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annie ernaux

  • CR130 : les années - Annie Ernaux

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    Plus qu'une simple autobiographie, Annie Ernaux nous livre dans les années une analyse sociologique de la France depuis l'après-guerre, avec son regard de femme impliquée et curieuse. Elle nous rappelle les progrès techniques (c'est même quasiment un inventaire de toutes les nouveautés issus de la société de consommation) , les trente glorieuses, les remous politiques et tous les bouleversements qu'a connu la France et aussi le monde. Et finalement, sa vie à elle passe au second plan mais si le peu qu'elle nous en dit suffit à saisir la personnalité et le caractère de la dame, une enseignante fille de simples commerçants normands, une femme avec une vie normale, un mari, des enfants, une vie confortable mais qui ne va pas hésiter à tout faire valser et repartir à zéro pour se faire succéder dans son lit des amants de toutes sortes. Mais globalement, l'autobiographie chez Ernaux , c'est plutôt "on" que "je", ce en quoi elle se fait un peu le porte-parole des femmes de son genre, enseignante de gauche, féministe mais pas trop. Ce côté un peu boboïsant peut agacer par moments mais après tout elle ne donne que son opinion sur les choses et on ne va pas lui en vouloir de ça.
    Le récit s'arrête fin 2006 et l'écrivain a la certitude que Sarkozy sera élu président de la république.
    Les années est sans doute l'oeuvre la plus ambitieuse de la dame.

    paru en 2007
    Gallimard, 196 pages
    lecture du 12/11 au 15/11/09
    note : 4/5
    à venir : la peine du menuisier, Marie Le Gall

  • CR44 - la honte - Annie Ernaux

     
    043c6f4282d63a8048683b66e71c8104.jpgVoilà, j'ai lu mon premier roman d'Annie Ernaux ! C'est la frangine qui va être contente, elle adore cette écrivain. D'ailleurs, elle me reproche parfois de ne pas lire ou de ne pas aimer les écrivains féminins. Ce n'est pas totalement faux (seulement un quart des livres commentés sur ce blog sont écrits par des femmes). Je reviendrai peut-être sur le pourquoi du comment je trouve qu'en matière de littérature, je préfère la plume des hommes (pour résumer, je dirais que globalement ils sont plus philosophes et font moins dans l'anecdote).
    La honte est un petit livre qui se lit en 1h30. Annie Ernaux y relate avec beaucoup de finesse la honte qu'elle éprouva toute son adolescence d'avoir comme parents des petits épiciers d'une petite bourgade normande, le sentiment de la honte prenant naissance lors d'une dispute où son père faillit tuer sa mère. A partir de cet événement, la gamine de 12ans se met à avoir honte de tout, de son éducation religieuse, du bar-épicerie des parents, du petit logement annexe où tout le monde dort dans la même chambre et où l'on défèque dans un pot de chambre, honte de ses tenues, de la mentalité très vieille France de ses parents et des clients.
    C'est très bien raconté. Annie Ernaux met en relief cette période de son enfance (années 50) avec ce qu'elle est devenue aujourd'hui, sans aucune condescendance. Je crois que beaucoup de gens, à des degrés différents,  se sont retrouvés dans ce récit. A titre perso , je m'y retrouve assez, même si évidemment, le contexte et l'époque sont différents. Je me rappelle par exemple que j'avais honte de la R6 orange de mon père et qu'au collège j'avais dit à mes camarades qu'il avait une R11 (qui était le top dans les années 80). Un jour, alors que toute la famille se rendait à la messe dans cette R6, en descendant je tombe sur un des camarades à qui j'avais menti. J'étais rouge de honte pour ce mensonge et aussi pour ce spectacle d'une famille de braves paysans en tenue du dimanche se rendant à l'office de 10h30.
    Je m'égare..mais pas vraiment.

    dans la foulée, lecture de la place du même écrivain.  Ernaux parle ici de son père..sans laisser de place au sentiment. En disant tout simplement les choses. Mais quand même, l'impression de relire la honte. L'approche est différente mais dans mes souvenirs de lecture, je ne saurai sans doute plus distinguer l'un de l'autre.
     
    lecture les 6 et 8 juillet 08
    4/5 pour l'ensemble.
    les années sont dans la bibliothèque mais la lecture n'est pas programmée.