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poèmes Loïc

  • Tentative d'écriture d'un poème surréaliste.

    Canicule, 

    Je viens juste de ne pas me réveiller. Du balcon mouvant, je vois des gens qui montent la rue à reculons éjectant des poussettes en papier. Les pierres des murs ne parlent pas, n’en déplaise à Guillevic, mais elles sont moites et ont si chaud qu’on pourrait les modeler pour en faire des poupées en bois.

    Sur les toits qui s’effondrent avec panache, des armées de volatiles forment des bataillons avant de se lancer sur les bipèdes venus de Skagen et de Kungsbacka.

    L’église romane dont on voit une excroissance défier les falaises se transforme en une espèce d’immense bidet magnifique ce qui ne provoque pas l’étonnement de tous ces idiots scandinaves qui marchent désormais en avant mais à quatre pattes.

    A Balazuc, quand il fait chaud, c’est ainsi que ça se passe...ou pas.

     

    Loïc, le 08.07.2017, Balazuc.

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  • J'ai pris ce gros nuage...

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    J’ai pris ce gros nuage

    Ce soir au crépuscule,

    Il partait en voyage

    Avec ses particules

     

    Allait-il vers l’Orient

    L’Occident ou l’Afrique ?

    Qu’en sais-je des errements

    Des corps atmosphériques…

     

    Mais cinq minutes après

    Quand je suis revenu

    Tout était bleu, mais qu’est

    Donc mon stratus devenu ?

     

    Éphémère ou blagueur

    Me demandais-je ensuite ?

    A quoi bon chercher l’heure

    De ce qui n’est que fuites...

     

    Loïc LT (25.04.2017)

  • recensement des cabines # 75 - Coëtlogon (22)

    Petit poème naïf (imaginé ce matin sous la couette, levé en sursaut pour l'écrire) pour ce reportage dont je n'ai presque aucun souvenir. Heureusement, les photos sont là. Je me suis aidé pour le composer de la mélodie  de Clerval, Laurence de Alex Beaupain (qu'on peut écouter ici ). 

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    cabine téléphonique, Coëtlogon, Côtes d'Armor, 2016

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    Coëtlogon, (22210), Côtes du Nord , bourgmestre  : Annie Robert,  237 coëtlgonnaises  (et un petit garçon) , un téléphone situé dans l'abri qui sert de toilettes aussi. numéro d'appel 02 96 25 90 24.   reportage réalisé le 10 avril 2016.

    Loïc LT

  • poème naïf

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    Poème naïf*

     

    Nous discutions de rien affalés sur un banc

    Lorsqu’apparut soudain s’engageant sur le square

    Une mignonne comme il est courant de voir

    Dans ces bourgs situés au cœur du Morbihan.

     

    La créature alors ménageant son effet

    D’un pas sûr se rendit vers la cabine qui

    Était la raison de notre présence ici

    Bien que mon compagnon  n’y voyait point d’attrait.

     

    Dix minutes plus tard, ayant fini sa pioche

    Je m’enquiers du bouquin dépassant de sa poche.

    On n’a pas bien compris mais de nous s’approchant

     

    On a parlé d’Orwell et de son oeuvre culte

    Qu’elle cherchait en vain dans tous ces édicules

    Dans lesquels aujourd’hui s'empilent les romans.

     

    Loïc LT (25.08.2016)

    * sur une histoire vraie (square près de la chapelle à Grand-Champ)

     

  • vie d'Igitur

    J'ai rencontré Erevan Dana tout à fait par hasard. Il était minuit et il était allongé sur l'herbe dans un champ près de Trémargat. Rien n'avait de sens, sauf ce minuit. Je l'ai revu le lendemain et il m'a dit 'certainement subsiste une présence de minuit'. Je m'en serais bien passé. Il ne me restait rien de ce minuit. Erevan était attablé devant une église agonisante et il me racontait l'histoire d'un enfant de dix ans devenu fou à cause d'un jouet dont l'attachement lui était devenu obsessionnel. Plus tard, l'enfant est interné dans un établissement où on lui laisse la jouissance de l'objet. Après m'avoir raconté cette histoire abracadabrantesque , le dénommé Erevan s'est volatilisé. 

    C'est l'histoire de cet enfant que je vous raconte. Pour les non rimbaldiens, cherchez un peu et vous comprendrez le pourquoi de la couleur des voyelles.

     

    Vie d’Igitur

     

    La bâtisse est grande, austère et les parterres

    Agrémentent le parc où des individus vont

    Et viennent sans savoir dans quelle direction

    Ils pourraient retrouver un bout de fil de fer.

     

    L’un deux, la trentaine porte un piteux veston,

    Ainsi que dans ses bras, un cube gigantesque

    Multicolore et que par des gestes grotesques

    Il manipule avec ferveur et obsession.

     

    Igitur avait cinq ans que déjà ce marmot

    Dormait avec l’objet qu’il fourrait dans son sac

    Avant de partir pour l’école André Malraux.

     

    Sur son bureau trônait, le rectangle magique

    O bleu, u vert, i rouge, murmurait ce maniaque

    Que l’on regardait comme un débile authentique.

    Loïc LT ( 24/08/2016)

    *prononcer Iguitur.

     

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  • Algarve

    Algarve

     

    A Cacela Velha, midi roi des étés,

    Sur la place pavée où tout est désolant,

    Le ciel est d’encre par / dessus les toits brûlants

    A Cacela Velha, c’est le coeur de l’été.

     

    Dans les casas, attend l’habitant rêvant du

    Couchant, lorsque le large envoie un soupçon d’air

    Et quand le soir, il sort, on devine qu’il erre

    Comme un spectre pleurant l’individu qu’il fut.

     

    Et la cabine seule a connu la lueur

    Les poussières et l’astre aux rayons destructeurs,

    Elle a vu le silence et l’épreuve des larves.

     

    Beige et désopilante, inutile et vacante,

    Elle dresse pourtant sa carcasse imposante

    A Cacela Velha dans le sud de l’Algarve.


    Loïc LT, 11.08.2016

     


     

  • la cale (souvenir de hier soir)

           la cale

     

    Allongés sur le sable aux abords de la cale,

    On devinait la mer et le phare isophase.

    Comme en état de stase, on écoutait le jazz

    Qu’un trio de Belval donnait dans une salle.

     

    “ Mais c’est le véritable orchestre de Belval !”

    Proféra la Vénus sur le ton de l’oukase,

    Et je fus si surpris dans la nuit par l’emphase

    Que je courus très loin de mon occidentale.

     

    Nu comme Adam parmi les oyats de Roland,

    Je poursuivis ma course au coeur du havre avant

    De tomber ventre à plat sur un chardon des mers,

     

    Cependant que toujours le saxo envoyait

    Sa complainte triste comme un vent de juillet

    Jusque Blainville et ses dramatiques polders.


                     Loïc LT, Blainville/Mer, le 19.07.16

  • la cabine ivre (ébauche d'un pastiche)

     

    Comme j’étais fixé sur un socle infrangible

    Je ne pouvais quitter ce quartier de malheur

    Et des jeunes branleurs me prenaient pour cible

    taguant sur mes vitraux de sordides horreurs.

     

    J’étais un peu soucieux que mon appareillage

    Ne serve plus que deux ou trois fois dans l’année

    Alors quand un Génie m’a offert un voyage

    J’ai quitté sans douleur ce trottoir malfamé.  

     

    Et j’ai quitté la ville munie de trois bottines

    Empruntant dans la nuit de petites ruelles

    Et j’ai croisé des gens voyant une cabine

    Courir et ne croyant que cela soit réel.

     

    J”ai traversé des bois et des chemins de terre

    Des champs avec du blé ou bien du triticale

    Et j’ai même failli surpris par une pierre

    Faire tomber au sol mon caisson de métal.

     

    Or moi, cabine libre tout comme un troubadour

    J’ignorais le destin de ce vagabondage

    Et j’avais même un peu le regret de ces jours

    Où je servais de lieu pour de longs bavardages.

     

    Et il advint que Max cherchant de la ferraille

    Croisa médusé ma carcasse d’acier

    Et il n’eut aucun mal avec son attirail

    A me mettre en pièces et puis à m’embarquer.   

    Loïc LT/Arthur R 

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    (dessin original de Marcel Marlier - Martine fait de la Bicyclette - (Casterman)