Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

louis-ferdinand céline

  • un drôle de rêve


    AVT_Louis-Ferdinand-Celine_6912.jpegNous sommes en Normandie dans la belle famille et ma compagne me dit que nous allons rendre visite à un vieil homme qui s'appelle André breton et qui fut jadis un grand écrivain.

    - André Breton ? Il est pas mort ?

    - Tout le monde croit qu'il est mort mais en fait, non. 

    Et donc, on va le voir. Sa maison est quelconque, on dirait une ancienne ferme. On frappe et un vieil homme vouté  vient nous ouvrir. Il a du mal à se déplacer. Tout de suite je remarque que ce n'est pas André Breton mais Louis-Ferdinand Céline. Il est mal fagoté ( comme sur la célèbre photo où il est assis sur un banc). Et donc, il est content de voir Prisca. Et puis, il a un cadeau pour elle emballé dans du papier journal. Au fond, je distingue sa femme, vêtue d'une blouse informe comme en porte souvent les paysannes . On ouvre le cadeau et il s'agit d'une assiette horrible avec un dessin où l'on voit un breton et une bretonne habillés selon la tradition. C'est le genre d'assiettes qui ornaient jadis les vaisseliers. On fait semblant qu'on est content. 

    Et après, je crois que ça se termine. 


    Loïc LT

  • CR194 : mort à crédit - Louis-Ferdinand Céline

    mort-a-credit.jpgLe narrateur, Ferdinand, raconte son enfance de fils de petits commerçants parisiens au début des années 1900. Le magasin ne fonctionne pas bien, son père est violent. Le petit Ferdinand est une petite crapule..Intelligent mais paresseux, il provoque le désarroi de ses parents qui ne savent qu’en faire...après l’école, on essaie de le placer ici ou là mais son insouciance et pas mal de malchances vont le conduire d’échecs en échecs..on l’envoie alors dans une école anglaise dont il revient sans connaître un mot d’anglais..et puis alors, on lui trouve un boulot chez un inventeur un peu fantasque répondant au nom de Courtial des Pereires..et il y trouve un peu de stabilité..avant que cela se termine a volo, comme il se doit, car rien ne fonctionne dans ce récit, tout se meurt à petit feu, tout se meurt à crédit..
    Il faut rentrer dans ce roman..ne pas laisser décourager par les premières pages un peu rébarbatives.et puis alors, très vite, on se familiarise avec le style de Céline, il nous devient naturel..et alors, c’est le tourbillon vertigineux, le grand foisonnement ! Les cinq cent et quelques pages se succèdent sans pause et avec la même force...le style est le même que celui du voyage au bout de la nuit (qui le précède), voire même un peu plus affirmé. Quelque part, c’est de l’anti-Proust. A la limpidité et la longueur de phrases de Marcel, Louis-Ferdinand répond par des phrases plutôt courtes, scandées en utilisant un langage très familier. Et puis, plus que le style, le fond oppose les deux auteurs...puisque le héros de Proust évolue dans un environnement bourgeois très policé alors que le héros de Céline se bat dans un monde instable, plutôt pauvre et où chaque jour est un combat.
    C’est du brut de décoffrage..Céline ne prend aucun gant pour décrire la réalité, jusque ses recoins les plus sombres, les plus vulgaires. Lire Céline constitue une grande expérience de lecture..mais il faut s’accrocher ! âmes sensibles s’abstenir.

    roman , paru en 1936

    Gallimard, 569 pages

    lecture du 17/12 au 31/12/ 2010

    note : 4.5/5