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littérature française - Page 6

  • CR146 : les ombres errantes - Pascal Quignard

    9782246637417.gifprésentation de l'éditeur : " Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture est l'errance. "

    mon avis :...en 3 extraits :

    "L'aurore est au jour ce que le printemps est à l'année c'est à dire ce que le bébé est au mort."
    (p78)
    ah, merci Mr Quignard pour cette pensée profonde.

    "On ne peut être à la fois  un gardien de prison et un homme évadé". (p143)
    Ça se discute...mais pas envie de m'appesantir.

    "Nous venons de l'eau comme nous venons de la mer. D'abord nous descendons des bactéries. Puis nous descendons des singes." (p167)
    Encore merci, Mr Quignard, avant de vous lire, je pensais qu'on descendait d'Adam et Eve.

    Je n'irais pas jusqu'à dire que tout est à l'avenant mais avec ces trois extraits, on est tout à fait dans l'esprit des ombres errantes : beaucoup de bavardages inutiles, des pensées qui se veulent profondes..mais qui accouchent d'une souris..et c'est truffé de références plus ou moins mythologiques et greco-romaines, histoire d'emballer tout ça comme il faut. En conclusion, je ne sais pas ce qu'a voulu transmettre Quignard avec cet essai. Qu'est-ce qu'il a voulu nous dire ? Que l'art c'est beau, que lire c'est chouette, que la vie, c'est souvent dur et puis au final, ça finit par la mort. Voilà en fait le message de l'auteur.
    Je pense que Pascal Quignard est un auteur surestimé ( à ranger dans la même catégorie que Pierre Michon).
    Ou alors, c'est moi. Je dois être un lecteur au QI limité.
    C'est au choix.

    roman, paru en 2002 (prix Goncourt)
    Grasset, 188 pages
    lecture du 13/02 au 15/02/2010
    note : 1.5/5

  • CR145 : Rimbaud tel que je l'ai connu - Georges Izambard

    9782844181381FS.gifIl y a quelques jours de cela, j'errais dans  les rayons de la fnac de Vannes à l'affut de quelque nouveauté, lorsque soudain, je tombai sur  cet ouvrage improbable signé Georges Izambard, le professeur de rhétorique d'Arthur Rimbaud et qui fut aussi pendant une courte période l'ami du poète.
    En fait, il ne s'agit pas à proprement parler d'un livre écrit par Izambard mais un assemblage réalisé après sa mort (il est décédé en 1921 soit 30 ans après Rimbaud) de lettres et articles où il parle de son ancien élève. Il y est beaucoup question du conflit qui l'opposa à Paterne Berrichon (mari d'Isabelle Rimbaud, soeur d'Arthur et qui entreprit d'écrire une biographie d'AR). Les deux hommes eurent en effet des échanges houleux par presse interposée. Izambard reprochait surtout à Berrichon de complètement travestir la réalité afin d'offrir au public un Rimbaud plus conforme à ses aspirations au point de tout simplement changer des mots ou de supprimer des phrases entières de lettres écrites par Arthur Rimbaud.
    Mais, plus que ces querelles pseudo-littéraires, le rimbaldien trouvera dans cet ouvrage de nombreuses anecdotes, truculentes pour beaucoup (comme par exemple l'emploi du temps d'Arthur lorsqu'il séjourna chez les soeurs Gindre ) ce qui n'apporte certes pas grand chose à la compréhension de l'oeuvre du poète mais qui permettent d'alimenter un peu plus le mythe (ou parfois de l'écorner..). Et à titre personnel, je suis friand de toutes ces anecdotes, presque plus que de l'oeuvre (dont je suis revenu) car il y a quelque chose de fascinant dans la figure de Rimbaud, qui dépasse son oeuvre.
    Une anecdote en particulier m'a beaucoup amusée. Rimbaud avait envoyé le poème le coeur supllicié à Izambard. Celui-ci le trouva quelconque et voulu lui prouver qu'il pouvait en faire autant. extrait, p 33 :

    et il m'envoyait, comme un échantillon de la formule nouvelle, ces triolets fameux que j'ai remis plus tard à Verlaine avec le reste, et qui ont fait la joie de plusieurs générations de décadents :

    le coeur supplicié (Arthur Rimbaud)

    Mon triste cœur bave à la poupe ...
    Mon cœur est plein de caporal!
    Ils y lancent des jets de soupe,
    Mon triste cœur bave à la poupe...
    Sous les quolibets de la troupe
    Qui lance un rire général,
    Mon triste cœur bave à la poupe,
    Mon cœur est plein de caporal!

    Ithyphalliques et pioupiesques
    Leurs insultes l'ont dépravé;
    À la vesprée, ils font des fresques
    Ithyphalliques et pioupiesques;
    Ô flots abracadabrantesques,
    Prenez mon cœur, qu'il soit sauvé!
    Ithyphalliques et pioupiesques,
    Leurs insultes l'ont dépravé.

    Quand ils auront tari leurs chiques,
    Comment agir, ô cœur volé?
    Ce seront des refrains bachiques
    Quand ils auront tari leurs chiques!
    J'aurai des sursauts stomachiques
    Si mon cœur triste est ravalé!
    Quand ils auront tari leurs chiques,
    Comment agir, ô cœur volé


    "et je me mettais à mon tour en frais de triolets, histoire de pasticher les siens : les miens avaient pour titre : la Muse des Méphitiques..."


    la muse des Méphitiques ( Georges Izambard)

    Viens sur mon coeur, Muse des Méphitiques
    Et roucoulons comme deux amoureux.
    Pour bafouer toutes les esthétiques
    Viens dans mes bras, Muse des Méphitiques ;
    Je te ferai des petits rachitiques,
    Froids au toucher, verdâtres et goitreux..
    Viens dans mes bras, Muse des Méphitiques,
    Et folâtrons comme deux amoureux.
    Viens !... Tu verras le bourgeois baveux qui s’offusque
    Se cramponner d’horreur à son comptoir,
    Comme à son roc s'agglutine un mollusque
    Viens, tu verras le bourgeois baveux qui s’offusque
    Et son oeil torve, au fond d'un vase étrusque,
    Sa main crispée agrippant l'éteignoir.
    Et tu verras le Bourgeois qui s'offusque
    Se cramponner d'horreur à son comptoir.
    Voici venir l'ère des pourritures,
    Où les lépreux sortent des lazarets.
    O fleurs du Laid, rutilantes ordures,
    Nous fourrageant dans les monts d'épluchures,
    Voici venir l'ère des pourritures
    Psalmodions l'hosannah des gorets !
    Voici venir l'ère des pourritures
    Où les lépreux sortent des lazarets.


    fin de citation. Il faut admetre que le pastiche soutient bien la comparaison. Cela amusa beaucoup Rimbaud nous dit Izambard. Dans le même esprit, Izambard ne fut pas impressioné par la lettre du Voyant (vous revoilà professeur...) et le commentaire linéaire qu'il en fit ressemble à une leçon d'un professeur à son élève..de quoi calmer certains spécialistes un peu trop enthousiastes.

    biographie, paru en 01/2010
    Editions La Part Commune, 230 pages
    lecture du 08.02.2010 au 11.02.2010
    note : 4/5

  • CR144 : la centrale - Elisabeth Filhol

    9782846823425.jpgJ'avais reperé ce roman dès sa sortie et quelques bonnes critiques m'ont conduit à me le procurer.  Ce petit ouvrage de 141 pages traite de la vie quotidienne d'un intérimaire dont la spécialité est d'effectuer des travaux de maintenance dans les centrales nucléaires. J'avais peur avant de commencer cette lecture qu'il s'agisse d'un roman à charge contre l'industrie nucléaire mais en fait, je tiens à rassurer de suite les écologistes (et donc pro-nucléaires) dont je suis, il n'en ait rien. Les risques liés au nucléaire sont évidemment évoqués et occupent même une grosse partie du roman mais s'il y a une critique dans ce roman, ce serait plus de la précarité dans laquelle vivent tous ces intérimaires intervenant de centrales en centrales au gré de ce qu'on appelle dans la milieu des  "arrêts de tranche". Comme les sites se situent souvent près de petits bourgs, ils n'ont d'autres solutions que de vivre dans des caravanes ou des mobile-homes.
    A travers le parcours de Yann,  le narrateur, on constate qu'il existe une forte solidarité entre tous les travailleurs, qui pour beaucoup, font ce boulot autant par choix que par nécessité. Et puis il y a l'ombre planante de Loïc, un ex-collègue et ami de Yann dont on apprend sur la fin qu'il s'est suicidé en fonçant sur un camion alors qu'il rentrait dans sa bonne ville de Lorient (n'est-ce pas..)  Mais il nous ait pas donné de connaître les raisons de cet acte..et c'est là le reproche qu'on peut faire au roman : un peu trop court pour véritablement fouiller la psychologie des personnages. Dommage, il y avait tant à dire sur tous ces gens travaillant tous les jours dans une atmosphère radio-active et avec toujours la crainte de l'accident . Un tel sujet valait bien trois cent pages..mais ça n'enlève rien à la qualité de la centrale, livre bien écrit et extrêmement bien documenté.
    Pour l'anecdote, ll parait que l'auteur de ce livre n'a jamais mis les pieds dans une centrale nucléaire..mais après tout pourquoi pas, toutes proportions gardées, Rimbaud n'avait jamais vu la mer lorsqu'il a écrit le bateau ivre.

    l'avis de télérama, celui de l'humanité, et celui de Bartllebooth

    roman, paru en 01/2010
    P.O.L, 141 pages
    lecture le 07.02.2010
    note : 3.5/5

  • CR143 : trois contes - Flaubert

    TROIS CONTES.jpgprésentation de l'éditeur : Ces trois contes sont trois histoires extraordinaires où le fantastique religieux illumine la vie quotidienne.
    La Légende de saint Julien l’Hospitalier, c’est le Moyen Age, ses seigneurs passionnés de chasse. Ses lépreux.
    Hérodias, c’est la Palestine au temps d’Hérode avec ses intrigues de palais, l’occupation romaine et la danse sensuelle de Salomé réclamant la tête de saint Jean-Baptiste. Un coeur simple, c’est enfin la Normandie chère à Flaubert, Pont-l’Evêque et Trouville. Une vieille servante y a vécu et souffert. Elle finit par voir en son perroquet le Saint-Esprit lui-même.
    Trois chefs-d’oeuvre pleins de réalisme, de délicatesse et d’émotion.


    mon avis : Ce petit recueil porte bien son nom puisqu'effectivement, il contient trois contes, un coeur simple, la légende de Saint Julien l'hospitalier et Hérodias. Les trois contes ne se ressemblent pas beaucoup, se déroulent à des époques différentes mais ont quand même un point commun et celui-ci est de taille : ils sont tous ennuyants à lire, le pire étant Hérodias où à l'ennui, il faut ajouter l'incompréhension : je n'ai pas compris une phrase de cette histoire se déroulant nous dit l'éditeur, au temps d'Hérode.

    Dans l'ensemble, le style est presque lourd et sème même souvent la confusion. Exemple au démarrage de un coeur simple :

    Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l'Evêque envièrent à Madame Aubain sa servante Félicité.
    Pour cent francs par an, elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval, engraisser les volailles, battre le beurre, et resta fidèle à sa maîtresse, - qui n'était pas cependant une personne agréable.
    Elle avait épousé un beau garçon sans fortune, mort au commencement de 1809, en lui laissant deux enfants très jeunes avec une quantité de dettes.

    A qui correspond le "elle" de la dernière phrase ? Flaubert parle-t-il de Mme Aubain ou de Félicité ?

    Je ne suis pas tendre ce soir mais ma note est à l'image de cette lecture courte mais laborieuse. Je n'ai qu'un lointain souvenir de Madame Bovary, étudié au lycée mais je me souviens quand même d'un style plus limpide.  Et plus globalement, je crois que je préfère Stendhal à Flaubert. Voilà, je suis peu inspiré quant à cette affaire-là et c'est tout ce que j'ai à dire sur cette lecture que je qualifierais d'intermédiaire après le pavé la conspiration des ténèbres et avant je-ne-sais-pas-quoi-encore.

    recueil de nouvelle, paru en 1877
    le livre de poche n°1958, 145 pages
    lecture du 30/01 au 02/02/2010
    note : 1/5

  • CR141 : bella ciao - Eric Holder

    9782020975353.jpgJ'ai lu bella ciao courant décembre 2009 et dieu sait pourquoi je n'ai pas encore écrit le compte-rendu. Et voici que ce matin l'auteur m'envoie un mail "et quand l'espèce de blogger va-t-il donc faire le compte-rendu de mon roman ?". C'est un fait que dès que j'ai quelques jours de retard, hop, il faut que l'auteur du roman en question m'appelle. C'est quasiment systématique. Il est devenu impératif pour un écrivain d'être critiqué ici. Et cela fait des jaloux : l'autre jour, Marcel Proust en personne me contacte de l'au delà pour me  faire part de sa déception parce qu'ayant lu à la recherche du temps perdu bien avant l'ouverture du blog, son oeuvre ne fera donc jamais l'objet d'un compte-rendu en bonne et due forme.
    Je fais ce que je peux. Je ne vais pas relire la recherche pour faire plaisir à Mr Proust (par contre je lui ai répondu que j'avais plus ou moins comme projet de lire les plaisirs et les jours).

    Mais c'est vrai que Eric Holder mérite sa note d'autant que bella ciao est un bon roman. Je ne me souviens plus trop de l'histoire avec précision mais il me souvient de quelque chose qui se passe en Gironde, de très bucolique, très imagé et puis du héros, un certain Michel (ou était-ce Patrick), un écorché vif, un homme blessé, alcoolique et tout et ayant du mal à se relever d'un divorce. Il trouve de petits boulots manuels pour au final se poser dans une vigne. Il tente de se reconstruire. C'est tout ce que je peux dire aujourd'hui mais globalement quand même le sentiment est plus que positif.
    Mais j'ai été importuné pendant toute la lecture parce que j'avais en tête une chanson intitulée ciao bella (chanson sans intérêt chantée par qui, Rose, Anais, je ne saurais le dire). Et ça a perturbé un peu ma lecture. Juste un peu.


    roman, paru en 08/2009
    éditions du seuil, 146 pages
    lecture du 05/12 au 06/12/2009
    note : 3.5/5
    à venir : la conspiration des ténèbres, Théodore Roszcak

  • CR139 : la nébuleuse du crabe - Eric Chevillard

    v_2707319686.jpgLa nébuleuse du crabe ne constitue  pas vraiment un roman. Le livre se compose en effet de 52 chapitres indépendants mettant tous en scène un "type" qui s'appelle Crab (je mets des guillemets parce qu'il arrive que Crab ne soit pas vraiment humain). Le monde dans lequel il évolue est plutôt surréaliste et même quand il a une assise un tant soit peu réaliste, tout peut s'effondrer à tout moment. Le lecteur doit s'attendre à tout.
    C'est drôle et ingénieux. Il y a à picorer là-dedans pour épater la tablée dans quelque réunion de famille.
    Mais (je fais mon Zemmour qui envoie d'abord des fleurs pour pouvoir mieux pilonner ensuite)...
    Mais j'ai trouvé que la nébuleuse du crabe manquait d'homogénéité. Le livre refermé, je me suis dit "et donc ?". J'aurais eu le même sentiment si j'avais lu un livre de citations d'une traite. Chaque citation vaut le détour mais le tout ne signifie rien. Heureusement l'auteur a eu l'idée de faire court (123 pages). Je n'aurais pas supporter 10 pages de plus. Mais c'est un petit livre qu'il doit être bon de ressortir de sa bibliothèque pour en lire quelques séquences prises au hasard.
    Ceci dit, comme mes huit lecteurs assidus l'ont remarqué, je suis un grand fan de Chevillard puisque le matin, après m'être soulagé et avoir allumé la cafetière, la première chose que je fais est de consulter son blog dans lequel l'auteur perpétue l'esprit de la nébuleuse du crabe.

    Extraits au hasard :

    N'ayant pas écouté le bulletin météorologique faisant état du froid intense qui règne sur le pays, et des pluies ininterrompues, Crab sort de chez lui en chemisette et profite tout l'après-midi d'un grand soleil estival, par ignorance, exactement. Il pourrait se tenir un peu au courant de l'actualité. (p36)

    Ainsi, le prix Nobel de physique a été décerné au professeur Y pour ses remarquables travaux sur la désintégration fulgurante, tandis que Crab doit se contenter cette année encore du prix Nobel de la paix, ayant dérobé puis détruit les plans de la terrible invention du professeur Y.
    (p22)

    Les avis d'Antoine et de Lutain

    roman, paru en 1993
    éditions de minuit, 123 pages
    lecture du 13/01 au 17/01/2010
    note : 4/5
    à venir : bella ciao, Eric Holder

  • CR137 : un roman français - Frédéric Beigbeder

    020120102641.jpgAvant toute chose et afin de prévenir toutes remarques, je me dois de dire qu'on m'a offert ce livre, que j'en connaissais l'existence mais que je n'avais pas l'intention de lire. C'est que je suis un type très influençable et certains médias dont je suis fidèle ne cessent de se moquer d'une certaine littérature sans estomac dont Frédéric Beigbeder serait l'un des chefs de file.
    Et puis, ne sachant pas dans quoi me plonger en ce début d'année, j'ai ouvert la chose en commençant par la première page, sans trop y croire, le sourire aux lèvres. Aidé de mes yeux (pour la lecture) et de mes mains (pour tourner les pages), et tranquillement installé au coin du feu, j'ai lu une page, puis deux, puis trois...etc etc, jurant qu'on ne m'y reprendrait plus.
    Trois heures plus tard, je terminais la lecture avec toujours ce sentiment qu'on ne m'y reprendrait plus mais pour une autre raison puisque ce "roman français" est pour ainsi dire l'une des meilleures autobiographies que j'ai jamais lue. La morale de cette histoire est qu'il faut se méfier du littérairement correct, qu'il faut se forger une opinion par soi-même et uniquement par soi-même.
    Je ne rentrerais pas dans le détail du livre. Je le conseille juste fortement afin que vous constatiez par vous-même le talent de cet écrivain,  son humilité et ses analyses très fines de la famille, des rapports avec son grand frère (Charles, pdg de poweo) etc mais je ne peux m'empêcher de citer ce passage, qui écrit de la main d'un bobo force le respect :

    Ce truc qu'on appelle la liberté, c'était surtout une lutte pour une vie plus douillette que celle des générations précédentes. Si l'on y réfléchit bien, le confort humain est même le seul progrès du XXè siècle. Le confort, c'est l'oubli par le canapé Knoll.


    roman, paru en 2009
    éditions Grasset, 280 pages
    lecture du 02/01 au 03/01/2010
    note : 4/5
    à venir : bella ciao, Eric Holder

  • CR135 : doggy bag, saison 4 - Philippe Djian

    9782264046932FS.gif&usg=AFQjCNEa2GgHUekTIh-gpHUOECXO2rK1oAprésentation de l'auteur : Ce que l'on craignait est arrivé : Victor Sollens s'est pendu.
    Le niveau des eaux baisse, le fleuve retourne dans son lit, Irène est saine et sauve, mais le vieil homme n'a pas supporté d'être rejeté par les siens - pour une vague histoire de trahison dont il se serait rendu coupable. De son côté, David découvre que Josianne n'est pas enceinte, ce qu'il n'apprécie que moyennement puisque c'était la raison pour laquelle il l'avait épousée. Autant dire que pour certains les choses ne vont pas très fort.
    À présent, plusieurs mois ont passé. L'arrière-saison est magnifique, la nature étonnamment luxuriante. Et il y a un grand plaisir à écrire là-dessus, sur le cheminement des âmes aujourd'hui, sur ces choses que nous avons sous les yeux, étrangement belles et menaçantes.


    mon avis : Je trouve que le dernier paragraphe de cette présentation est très beau, qu'il donne vraiment envie d'en savoir plus et puis, il confirme le sentiment que j'ai en lisant la série doggy bag : cette impression que l'histoire échappe à Philippe Djian, qu'il se laisse surprendre par les événements et même qu'il ne maîtrise plus rien, qu'il n'en est que le dépositaire. Il a un grand plaisir à écrire là-dessus et moi j'ai un grand plaisir à lire là-dessus.
    Et puis, contrairement aux apparences, Victor Sollens n'est pas mort. Il a survécu à sa pendaison mais on se demande vraiment s'il n'aurait mieux pas fallu qu'il en fut autrement, tant toute sa famille, sa femme, Irène, ses deux fils le rejettent. Je trouve vraiment ça injuste et c'est un grand déchirement pour moi que de voir un homme rejeté à ce point. Bon, bien sûr, il a fait des conneries mais qui n'en fait pas, franchement.
    Je vais m'arrêter là car j'ai presque envie de chialer déjà en repensant à tout ça. Je ne sais pas comment ça va finir mais vraiment, on a l'impression qu'un sort a été jeté sur les Sollens, qui, s'ils sont un peu barrés, ne méritent pas ça.

    roman, paru en 2008
    10/18, 248 pages
    lecture du 10/12 au 21/12/2009
    note : 4/5
    à venir : bella ciao, Eric Holder

  • incidences, Philippe Djian

    philippe-djian-broie-noir-L-1.jpeg&usg=AFQjCNEf-B7NEvK52T6D9kjPX7Cf_yEQOwLe site evene.fr informe que le futur roman du maître s'intitulera incidences, qu'il sortira en février 2010 et on a même le droit au résumé de l'affaire..et je dois avouer que c'est très alléchant. Philippe Djian, très inspiré en ce moment, est dans une bonne dynamique : pourvu que ça dure !

    résumé : Le nouveau roman de Philippe Djian commence à cent à l'heure. En quelques pages, il brosse le portrait de Marc, professeur de creative writing dans une université française, aussi attachant qu'inquiétant, qui ramène chez lui Barbara, une de ses étudiantes. Le lendemain matin, elle gît morte à côté de lui. N'ayant que modérément confiance dans la justice de son pays, il se débarrasse du corps dans une crevasse. Quelques jours plus tard, Myriam, la mère de Barbara, se présente à la fac où il enseigne : Marc est tout de suite séduit...

    Espérons que le Marc de incidences ne soit pas aussi faux-cul et barré que celui de Doggy Bag...


  • CR133 : une année étrangère - Brigitte Giraud

    annee-etrangere-brigitte-giraud-L-1.jpegEn fin de compte, je me suis trompé sur la fin du roman (voir note précédente) mais en fait, ce n'est pas grave, ça m'a donné une idée de roman : une fille au pair embauchée dans une famille espagnole (pourquoi pas) pour combler un vide, parce qu'elle ressemblerait à la fille disparue, qu'elle porterait même le même prénom. Mais je ne suis pas prêt d'écrire ce roman parce que j'ai d'autres projets à réaliser avant, comme par exemple construire un cabanon en bois pour y stocker des livres  ou faire une terrasse en carton.
    Et donc, le roman de Brigitte Giraud n'est pas si mal. Il est question du déracinement d'une fille au pair, des difficultés d'adaptation, de la barrière de la langue, tout ceci d'autant plus marqués dans une année étrangère qu'elle se retrouve dans une famille allemande pour le moins étrange (en ce sens, étrangère a peut-être deux sens). Et puis donc arrive le dénouement..qui nous ramène encore 60ans en arrière pendant cette foutue guerre à propos de laquelle nos auteurs français n'en finissent pas de revenir. Un peu lassant à la fin.
    Mais en dehors de ça, le roman est assez agréable à lire.
    Et j'ai hésité à écrire cette note (très courte) car j'ai hésité même à continuer le blog. Il y a des moments comme ça où je trouve que la littérature est vaine, qu'elle n'est pas du tout synonyme d'évasion (car on lit dans son fauteuil, dans son lit..et on croit s'évader parce qu'on lit des choses qui nous sont pas quotidiennes), qu'en fait elle empêche de progresser, de prendre des risques, de voyager. On ne prend aucun risque en se plongeant dans un bouquin, au contraire même, on se vautre dans son confort et on se rassure en se disant "je m'évade avec la littérature".
    Mais quelques jours après avoir penser tout ça, j'ai changé un peu d'avis. C'est comme ça que ça se passe dans mon cerveau. Les idées et les sentiments vont et viennent de façons incohérentes et désordonnées.

    roman, paru en 08/2009
    Stock, 207 pages
    lecture du 23/11 au 25/11/2009
    note : 3.5/5
    à venir : l'exilée, Pearl Buck