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CR137 : un roman français - Frédéric Beigbeder

020120102641.jpgAvant toute chose et afin de prévenir toutes remarques, je me dois de dire qu'on m'a offert ce livre, que j'en connaissais l'existence mais que je n'avais pas l'intention de lire. C'est que je suis un type très influençable et certains médias dont je suis fidèle ne cessent de se moquer d'une certaine littérature sans estomac dont Frédéric Beigbeder serait l'un des chefs de file.
Et puis, ne sachant pas dans quoi me plonger en ce début d'année, j'ai ouvert la chose en commençant par la première page, sans trop y croire, le sourire aux lèvres. Aidé de mes yeux (pour la lecture) et de mes mains (pour tourner les pages), et tranquillement installé au coin du feu, j'ai lu une page, puis deux, puis trois...etc etc, jurant qu'on ne m'y reprendrait plus.
Trois heures plus tard, je terminais la lecture avec toujours ce sentiment qu'on ne m'y reprendrait plus mais pour une autre raison puisque ce "roman français" est pour ainsi dire l'une des meilleures autobiographies que j'ai jamais lue. La morale de cette histoire est qu'il faut se méfier du littérairement correct, qu'il faut se forger une opinion par soi-même et uniquement par soi-même.
Je ne rentrerais pas dans le détail du livre. Je le conseille juste fortement afin que vous constatiez par vous-même le talent de cet écrivain,  son humilité et ses analyses très fines de la famille, des rapports avec son grand frère (Charles, pdg de poweo) etc mais je ne peux m'empêcher de citer ce passage, qui écrit de la main d'un bobo force le respect :

Ce truc qu'on appelle la liberté, c'était surtout une lutte pour une vie plus douillette que celle des générations précédentes. Si l'on y réfléchit bien, le confort humain est même le seul progrès du XXè siècle. Le confort, c'est l'oubli par le canapé Knoll.


roman, paru en 2009
éditions Grasset, 280 pages
lecture du 02/01 au 03/01/2010
note : 4/5
à venir : bella ciao, Eric Holder

Commentaires

  • Ce n'est sûrement pas désagréable à lire, mais une des meilleures autobiographies que tu as lues, vraiment ??? Mieux que l'Âge d'homme par exemple, que tu as lu cette année je crois ?
    En tous cas, je suis ravie de voir ce que tu lis en ce moment, car ce roman est à mon programme challengesque, alors je passerai voir ton avis avec intérêt.

  • L'une des meilleures oui...parce que sans vouloir jouer sur les mots, je n'ai pas lu tant que ça d'autobiographies. Mais là, en ce qui concerne ce Beigbeder, ma bonne appréciation vient du fait que je me préparais à lire quelque chose de profondément abject, ce qui ne fut pas le cas.
    Mais "l'âge d'homme" est évidemment hors catégorie.

    Quant aux "raisins de la colère", vu le pavé, on se donne rdv dans quinze jours -))

  • Ce truc qu'on appelle la liberté, c'était surtout une lutte pour une vie plus douillette que celle des générations précédentes. Si l'on y réfléchit bien, le confort humain est même le seul progrès du XXè siècle. Le confort, c'est l'oubli par le canapé Knoll.

    Ah. Bon, forcément on ne doit pas venir du même monde. Beigbeder et moi. Parce que le confort comme seul progrès du XXè siècle, ça me laisse pantoise. La sécu, les congés payés, (et ce ne sont que des exemples comme ça, il y a d'autres bien sûr), c'est une telle évidence qu'on en oublie l'importance. Il est vrai que dans certains milieux, on voudrait bien enterrer ce genre de choses. L'oubli par le canapé Knoll, why not. Pour beaucoup, accéder à l'oubli par le canapé Ikéa tient déjà du sacrifice... (désolée, je suis en pleine négos syndicales en ce moment, et juste un peu speedée...)

  • Tu vois, je ne sais pas même pas à quoi ressemble un canapé "knoll" ; mais il n'a pas totalement tort : toutes les conquêtes dont tu parles sont un peu, voire bcp occultées par la civilisation du confort, par le "toujours plus" qui règne dans nos sociétés occidentales depuis les trente glorieuses.
    Et ça ne touche pas que les bobos. Ça concerne un écrasante majorité des gens.

  • Je ne l'ai pas lu mais j'ai lu quatre autres livres de Beigbeder et je n'en garde pas un très bon souvenir (surtout deux d'entre eux franchement mauvais). Chevillard, justement, s'était un peu moqué de ce dernier livre il y a quelques temps sur son blog et ça ne m'a pas vraiment donné envie.

    Mais bon, ton avis n'est pas le premier avis positif que je lis sur ce livre et je l'achèterai peut-être d'occasion si jamais je le trouve sur les étals d'une bouquinerie mais je n'arriverai pas à mettre une vingtaine d'euros dans un Beigbeder !

  • Je n'ai pas lu non plus, mais il m'est arrivé de lire ses billets littéraires dans la revue "Lire" et j'ai écouté une de ses interview sur FI. Plutôt agréablement surprise. J'aime ce mélange d'esprit et de provoc. J'avais survolé rapidement son "99 Frs" (avant l'euro, c'est vieux tout ça) et n'en ai gardé aucun souvenir... Mais, je vais me procurer son opus autobiographique à la bibliothèque, sans oublier de repasser rue Croix Baragnon où, dans une très belle boutique de déco, on peut admirer un canapé Knoll !

  • On peut critiquer le personnage, son côté provocateur et sa façon de voir le monde. Mais ça n'enlève rien à son talent. On peut être cynique et être un fin lettré.

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