Comme j’étais fixé sur un socle infrangible
Je ne pouvais quitter ce quartier de malheur
Et des jeunes branleurs me prenaient pour cible
taguant sur mes vitraux de sordides horreurs.
J’étais un peu soucieux que mon appareillage
Ne serve plus que deux ou trois fois dans l’année
Alors quand un Génie m’a offert un voyage
J’ai quitté sans douleur ce trottoir malfamé.
Et j’ai quitté la ville munie de trois bottines
Empruntant dans la nuit de petites ruelles
Et j’ai croisé des gens voyant une cabine
Courir et ne croyant que cela soit réel.
J”ai traversé des bois et des chemins de terre
Des champs avec du blé ou bien du triticale
Et j’ai même failli surpris par une pierre
Faire tomber au sol mon caisson de métal.
Or moi, cabine libre tout comme un troubadour
J’ignorais le destin de ce vagabondage
Et j’avais même un peu le regret de ces jours
Où je servais de lieu pour de longs bavardages.
Et il advint que Max cherchant de la ferraille
Croisa médusé ma carcasse d’acier
Et il n’eut aucun mal avec son attirail
A me mettre en pièces et puis à m’embarquer.
Loïc LT/Arthur R
(dessin original de Marcel Marlier - Martine fait de la Bicyclette - (Casterman)