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démantèlement des cabines # 1 Baud (Morbihan 56)
Le premier recensement de cabine fut réalisé à Baud, une petite ville qui se situe à 2 kms de chez moi. Baud a inauguré ce projet absurde et j'ai même dû faire un édit car j'en ai trouvé une autre quelques temps plus tard. Il est étonnant de constater que ce sont ces deux cabines qui ont été retirées alors que comme par hasard elles inauguraient mon inventaire idiot. Donc, cela s'est passé la semaine dernière. Ils ont profité de mon absence pour les bazarder. C'est la première chose que j'ai vu quand je suis arrivé dans la ville.
Avant :
Après :
L'autre cabine, avant :
Après :
Demande sera faîte en mairie pour pose d'une plaque de souvenir.
Loïc LT
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CR290 : panique à Bamako - Gérard de Villiers
Il était temps que je termine ce bouquin car j'en avais marre de voir sa couverture indigne d'un blog de si bonne tenue que le mien -). Non, mais sérieux, je suis quelqu'un de curieux, Gérard de Villiers a sa place dans l'édition française, on voit ses bouquins un peu partout et puis il dispose d'une caution imparable : Hubert Védrine, ancien ministre socialiste des affaires étrangères, spécialiste en géo-politique, érudit et mesuré dans ses propos a affirmé qu'il ne se rendait jamais dans un pays en guerre sans avoir lu le SAS qui lui est consacré (si SAS il y a).
Le sous-titre de ce roman sorti en 2012 dit tout 'Qui stoppera les Islamistes en route pour Bamako ?'. Le héros de ce roman est Malko Linge, un héros récurrent des SAS, une espèce de mercenaire qui bosse pour la CIA dans les endroits sensibles. Il se retrouve ici à Bamako en pleine panique (dont l'actualité s'est largement fait l'écho) puisque des islamistes de tous poils (au sens propre comme au figuré), AQMI, MUJAO, Ansar-Dine ont pris contrôle du nord du territoire et je ne sais plus lequel tient des algériens en otage que Malko a pour mission de libérer. Mais Malko n'est pas qu'un va-t-en guerre et c'est ce qui fait que les romans de Villiers ont un tel succès : Malko aime le sexe, les beautés noires ou blanches et plus généralement, un quart du livre est consacré a des parties de baise trash. On peut trouver ça un peu racoleur mais quand on commence un SAS, on sait à quoi s'en tenir, la couverture est sans ambiguïté. Les SAS réussissent donc la prouesse de mêler sexe et géo-politique car sur ce dernier point, reconnaissons que l'auteur maîtrise bien son sujet et j'admets que j'ai beaucoup appris sur le Mali en dévorant les 312 pages qui composent ce roman. Peut-être Gérard de Villiers veut-il compenser la violence de certaines scènes de guerre par des parties de plaisir, laissant au bout du compte le lecteur (ou la lectrice) indulgent.
Je ne vais pas raconter l'histoire. On est plongé au cœur de Bamako avec des excursions risquées vers le nord, des mallettes remplies d'argent se trimbalent, des gens meurent, des femmes (toutes nymphomanes) affriolantes ne sont pas ce qu'elles prétendent être. Les rebondissement se succèdent aux accouplements. C'est du roman de gare et pourquoi pas d'aéroport, il n'y a pas de raison qu'on ne les lise pas en avion et pourquoi pas en bateau.
C'est le dernier que je lirai à moins qu'il nous sorte un "embrouilles à Lorient" ou un "mourir pour Vannes'.
lecture en décembre 2015 sur papier, le livre de poche, parution en 2012, , 312 pages, éditions Gérard de Villiers 14 rue Léonce Reynaud 75116 Paris, ISBN 978-2-360-530-533, impression réalisée par Brodard &TAUPIN à La Flèche (Sarthe) le 20/09/2012. note 3/5
Loïc LT
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les vieux sonnets d'un type # 3 Génie
C'est le noël de la poésie. Je continue de distiller quelques extraits de mes sonnets de l'autre siècle. Ce dernier est un peu prétentieux. Je ne l'assume pas ! Je est un autre.
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recensement des cabines # 31 Quibou (Manche 50)
Ce matin frais comme un gardon, je me décide à faire un petit circuit 'cabine-express' dans le Cotentin (c'est le nom que je donne quand je ne reste pas une heure à traîner dans les bourgs) où je passe quelques jours. Cela ne signifie pas que ce sont des sous-reportages mais je suis obligé d'accélérer le mouvement. Un exemple : ce soir, quand on est rentrés de Normandie, on est passé par le bourg de Baud (dont j'avais fait un reportage), qui se situe près de chez moi et j'ai constaté sans amertume (car tel est le destin des cabines) que les deux cabines du bourg avaient été enlevées par des extraterrestres ou alors des employés communaux, je ne sais pas encore.
Donc, ce matin voici le circuit que je m'étais concocté. Je dois dire que je l'ai choisi un peu au hasard, un peu aussi pour le nom si charmant de certains villages...mais en tout cas pas pour faire du tourisme puisqu'on m'avait averti que je n'allais pas visiter les plus beaux villages de France.
Je vais commencer par le village de Quibou, peuplé de 929 quibois, qui fut en fin de compte le dernier village visité. A 500 mètres du village, une pancarte m'informe que je suis sur la bonne voie et qu'on a l'intention d'augmenter le nombre de quibois, au moins de 4 foyers fiscaux dont l'un aura le bonheur de profiter d'un jardin de 1117 m2.
Bonjour Quibou
Avec l'expérience que j'ai acquis, je ne mets pas longtemps à trouver la cabine (en plus, là, y'avait un peu de stress, je n'avais pas regardé sur google map street si le village en était pourvu) mais j'ai le flaire pour ça. Je trouverais même une cabine enterrée dans un champ. Donc Quibou dispose d'une cabine standard, située près de ce qui doit être une salle de fêtes. L'écran digital informe que le téléphone est hors service. Je communique quand même le numéro : 02 33 56 04 53.
Je ne suis donc pas resté faire la danse de Saint-Guy devant cet édicule promis à un démantèlement imminent dans l'indifférence des quiboises et des quibois. J'ai donc visité le bourg qui possède une belle mairie. Qu'il doit être agréable pour un couple fraîchement enchaîné par Christelle Lebedel de descendre cet escalier court mais majestueux.
Voici à quoi ressemble les rues de Quibou. Rien d'original dans le Saint-Lois. Si Quibou a été bombardé en 1944 (nous sommes à quelques kilomètres de Saint-Lô), on a vu pire en matière de reconstruction.
Tous les commerces sont réunis dans un seul pâté de maison, et quand je dis 'tout', je crois pour être entré dans le bar que l'Epi-service et le bar-tabac ne font qu'un, d'ailleurs le tout s'appelle l'escale quiboise. Au comptoir, des quibois buvaient uniquement de la bière (mais un client qui boit n'est pas forcément un quibois), ce qui m'a surpris d'ailleurs car c'était juste l'heure de l'apéro. Moi j'ai pris un café vanillé, discuté trente secondes avec la patronne et dit au revoir.
En sortant, je ne suis pas passé à côté de cet écriteau placé au dessus de l'enseigne du bistrot mais je ne suis pas rerentré pour demander le pourquoi de la chose.
Des petites ruelles sympathiques, des longères interminables, quelques maisons contemporaines ici ou là, telle est la configuration de Quibou. Je n'ai pas pris l'église qui ne présente aucun intérêt, pas même la crèche extérieure que j'ai trouvée décevante.
Par ailleurs, j'ai trouvé horrible ces inscriptions autour de l'église (il y en 2 ou 3). Si encore, c'était du végétal, je dis pas, mais là, ça a l'air d'être de la mosaïque posée sur une bâche qui part en vrille, ça n'a aucun intérêt, sauf à se convaincre qu'on est bien à Quibou.
Quibou (50750), Manche, reportage réalisé le 27 décembre 2015. temps de saison. site internet (récent) : ici
Loïc LT
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cinéma # l'homme tranquille -John Ford (1952)
Je ne connaissais pas ce film avant que mes condisciples et moi sommes passés dans le village de Cong, petite bourgade irlandaise se situant au nord d'un grand lac du Connemara. Ce petit village un peu perdu et peuplé de 600 catholiques garde quand même une petite renommée puisqu'il a servi de décor à la plupart des scènes de the quiet man de John Ford. Le film date de 1952 et met en scène Maurenn O'Hara (qui est morte alors que nous étions en Irlande, étonnant non ? ) et surtout John Wayne, âgé alors de 45 ans et déjà mondialement connu. On imagine l'effervescence dans ce village lors du tournage du film.
Je l'ai donc téléchargé et regardé devant mon pc. Le film raconte l'histoire de Sean Thornton, boxer américain qui dégoutté d'avoir tué son adversaire lors d'un combat décide de retourner dans son Irlande natale pour y vivre une vie tranquille. Il retrouve la chaumière de ses parents en ruine et décide de la racheter mais a maille à partir avec un propriétaire terrien qui ne veut pas la lui laisser. Les enchères montent et finalement, c'est Sean qui l'emporte provoquant la colère de son concurrent. Mais non content de lui avoir piqué la chaumière, Sean tombe en plus amoureux de la fille du type, Mary Kate avec qui il se marie et tout et tout.
Tout cela se passe dans une Irlande très catholique et donc l'histoire d'amour entre Sean et Mary Kate est entravée par les contraintes de l'église. En plus Mary Kate Doneher est pudibonde à l'extrême mais le charme de Sean opère et tout est bien qui finit bien même si la père Doneher ne cesse de mettre des bâtons dans les roues de la charette.
Le film est à l'image de ce qui se faisait à l'époque, à quoi il faut rajouter donc le poids de la religion. On peut trouver le film misogyne (mais comme on dit, il faut se replacer dans le contexte), très fleur bleue mais plus que l'histoire, c'est le décor qui a retenu mon attention. J'ai reconnu clairement la rue principale de Cong (qui dans le film s'appelle Inisfree), la Main Street avec sa croix en pierre au milieu de la rue. Par contre, je n'ai pas vu la scène où Sean porte Mary Kate comme sur l'affiche du film et sur la statue du village :
La seule scène qui me vient à l'esprit est moins romantique : on y voit Sean traîner sur le sol sur des kilomètres Mary Kate pour je ne sais plus quelle raison (il y a quelques semaines que j'ai vu le film et les les soldats de la Force ont aspiré une partie de ma mémoire). Donc, c'est un film qui se laisse regarder, une belle histoire d'amour dans un environnement bucolique. C'est aussi une image de l'Irlande profonde de l'époque : l'alcoolisme et les traditions qu'il ne faut pas toucher. Je ne m'attendais pas à moins, pas à plus.
L'essentiel est que désormais Cong restera à jamais gravé dans ma mémoire. Je suis passé près de cette croix qu'on voit au milieu de la rue dans cette capture du film. On y voir une charrette remplie de tourbe, matière organique avec laquelle se chauffent les irlandais et à gauche, C'est Sean qui arrive pour la première fois au village.
Loïc LT
L'homme tranquille (titre original : the quiet man), 1952, réalisateur John Ford, film en couleur (Technicolor), durée : 129 minutes.
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les vieux sonnets d'un type # 2 - le poète au cachot
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cinéma # Starwars, le réveil de la force - J. J. Abrams
C’est tellement facile de dire du mal de Star Wars (SW après), tellement culturellement correct, tellement convenu que je n’ai pas envie de le faire. Alors bien sûr, je pourrais dire que c’est de la soupe amerloque à gros budget, que c’est manichéen, qu’il y a trop d’effets spéciaux, trop de technologie. Je pourrais tartiner des pages pour tailler en pièces cette série de sept films qui a débuté à la fin des années 1970. Mais sincèrement, je pense que cette série ne mérite pas qu’on la déteste à ce point (d'ailleurs, j'exagère, les gens qui ne l'aiment pas s'en désintéressent plus qu'ils ne la détestent). Car SW possède quelque chose de différent par rapport à d’autres blockbusters genre Avatar ou que sais-je encore. Ce quelque chose de différent repose sur trois points essentiels :
- ce n'est pas un film à la gloire des USA puisque le film se déroule dans une lointaine, très lointaine galaxie (et c’est vrai qu’on en marre que les américains s’attribuent toujours les beaux rôles dans les films où il faut sauver la planète).
- le film n’est pas si manichéen qu’on le croit. L’histoire raconte le combat entre la République et l’Empire Galactique (qui s’appelle le Premier Ordre dans le 7 ) mais les dirigeants sont confrontés à des états d’âme, à des formes de résilience qui fait qu’ils peuvent basculer d’un côté ou de l’autre, l’exemple le plus célèbre étant celui d’Anakin Skywalker qui devient le méchant Dark Vador.
- SW réussit la prouesse de ne pas sombrer dans tout ce qui fait que le cinéma américain nous énerve (la violence gratuite, le gentil qui gagne tout le temps etc). Télérama qui n’a pourtant pas la langue dans sa poche vient même de sortir un hors-série très fourni. Ça ne prouve rien évidemment mais le fait est que ce sont des films pour cinéphiles et sans vouloir être condescendant, je pense que ceux qui aiment les comédies comme les ch’tis ou qu’est ce que j’ai fait au bon dieu ne vont pas voir ou ne pas aimer la guerre des étoiles (tout ça pour dire que c’est pas pour les cassos, mais je me méfie de ce terme).
Je ne vais pas rentrer dans le détail de l’histoire (qui n’est pas compliquée contrairement à ce qu’on pense), il suffit d’aller sur wikipedia. Donc, l’action se situant dans une galaxie très lointaine, la Terre n’est pas citée, elle existe peut-être mais elle n’est pas dans le rayon de l’action. Et ce détail a son importance puisque, l’univers est totalement imaginaire et les scénaristes ne peuvent pas prendre appui sur l’histoire de notre planète. Il faut tout inventer et en même temps, on reprend des concepts liés à l’histoire de la planète bleue, puisqu’au fond SW n’est rien de plus qu’une lutte de pouvoir entre les tenants d’un pouvoir tyrannique (il y a dans le VII, une scène où le réalisateur s'inspire clairement des rassemblements nazis dans le stade de Nuremberg) et les tenants d’une République qui dispose de son Sénat (un Sénat folklorique d’ailleurs puisque la galaxie étant tellement immense, les êtres qui la composent ne sont pas tous forcément humains). L’humain a la rôle principal certes mais d’autres espèces intelligentes existent avec qui il faut composer et d’ailleurs on constate que la cohabitation se passe plutôt bien (scènes dans les pubs et boîtes de nuit où se côtoient des monstres hideux et des femmes sulfureuses) . Ce en quoi, SW peut être considéré comme un space-slogan vantant la tolérance et la démocratie. A bien des égards, je lui trouve des ressemblances avec la légende du Roi Arthur, les deux œuvres mettant en avant les valeurs de fraternité, de fidélité et pour les deux la difficulté de se ranger du côté du bien ou du mal, avec au final la recherche d'un idéal, le Graal pour l'un et la paix républicaine pour l'autre. D'ailleurs, je ne peux pas m'empêcher de penser que Georges Lucas a lu une version de la légende arthurienne.
Pour permettre aux protagonistes de se balader d’une planète à une autre, il a bien sûr fallu laisser de côté les lois de la physique. C’est un parti pris dès le départ et comme on dit dans ce cas, il faut consentir à suspendre son incrédulité. Quand le vaisseau Millenimum de Han Solo décide d’avancer à la vitesse de la lumière, et bien, consentons. Je réfute toute critique négative qui avancerait des propos du genre que ceci ou cela est impossible. SW est une oeuvre de science-fiction et à ce titre, on ne peut pas lui reprocher ce qu’autorise la science-fiction.
Par ailleurs, SW est une oeuvre multigénérationnelle (les grands adjectifs tout de suite) si bien que les enfants comme les grands peuvent y trouver leur bonheur. Les droïdes sont là pour amuser la galerie ainsi que Chewbacca, la créature à poil qui travaille pour Han Solo. Le film n’est pas violent à moins que vous ne soyez sensible à la mort d’un robot. Le sang coule très peu à part parfois quand les humains se font de petits bobos.
Ce dernier SW, le réveil de la force m’a plutôt plu justement parce qu’il reprend l’esprit des trois premiers où il y avait un petit côté badin qui avait été laissé un peu de côté dans les trois films sortis entre 1999 et 2005 (trop de politique, de conciliabules, de palabres…). Des grandes figures ont disparu (maître Yoda, Dark Vador, Dark Maul, mais non, je rigole pour ce dernier bande d'ignares -), d’autres apparaissent. D’autres vont sortir : Disney a racheté le machin et ne va pas tuer la poule aux œufs d’or !
Loïc LT
Star Wars, épisode VII, le réveil de la force, USA, science-fiction, 135 minutes, sortie en France le 16 décembre 2015, vu le 20 au cinéma Le Celtic à Baud.
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les vieux sonnets d'un type # 1- insomnie
Quelqu'un m'avait demandé de pas les jeter, de les sortir du grenier. Toutes proportions gardées, en bon rimbaldien, je dirais bien que je les renie, qu'ils sont très naïfs, que les rimes chaussent de trop gros sabots, que c'est souvent très lourdingue. Mais halte à l'auto-flagellation. Dans la quelque centaine de poèmes écrits il y a 25 ans, quelques uns méritent une existence posthume, virtuelle même (c'est à dire éternelle). Mon épouse, soupçonnant que je les jette (comme le font les poètes maudits -) suite à une conversation qu'on a eue il y a quelques jours a décidé de les ramener de Berloch ! De Berloch ! Alors, je ne demande pas forcément qu'on commente pour dire que c'est beau ou ceci cela. Je veux juste leur donner une seconde vie. C'est à prendre ou à laisser. Il faut assumer ce qu'on a fait. Je n'ai tué personne en les écrivant ! J'en distillerai un de temps en temps.
Loïc LT
De Berloch, qu'ils sont revenus, oui oui oui.
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recensement des cabines # 30 Paimpont (Ille et Vilaine 35)
Le sept mai 2015, j’ai pris le TGV n° 4321 à Auray afin de me rendre à Rennes où je devais récupérer notre bagnole familiale qui après être restée en rade sur le périphérique de la ville le week-end précédent avait état réparée par un garagiste malhonnête (pléonasme) et donc elle était prête à repartir sur les routes de France et de Navarre. Dans sa grande bonté, notre assureur m'a payé le train et le taxi pour que j'aille la récupérer. Je précise pour l’anecdote que j’étais placé en 1ère classe ; après on se demande pourquoi les primes d’assurances ne baissent pas ? Quel intérêt de me foutre en première classe ? Toujours est-il que nous étions en semaine et que j’avais dû poser ma matinée. Je n’étais pas mécontent de prendre le train en ce jour de printemps lumineux. C’était un peu comme une cassure dans la routine du boulot. Ma partenaire m’a emmené à Auray, on s’est fait un bisou de cinéma sur le quai de la gare et je suis parti. J’ai regardé les paysages, j’ai lu, bu un ou deux cafés et à Rennes, le taxi m’attendait et m’a conduit chez le garagiste d’où je suis parti très vite.
Comme j’avais posé la matinée, qu’il n’était même pas 10 heures et qu’il ne fallait qu’une heure pour rentrer, j’ai très vite décidé de sortir de l’autoroute au niveau de Brocéliande afin de visiter quelques bourgs mythiques, mythologiques devrais-je même dire. C’était l’époque où j’étais accaparé par mes recensements de cabines téléphoniques et donc je voulais voir si le pays du roi Arthur en avait gardé quelques-unes. J’ai traversé quatre bourgs, Beignon, Campénéac, Paimpont et Plélan-le-Grand et seul ce dernier malgré qu’il soit le plus peuplé (3600 habitants) ne possède pas de cabine mais l’expérience m’a appris que le nombre d’habitants n'est pas synonyme de cabine ou pas. Pour peu qu’un bourg ait été complètement réagencé et que l’édicule se situait au mauvais endroit, au mauvais moment, et bien, les maîtres d’oeuvre n’ont pas trop de scrupules à bazarder le machin.
Commençons donc par Paimpont, bourg brétillien qui se situe en lisière de la forêt. C’est un des bourgs de France que je préfère évidemment avant tout pour la légende mais aussi pour son architecture et sa tranquillité. Si aujourd’hui, je devais repartir à zéro, avec mon paletot sans manches et mon sac à dos sans bretelles, je m’en irai à Paimpont les poings dans mes poches crevées. Je m’installerai sur le muret au bord de l'étang de Paimpont et je vérifierais s’il y a du réseau.
Même si je ne suis pas parti en voiture de Camors, on ne change pas les habitudes, voici le trajet que j'aurais dû faire, un peu moins d'une heure de route pour se rendre dans ce bourg du pays gallo (car je rappelle qu'à partir d'une ligne verticale qui se situe au niveau de Ploërmel c'est à dire un peu avant Paimpont, non seulement, on ne parle plus le breton - déjà qu'on ne le parle plus en pays breton - mais en pays gallo on ne l'a jamais parlé) :
Mais nous n’y sommes pas. En ce 7 mai 2015, il faisait beau et je suis arrivé à Paimpont sans tuba ni clavecin. J’ai fait un créneau sur un parking désert et j’ai très vite trouvé la cabine. Elle se situe près d'un abribus le long de l'axe principal qui traverse le bourg.
A l'époque, je n'affinais pas mes recensements comme je l'ai fait après et je ne crois pas avoir vérifié si elle fonctionnait ou pas. J'ai juste pu constater que c'était une cabine standard, plutôt bien conservée et tout porte à croire qu'elle est en état de marche. Mais je ne voulais pas rester dans ce coin qui n'est pas le plus intéressant du village. Voyez par exemple le spectacle de l'autre côté de la route. Remarquez qu'on peut apprécier l'architecture de cet ancien garage qui fait un peu penser aux cinémas d'antan.
C'est en descendant que la féerie commence. Cet endroit de la Bretagne se caractérise par la rougeur des pierres de construction. Ce n'est certes pas Collonges-la-Rouge mais le fait est que le sous-sol est composé d'un minerai de fer qui donne au schiste sa couleur rouge. Voici la vue lorsqu'on descend vers le bas du bourg.
Le facteur faisait sa tournée, des promeneurs se promenaient et de la vigne vierge envahissait la façade d'une vieille bâtisse. Quand on remonte un peu sur la gauche, on rentre au cœur de la cité par un porche, et nous nous retrouvons dans la rue commerçante, celle qui est dédiée aux touristes encore que le terme 'touriste' ne convient pas pour désigner les gens qui viennent se ressourcer à Brocéliande. Il y a évidemment quelques commerces (souvent ésotériques) mais la rue dédiée compte plus de maisons d'habitation que de commerces.
La place de l'église est sobre mais où sont les pierres rouges ? Pourtant, je ne disais pas des conneries mais Paimpont est peut-être une exception dans les environs ou alors est-ce la lumière du soleil qui pâlit les pierres ?
Voici l'auberge le relais de Brocéliande, où j'aime toujours m'arrêter lorsque je vais à Paimpont. Je me souviens qu'il y a quelques années, nous y avons bu un café en matinée avec ma compagne à l'ombre des platanes et des ombrelles et j'ai un souvenir particulier de cette petite heure passée en terrasse. Nous écrivions des cartes postales (nous avons gardé cette vieille coutume) et l'on était bien ensemble à regarder le temps passer. Il y a quelque chose caché derrière chantait Laurent Voulzy à propos de cette forêt et c'est ce sentiment continu qui me submerge lorsque j'erre aux abords de la lande. Étrangement, j'ai perdu toutes les photos que j'avais pris (prises ?) lors de notre séjour en août 2011 (j'ai perdu tout août en fait, on ne sauvegarde jamais assez dirait mon ami Koumakeum) alors je n'ai pas grand chose à montrer car en ce 7 mai, j'étais assez pressé, je bossais l'après-midi.
La plupart des commerces tourne autour de la légende évidemment.
Paimpont est un peu une porte d'entrée de la forêt. Conseil d'ennemi : avant d'aller visiter les sites légendaires (val sans retour, château de Comper, tombeau de Merlin..), arrêtez vous d'abord à Paimpont même si vous n'avez pas besoin d'utiliser la cabine téléphonique des PTT (une chose qui me faire rire : en ce moment, sur une route pas loin de mon boulot, France Telecom-Orange est en train de faire des travaux, je ne sais trop quoi, peut-être qu'ils enterrent les lignes et partout où il y a un poteau téléphonique, ils ont mis au sol des petits drapeaux jaunes avec marqués dessus PTT (afin d'indiquer aux employés les endroits où il y a un truc à faire..il y a en des centaines sur plusieurs kilomètres, c'est amusant de penser qu'ils n'ont pas changé leurs matériels car il faut quand même savoir que la dénomination PTT n'existe plus depuis 1991).
Mais revenons au sujet. Une légende connue mondialement avec sa forêt qui s'est auto-proclamée forêt de Brocéliande (le nom officiel étant forêt de Paimpont et il faut savoir que les amateurs de la légende ne se sont toujours pas mis d'accord quant à la situation exacte de la forêt où de preux chevaliers partirent à l'assaut du Graal...certains la voient même en Sarthe et d'autres à Compiègne, faut arrêter les conneries merde), un bourg charmant disposant d'une cabine téléphonique et qui est un peu la capitale de Brocéliande, une abbaye et un étang dont je n'ai aucune photo et un pauvre type qui doit partir car il n'a pas que ça à faire.
Pour finir, je déroge à la règle et publie une photo qui n'est pas de moi (mais on voit le nom du pingouin qui l'a pris en bas à gauche, enfin non, on a juste son prénom...). Il s'agit d'un cliché de l'étang pris au coucher de soleil avec au fond un peu cachée par la brume, l'abbaye de Paimpont.
Paimpont, Ille et Vilaine, reportage réalisé le 7 mai 2015. temps de saison.
Loïc LT, 18/12/2015