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Colin sabre et tam-tam - Page 44

  • éloge du pot-au-feu

    Enfance ! On y revient tout le temps, qu'elle ne fut qu'un ténébreux orage ou qu'elle fut aimable, héroïque, fabuleuse, à écrire sur des feuilles d'or...souvenir de ces vendredis soirs où nous nous régalions d'un pot-au-feu fait maison, certes pas cuit dans la cheminée avec le pot suspendu au dessus du feu (façon pot-bouille) comme on le faisait jadis mais fait maison quand même, avec de la viande de la ferme , des pommes de terre et des oignons  du jardin, des carottes du jardin aussi peut-être, je ne sais plus, mon père non plus d'ailleurs, il ne se souvient même plus de ces vendredis pot-au-feu.

    Prisca sachant mon grand amour de l'art (culinaire -) n'est pas sans savoir que le pot-au-feu est ma madeleine de Proust, celle qui me réveille de ma torpeur d'adulte pour me conduire vers cette grande route par tous les temps, sobre naturellement, plus désintéressé que le meilleur des mendiants (si vous ne comprenez pas tout, c'est pas grave, l'essentiel est que moi je me comprenne..mais pourquoi faut-il toujours que je m'égare ?).

    Ce dimanche, donc, ce fut pot-au-feu ( après quoi nous sommes allés en famille voir le film Belle et Sébastien, du sépia plein les doigts donc). Droit d'auteur oblige, je ne vous divulgue qu'une partie de la recette :

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    Pour la composition, et bien, on fait avec les moyens du bord, c'est à dire, un 'kit grande surface' pour les légumes...mais l'essentiel est préservé : le plat de côte de bœuf vient de chez notre voisin.

    Et parce qu'un tel plat se respecte, on assaisonne le tout avec pas n'importe quelle moutarde (à ce propos il faudrait que je vous parle aussi d'une boutique ( bien petit mot pour qualifier ce lieu où nous l'avons acheté) mais plus tard. 

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    Quelques photos quand même de la préparation et du service :

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    Ce fut un régal. Le pot-au-feu est définitivement mon plat préféré, à bons entendeurs, salut ! C'est la première et dernière note d'ordre culinaire que je ferai sur ce blog, je vous prie donc de l'apprécier à sa juste mesure. Merci à Prisca, à Daniel (fournisseur de bidoche) et à Mano (fournisseur de recette). 

    Loïc LT

  • découverte d'un poète

    PC290112.JPGSouvent dans les marchés de noël ou autres marchés locaux, parmi les artisans et camelots du coin, il arrive que je croise un écrivain ou poète vers lequel personne ne s'arrête. Assis sur sa chaise derrière les quelques bouquins qu'il a emmenés (pas besoin d'envoyer une palette), il attend patiemment qu'une âme charitable s'arrête pour parcourir le livre et pourquoi pas engager la discussion. Personnellement, je le fais systématiquement. Si j'étais un peu prétentieux, je dirais que c'est  par fraternité poètique puisqu'à une période de ma vie, j'ai un peu taquiné la muse..bon, ça n'a rien donné ou pas grand chose mais toujours est-il que j'ai eu ce désir, ce besoin d'écrire en rimes. J'ai donc beaucoup de sympathie pour ceux qui y sont parvenus, pour qui c'est presque une chose naturelle...ô, ils n'en font pas leur métier, ce sont des poètes amateurs qui parfoisarrivent à se faire publier dans des maisons d'édition locales et qui n'ont d'autres moyens pour écouler leur stock (qui ne doit pas être monstrueux) que de tenir un stand dans ces marchés où le commun des mortels vient avant tout pour s'acheter du sauciflard ou du chouchen du cru.
    Je me dirige vers le stand donc. Souvent, il s'agit de romans du terroir, ce qui n'est pas ma tasse de thé. J'engage la discussion quand même car même si le texte ne m'intéresse pas, j'aime bien savoir comment travaillent les écrivains, s'ils font un plan ou s'ils écrivent à vue, quel est le rythme d'écriture etc etc. Lorsqu'il s'agit d'un poète, je suis un peu plus curieux mais souvent ils sont un peu plus taiseux. L'autre jour au marché de noël de Camors, je me suis porté acquéreur d'un petit recueil, sans avoir pu hélas discuter avec son auteur, absent au moment de mon passage. Mais, le recueil m'a déçu. Je sentais trop le dictionnaire de rimes à portée de main et cela faisait un peu forcé et bon ce n'était pas une poésie que j'aimais, (c'est à dire un peu verlainienne, avec un rythme et une musique, j'aime que le poème se lise d'un souffle comme le courant d'une onde pure).
    Prisca, sachant mon grand amour de l'Art (pour reprendre Rimbaud) a eu plus de chance que moi lors d'un autre marché où elle était allée sans moi. C'était à Languidic, ma ville natale et elle s'est arrêtée à un stand où un poète dédicaçait un de ses recueils. Il s'appelle Camille Jaouen et le recueil s'intitule mi-figue mi-raisin. Il est édité chez Chemin Faisant, un petit collectif d'auteurs basé à Ploemeur. Elle l'acheta.
    J'ai trouvé le recueil au pied du sapin et il ne m'a pas quitté toute la journée de noël. C'est un recueil plutôt sombre écrit dans un style assez classique et où il est beaucoup question de solitude, d'alcool, de dépression, de la mort... j'ai l'impression de me voir tel que je serais devenu si j'étais resté seul. Donc, voilà, je suis sensible à sa poésie. Elle me touche et c'est bien supérieur à ce que j'ai pu commettre (c'est pas dur en même temps). J'espère que l'auteur ne m'en voudra pas de diffuser ici un poème de ce recueil (poème de circonstance puisqu'il y est question des séances de dédicaces (j'ai hésité avec le bistrot):


    dédicaces

    Dans les salons du livre, on vient vendre son 'œuvre'
    et l'on en sort souvent Gros-Jean comme devant
    mais l'on est obligé d'avaler des couleuvres
    pour être un peu connu, pour aller de l'avant.

    Alors, on va passer des heures à attendre
    que quelqu'un daigne au moins feuilleter votre livre,
    ce livre qui, pour vous, est comme un être tendre,
    un enfant qui vous doit d'être né et de vivre.

    Mais ce quelqu'un, qui va repartir sans vos vers,
    ignore que ces mots qui l'ont laissé de glace,
    vous les avez bercés du printemps à l'hiver,
    longuement cajolés pour qu'ils soient bien en place.

    La poésie, toujours, c'est une part de soi
    que l'on offre à bas prix à qui veut bien la lire
    et qui, s'il est un peu troublé par vos émois,
    entendra, grâce à vous, le chant des oiseaux-lyres.

    Quant au poète, ici, il se sent mal à l'aise,
    exhibé comme au zoo devant ces messieurs-dames
    ...il étouffe et attend que cesse ce malaise:
    dans les salons du livre on vend un peu son âme !

    Camille Jaouen.

     

    (on peut acheter son dernier recueil (les olifants de la mémoire, lauréat du prix Bordulot 2012) en allant par ici). 

  • CR255 : l'éducation sentimentale - Gustave Flaubert

    roman, littérature, littérature française, livre, gustave flaubertL'action débute en 1840, c'est à dire en pleine monarchie dite de juillet. Louis-Philippe n'est pas le roi de France, il est le roi des français. Ce n'est pas pareil, 'roi de France' faisant trop monarchie d'avant 1789. La monarchie de juillet qui dispose d'une constitution est parlementaire. Voici à peu le contexte dans lequel notre héros, Frédéric Moreau, un jeune gentilhomme de province (de Nogent pour être précis, tout dans ce nom transpire la bonne vieille province bouseuse et inculte) monte à Paris pour y étudier le droit. Il a beaucoup d'ambition (littéraire et politique) et sa mère croit beaucoup en lui. Dans un bateau le menant à Paris, il fait la rencontre de Mr et Mme Arnoux, deux parisiens de la grande bourgeoisie. Il a le coup de foudre pour madame et arrivé à Paris,il n'a plus qu'une ambition : la retrouver et lui dire son amour. Il la retrouvera sans trop de mal et arrivera à faire partie des amis proches du couple Arnoux (Mr tient un journal consacré à l'art et fait dans le commerce de tableaux) et il passera toutes ces années à tenter d'attirer le regard de l'inaccessible Marie Arnoux. Cette dernière pleine de préjugés moraux est une mère au foyer modèle et va mettre du temps à se rendre compte que Frédéric l'aime..et qu'elle aussi. Pendant toutes ces années, la France subit des remous politiques dont Frédéric est plus spectateur qu'acteur. Il refait beaucoup le monde avec ses amis de sensibilités républicaines ou socialistes et en attendant de se faire aimer de Marie Arnoux, il devient l'amant de deux bourgeoises et va même jusqu'à faire un bébé avec l'une d'entre elles. Professionnellement, il n'avance pas et sa mère s'impatiente. L'héritage d'un oncle de Nogent lui permet de vivre sans rien faire. Il dilapide son argent en bourse ou en le prêtant à des gens qui ne le remboursent jamais. Vers la fin du roman, Marie avoue enfin à Frédéric qu'elle l'aime mais c'est trop tard, il eut fallu que tout cela se passe plus tôt. A la fin, l'empire est proclamé, Frédéric a tout raté. Il n'a aucune situation et son amour unique est définitivement perdu.

    Voilà à peu près l'histoire. Le roman m'a globalement ennuyé mais c'est normal puisqu'il est parait-il souvent considéré comme un roman où il ne se passe rien. Il se présente comme une succession de scènes avec Fred  en premier plan et moult personnages secondaires au second plan. L'éducation sentimentale du 'héros' est un échec même si quelque part, on peut trouver éminemment romantique le fait qu'il ait laissé de côté toutes ses ambitions pour l'amour d'une seule femme qu'il savait dès le départ inaccessible

    L'éducation sentimentale faisait partie des grands classiques que je n'avais pas lus. C'est chose faîte, l'année se termine bien. Le vent souffle sur la Bretagne, le chômage baisse et le fc Lorient finit plutôt bien l'année !

     

    lecture : décembre 2013

    le livre de poche, 626 pages

    note : 3/5

     

    Le roman a fait l'objet de deux adaptations cinématographiques dont la plus récente (1973) fut réalisée par Marcel Cravenne. Jean-Pierre Léaud est Frédéric Moreau et l'exquise Françoise Fabian joue Mme Arnoux. Assez pertinent comme casting. Mais il faut aimer Léaud (qui a une façon si personnelle de jouer qu'on le voit mal se mettre totalement dans la peau d'un personnage de roman).

     

     

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  • 2013, une (petite) année de lecture

    J'ai lu 13 romans en 2013 (je ne compte pas du côté de chez Swann qui est une relecture) ce qui fait de moi, selon les statisticiens un lecteur moyen ! Voilà, je suis rentré dans le rang après trois années hors normes. A cela, plusieurs explications :

    . plusieurs interruptions de lecture

    . quelques chantiers à la maison

    . plus possible pour moi de lire pendant la pause déjeuner cause besoin de dormir

    . internet qui prend trop de place dans mes soirées.


    titre auteur année de pays note
        parution    
    le vase où meurt cette verveine Frédérique Martin 2012 France 2,5
    oh...' Philippe Djian 2012 France 4,5
    la bête qui meurt Philip Roth 2004 USA 4,5
    la vérité sur l'affaire Harry Quebert Joël Dicker 2012 France 3
    villa triste Patrick Modiano 1977 France 4,5
    remonter la Marne Jean-Paul Kauffmann 2013 France 4,5
    le charretier de la providence Georges Simenon 1931 Belgique 4,5
    les cabines de bain Monique Lange 1984 France 2
    le sermon sur la chute de Rome Jérôme Ferrari 2012 France 4,5
    Canada Richard Ford 2013 USA 4
    au revoir là-haut Pierre Lemaitre 2013 France 4
    nue Jean-Philippe Toussaint 2013 France 2
    l'invention de nos vies Karine Tuil 2013 France 3,5

    J'ai donné 4.5/5 à plusieurs romans mais s'il faut départager,et bien, départageons.

    Le lauréat est :

    Remonter la Marne - Jean-Paul Kauffmann

  • scène de vie (parentale)

    J'ai le même soucis qu'Eric Chevillard lorsque le parent d'un enfant venu passer l'après-midi avec une de mes filles (pour un anniversaire le plus souvent) débarque chez moi. Il est sans doute gentil, plein de bonnes intentions, ne veut pas s'incruster, ça y'a pas de problème, mais je n'ai rien à dire à la plupart d'entre eux, ils sont des inconnus pour moi et il faut quand même faire semblant, offrir un café et parler oui mais de quoi quand on ne sait rien d'eux, s'ils sont de gauche ou de droite, s'ils préfèrent Sartre ou Camus, la mer ou la montagne, s'ils sont pc ou mac etc etc. Dans l'idéal, il faudrait leur faire remplir un questionnaire dès l'entrée. Car on n'a qu'un point commun : nos enfants sont amis.

    Merci Eric Chevillard, je me sens moins seul !

    La mère d’une camarade d’Agathe vient chercher sa fille à la maison. Elle est accompagnée de son nouvel ami que je ne connais pas, dont j’entends la voix saluer ma compagne dans l’entrée. Ni une ni deux, je m’éclipse par la porte du fond et monte me planquer à l’étage.

    Là soudain dans mon salon tout un individu, le bonhomme entier, un inconnu tout à coup à prendre en considération, bonjour, enchanté, Eric, asseyez-vous, un café ? et dans la vie quoi ? ah non tout un individu comme ça là, c’est beaucoup trop, lui ou un autre, n’importe qui, l’un de ces passants peut-être que j’ai croisé tout à l’heure sans le moins du monde me soucier de lui alors, parfaitement indifférent à sa personne et prêt à le rester éternellement. Et voilà que ce type vient s’incarner dans mon salon. C’est dégoûtant.

    Tout à coup lui ou un autre il faudrait qu’il devienne quelqu’un, qu’il existe, il faudrait cet homme des pieds à la tête que je le reconnaisse ! que je lui creuse un trou ! que je le bourre d’être et de présence ! qu’il soit ! ah mais non mais non oh là ! que je le fasse advenir moi là ! ah non ah non ! moi quatre à quatre à l’étage planqué ouf.

  • la fin de la télévision

    télévision,médiaEst-ce que je suis un vieux con si je vous dis qu'il n'y a rien de bon à la télé, qu'avant c'était mieux etc ? Peu importe à la limite si ça fait vieux con ou quoi mais quand je vois ce que je vois, je suis vraiment consterné. J'ai en horreur les émissions de télé réalité, au sens large du terme, c'est à dire que pou moi un concours de pâtisserie est de le télé réalité. J'exècre la façon dont sont conçus ces programmes dans lesquels on fait croire qu'il arrive ceci ou cela à des quidam lambda alors que tout est scénarisé, édulcoré. Je déteste ces séquences où on les fait s'exprimer à part devant la caméra pour qu'ils donnent leurs impressions sur ce qu'ils vivent, le top étant qu'ils se mettent à chialer. Il n'y a rien à garder de ces émissions, c'est de la merde en boite, un attrape-nigauds et quand on voit la place que ça prend à la télé, je crains que cela ait des incidences sur l'évolution psychologique de nos enfants, à qui on fait croire que la vraie vie, c'est la compétition, le dénigrement de l'autre etc.

    Alors, imaginez ma stupéfaction lorsque j'ai appris que le service public, jusque là à peu près épargné décide de s'y lancer aussi via une n ième émission de concours culinaire. Je ne sais pas si elle est toujours programmée d'ailleurs, mais qu'importe je m'en fous mais  rien que le fait qu'ils en aient eu l'idée m'insupporte. Cerise sur le gâteau en même temps que la direction de F2 annonça le lancement de cette émission, elle annonça la suppression des mots de minuits, une des seules émissions faisant honneur au service public. Une honte !

    Il y a quand même encore une différence entre les chaînes du service public et les autres mais j'ai comme l'impression que l'écart se réduit, qu'on n'a plus peur de rien chez France Télévisions. Mais c'est un scandale ! Nous payons la redevance et c'est elle qui finance des talk show insipides (toute une histoire présentée par Sophie Davant etc), des journaux d'information racoleurs (David Pujadas, je ne le supporte celui-là avec ses façons de nous annoncer la fin du monde tous les soirs), les sempiternels jeux avec Nagui et compagnie. Qu'en est-il de la mission du service public ? Quid des émissions culturelles ? Elles devraient être quotidiennes et en prime time. Bon, d'accord, il reste encore quelques espaces à peu près corrects (la grande librairie par exemple mais le compte n'y est pas non plus, trop grand public et à des années lumières de ce qui présentait Bernard Pivot).

    Il reste bien quelques documentaires mais là, on fait dans le racolage à tout va et puis pour rester dans le coup, on fait de "l'investigation cash" où en fin de compte le téléspectateur n'apprend rien d'autre que le fait que tout ceux qu'on a voulu interroger ont refusé de l'être. Du coup, on en sort bredouille et abruti. Quant aux autres documentaires restés dans une forme plus classique, et bien, ils pêchent par des enquêtes uniquement à charge, on ne prend aucun recul, ce qu'on veut c'est faire peur et démontrer par tous les moyens que le monde part à vau l'eau.

    L'idée de supprimer la publicité sur les chaînes du service public allait dans le bon sens avec comme objectif de libérer ces chaînes du diktat de l'audience mais apparemment ça n'a pas servi à grand chose. Le théâtre en direct, la littérature et la chanson française ne sont pas réapparus aux heures de grandes écoutes.

    Notez bien que je m'attaque avant tout à France Télévisions, les autres étant irrécupérables. Je n'en attends rien et tiens,  pour conclure cette note, je voulais quand même tirer mon chapeau à une certaine Enora (dont le photo va illustrer cette note et du coup un peu plomber son propos), une poupée blonde qui fait partie de l'équipe de Cyril Hanouna sur D8 (qui présente une émission  où l'on dissèque la télé réalité). Alors que ses camarades s'écharpent à propos de telle ou telle émission à la con, elle, avec aplomb affirme qu'elle ne regarde pas ces programmes leur préférant F2 ou F5, suscitant la stupéfaction autour d'elle comme si elle vivait sur une autre planète.

    Loïc LT

  • la feuille rebelle

    14122013J (10).JPGL’érable a perdu toutes ses feuilles. Il faut dire qu’il commence à s’en soulager très tôt, la plupart du temps vers la mi-août, cette année courant septembre, c’est à dire il y a 3 mois. Je me suis bien amusé à nettoyer le sol muni de mon balai à  feuilles. L’essentiel est allé au composteur mais quand il y en avait trop, j’ai dû aller faire un tour à la déchèterie. C’est quand même con d’aller à la déchèterie pour se débarrasser de ces feuilles alors que jetées dans n’importe quelle forêt, cela représenterait une goutte d’eau dans un océan de feuilles...Ce n’est pas de la pollution quoi !

    Mais en fait, toutes ne sont pas tombées...il en reste une qui s’accroche, toute fière et pas mécontente de ne pas se retrouver au milieu de ses congénères au fond du cimetière des feuilles mortes qu'est le composteur, dans lequel ça fermente et ça pullule de vers et d’autres prédateurs.

    Elle est là, tout triomphante, peut-être  en fait déjà détachée de sa tige et  accrochée à une branche qui l’empêche de tomber.

    Mais un jour, elle tombera. Peut-être d’ailleurs, au moment où je vous écris, a-t-elle déjà chu ! Et donc que va-t-il lui arriver à cette feuille rebelle ? Elles va embrasser le gazon et voltiger deci delà au gré du vent. Elle sera heureuse et libre et finira sa folle épopée dans une anfractuosité quelconque, un obstacle comme il en existe tant pour ces choses fragiles.

    Et dans sa solitude, elle se décomposera  et enrichira les sols car tel est le destin des feuilles, même des feuilles rebelles...alors, tu vois feuille rebelle, tu fais la belle, perchée là-haut, mais ça ne sert rien, tout ce que ça te va te rapporter, c’est une note à ta gloire éphémère sur mon blog, et peut-être au fond, que ce n’est déjà pas si mal !

    Loïc LT

     
  • CR254 : du côté de chez Swann - Marcel Proust

    Marcel Proust, littérature, littérature française, du côté de chez swannPlutôt que de faire un compte rendu de cette oeuvre (que j'avais lue il y a 20 ans), j'ai décidé de faire comme si je devais la résumer à mes filles. 

    Du côté de chez Swann expliqué à mes filles.

    Le roman se passe au début du XXème siècle en France. C’est l’histoire d’un garçon adulte qui s’appelle Marcel et qui essaie de se rappeler des souvenirs de son enfance dans le petit village de Combray en Normandie mais il n’en garde pas beaucoup à part le fait qu’il avait du mal à s’endormir surtout lorsque sa maman ne venait pas lui faire un bisou et cela arrivait surtout lorsque la famille recevait le visite d’un dénommé Charles Swann, un monsieur très élégant, cultivé et qui connaissait beaucoup de gens importants à Paris ; du coup Marcel n’aimait pas beaucoup quand Swann venait. Un jour pourtant, le simple fait de manger une madeleine avec un thé lui procure une joie intense et fait remonter du fond de sa mémoire tous ces souvenirs jusque-là inaccessibles. Le narrateur peut commencer sa recherche du temps perdu. 

    Marcel et ses parents vivaient à Paris en hiver et chez une tante à Combray en été. Ils sont plutôt riches et n’ont pas vraiment besoin de travailler pour vivre. A Combray, il y a une église avec un joli clocher et puis plein de gens dont Charles Swann qui y possède une maison (mais il en a aussi une à Paris). Swann est marié avec une jolie poupée qui s’appelle Odette de Crécy et toute une partie est consacrée à la façon dont ces deux-là (un amour de Swann) sont tombés amoureux (et ça se passe bien avant que Marcel ne soit né). Après avoir conquis Odette, Swann devient très jaloux, à en devenir fou si bien qu’Odette en a marre de lui mais finalement il s’en fout car il trouve qu’elle n’est pas son genre. Mais ils se marieront quand même et ils auront un enfant qui s’appellera Gilberte.

    On va faire la connaissance de Gilberte dans la 3ème partie du roman (noms de pays : le nom) , partie dans laquelle Marcel nous informe d’abord que faute de pouvoir voyager (parce qu’il a une santé fragile), il essaie d’imaginer à quoi ressemblent les villes et les autres pays à la simple prononciation de leur nom. Ensuite, nous sommes à Paris en hiver. Un peu par hasard, Marcel et Gilberte deviennent amis en jouant dans un parc près des Champs-Elysées. Quel âge a Marcel, je ne sais pas trop, dans les 12 ans peut-être. Mais lui, c’est plus que de l’amitié qu’il éprouve pour Gilberte, c’est de l’amour ! Il aime Gilberte alors qu’elle, elle considère Marcel avant tout comme un bon ami. Et puis, Marcel devient un peu marteau et devient amoureux de tout l’univers de Gilberte et notamment de ses parents, comme Swann par exemple qu’il détestait tant avant parce que ses visites l’empêchaient d’avoir un bisou de sa maman.

    Voilà un peu près l’histoire. Il ne se passe pas grand-chose dans le roman. Pour Marcel Proust, les sensations comptent plus que les faits et il aime bien décrire les gens physiquement un peu mais surtout psychologiquement, c’est-à-dire qu’il essaie de comprendre pourquoi les gens agissent d’une façon plutôt qu’une autre. Et il le fait très bien, aucun écrivain n’a réussi à le faire aussi bien que lui. Mais il faut s’accrocher car souvent les phrases sont très longues et on s’y perd un peu !

    Loïc LT

    kindle/lecture :octobre 2013, 5/5

  • CR253 : l'invention de nos vies - Karine Tuil

    611xRtURScL.jpgprésentation  de l’éditeur : Sam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »… Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension. Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c’était à refaire ? À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c’est la déflagration… « Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir » dit un proverbe qu’illustre ce roman d’une puissance et d’une habileté hors du commun, où la petite histoire d’un triangle amoureux percute avec violence la grande Histoire de notre début de siècle.

    mon avis : Globalement, même si j’ai été happé par l’histoire (qui s’accélère dans la deuxième partie après une mise en route un peu poussive), l’adjectif qui me vient spontanément pour décrire ce roman est surfait. Surfait parce que pour décrire les personnages et les situations, l’auteur va à chaque fois dans l’extrême. Samir est le plus grand avocat de New York, il a le monde à ses pieds, Nina est une fille sublime et irrésistible. Samuel est le cliché de l'écrivain raté et idéaliste. Cela manque quand même singulièrement de nuance (et je ne parle pas de toute la partie consacrée au terrorisme islamique), un peu comme Eric Reinhardt lorsqu’il dépeint la mondialisation économique dans le  système Victoria. L’excès s’opère aussi dans la chute ou dans le succès. Sami/Samir Tahar subit une chute violente et inexorable (par moment, cela fait penser à l’affaire dsk notamment quand il sort de sa garde à vue sous le regard des caméras) pendant que Samuel connaît un succès aussi soudain qu'inattendu. A côté de cela,  les personnages sont attachants même dans leurs faiblesses (comme on dit), complexes (peut-être d’ailleurs que c’est pour mieux mettre en relief cette complexité que l’auteur a jugé utile de surfaire) si bien qu’on arrive à comprendre leurs motivations même lorsqu’elles sont abjectes. On excuse  à Sami/Samir d’avoir menti sur son identité, on excuse Nina de l’avoir suivi, on excuse tout à tout le monde parce que chacun à de bonnes raisons morales, profondes et personnelles d’agir comme il agit.

    Au final, c’est un récit ample et embrassant pas mal des problématiques de nos sociétés contemporaines (désœuvrement social, fanatisme religieux, discrimination raciale) mais qui avant tout met en avant le concept du déterminisme social. Sommes-nous vraiment les acteurs de nos vies ou bien tout est-il joué d’avance. ? Avons-nous le pouvoir d’inventer nos vies ?

    lecture : automne 2013 Grasset, 08/2013

    version papier : 504 pages lecture sur Kindle.

    note : 3.5 /5

     

  • matin givré

    Ce matin, le thermomètre est descendu - 1.2°. C'est précis ! Merci ma station météo LaCrosseTechnology. Ce minimum fut atteint à 8:12. J'étais réveillé mais encore couché cherchant au fond de mon être la motivation pour aller faire un footing, repoussant le lever à la prochaine dizaine. Et puis, la paresse, comme souvent a eu  raison de moi, je me suis levé plus tard et nous avons pris le petit déjeuner en famille dans la joie et la bonne humeur comme il se doit un lendemain de victoire (des merlus... dont mes 3 gonzesses s'en balancent -). Après quoi, je suis sorti faire mon petit tour. J'aime ces aubes dominicales et glacées. La grande route située à 300 mètres de la maison était silencieuse, il y avait dans l'air une odeur de fumée de cheminées. De la vapeur d'eau s'évaporait des toits, Les prés et les gazons étaient blancs de givre et les quelques feuilles n'étant pas encore tombées  retenaient des gouttelettes d'eau surprises par le froid. Il ne manquait pour parfaire ce tableau que le bruit d'une lointaine tronçonneuse.  L'autre jour, j'ai vécu quelque chose d'assez bizarre. Mon ginkgo n'avait encore perdu aucune de ses feuilles (il a sa logique celui-là, débourrant tard (en mai), il lâche également ses feuilles tardivement) et elles sont toutes tombées en une nuit (et si ça se trouve en quelques minutes)...justement à cause du gel qui avaient les avaient alourdies. 

     

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    Les graminées ne sont jamais aussi belles que lorsqu'elles sont recouvertes de givre. Voyez la molinia, c'est un spectacle magnifique et le bouquet final puisque ses hampes vont tomber sans crier gare au prochain coup de vent. 

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    Même un arbre dénudé, ici,le bouleau pleureur retrouve un certain charme.

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    Les frondes des fougères caduques commencent à sérieusement roussir. A droite, l'osmonde est royale et à gauche la dryopétris se filix un max.

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    Et près de l’arche qu’un

    Chèvrefeuille gravit

    Le boudha n’est qu’un nain

    Qui veille et qui sourit.

     

    Il ne craint ni le froid

    Ni le vent ni l’averse

    Mais se méfie du chat

    Qui parfois le renverse.

     

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    Ensuite, sous l'action du soleil, cette étoile qui gravite autour de la Terre que nous envoie sa chaleur malgré les 150.000.000 de kms qui nous  séparent,  la température est vite montée au dessus de 0 et conformément aux lois de la physique, l'eau est redevenue liquide et le paysage quelconque. 

    Loïc LT