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  • #course à pied : 10 kms de Pluvigner / objectif atteint !

    Je fais de la course à pied depuis 2004, mais par intermittence. Il y a eu la période 2004/2005, la période 2007/2010 puis là, je suis dans une période commencée en 2016 et dont je ne sais pas l’échéance. Evidemment, depuis 2004, j’ai vieilli. J’avais 31 ans, j’en ai 44 et pourtant, je n’ai jamais atteint le niveau que j’ai aujourd’hui. Forcément, le fait de vieillir, pris isolément entraîne une baisse des performances mais d’autres facteurs entrent en jeu, heureusement. Parmi ceci, il y a la façon dont on s'entraîne, les sacrifices qu’on est près à faire, la diététique etc. Personnellement, il y a un autre point important. Mes filles étant devenues ados se gèrent toutes seules. Exemple : je peux partir m’entraîner et les laisser seules à la maison alors que c’était impossible avant.

    Toujours est-il qu’après une longue période d’interruption, je me suis remis poussivement à m'entraîner pendant l’été 2016 et pour démarrer, la météo ne m’avait pas trop aidé puisque bien qu’en camping en Normandie, il faisait 38° à l’ombre et j’ai un très mauvais souvenir de mes quelques sorties sur les bords de la Manche. Lorsqu’on est rentré en Bretagne, je m’y suis remis et pour ne pas me démotiver, je me suis inscrit au semi-marathon Auray-Vannes de septembre, un semi très dur….une longue ligne droite avec de longs faux plats et souvent sous la chaleur. Je me suis entraîné très dur en rentrant deux fois par semaine du boulot en courant (17 kms). Le semi est arrivé et j’ai fait un temps correct mais sans plus (1h45) et ensuite j’ai continué à m'entraîner et j’ai constaté que ça commençait à payer. Je perdais du poids et j’avais de bonnes sensations. J’alternais séances de fractionné et sorties longues distances. Et puis, en accord avec deux amis, on s’est inscrit au marathon de Vannes qui a lieu en octobre. Mon premier marathon. Une réussite. Ce fut le déclic. Je suis parti tranquillement et j’ai fini en boulet de canon et fais un temps de 3h40, ce qui n’est pas un temps extraordinaire mais pour un premier marathon, c’était pas mal d’autant que je visais juste les 4 heures. Mais ce que j’ai retenu de ce marathon, c’est que je n’ai pas souffert.

    Après le marathon, je me suis mis l’idée en tête de tenter de faire ce que je cherche à faire depuis 2004 : faire moins de 40 minutes sur un 10 kilomètres. Je m’en suis souvent approché, l’ai réussi à l'entraînement mais jamais en compétition.

    Un 10 kms peut sembler moins prestigieux qu’un marathon mais je tenais vraiment à passer sous les 40 mns aux 10 bornes en compétition, ce qui fait 15 kmh de moyenne. Le 10 kms, contrairement au semi ou au marathon demande un effort court mais violent. Il faut évidemment donc adapter son entraînement en conséquence, diminuer la longueur des sorties, changer la façon de fractionner. Alors, à partir de novembre, sans suivre les plans qu’on trouve à gauche et à droite et où il y a souvent à boire et à manger, j'en ai fait qu'à ma tête et j’ai tout donné. J’ai souffert sur la piste d’athlé de Baud et j’ai multiplié les sorties de 10-12 kms en me donnant à fond. Je voulais à tout prix atteindre l’objectif avant fin 2016 et pour ce, j’avais repéré 2 courses : les foulées de Guer et les foulées de Questembert. A Guer, je ne suis pas passé très loin (40.47) mais Questembert était trop dur pour faire un temps. Donc, 2016 est passé et je suis resté sur une désillusion.

    2017, je continue à m’entraîner férocement, trop sans doute car je perds beaucoup de poids. Mais je sens que je progresse encore et que le graal ne peut plus m’échapper d’autant que le 29 janvier, hier donc, avait lieu à Pluvigner un 10 kilomètres réputé plutôt facile.

    Le jour est arrivé, je me sentais bien mais pas trop rassuré car ayant eu des invités le weekend, on avait bien vécu (mais j’ai arrêté de penser qu’il faut forcément être clean au niveau alimentaire les jours d’avant). Le jour J, soit tu as les jambes, soit tu ne les as pas. Ça ne se commande pas. C’est un paramètre qui échappe à la raison. La course avait lieu à 15:15, j’ai pris un copieux petit dej à midi (œufs sur plat, biscuits aux céréales, bananes…) et un remontant effervescent avec toutes les vitamines qu'il faut et je me suis rendu sur zone. Un peu d’échauffement et c’est parti. Au début, j’essaie de suivre un ami qui est habitué à faire des super chronos sur 10 bornes, genre 36 mns. Je l’ai suivi le premier tour que j’ai bouclé en 3.35. Je prends donc 25 secs de marge pour la suite dès le départ. 2ème tour en 3.53, 3ème en 3.49...je file un bon train même si je me sens proche de l'apoplexie (pour exagérer). En dehors d’un passage à vide les 7èmes et 8èmes kilomètres (voir tableau en bas), tout se passe bien même si je rappelle que l’effort est violent et que je n’ai pas le temps de me réciter le bateau ivre. Résultat. Je franchis la ligne d’arrivée en 39.41 et bats mon record personnel. Pour l’anecdote, je suis classé 54e/305. Mais je suis heureux. C’est un bonheur personnel, égoïste. Je me suis assis sur un muret un peu à l’écart et j’ai repensé à tous les efforts consentis. Le travail paye. On arrive à rien sans effort, voire sans abnégation. C’est vrai pour le sport comme pour beaucoup d’autres domaines. Le sport est l’école de la vie.

    Au passage, j'ai constaté que la cabine téléphonique de Pluvigner avait été enlevée

    Par ailleurs, fâché avec Twitter où comme des moutons de Panurge, tout le monde hurle avec les loups ( mais bizarrement le fn est épargné, bravo), je ne mets pas de lien de cette note sur ce réseau, ce qui est, convenons-en purement anecdotique. 

    Loïc LT

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  • un bon morceau de viande

    A 17 ans, Rimbaud pensait qu'on pouvait changer le monde par la poésie :

    Il s'agit d'arriver à l'inconnu par le dérèglement de tous les sens. Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète. Ce n'est pas du tout ma faute. C'est faux de dire : Je pense : on devrait dire : On me pense. − Pardon du jeu de mots. −
                                   Je est un autre. Tant pis pour le bois qui se trouve violon, et nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu'ils ignorent tout à fait !

    Moi, à 20 ans, je pensais que la techno allait changer le monde. Je ne le pense plus, je vous rassure mais j'écoute toujours autant ce qu'on appelle plus communément aujourd'hui de l'électro. Et il se trouve que les compositeurs français font partie des meilleurs du monde et que parmi eux, il y a Rone, un type qui ressemble à un étudiant et en tout cas pas à l'idée qu'on se fait d'un dj. Rone, de son vrai nom Erwan Castex est intelligent et curieux de tout (il vient d'ailleurs de faire un concert à la Philharmonie de Paris). Et hier soir, me laissant guider par le flow de deezer, je suis tombé sur un titre du bonhomme. Ce morceau s'appelle Vood(oo).  J'étais allongé et je me serais mis à danser sur le lit s'il n'y avait pas un risque que je casse une autre latte et alors j'ai voulu faire part de cette découverte à un ami des Côtes du Nord et pour une fois je ne voulais pas dire que c'était une "tuerie". Alors, j'ai cherché ce qu'il y avait comme synonyme à "tuerie" et je n'ai rien trouvé de probant. Le moins pire était "boucherie"....alors l'ami en question m'a répondu (il y a encore des gens qui répondent aux textos dans les 5 minutes...si si), qu'il n'avait pas encore "dégusté ce morceau de viande". Et j'ai été pris d'un fou rire dont j'ai fait part à ma femme quand elle est venue me rejoindre et que j'écoutais toujours Vood(oo) en boucle. 


                           

    Je l'ai écouté en voiture dans la journée et ce soir pendant que je cassais de la vaisselle, Chloé est passée par là et m'a dit que c'était pas mal. Rare qu'il y ait connivence entre elle et moi sur les questions musicales. Je me suis donc dit que ce morceau de viande n'était pas anodin...d'autant que passant dans le coin aussi (je n'ai pas le monopole de la cuisine), Prisca m'a demandé ce que c'était et je lui ai rappelé l'anecdote de la veille. Quand Prisca me demande le nom  d'un titre que j'écoute, c'est qu'elle n'y est pas indifférente, d'autant plus étonnant que ce morceau de viande (de sanglier ou de lièvre, en tout cas, une viande bien dure) est bien underground, limite agressif et en tout cas n'a rien pour plaire à quelqu'un qui est hermétique à l'électro. Ayant fini de casser la vaisselle, je me suis mis à danser comme Saint Guy et, effrayée, elle est partie. 

    Donc Vood(oo) que vous le vouliez ou non possède quelque chose de particulier, il dégage une énergie positive et oui, effectivement Olivier, tu ne le savais pas encore mais il se déguste comme une bonne entrecôte ( quand même pas du gibier, n'exagérons pas). 

    Je signale par ailleurs que Rone a travaillé avec Daho (remix raté de en surface par exemple), que je l'ai vu à Rennes aux Transmusicales où il m'a un peu déçu. Il n'a pas peur de porter des jeans informes, comme ceux qu'on trouve dans les coopératives agricoles à 20 balles pièce (il doit s'approvisionner dans le même magasin que Biolay).

    Ça ne veut pas rien dire. − RÉPONDEZ-MOI : chez M. Deverrière, pour LLT.

              Bonjour de cœur,
                                      Loïc LT

  • [mes brillantes archives] CR254 : du côté de chez Swann - Marcel Proust

    Comme le blog commence à dater et que je suis un peu en manque d'inspiration et que par ailleurs, j'ai envie de relire Proust (reprendre après 'du côté de chez Swan' que j'avais relu en 2013, je me suis dit, tiens, pour une fois, je vais pas me prendre la tête et fouiller dans mes archives qui ne sont pas forcément brillantes mais pas sombres non plus. 

    Loïc LT 

    compte rendu de lecture, octobre 2013 :

    Plutôt que de faire un compte rendu de cette oeuvre (que j'avais lue il y a 20 ans), j'ai décidé de faire comme si je devais la résumer à mes filles. 

    Du côté de chez Swann expliqué à mes filles.

    Le roman se passe au début du XXème siècle en France. C’est l’histoire d’un garçon adulte qui s’appelle Marcel et qui essaie de se rappeler des souvenirs de son enfance dans le petit village de Combray en Normandie mais il n’en garde pas beaucoup à part le fait qu’il avait du mal à s’endormir surtout lorsque sa maman ne venait pas lui faire un bisou et cela arrivait surtout lorsque la famille recevait le visite d’un dénommé Charles Swann, un monsieur très élégant, cultivé et qui connaissait beaucoup de gens importants à Paris ; du coup Marcel n’aimait pas beaucoup quand Swann venait. Un jour pourtant, le simple fait de manger une madeleine avec un thé lui procure une joie intense et fait remonter du fond de sa mémoire tous ces souvenirs jusque-là inaccessibles. Le narrateur peut commencer sa recherche du temps perdu. 

    Marcel et ses parents vivaient à Paris en hiver et chez une tante à Combray en été. Ils sont plutôt riches et n’ont pas vraiment besoin de travailler pour vivre. A Combray, il y a une église avec un joli clocher et puis plein de gens dont Charles Swann qui y possède une maison (mais il en a aussi une à Paris). Swann est marié avec une jolie poupée qui s’appelle Odette de Crécy et toute une partie est consacrée à la façon dont ces deux-là (un amour de Swann) sont tombés amoureux (et ça se passe bien avant que Marcel ne soit né). Après avoir conquis Odette, Swann devient très jaloux, à en devenir fou si bien qu’Odette en a marre de lui mais finalement il s’en fout car il trouve qu’elle n’est pas son genre. Mais ils se marieront quand même et ils auront un enfant qui s’appellera Gilberte.

    On va faire la connaissance de Gilberte dans la 3ème partie du roman (noms de pays : le nom) , partie dans laquelle Marcel nous informe d’abord que faute de pouvoir voyager (parce qu’il a une santé fragile), il essaie d’imaginer à quoi ressemblent les villes et les autres pays à la simple prononciation de leur nom. Ensuite, nous sommes à Paris en hiver. Un peu par hasard, Marcel et Gilberte deviennent amis en jouant dans un parc près des Champs-Elysées. Quel âge a Marcel, je ne sais pas trop, dans les 12 ans peut-être. Mais lui, c’est plus que de l’amitié qu’il éprouve pour Gilberte, c’est de l’amour ! Il aime Gilberte alors qu’elle, elle considère Marcel avant tout comme un bon ami. Et puis, Marcel devient un peu marteau et devient amoureux de tout l’univers de Gilberte et notamment de ses parents, comme Swann par exemple qu’il détestait tant avant parce que ses visites l’empêchaient d’avoir un bisou de sa maman.

    Voilà un peu près l’histoire. Il ne se passe pas grand-chose dans le roman. Pour Marcel Proust, les sensations comptent plus que les faits et il aime bien décrire les gens physiquement un peu mais surtout psychologiquement, c’est-à-dire qu’il essaie de comprendre pourquoi les gens agissent d’une façon plutôt qu’une autre. Et il le fait très bien, aucun écrivain n’a réussi à le faire aussi bien. Mais il faut s’accrocher car souvent les phrases sont très longues et on s’y perd un peu !

    Loïc LT

    kindle/lecture :octobre 2013, 5/5

  • CR310 : l'insouciance - Karine Tuil

    41zBmpIu7WL._SX339_BO1,204,203,200_.jpgFrançois Vély est un riche entrepreneur en communication  et s’apprête à fusionner avec une société américaine. Tout roule en apparence pour lui mais sa vie publique cache une vie privée chaotique. Deux fois divorcé, sa seconde épouse s’est défenestrée. Il vit actuellement avec Marion Decker, une journaliste free-lance qui couvre les zones de conflit. Et puis, surtout, il met un point d’honneur à cacher ses origines juives, ce que son père avait déjà fait en changeant le nom Lévy et Vély. Pour couronner le tout, Thibault, un des enfants de François se radicalise et reproche à son père de renier sa judéité.

    Sa vie amoureuse avec Marion est complexe mais cette dernière apprécie le luxe et l’insouciance que lui procurent la richesse de son mari. Ce qui ne l’empêche pas de tomber amoureuse de Romain Roller, un soldat qui revient d'Afghanistan et qui doit rester quelques jours dans le ‘sas de décompression” de Chypre. Romain est meurtri par la violence à laquelle il a assisté sur le terrain mais le couple est fusionnel, sexuellement avant tout.

    Parallèlement, on suit l’histoire de Osman Diboula, un black des quartiers chauds de Paris, porte-parole des insurgés lors des émeutes de 2005. Cette mise en lumière lui permet d’intégrer l’Elysée où l’on cherche à faire dans la diversité. Osman vit avec Sonia, la plume du président. Le couple est beau, noir, on les appelle les “Obama” de l’Elysée. Mais Osman ne supporte pas que ses origines soient la raison de son succès. Il est évincé par l’Elysée après que le président ait décidé de droitiser son discours et de se lancer sur le thème de l’identité nationale.

    Il est clair que les personnages de ce roman “documentaire” (je sais, je le dis souvent) et très bien renseigné sont les avatars de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, Xavier Niel etc.

    Le titre l’insouciance peut surprendre. Est-ce une antiphrase tant le monde dans lequel vivent tous ces gens est violent (dans les mots et parce que la guerre ) ou bien peut-être, c’est vrai, calfeutrés l’un, dans sa cour d’ivoire et d’autres dans le palais de l’Elysée n’ont pas réalisé que le pire était à venir et que le terrorisme islamiste ne serait pas vaincu par quelques actions armées.

    Dans ce roman brutal et sans fioriture, l’auteure n’a pas oublié l’intimité des protagonistes, directement touchés par les éléments extérieurs. Les couples se déchirent emportés par la violence du monde dont ils sont à leurs façons des acteurs. Soldat, journaliste, chef d’entreprise...plus on avance dans la lecture, plus on pressent le pire, le pire que peut-être donc tous ces gens n'avaient pas pressenti...l'insouciance

    On n’apprend rien de ce qu’on sait déjà du terrorisme mais ce roman permet de voir les choses de l’intérieur et non de façons superficielles et spectaculaires tels que traitées par les journalistes de BFMTV.

    Je pourrais reprocher son manque de valeur littéraire. Mais il est évident que l’auteure ne pouvait traiter ce roman d’actualité autrement. Sinon, je lui trouve des accointances dans le style et dans les "obsessions" (sexe, étude du couple, mondialisation) avec Eric Reinhardt, l'un de mes écrivains français préféré. 

    Il faut saluer la force de ce roman qui décrit le monde d'aujourd'hui et son impact sur la vie de ceux qui en sont les acteurs. Il n’y a pas de manichéisme, les choses sont dites telles qu’elles sont. Un roman comme celui-là vaut plus que mille article de presse. Mon rêve : que Julie Schittly, euh Karine Tuil, pardon, m'accorde un petit entretien pour l'espèce de blog ( mais très fréquenté depuis quelques semaines !)

    lecture : janvier 2017 (liseuse kindle). édition papier : 528 pages, éditeur : Gallimard. parution le  18 août 2016.

    ma note 4/5

    Loïc LT 

    (corrections ortho à venir)

  • recensement des cabines # 81 - Plumieux (Côtes du Nord)

    Dans le stock des bourgs recensés disposant d'une cabine téléphonique dont je n'ai pas encore fait l'article, il y a Plumieux (un endroit où Julie Schittly n'a jamais mis les pieds), petit bourg des Côtes du Nord que j'ai visité le 10 avril 2016. Et il se trouve qu'on a parlé un peu de ce village fantôme hier car l'épicentre du séisme s'y situait :

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    Avant que ce bourg ne soit rayé de la carte, j'avais pris une photo au même endroit. On a du mal à imaginer que ce hangar soit désormais un amas de tôles et de parpaings jonchant un sol où des cratères ouvrent des voies béantes vers les entrailles de la Terre. 

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    Comme je l'écris à chaque fois que je ponds une note à retardement, j'admets que je n'ai pas beaucoup de souvenirs de mon passage dans ce bourg costarmoricain. Il ne doit l'honneur de figurer sur ce blog que parce que le 10 avril, il disposait encore d'une cabine téléphonique. 

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    A l'époque, pensant faire mon intéressant, je faisais de l'affichage sauvage. Mais des personnes dont l'avis compte pour moi m'ont dit que ça dénaturait ma démarche. Alors, j'ai arrêté...mais je l'ai quand même fait à Plumieux. Et c'était avant que ma mascotte Cabino ne se fasse enlever par Daesh. Si les méchants (nom que je donne aux démanteleurs) sont passés, je pense qu'ils ont été surpris mais pas sûr que ça les ait rebutés !

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    Ce n'est pas parce que je n'ai croisé aucun bipède que Plumieux n'est pas habité. Wikipedia m'informe que 1039 contribuables  n'ont pas trouvé plus mieux ailleurs (jeu de mots pourris avec grammaire incorrecte en plus -). 

    Le bourg n'est cependant pas dénué de charme. Cela me revient tout à coup. L'architecture est particulière et je subodore que les pierres ayant servi à construire ces maisons dans lesquels on devine des vies intenses où l'on danse du matin au soir sur des musiques folles doivent provenir d'une carrière environnante. 

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    Au premier plan, il y a cette grande bâtisse, qui doit être un immeuble avec appartements mais qui a dû être un hôtel ou que sais-je et plus vers le fond, c'est un commerce fermé depuis l'attentat du petit Clamart. 

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    Mais je vous rassure, certains commerces sont ouverts (sauf ce dimanche évidemment) :

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    Contrairement aux apparences, ce magasin qui fait partie de la franchise 'votre marché' est ouvert. J'en veux pour preuve cet article paru dans le Télégramme datant de je ne sais pas quand :

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    Cette boutique de vêtements semble être une flatuosité dans ce bourg où l'on ne trouve pas une baguette de pain. Je doute qu'elle soit ouverte mais dans le doute, il faut choisir alors je décrète que LOSANGE ouvre tous les jours sauf le mercredi comme indiqué sur la porte.  

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    Allez, mettons un peu de couleur dans ce village triste comme un frigo vide  ou comme une porte de prison ou comme un bonnet de nuit ou comme un jour sans pain, ou comme les blés...triste comme un lendemain de fête, comme un saule, comme une journée à Roland-Garros un jour de pluie ou comme le jeu de l'équipe du Portugal pendant l'Euro....Je meuble, je meuble iKea, but, Fly ou autres -)

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    Mais...mais...mais, il y a une Poste à Plumieux ! Et un bar en face, une Golf 3 grise qui roulait (mais en fait non, je me suis approché, elle était juste garée au milieu de la route) et un Forsythia en fleurs. Comme quoi, il ne faut pas désespérer...car je vous ai menti, il y a également une boulangerie moderne : 

    recensement des cabines, cabine téléphonique, côtes d'armor

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    visite le dimanche 10 avril 2016. Arrivé à  16:02, départ à 16:24.  Maire  : Pierrrick Le Cam . 1039 plumetaises. Cabine téléphonique à pièce hors service. numéro : 02 96 25 56 24. Avant le tremblement de terre, Plumieux se situait au sud des Côtes du Nord, du côté de Loudéac et de Bréhan. 

    Loïc LT

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  • On n'attend plus l'hiver...(alors écrivons qu'on se manque)

    J'aime bien personnaliser mon bandeau au rythme des saisons et j'ai profité  de ce matin blanc pour prendre une photo de le vue qu'on a depuis la terrasse. Mon rêve évidemment, ce serait un paysage enneigé...mais la dernière fois qu'il a neigé à Camors, c'était en novembre 2010. En prenant les photos, j'ai surpris un geai perché sur un poteau de clôture. Ça m'a fait penser qu'on a oublié de mettre la mangeoire pour les oiseaux. 

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    Mais l'événement du matin, ce n'est pas le gel, c'est le tremblement de terre (magnitude 3.7) dont l'épicentre se situait entre Vannes et Pontivy (c'est à dire pile poil au milieu de ma cuisine) mais personne n'a rien ressenti dans la maison endormie. 

    On n'attend plus l'hiver

    Alors écrivons qu'on se manque

    Même si on s'est vu hier

    C'est déjà long de s'attendre...

    (pastiche d'un titre de qui vous savez)

    Loïc LT

    vie du blog,hiver,julien doré

    Prisca a taillé le chèvrefeuille. On dirait Mémé qui a fait des bigoudis et qui sort de chez le coiffeur -)

  • Le dîner de Bénabar (taillé en pièces)

    Je veux pas y aller à ce dîner,  J'ai pas le moral, je suis fatigué, Ils nous en voudront pas,

    Allez on n'y va pas. En plus faut que je fasse un régime : ma chemise me boudine,

    J'ai l'air d'une chipolata, Je peux pas sortir comme ça. Ça n'a rien à voir,

    Je les aime bien tes amis mais je veux pas les voir parce que j'ai pas envie.

    On s'en fout, on n'y va pas, On n'a qu'à se cacher sous les draps,

    On commandera des pizzas, toi la télé et moi, On appelle, on s'excuse,

    On improvise, on trouve quelque chose, On n'a qu'à dire à tes amis

    Qu'on les aime pas et puis tant pis.

    Je suis pas d'humeur, tout me déprime et il se trouve que par hasard,

    Y a un super bon film à la télé ce soir : un chef-d’œuvre du 7ème art

    Que je voudrais revoir, un drame très engagé sur la police de Saint-Tropez.

    C'est une satire sociale dont le personnage central

    Est joué par de Funès, en plus y a des extraterrestres !

    J'ai des frissons je me sens faible, Je crois que je suis souffrant,

    Ce serait pas raisonnable de sortir maintenant.

    Je préfère pas prendre de risque, c'est peut-être contagieux,

    Il vaut mieux que je reste.  Ça m'ennuie mais c'est mieux.

    Tu me traites d'égoïste ? Comment oses-tu dire ça !

    Moi qui suis malheureux et triste et j'ai même pas de home-cinéma !

    On s'en fout, on n'y va pas, on n'a qu'à se cacher sous les draps,

     

    Je ne sais pas de quand date cette chanson et je n’ai pas envie de faire des recherches sur Bénabar. Je crois qu'elle est sortie dans les années 2000 et tout de suite, je l’ai détestée et tout de suite aussi, je me suis dit que je détesterais à vie un chanteur qui ose sortir une daube pareille.

    J’ai enlevé la version en vers, car ce texte insipide ne mérite pas qu’on dise que c’est une chanson.

    Evidemment, comme Bénabar ne sait pas faire de métaphores, on comprend le texte tout de suite. Car Bénabar écrit comme il parle et il pense qu’il fait des chansons. Il veut se la jouer rebelle mais il passe dans les foyers français comme le gendre idéal et comme disait mon père l’autre soir sans conviction, Bénabar est un homme qui sait humer l’air du temps. Je me marre.

    Il y a des évidences qu’il ne méritent même pas qu’on les explique. Mais on m’en voudrait de ne pas le faire. Alors, allons-y gaiement, dans la joie et le foutoir.

    Donc, le type ne veut pas aller dîner chez des amis. Pourquoi pas, ça m’arrive aussi. Il cherche des excuses (veut faire un régime comme si un seul dîner allait changer quoi que ce soit). Ensuite il dit “ Je les aime bien tes amis mais je veux pas les voir parce que j'ai pas envie.”

    La vache ! Que c’est beau. J’ai l’impression d’entendre un gosse qui n’a pas envie de manger sa soupe. Et puis le type n’a pas honte du paradoxe. Il aime bien les amis mais il veut pas les voir parce qu’il a envie de rester tranquillement au plumard pour regarder un épisode des gendarmes de Saint-Tropez. Il se croit malin au point d’en faire tout un discours :

    Y a un super bon film à la télé ce soir : un chef-d’œuvre du 7ème art

    Que je voudrais revoir, un drame très engagé sur la police de Saint-Tropez.

    C'est une satire sociale dont le personnage central

    Est joué par de Funès, en plus y a des extraterrestres !

    Y’avait-t-il besoin d’un quatrain (je suis gentil d'écrire que c'est un quatrain...mais j'ai un bon fond) pour parler d’un film dont trois mots auraient suffi ? Et par ailleurs, admettons que le mec a de bonnes raisons de ne pas aller chez les amis, il n’a pas autre chose à regarder que les Gendarmes ? ..sérieux quoi. What the Fuck dirait ma fille -) Moi, j’en profiterais pour me mater un bon film, pour lire, faire l’amour mais pas pour regarder un nanar.

    Ensuite, pourquoi veut-il qu’ils se cachent sous les draps ? Il croit que les amis en question vont venir voir pourquoi ils ne sont pas venus et s’il y a de la lumière dans la maison ? N’importe quoi.

    Et puis, pourquoi, il passe son temps à chercher des excuses alors qu’un moment il dit qu’il n’y a qu’à dire aux amis qu’il les aime pas ?  A partir du moment où tu téléphones à tes amis pour leur dire que tu ne les aimes pas, qu’est-il besoin de chercher des excuses ? (régime, maladie, risque de contagion...) Vous imaginez le propos :

    • salut Théodore, je voulais te dire qu’on viendra pas ce soir parce que je dois faire un régime, en plus je suis malade et c’est contagieux et puis par ailleurs je t’aime pas.

    Ça n’a ni queue ni tête. S’il leur annonce qu’il les aime pas, inutile de palabrer.

    Gros cliché par ailleurs : ils vont commander des pizzas. En soi, pourquoi pas, comme Bénabar est un chanteur générationnel, la commande de pizzas va parler à beaucoup de trentenaires ! “ouah, il est cool ce Bénabar, je ferais comme lui”. Personnellement, j’ai déjà commandé des pizzas mais je ne les ai jamais mangées dans mon lit et encore moins sous la couette. Ah oui...mais il faut qu’ils se cachent, j’avais oublié.

    Il n’y a pas une once de poésie dans ce texte prosaïque (pas le mien, celui de Bénabar, le mien est une critique à charge et je n’ai pas la prétention d’en faire une chanson). Dans la suite de sa carrière, le chanteur est resté dans la même veine, il a écrit des textes tout aussi insipides (comme l’effet papillon..) et y’a des gens de ma génération qui aiment ça ?

    Loïc LT (en mode défouloir)

  • CR309 : là où les tigres sont chez eux - Jean-Marie Blas de Roblès

    compte rendu de lecture, littérature, littérature française, 2008, prix médicis, lecture, culture, zulmaCommencé début décembre, j’ai terminé ce roman-fleuve ce 31 décembre quelques minutes avant minuit. Ce fut une course contre la montre. Drôle de réveillon ! Il était hors de question que je continue à porter ce fardeau en 2017. Repartons sur de bonnes bases et pour ma part, ce sera l’insouciance de Karine Tuil.

    Globalement, là où les tigres sont chez eux m’a ennuyé. L’auteur aurait mieux fait de laisser les félins tranquilles et utiliser son talent pour un autre sujet. Et oui, j’attaque 2017 avec la férocité d'un tigre ! On ne change pas une équipe qui perd -)

    Difficile de résumer ce pavé...alors faisons court. Il se compose de 4 histoires plus ou moins indépendantes dont la plus importante est celle de la vie trépidante du Père Athanase Kircher, un jésuite vivant au XVIIe et dont les aventures nous sont racontées par son disciple Caspar Schott. Kircher était un curieux. Fidèle à ses convictions religieuses, il n’aura toute sa vie de cesse de résoudre des énigmes scientifiques, d’inventer des machines défiant l’entendement et surtout de tenter de trouver l’énigme des hiéroglyphes. Il écrit beaucoup pour faire part de ses découvertes….mais l’histoire nous montrera qu’il s’est trompé sur quasiment toute la ligne. Paradoxalement, même si on peut trouver le personnage ridicule, sa quête de la vérité scientifique ( à qui il cherche toujours forcément une origine chrétienne) force l’admiration.

    Retour au XXe : Eléazar von Wogau est correspondant de presse pour Ouest-France Pontivy au Brésil et est chargé par je ne sais plus qui d’écrire la biographie de Kircher, ce à quoi il s’attaque sans réelle conviction. Parallèlement, on suit les aventures de son ex-femme, Elaine, partie en exploration aux confins de l’Amazone et de Moëma, fille des deux précédents. Homosexuelle et toxicomane, elle est capable de tout et n’importe quoi, part en excursion dans des contrées libertines où il lui arrive des malheurs...et c’est là qu’intervient un certain Nelson, un pauvre paralytique ( et qui est la figure principale du quatrième volet du roman) qui sauve la vie de Moëma qui s’était encore foutue dans de sales draps.

    Voilà à peu près le résumé. Compliqué mais difficile de faire plus simple. Il doit y avoir un fil rouge dans ce roman mais je ne l’ai pas trouvé ; je ne lui ai trouvé que du fil à retordre. On pourrait peut-être saluer le tour de force de l’auteur de nous narrer dans un même roman la vie d’un jésuite du XVIIe et celle d’une toxicomane vivant au Brésil au XXe. On pourrait peut-être mais pour ça il faudrait trouver ce fameux fil rouge...alors pourquoi ne pas subodorer que l’écrivain a voulu nous raconter la vie de gens aux moeurs contraires mais ayant pour point commun de se fourvoyer….dans l’erreur pour l’un et dans la débauche pour l’autre. Je passe sur les mésaventures d’Elaine en Amazonie qui aussi folles soient-elles n’apportent pas d’eau au moulin, à part peut-être celle de divertir le lecteur lassé des expériences abracadabrantes du Père Kircher ( qui meurt à la fin).

    Conclusion : pas véritablement emballant, ce roman possède au moins le mérite de nous faire voyager dans le temps et dans l’espace. l’Amazone tient une bonne place dans ce récit...mais pas autant que l’ennui.

    Sorti en 2008 et lauréat du prix Médicis, je l’avais acheté la même année. Il m’aura fallu 9 ans pour m'y atteler, pour au final le lire sur kindle ( qui ne fait que 150 grammes alors que le bouquin - que je vais déposer dans la cabine téléphonique de Grand-Champ transformée en boîte à livre,  pèse 3 kilos -). 

    lecture : décembre 2016 (liseuse kinkle). édition papier : 765 pages, éditeur : Zulma. anecdote : tous les ‘et’ sont écrits en mode &. prix Medicis 2008. ma note : 3/5

    Loïc LT