la cale
Allongés sur le sable aux abords de la cale,
On devinait la mer et le phare isophase.
Comme en état de stase, on écoutait le jazz
Qu’un trio de Belval donnait dans une salle.
“ Mais c’est le véritable orchestre de Belval !”
Proféra la Vénus sur le ton de l’oukase,
Et je fus si surpris dans la nuit par l’emphase
Que je courus très loin de mon occidentale.
Nu comme Adam parmi les oyats de Roland,
Je poursuivis ma course au coeur du havre avant
De tomber ventre à plat sur un chardon des mers,
Cependant que toujours le saxo envoyait
Sa complainte triste comme un vent de juillet
Jusque Blainville et ses dramatiques polders.
Loïc LT, Blainville/Mer, le 19.07.16
Commentaires
J'ai imprimé ton poème, je l'utilise comme marque-page pour m'en imprégner bien calée dans mon fauteuil. D'abord, à la lecture, j'ai calé car je ne maîtrisais pas tous les termes (dis donc, t'es calé !), et puis je me suis laissée envahir par cette impression décalée. Alors, je me suis crue sur cette cale... J'ai aimé cette course folle, ça m'a rappelé Rimbaud avec Aube, par exemple. J'aime cette idée de mouvement au sens propre comme au figuré.
Merci,
Je te conseille d'aller manger au restaurant qui s'appelle justement "la cale". C'est une expérience unique. Tout est de bric et de brac, c'est à toi de mettre la table, les tables sont dépareillées et brinquebalantes et la vue sur la mer est splendide. Un article paru dans L'Express a accentué la réputation de cette cambuse dans lequel des groupes de jazz jouent de midi jusqu'au soir. Tout est foutraque et c'est ce qui fait son charme. D'aucuns trouveront qu'ils forcent un peu le trait mais bon.
Situé sur la cale de Blainville à côté d'un autre restaurant plus standard (le Grand Herbet). Mais j'en reparlerai dans une note : ce site pittoresque dispose d'une cabine téléphonique -)
J'aime bien mon poème mais il y aura quelques retouches.