Ce matin frais comme un gardon, je me décide à faire un petit circuit 'cabine-express' dans le Cotentin (c'est le nom que je donne quand je ne reste pas une heure à traîner dans les bourgs) où je passe quelques jours. Cela ne signifie pas que ce sont des sous-reportages mais je suis obligé d'accélérer le mouvement. Un exemple : ce soir, quand on est rentrés de Normandie, on est passé par le bourg de Baud (dont j'avais fait un reportage), qui se situe près de chez moi et j'ai constaté sans amertume (car tel est le destin des cabines) que les deux cabines du bourg avaient été enlevées par des extraterrestres ou alors des employés communaux, je ne sais pas encore.
Donc, ce matin voici le circuit que je m'étais concocté. Je dois dire que je l'ai choisi un peu au hasard, un peu aussi pour le nom si charmant de certains villages...mais en tout cas pas pour faire du tourisme puisqu'on m'avait averti que je n'allais pas visiter les plus beaux villages de France.
Je vais commencer par le village de Quibou, peuplé de 929 quibois, qui fut en fin de compte le dernier village visité. A 500 mètres du village, une pancarte m'informe que je suis sur la bonne voie et qu'on a l'intention d'augmenter le nombre de quibois, au moins de 4 foyers fiscaux dont l'un aura le bonheur de profiter d'un jardin de 1117 m2.
Bonjour Quibou
Avec l'expérience que j'ai acquis, je ne mets pas longtemps à trouver la cabine (en plus, là, y'avait un peu de stress, je n'avais pas regardé sur google map street si le village en était pourvu) mais j'ai le flaire pour ça. Je trouverais même une cabine enterrée dans un champ. Donc Quibou dispose d'une cabine standard, située près de ce qui doit être une salle de fêtes. L'écran digital informe que le téléphone est hors service. Je communique quand même le numéro : 02 33 56 04 53.
Je ne suis donc pas resté faire la danse de Saint-Guy devant cet édicule promis à un démantèlement imminent dans l'indifférence des quiboises et des quibois. J'ai donc visité le bourg qui possède une belle mairie. Qu'il doit être agréable pour un couple fraîchement enchaîné par Christelle Lebedel de descendre cet escalier court mais majestueux.
Voici à quoi ressemble les rues de Quibou. Rien d'original dans le Saint-Lois. Si Quibou a été bombardé en 1944 (nous sommes à quelques kilomètres de Saint-Lô), on a vu pire en matière de reconstruction.
Tous les commerces sont réunis dans un seul pâté de maison, et quand je dis 'tout', je crois pour être entré dans le bar que l'Epi-service et le bar-tabac ne font qu'un, d'ailleurs le tout s'appelle l'escale quiboise. Au comptoir, des quibois buvaient uniquement de la bière (mais un client qui boit n'est pas forcément un quibois), ce qui m'a surpris d'ailleurs car c'était juste l'heure de l'apéro. Moi j'ai pris un café vanillé, discuté trente secondes avec la patronne et dit au revoir.
En sortant, je ne suis pas passé à côté de cet écriteau placé au dessus de l'enseigne du bistrot mais je ne suis pas rerentré pour demander le pourquoi de la chose.
Des petites ruelles sympathiques, des longères interminables, quelques maisons contemporaines ici ou là, telle est la configuration de Quibou. Je n'ai pas pris l'église qui ne présente aucun intérêt, pas même la crèche extérieure que j'ai trouvée décevante.
Par ailleurs, j'ai trouvé horrible ces inscriptions autour de l'église (il y en 2 ou 3). Si encore, c'était du végétal, je dis pas, mais là, ça a l'air d'être de la mosaïque posée sur une bâche qui part en vrille, ça n'a aucun intérêt, sauf à se convaincre qu'on est bien à Quibou.
Quibou (50750), Manche, reportage réalisé le 27 décembre 2015. temps de saison. site internet (récent) : ici
Loïc LT