 Le narrateur, Ferdinand, raconte son enfance de fils de  petits commerçants parisiens au début des années 1900. Le magasin ne  fonctionne pas bien, son père est violent. Le petit Ferdinand est une  petite crapule..Intelligent mais paresseux, il provoque le désarroi de  ses parents qui ne savent qu’en faire...après l’école, on essaie de le  placer ici ou là mais son insouciance et pas mal de malchances vont le  conduire d’échecs en échecs..on l’envoie alors dans une école anglaise  dont il revient sans connaître un mot d’anglais..et puis alors, on lui  trouve un boulot chez un inventeur un peu fantasque répondant au nom de  Courtial des Pereires..et il y trouve un peu de stabilité..avant que  cela se termine a volo, comme il se doit, car rien ne fonctionne dans ce  récit, tout se meurt à petit feu, tout se meurt à crédit..
Le narrateur, Ferdinand, raconte son enfance de fils de  petits commerçants parisiens au début des années 1900. Le magasin ne  fonctionne pas bien, son père est violent. Le petit Ferdinand est une  petite crapule..Intelligent mais paresseux, il provoque le désarroi de  ses parents qui ne savent qu’en faire...après l’école, on essaie de le  placer ici ou là mais son insouciance et pas mal de malchances vont le  conduire d’échecs en échecs..on l’envoie alors dans une école anglaise  dont il revient sans connaître un mot d’anglais..et puis alors, on lui  trouve un boulot chez un inventeur un peu fantasque répondant au nom de  Courtial des Pereires..et il y trouve un peu de stabilité..avant que  cela se termine a volo, comme il se doit, car rien ne fonctionne dans ce  récit, tout se meurt à petit feu, tout se meurt à crédit..
Il  faut rentrer dans ce roman..ne pas laisser décourager par les premières  pages un peu rébarbatives.et puis alors, très vite, on se familiarise  avec le style de Céline, il nous devient naturel..et alors, c’est le  tourbillon vertigineux, le grand foisonnement ! Les cinq cent et  quelques pages se succèdent sans pause et avec la même force...le style  est le même que celui du voyage au bout de la nuit (qui le précède),  voire même un peu plus affirmé. Quelque part, c’est de l’anti-Proust. A  la limpidité et la longueur de phrases de Marcel, Louis-Ferdinand  répond par des phrases plutôt courtes, scandées en utilisant un langage  très familier. Et puis, plus que le style, le fond oppose les deux  auteurs...puisque le héros de Proust évolue dans un environnement  bourgeois très policé alors que le héros de Céline se bat dans un monde  instable, plutôt pauvre et où chaque jour est un combat. 
C’est  du brut de décoffrage..Céline ne prend aucun gant pour décrire la  réalité, jusque ses recoins les plus sombres, les plus vulgaires. Lire  Céline constitue une grande expérience de lecture..mais il faut  s’accrocher ! âmes sensibles s’abstenir. 
roman , paru en 1936
Gallimard, 569 pages
lecture du 17/12 au 31/12/ 2010
note : 4.5/5
 Je  me suis procuré ce livre juste après avoir lu Cendrillon que je range  au panthéon des romans français contemporains..Si le moral des ménages n’a pas la même ambition que son successeur, on y retrouve à peu la même  verve, la même violence dans la description de la société française.  Manuel Carsen, le narrateur qui est devenu un chanteur médiocre, revient sur son enfance et n’a pas  de mots assez forts pour dénoncer le mode de vie de ses parents et en  particulier son père, un giscardien  complexé, à qui il reproche de faire le jeu des puissants  tout en restant un minable représentant en photocopieurs. La classe  moyenne en prend pour son grade et cette charge dure les trois quarts du  roman (et dans la forme, m’a rappelé un peu extinction de Thomas  Bernhard) et puis alors que cela devient un peu longuet (même si  émaillées de quelques scènes assez poilantes à propos de la libido  naissante de Manuel dont le désir à la vue du corps d’une fille pas si  belle qu’il l’avait imaginé s’éloignait comme les loupiotes d’une  chalutier partant vers la haute mer), le propos se retourne dans la  dernière partie lorsque le narrateur devient une narratrice en la  personne de la fille de Manuel qui considère avec un profond mépris la  triste vie de son “artiste’ de père à qui elle préfère la vie honorable  de ses grands-parents.
Je  me suis procuré ce livre juste après avoir lu Cendrillon que je range  au panthéon des romans français contemporains..Si le moral des ménages n’a pas la même ambition que son successeur, on y retrouve à peu la même  verve, la même violence dans la description de la société française.  Manuel Carsen, le narrateur qui est devenu un chanteur médiocre, revient sur son enfance et n’a pas  de mots assez forts pour dénoncer le mode de vie de ses parents et en  particulier son père, un giscardien  complexé, à qui il reproche de faire le jeu des puissants  tout en restant un minable représentant en photocopieurs. La classe  moyenne en prend pour son grade et cette charge dure les trois quarts du  roman (et dans la forme, m’a rappelé un peu extinction de Thomas  Bernhard) et puis alors que cela devient un peu longuet (même si  émaillées de quelques scènes assez poilantes à propos de la libido  naissante de Manuel dont le désir à la vue du corps d’une fille pas si  belle qu’il l’avait imaginé s’éloignait comme les loupiotes d’une  chalutier partant vers la haute mer), le propos se retourne dans la  dernière partie lorsque le narrateur devient une narratrice en la  personne de la fille de Manuel qui considère avec un profond mépris la  triste vie de son “artiste’ de père à qui elle préfère la vie honorable  de ses grands-parents.  Le  narrateur de ce célèbre roman (dont l’action se situe dans les années  quarante ou cinquante, c’est pas très important) s’appelle Holden  Caulfied, un adolescent issu de la petite bourgoisie new-yorkaise. Il  vient d’être viré de son collège pour manque de résultats et tout. Alors  comme il n’est pas pressé de rentrer chez lui l’annoncer à ses parents,  il erre dans la ville, d’hôtels en hôtels, de bars en discothèques  en  passant par Central Park et cherche à renouer avec de vieilles  connaissances et tout..ce faisant, il nous fait le récit de son enfance,  de ses amours, de ses années d'étude
Le  narrateur de ce célèbre roman (dont l’action se situe dans les années  quarante ou cinquante, c’est pas très important) s’appelle Holden  Caulfied, un adolescent issu de la petite bourgoisie new-yorkaise. Il  vient d’être viré de son collège pour manque de résultats et tout. Alors  comme il n’est pas pressé de rentrer chez lui l’annoncer à ses parents,  il erre dans la ville, d’hôtels en hôtels, de bars en discothèques  en  passant par Central Park et cherche à renouer avec de vieilles  connaissances et tout..ce faisant, il nous fait le récit de son enfance,  de ses amours, de ses années d'étude Il reste encore huit romans en course mais je vais quand même me risquer au pronostic.
Il reste encore huit romans en course mais je vais quand même me risquer au pronostic.  Je découvre cet auteur (né à Nancy, encore un..comment qu’une ville aussi moyenne peut sortir autant d’écrivains) qui a quelques romans derrière lui, une solide réputation et une tronche d’acteur.
Je découvre cet auteur (né à Nancy, encore un..comment qu’une ville aussi moyenne peut sortir autant d’écrivains) qui a quelques romans derrière lui, une solide réputation et une tronche d’acteur. Une enquête pour disparition menée par deux détectives privées lesbiennes sert de prétexte à une succession de portraits très fins de gens plus ou moins normaux ayant côtoyés la disparue, une adolescente prénommée Valentine. Un peu trash (comme il se doit avec Despentes) mais une vraie énergie se dégage de ce roman. Le procédé m’a rappelé un peu celui utilisé par André Gide dans les faux monnayeurs...le récit met en scène des personnages qui rentrent et qui sortent pour ne plus réapparaître ou très peu. Et à chaque fois, c’est l’occasion d’un roman dans le roman, d’une tranche de vie; ce qui au final nous  donne un roman varié et reflétant à sa façon les différentes strates de la société française des années 2010.
Une enquête pour disparition menée par deux détectives privées lesbiennes sert de prétexte à une succession de portraits très fins de gens plus ou moins normaux ayant côtoyés la disparue, une adolescente prénommée Valentine. Un peu trash (comme il se doit avec Despentes) mais une vraie énergie se dégage de ce roman. Le procédé m’a rappelé un peu celui utilisé par André Gide dans les faux monnayeurs...le récit met en scène des personnages qui rentrent et qui sortent pour ne plus réapparaître ou très peu. Et à chaque fois, c’est l’occasion d’un roman dans le roman, d’une tranche de vie; ce qui au final nous  donne un roman varié et reflétant à sa façon les différentes strates de la société française des années 2010. Marc, la cinquantaine, vit avec sa soeur dans une maison de campagne. Il est enseignant en fac et additionne les conquêtes parmi ses étudiantes. Un jour, il se réveille avec l’une d’entre elle mais son corps est sans vie. Il décide alors de s’en débarasser en le jetant dans un ravin que lui seul connait. Ensuite, il va bosser et oublie cet “incident”. Marc a des problèmes relationnels avec son responsable de département et ne supporte pas que ce dernier fasse la cour à sa soeur Marianne. Par ailleurs, Marc débute une liaison avec Myriam, la belle-mère de l’étudiante disparue. Celle liaison fait scandale
Marc, la cinquantaine, vit avec sa soeur dans une maison de campagne. Il est enseignant en fac et additionne les conquêtes parmi ses étudiantes. Un jour, il se réveille avec l’une d’entre elle mais son corps est sans vie. Il décide alors de s’en débarasser en le jetant dans un ravin que lui seul connait. Ensuite, il va bosser et oublie cet “incident”. Marc a des problèmes relationnels avec son responsable de département et ne supporte pas que ce dernier fasse la cour à sa soeur Marianne. Par ailleurs, Marc débute une liaison avec Myriam, la belle-mère de l’étudiante disparue. Celle liaison fait scandale A chaque rentrée littéraire, autant j’hésite à lire certains livres, je me tâte, j’hésite, je tergiverse, j’ergote, autant celui-là s’est imposé à moi dès sa sortie parce que le titre m’a sauté aux yeux et parce que je suis amateur de ce qu’on pourrait appeler de la littérature industrielle. Lorsque les écrivains s’emparent d’une usine ou ici d’un chantier, on a eu il y a quelques mois centrale d’Elisabeth Filhol et en cet automne 2010, le nouveau roman de Maylis de Kerangal dans lequel il est question de la construction d’un pont près de la ville américaine imaginaire de Coca.
A chaque rentrée littéraire, autant j’hésite à lire certains livres, je me tâte, j’hésite, je tergiverse, j’ergote, autant celui-là s’est imposé à moi dès sa sortie parce que le titre m’a sauté aux yeux et parce que je suis amateur de ce qu’on pourrait appeler de la littérature industrielle. Lorsque les écrivains s’emparent d’une usine ou ici d’un chantier, on a eu il y a quelques mois centrale d’Elisabeth Filhol et en cet automne 2010, le nouveau roman de Maylis de Kerangal dans lequel il est question de la construction d’un pont près de la ville américaine imaginaire de Coca.