poèmes Loïc
-
l'automne du poète # poème 8
J'ai retrouvé un poème que j'ai écrit en 2016. Ma belle sœur était allée en vacances dans la région d'Algarve au Portugal et elle a pensé à moi en prenant cette superbe photo. J'ai chanté mon poème façon rap.AlgarveA Cacela Velha, midi roi des étés,Sur la place pavée où tout est désolant,Le ciel est d’encre par dessus les toits brûlantsA Cacela Velha, c’est le cœur de l’été.Dans les casas, attend l’habitant rêvant duCouchant, lorsque le large envoie un soupçon d’airEt quand le soir, il sort, on devine qu’il erreComme un spectre pleurant l’individu qu’il fut.Et la cabine seule a connu la lueurLes poussières et l’astre aux rayons destructeurs,Elle a vu le silence et l’épreuve des larves.Beige et désopilante, inutile et vacante,Elle dresse pourtant sa carcasse imposanteA Cacela Velha dans le sud de l’Algarve.Loïc LT, 11.08.2016 -
l'automne du poète # poème 7
Canicule
Je viens juste de ne pas me réveiller
Du balcon mouvant,
Je vois des gens qui montent
A reculons
Jetant des poussettes en papier
Les pierres des murs ne parlent pas
Mais elles sont moites et ont si chaud
Qu'on pourrait les modeler
Pour en faire des poupées de bois
Sur les toits qui s'effondrent
Avec panache
Des armées de volatiles
Forment des bataillons
Avant de se lancer sur les bipèdes
Venus de Skagen et de Kungsbaka
L'église romane dont on voit
Une excroissance défier
Les falaises se transforme
En une espèce d'immense
Bidet magnifique
Ce qui provoque l'énervement
De tous ces scandinaves
Qui marchent désormais
En avant à quatre pattes.
@Shako, le 08.07.17
-
l'automne du poète # poème 6
BalazucJe me doutais un peu, tous deux sur la terrasseDonnant sur ce village au dessus de l'ArdècheQue nous vivions presque le dernier face à faceD'un bonheur tout proche de se prendre une flèche.Nos deux filles au loin nous faisaient des coucousDepuis le clocher possédant un terre-pleinEt moi muni de mon reflex à quatre sousJe les mettais d'ici dans la boîte à demain.Tout semblait suspendu par delà les coteauxComme si derrière ce silence apparentUn orage lointain menaçait le tableauBaigné par un soleil aux rayons triomphants.Je la regardais et j'avais la certitude(Au contraire des pierres portant BalazucNe craignant ni le temps ni toutes turpitudes)Que cet équilibre serait bientôt caduc.J'essayais de vivre au mieux toutes ces heuresComme un bandit se sait à portée de gendarmesMais mes nuits n'étaient que cauchemars et sueursPendant qu'elle dormait comme dorment les femmes.Aujourd'hui tout seul dans mon deux pièces, j'écrisEn forçant bêtement à ce que cela rimeContrairement à ce qui m'enlève toute envieDe grimper à nouveau vers de nouvelles cimes.Loïc LT, le 15.02.20 -
l'automne du poète # poème 5
Poème sans prétention écrit en mars 2019 sur un coin de table (à l'attention de Patrick Peronne : j'ai disloqué ce grand niais d'Alexandrin -)Maud,Lorsque je l'aperçus sur le trottoir d'en faceJ'ai cru voir Jean Seberg dans un film de GodardEt donc je la suivis comme un chien quand il chasseMarchant prestement le long des grands boulevards.C'est dans un parc tout près d'un îlot de bambousQue je l'ai approchée avec mes gros sabotsElle m'a dit son nom, qu'elle aimait le PérouEt Sarkozy autant que Besancenot.Elle était triste car AirFrance KLMQui envoie dans le ciel des grosses mécaniques,Voulait la virer comme on vide une poubelleA cause de ses quelques ennuis psychiatriques.Un jour du mois d'avril, elle voulut se rendreDans une brocante tout près de LanesterPourtant dans son coffre, elle n'avait à vendreQu'un cordon électrique ainsi qu'une patère.Nous rentrâmes le soir tous les deux énervésEt c'est sans vergogne et prise d'un pète au casqueQu'elle m'ordonna de bien vouloir acheterSes quelques bricoles au prix d'un tabernacle.Comme je refusai cette miséricordeElle se transforma comme une comédienneEt c'est par quatre mots qu'elle m'intima l'ordreDe me barrer de sa résidence alréenne.Loïc LT, le 25.03.2019 -
l'automne du poète # poème 4
Conversion d'un hommeAprès avoir harangué les chrétiens massésSur la place Saint-Pierre un jour du mois de mai,Le pape entre éreinté et pour se soulagerSe sert un verre qu'il s'enfile et puis aprèsII erre tristement dans ses appartementsRegardant vaguement les toiles des grands maîtresEt puis comme un éclair venu du firmamentLa triste vérité s'abat sur tout son être"que n'ai je cru toutes ces sottes balivernesDe Jésus changeant l'eau en vin ou bien marchantSur les eaux du Gange comme font les sirènes.Et puis de ce seigneur dictant le bien du mal.Laissez moi désormais quitter le VaticanPour aller par le monde avec ma seule malle". -
l'automne du poète # poème 3
J'aime dans son regard aux prunelles vicieuses
Détecter le pécher et la concupiscence
Et puis dans son sourire aux lèvres sulfureuses
Songer aux nocturnes et perverses jouissances
Heureux celui qui peut dans les longs soirs d'hiver
Défaire son ennui tout comme un ennemi
En instaurant l'orgie aux plaisirs éphémères
Dans une chambre sombre en douce compagnie
Je suis le malheureux qui sombre et qui décline
Dans un précipice dont on ne sait le fond.
Je croise par instants une ombre féminine
Qui ne porte attention à mon affliction.
Et quand je toucherai les abimes profondes
Nulle ne pleurera ma disparition,
Cependant que partout aux quatre coins du monde
Monteront les soupirs de la délectation.
@Shako, mars 1996
r
-
l'automne du poète # poème 2
En se levant tôt
Nous avons tout loisir
De lire un peu Rimbaud
Et suivre ses désirs
La machine à café
Effectue son travail
Quand moi j'ai terminé
D'enfiler mon chandail
Et voici les oiseaux
Piaillant nous annonçant
Cet astre qui nous vaut
De vivre en respirant
C'est alors que j'allume
Mon transistor et fier
Je balaye l'écume
De mon café Grand-mère.
Ainsi vont les matins
Avant sept heures trente
En attendant le train
Ou le bus de cinquante.
@Shako, le 26.07.2020
-
l'automne du poète # poème 1
Sonnet écrit le 20 septembre 1996 à l'occasion de la venue du pape Jean-Paul II à Saint-Anne d'Auray, soit à 20 kilomètres de chez moi. (retouché le 18.04.2020)
Quelques uns ont cru voir dans une robe blanche
L'homme du Vatican inerte et vacillant
Et son morne discours et le saint sacrement
Valaient bien pour ces gens cent messes du dimanche.
Les pèlerins bretons debout depuis la veille
Avalaient goulument ces pieuses paroles
Et tous ces corps bénis notaient tous les conseils
Donnés par le pontife en haut de l'acropole.
Pendant ce temps, pas loin, dans un vallon tranquille
Allongée sous un chêne, une vache meuglait
Rivalisant en vain avec notre imbécile.
Et le paysan heureux, après trois mots vulgaires
S'en allait sifflotant vers Saint-Anne d'Auray
Narguant le dieu du ciel et son vieil émissaire.
-
la chapelle près de chez moi
J'ai fait le tour de la chapelleCherchant en vain quelque ouvertureMais il se dit que peut être elleEst fermée depuis Balladur.J'ai poussé très fort sur les portesMais malgré des bois dégradésJ'ai dû renoncer mais qu'importeJe reviendrai bien outillé.Depuis combien de temps quiconqueN'a mis les pieds dans l'édificePensais-je assis et d'humeur sombreSur l'escalier aux pierres lissesPourtant jadis, l'on y donnaitLa messe et tout tous les dimanchesEt les paysans du coin venaientHonorer cette maison Blanche.Parfois des couples de LocoalS'échangeaient les vœux opportunsOu bien parfois car c'est normall'Office honorait un défunt.Je fais le tour du bâtimentCoincé au milieu des chaumières,Devant lequel, passent des gensS'en foutant comme de Voltaire.Mais voici que derrière un sauleJe vois un panneau dont l'étudeMe dit qu'elle a pour nom Saint GoalLe patron des gardiens de but.Et sur cette trouvaille quiM'importait peu je dois l'admettreJ'ai regagné là où j'écrisDes rimes sur des kilomètres.le 11.04.2021trouvé ceci :Saint Goal
Ermite breton (7ème s.)
ou Gudgual. Ermite breton qui se retira dans une petite île de la rivière d'Etel près de Lorient. Plus tard, il se retira à Camors où il fonda, avec ses disciples, un petit couvent où il vécut paisiblement jusqu'à sa mort. Plusieurs paroisses du Morbihan l'ont choisi comme saint titulaire de leur église et une des pointes de l'île de Tudy dans le Finistère porte son nom.
Dates de Fête : 2 février, Fête Locale -
J'entends que l'on frappe
Ecrit le 10 avril 2021, un jour de déprime et de solitude.J’entends que l’on frappe à ma porteAvec force et persévéranceMais moi, prostré, je fais en sorteQue l’on suppute mon absence.Cela doit être un être humainComme on en voit courant les ruesEt qui vont et viennent chacunAyant son but, ayant trop bu.Je ne suis plus de ces bipèdesQui sont quand même des milliardsA peupler le Globe et qui plaidentQu’ils sont les rois des territoires.Je suis terré dans mon chez moiD’où je ne sors que vers minuitAfin d’aller voler de quoiRester encore un peu en vie.Alors tu peux toujours frapperQue tu sois Julie ou bien Jean,Tu finiras par te lasserEt t’en iras vers d’autres gens.