jeudi 29 octobre 2015
Deux de mes compatriotes décident de partir de bon matin pêcher dans un lac à 20 kms au nord de Spiddal (Ross lake, Coolagh sur la carte) et je décide de les accompagner non pas pour pêcher mais pour revenir en courant. Le départ s'est fait de ce ponton. Il fait modérément bon mais en Irlande, la météo change très vite.
J'ai emmené mon smartphone sans fil avec moi au cas où je me perdrais et puis pour éventuellement prendre des photos (même si je n'aime pas m'arrêter quand je cours). Le footing fut dantesque et restera à jamais gravé dans ma mémoire. Les trois premiers kilomètres jusqu'au bourg de MoyCullen (où je tourne à droite) ressemblent au paysage breton, mais ensuite une fois éloigné de la ville, je me retrouve au sommet des collines qui dominent la baie. Je suis au coeur du Connemara, un paysage aride, sauvage, dont seuls les fils et les éoliennes rappellent l'existence humaine (ainsi que la route évidemment). Une école abandonnée à dix kilomètres de MoyCullen m'intrigue.
Sinon, ba, on se sent un peu seul quand même.
Mais comme il y a plein d'intersections et de petits routes perpendiculaires à la 'grande route', il a fallu que je me trompe, j'ai tourné à gauche trop tôt si bien qu'au lieu de prendre la route de Spiddal, je prends la route de Barna, ce qui, voyez sur la carte n'est pas du tout la même chose.
Pourtant, comme tout se ressemble, les collines, les villas, les lacs, je mets un certain temps à me rendre compte de la méprise et en plus je vois la baie de Galway qu'un soleil ardent illumine alors je ne réalise pas trop...jusqu'à un moment où je franchis un petit pont en pierre suffisament particulier pour me mettre dans le doute. Je commence à douter de plus en plus, plus rien ne ressemble à ce que j'ai vu pendant le trajet en voiture. Mais je me sens tellement bien que je ne panique pas. La mer n'est pas loin mais bon, une fois arrivée combien de kilomètres me faudra-t-il courir pour rejoindre Spiddal ? Mon GPS indique que j'ai déjà fait quinze kilomètres. Et là, sans trop réfléchir, j'aborde deux férailleurs en train de férailler dans un bordel métallique insensé. Un pick-up est garé à côté. j'aborde l'un des deux catholiques et tente de lui expliquer ma situation. Il est sympathique, il a bien compris que je suis fatigué et que je veux me rendre à Spiddal. Ni une ni deux, il m'embarque dans son véhicule déglingué et m'emmène à Spiddal. On passe à Barna et longeons la côte. Il ne cesse de me parler mais je ne comprends rien. Je réponds 'yes, yes' par courtoisie. Un moment, je me demande même si ce n'est pas un patois local. Il me dépose à un kilomètre du cottage. Je le remercie. Et et je le vois faire demi-tour pressé de retrouver son paradis d'acier.
Le footing ne s'est donc pas passé comme prévu mais cette rencontre m'a amusé. Ce type bourru conduisant un pickup hors d'âge dépourvu de tout système permettant de s'attacher restera dans les annales de ma vie de runner.
L'après-midi, on change de décor. Nous décidons de passer l'après-midi et la soirée à Galway, la capitale du Connemara, une ville de 75.000 habitants, fourmillante, jeune et colorée mais comme je ne veux pas radoter et qu'il suffit de taper Galway sur google image pour voir de quoi il en retourne, je décide avant tout de photographier les gens.
Le premier à qui on a eu à faire après nous être garé fut ce vieil homme qui s'est avéré être un véritable pot de colle. On a cru comprendre qu'il était un ancien éleveur de moutons et pour le reste, il parlait, il parlait et nous suivait même. Je ne sais plus comment on a fait pour s'en débarrasser.
Lui nous a laissé tranquille, je dirais même plus qu'il n'a pas fait attention à nous.
Elle, elle m'a cherché. Pourtant assez éloignée, elle me regardait semblant me reprocher de prendre les gens à leur insu. Et bien tel est pris qui croyait prendre.
Ce qui est drôle, c'est que dans cette foule, et après avoir changé de rue, vingt minutes plus tard, je suis retombé sur elle accompagnée d'une amie. On notera le top blanc à dentelle, porté par l'une comme par l'autre, une mode de là-bas peut-être.
Un peu plus loin, un irish hispter songeur regardait s'écouler les eaux de la rivière Corrib. C'est important de se mettre en retrait et de réfléchir au sens de tout cela.
Quant à lui, il semblait vouloir tenter une approche mais j'avais autre chose à faire que d'attendre le dénouement de cette tentative. De toute façon, elle me semblait trop préoccupée pour perdre son temps avec des types tentant des approches.
A Galway, on peut tout faire, marcher ou pas, s'habiller classe ou pas, comme dans toutes les villes quoi mais il faut bien que je dise quelque chose. Mais comme disait à peu près Audiard, deux irlandais assis vont moins loin que des brutes qui marchent. Ceux qui restent debout à attendre, je ne sais pas. Je vous avais prévenu, c'est une visite people.
Celui là est en train de boire une bière en écoutant de la musique sur son smartphone. Étonnant non ?
Eh les mecs, vous croyez que vous allez séduire la fille rousse portant un top blanc à dentelle habillés de la sorte ? Ou vous vous en foutez ? C'est pas gagné.
Bon, j'ai pris des centaines d'autres d'êtres humains, une vraie banque de données à disposition de tous sur demande, que vous vouliez du vieux, du jeune branché, du sdf, du chanteur de rue, du super canon, de l'original ou de l'irlandaise typique, j'ai tout ça.
Je suis peu sensible aux lieux religieux mais la cathédrale de Galway vaut le détour, surtout l'intérieur. Le soir est un autre jour et fera l'objet d'une note spéciale.
Collector : un Terminator sortant des chiottes publiques en face de la cathédrale. Je vous avais dit que je reviendrais !
Loïc LT, 03/12/2015
Commentaires
t'as pas les coordonnées GPS de la brune aux yeux verts ? par hasard! Mais bon, c'est toi qu'elle a dragué! Alors pas de concurrence !
c'est plutôt une rousse, non ? Wouah! ( Ca c'est de l'irlandais!)
;o)
Elle m'a pas vraiment dragué en fait !
Mais chut, ma femme passe par là de temps en temps.
N'empêche que je le dis et je l'assume : j'ai trouvé que cette fille avait du 'chien'. Mais trop fardée à mon goût.
Je tolére cette photo mais n'abuse pas de ma bonté cher époux !
D'accord m'dame.