait à Hennebont. Nous passions devant le centre Leclerc et ensuite avant d’arriver au centre, il y avait comme une zone plus ou moins pavillonnaire. Une maison banale parmi les autres, retenait mon attention. De jours en jours, au fil des passages du car, j’essayais d’en savoir un peu plus. Un couple, marié sans doute, deux enfants..Une grosse berline et une voiture plus petite (pour la femme). Les lumières sont allumées tôt le matin. Le mari est sans doute cadre. Je l’ai vu parfois sortir et rentrer dans sa voiture vêtu d’un costard cravate.  Un type très élégant, très beau. Les enfants se préparent pour l'école. Rien de particulier dans cette famille mais j’ai le sentiment d’un bonheur simple. En ces années 80, je regardais souvent ma sorcière bien-aimée et j’avais fait le parallèle entre la famille Stevens et cette famille hennebontaise. Une véritable  projection même. Sorcellerie mise à part, je les trouvais ressemblantes. La femme que je devinais à travers les baies vitrées ressemblait beaucoup à Samantha. Je m’en persuadais en tout cas. Et puis, le type, c’était le portrait de Jean-Pierre tout craché.
    Et puis, j’inventai une bande son à tout ça : more than i can bear de Matt Bianco, un morceau un peu jazz, un peu variet..parce que j’étais certain que le père était fan de jazz. Cette chanson leur collait à la peau..(aujourd’hui quand je l’entends, je pense systématiquement à cette famille et je me dis aussi que 25 ans ayant passés, que tout a changé, les parents ont vieilli, les enfants sont partis, ils ont tous une bonne situation, la maison est devenue la maison de deux vieux).
    Sur la fin, je leur collai une face b : captain of the heart de double..qui s’avéra être le générique de fin puisque le lycée ayant une fin, je quittai Hennebont pour Rennes..

  • CR184 : Vienne la mort - Wolf Haas

    51RS86W5BAL._SL500_AA300_.jpgVienne la mort, vienne l'ennui ai-je dit plusieurs fois à Gambetti (encore lui..) en lisant ce polar de Wolf Haas. L'action se situe à Vienne dans le milieu des ambulanciers. Deux sociétés sont en concurrence (le RUSA et l'ABUSA) et ça finit en meurtres. Un ancien flic devenu ambulancier au RUSA essaie de trouver le fin mot de l'histoire.
    Je me suis donc ennuyé, je n'ai pas trouvé ça très clair et je n'ai pas été non plus sensible au soit disant humour « sardonique de son héros égaré ».
    C'est donc une nouvelle déception.
    Michel, le serial lecteur nous conseille lui, en matière de polar allemand, bunker de Andrea Maria Schenkel. Peut-être alors..s'il sort en poche.

    Je fais une pause dans cette suite allemande (il me reste à lire deux monuments : la montagne magique de Thomas Mann et l’homme sans qualité de Robert Musil) pour voir ce qui se passe du côté de l’hexagone en cette rentrée 2010 que Gambetti trouve fade et nombriliste.

    roman , paru en 1998

    traduit de l’allemand par  Marie Reygnier (2002)

    rivages/noir , 239 pages

    lecture du 26/09 au 02/10/ 2010

    note : 1.5/5

     

    loïc, 13:41 (un samedi pluvieux..j'adore ça)

  • [jardin] le fargesia robusta campbell

    28092010 (5).JPG


    Le fargesia robusta campbell est l'une de mes rares fiertés. Planté en mars de cette année, il m'a sorti pas mal de pousses dont deux en septembre (dont celle au tout premier plan qui fait déjà plus de trente centimètres). L'hiver arrive et devrait être rigoureux (vu la réserve de bois que s'est fait mon voisin) mais le fargesia robusta campbell est très rustique et devrait s'en sortir sans grand dommage.
    J'adore le contempler le soir aux derniers rayons de soleil car il brille de toutes parts. C'est vraiment un très beau bambou avec des chaumes qui virent au jaune et je rappelle à ceux qui ne cessent de clamer que les bambous sont un peu trop fuyards que ce n'est pas du tout le cas pour le genre "fargesia". Les fargesias sont des bambous cespiteux et sous terre, les rhizomes, au lieu de faire ça (comme c'est le cas pour les phyllostachys) :
    Bambous_carac02.jpg
    ils font ça :

    rhizomes%20pachymorphe.jpg
    16092010 (2).JPG



  • CR183 : aubergiste, tu seras fendu - Doris Gercke

    IMGP0481.JPGLe livre débute par une scène de viol un peu trash. Le drame a lieu dans une ferme située dans un village quelque part dans la campagne profonde allemande
    Quelques temps plus tard, l’inspectrice Bella Block venue de Hambourg vient enquêter dans ce même village sur deux suicides suspects. Cela tombe bien pour elle puisqu’elle y possède une maison secondaire. L’inspectrice qui est un peu ronde mais très coquette fait la connaissance des habitants, tout plus ou moins agriculteurs. Les gens sont un peu rustres, peu bavards et l’odeur du cochon est partout. Elle se rend souvent à l’auberge du village et trouve le comportement de l’aubergiste suspect.
    L’enquête n’avance que moyennement. L’aubergiste meurt dans un brasier...mais il faut attendre la toute dernière phrase pour que tout s’explique(confère le meurtre de Roger Ackroyd...).
    J’ai pris plaisir à lire ce polar dont le seul défaut est d’être un peu court.
    J’enchaine avec Vienne la mort de Wolf Haas.

    roman, paru en 1988
    traduit de l’allemand par Marie Reygnier
    rivages/noir, 131 pages
    lecture du 23 au 25/09 2010

  • [jardin] voici le fargesia jiuzhaigou

    Il s’agit de mon premier achat à Crea’paysage, un pépiniériste basé à Ploemeur bien connu des bambouphiles (leur site est ici et on peut acheter en ligne). Je ne suis jamais allé chez eux (pourquoi d’ailleurs) mais je les ai rencontré dimanche dernier aux botaniques de Ploemeur, où ils exposaient. Nous avons été accueilli par une fille très aimable (que je crois être la fille de Didier Fogaras, le patron). Je lui ai posé quelques questions et elle a pris le temps de me répondre malgré toute cette foule autour de son stand.
    Et nous sommes partis avec avec un fargesia jiuzhaigou 1 (28€). Prisca était d’accord et même enchantée (je la soupçonne même de devenir fan de bambous !).
    Je l’ai planté hier soir (voir note précédente). Voici donc le spécimen. Pour l’instant, j’ai un grand reproche à lui faire : nombre de ses chaumes ploient et touchent le sol. Je dois ficeler l’ensemble pour que cela ressemble à quelque chose.

    24092010 (9).JPG

    et zut, j'aurais dû enlever le sac plastique qui protège les molinia arundinacea...(à gauche, on distingue deux des hostas plantés le même jour) et au loin cette haie de thuyas tellement haute que j'ai abandonné la taille en cours).

  • Il est 00:07. Je suis fatigué. Grosse journée au boulot et puis ce soir réunion de parents...

    Il est 00:07. Je suis fatigué. Grosse journée au boulot et puis ce soir réunion de parents d’élèves à l’école. Elles sont toujours usantes pour moi ces réunions tant je m’y sens mal à l’aise. Je vois les autres parents qui sympatisent, discutent entre eux et moi, je suis dans mon coin, les yeux rivés sur la pendule attendant que tout ça finisse. Je me dis alors que finalement les années passent et rien ne change. Lorsque j’étais écolier, j’étais dans mon coin et j’enviais les autres si à l’aise dans leurs baskets. 30ans plus tard, même combat..et le pire évidemment, c’est que mes filles vont se comporter de la sorte.
    Sinon, ce soir, en rentrant du taf je constate qu’en lieu et place de la Mégane de Prisca, est garée une twingo immatriculée dans le 29. Prisca m’annonce très vite que, pour ainsi dire, le moteur de la Mégane est cassé. La tuile. S’il y a une chose qu’on avait pas envie de faire en ce moment, c’est bien d’acheter une bagnole. Il va falloir pourtant. Merde.
    Et donc, je rentre du boulot, Prisca m’apprend ça et la réunion à l’école à lieu a 20:00. Je décide que j’en besoin de prendre l’air et en profite pour aller planter les quelques plants achetés aux botaniques de Ploemeur dimanche dernier. 3 hostas et.....
    ..un bambou...Il s’agit cette fois d’un fargesia jiuzhaigou. C’est la 13ème espèce de bambou à rentrer dans notre propriété (répartis en une vingtaine de plants). C’est un cespiteux et comme il aime l’ombre, nous avons décidé de le planter côté nord près de la porte d’entrée.
    Alors je vous parlais des hostas..sacrés plantes ça aussi qu’on dirait sorties tout droit de Jurassic Park. Aux botaniques de Ploemeur, nous avons discuté avec un couple de collectionneurs d’hostas et nous leur en avons achetés 3. Je les ai plantés ce soir également pas loin du jiuzhaigou. Au pied de tout ça, j’ai rajouté du compost maison.
    C’est un peu fouilli ce que je raconte non ? Tant pis, j’oblige personne à lire.
    Depuis trois jours, nous n’avons plus de téléphone. Le combiné affiche désespérément hors portée. Je me suis donc décidé à appeler orange (avec mon portable) hier soir et je ne voudrais par rajouter une anecdote de plus à toutes celles existantes sur l’incompétence des hotlines mais sachez que cette heure et demi qu’a duré la conversation fut proprement ubuesque. Je n’ai obtenu aucune réponse cerise sur la gâteau, j’y ai bouffé tout mon forfait SFR.
    Mais à la limite, tout cela est matériel et ne vaut pas qu’on s’emporte. Le plus important, comme on dit, c’est la santé. Et Prisca qui a après avoir subi une chimiothérapie douloureuse, une radiothérapie usante est embarquée dans une nouvelle étape (injection de zometa) qui est en train de lui foutre le moral et le physique dans les chaussettes.
    Alors, on peut comprendre qu’avec cette saloperie de maladie comme environnement, on ne demande qu’une chose : qu’au moins les objets soient compatissants et qu’ils nous foutent la paix.