Plus qu'une simple autobiographie, Annie Ernaux nous livre dans les années une analyse sociologique de la France depuis l'après-guerre, avec son regard de femme impliquée et curieuse. Elle nous rappelle les progrès techniques (c'est même quasiment un inventaire de toutes les nouveautés issus de la société de consommation) , les trente glorieuses, les remous politiques et tous les bouleversements qu'a connu la France et aussi le monde. Et finalement, sa vie à elle passe au second plan mais si le peu qu'elle nous en dit suffit à saisir la personnalité et le caractère de la dame, une enseignante fille de simples commerçants normands, une femme avec une vie normale, un mari, des enfants, une vie confortable mais qui ne va pas hésiter à tout faire valser et repartir à zéro pour se faire succéder dans son lit des amants de toutes sortes. Mais globalement, l'autobiographie chez Ernaux , c'est plutôt "on" que "je", ce en quoi elle se fait un peu le porte-parole des femmes de son genre, enseignante de gauche, féministe mais pas trop. Ce côté un peu boboïsant peut agacer par moments mais après tout elle ne donne que son opinion sur les choses et on ne va pas lui en vouloir de ça.
Le récit s'arrête fin 2006 et l'écrivain a la certitude que Sarkozy sera élu président de la république.
Les années est sans doute l'oeuvre la plus ambitieuse de la dame.
paru en 2007
Gallimard, 196 pages
lecture du 12/11 au 15/11/09
note : 4/5
à venir : la peine du menuisier, Marie Le Gall