J'ai rencontré Erevan Dana tout à fait par hasard. Il était minuit et il était allongé sur l'herbe dans un champ près de Trémargat. Rien n'avait de sens, sauf ce minuit. Je l'ai revu le lendemain et il m'a dit 'certainement subsiste une présence de minuit'. Je m'en serais bien passé. Il ne me restait rien de ce minuit. Erevan était attablé devant une église agonisante et il me racontait l'histoire d'un enfant de dix ans devenu fou à cause d'un jouet dont l'attachement lui était devenu obsessionnel. Plus tard, l'enfant est interné dans un établissement où on lui laisse la jouissance de l'objet. Après m'avoir raconté cette histoire abracadabrantesque , le dénommé Erevan s'est volatilisé.
C'est l'histoire de cet enfant que je vous raconte. Pour les non rimbaldiens, cherchez un peu et vous comprendrez le pourquoi de la couleur des voyelles.
Vie d’Igitur
La bâtisse est grande, austère et les parterres
Agrémentent le parc où des individus vont
Et viennent sans savoir dans quelle direction
Ils pourraient retrouver un bout de fil de fer.
L’un deux, la trentaine porte un piteux veston,
Ainsi que dans ses bras, un cube gigantesque
Multicolore et que par des gestes grotesques
Il manipule avec ferveur et obsession.
Igitur avait cinq ans que déjà ce marmot
Dormait avec l’objet qu’il fourrait dans son sac
Avant de partir pour l’école André Malraux.
Sur son bureau trônait, le rectangle magique
O bleu, u vert, i rouge, murmurait ce maniaque
Que l’on regardait comme un débile authentique.
Loïc LT ( 24/08/2016)
*prononcer Iguitur.
Commentaires
Igitur avait cinq ans... il y a treize pieds !
J'aime autant le paragraphe en prose que le sonnet. J'espère que cette fin d'été se passe bien par chez toi Loïc :-)
Moi, j'adore mon sonnet ! Vais voir à corriger le problème de pieds. Merci de l'avoir repéré.