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politique

  • éloge du front....républicain

    Allez, tout blogueur étant un citoyen, une petite note politique s'impose de temps en temps. En cette période exceptionnelle que traverse la république française, je voulais tout d'abord vous faire part de mon optimisme. Je pense que le front national ne gagnera aucune région dimanche, sûr à 100% lorsqu'il n'y a que deux listes et sûr à 90% lorsqu'il y a 3 listes. Le front républicain que l'on disait mort existe toujours non seulement parce que les socialistes le pratiquent et je les en félicite (et je désapprouve totalement Sarkozy sur ce point)  et puis parce que les français eux-même le pratiquent. Donc, les scores du fn au premier tour sont un crève-cœur, une honte mais seul le résultat final compte. Donc zéro région pour le fn.

    J'avoue que je ne suis pas allé voter dimanche. J'y serais allé s'il y avait eu une menace fn en Bretagne mais il se trouve que ma région (d'où est issu la famille Le Pen rappelons-le) est celle où le fn fait les scores les plus faibles. Et comme entre Le Drian et Le Fur, c'est bonnet rouge et rouge bonnet (encore que je pense que Le Fur aurait été plus impliqué que Le Drian dans sa fonction de président), je n'ai pas jugé utile de trancher. Par ailleurs, il faut bien se mettre en tête que les budgets des régions ne sont pas énormes et surtout, la plupart des dépenses sont des dépenses structurelles (salaires...) reconductibles d'une année sur l'autre et ce quel que soit la couleur de la majorité régionale. Qu'aurait-fait Marine Le Pen si elle avait gagné dans le Nord ? Du bruit sans doute et surtout elle aurait déçu ses électeurs. C'est pour cette raison que j'écrivais sur un autre blog que je pense qu'au fond d'elle-même Marine Le Pen ne veut pas gagner ces élections. Elle veut se faire passer pour une victime du système et continuer à voir le fn progresser jusqu'en 2017, ce qui n'aurait sans doute pas été le cas s'ils avaient dû gérer plusieurs régions. On n'est jamais aussi bien dans l'opposition surtout pour un parti populiste.

    Maintenant, après ces élections qui vont donner une majorité des régions aux Républicains (mais pas par adhésion, on l'a bien compris), que va-t-il se passer ? Les élus frontistes seront nombreux dans les parlements régionaux, ils ne serviront à rien (mais se verront quand même grassement rémunérés). Dans les sondages, le fn restera à un niveau élevé, 'le premier parti de France' comme disent ses dirigeants, point sur lequel ils n'ont pas tort. Et une chose est déjà certaine et tout le monde est d'accord là-dessus : Marine Le Pen sera au second tour de l'élection présidentielle de 2017. L'inconnue est : contre qui ? Sarkozy, Juppé, Hollande ou Bayrou...un de ces quatre-là. Une autre chose est certaine. L'élection présidentielle sera pliée au soir du premier tour. Celui qui affrontera Madame Le Pen l'emportera parce qu'une majorité de français ne voudra jamais d'un président d'extrême-droite . Donc aujourd'hui, la stratégie des partis est de savoir comment faire pour être second au premier tour. Quelque part, les scores élevés du fn sont une chance pour François Hollande car je pense que devant le risque d'un second tour Le Pen-candidat LR, la gauche saura se réunir et donc permettre la réélection de Hollande. 

    Enfin, le plus important est quand même de se demander pourquoi un parti d'extrême-droite est devenu le premier parti de France. Alors, j'ai entendu les commentateurs, les politiques et c'est toujours le même baratin 'les français en ont marre des promesses non tenues, ils ont l'impression qu'on ne les écoute pas et que les élites politiques mènent grand train et font tout pour garder leurs postes etc etc'. Mais les commentateurs ont-ils vraiment discuté avec les électeurs du fn ?  Non, il se réfèrent à des sondages et ressortent toujours les mêmes lieux communs mais malgré tout, d'élections en élections le fn progresse. Moi, j'ai discuté avec des électeurs fn. Il n'y en a pas beaucoup en Bretagne (encore que le fn est majoritaire dans certaines petites communes) mais j'en connais quelques-uns. Il y a un fond raciste chez eux mais c'est un racisme par procuration. Comme ils ne vivent pas la proximité de "l'étranger" au quotidien, ils alimentent ce fond par le biais des médias. Mais je peux vous dire que ceux que je connais se jetteraient dans le Blavet pour porter secours à un arabe ou un noir en train de se noyer. Les électeurs frontistes que je côtoie ne sont pas de mauvais bougres, ils n'ont pas les cheveux rasés, ne portent pas de gros blousons noirs et ne sont pas chaussés de Rangers. Ce sont des gens comme vous et moi, le problème est qu'ils sont persuadés que la France est en déclin et que le milieu politique est pourri. Quand on les interroge plus en profondeur et qu'on évoque les avantages sociaux , le système éducatif, la sécurité sociale, et tout ce qui fait la force de notre pays, ils ne répondent pas, ils disent 'oui mais je m'en fous je vote Marine'. En poussant plus loin, on se rend compte qu'ils sont très influencés par le déclinisme véhiculé par les médias. Il n'est de pire sourd que celui qui ne veut entendre et quand on leur parle du RMI (devenu RSA), du mariage gay, de la politique familiale, il s'en foutent.

    Sans vouloir être condescendant mais les études le montrent, plus on est diplômé, moins on vote fn. C'est pour cette raison que les ouvriers votent majoritairement front national. Mais me direz-vous, il y avait des ouvriers aussi il y a 50 ans, or il n'y avait pas de vote frontiste. Certes mais il y avait un parti communiste très fort dans lequel se retrouvaient les ouvriers. Or aujourd'hui, le mur de Berlin est tombé et tout le monde a réalisé qu'aussi belle l'utopie communiste fut-elle, elle était une supercherie. Comme par hasard le front national s'est mis à grimper quand a commencé  la dégringolade du parti communiste. Le problème est qu'il est monté plus haut que ne l'était le PC à son apogée. Et pour moi, cette différence vient de la surinformation, voire de la désinformation que l'on subit...à la télé, sur le net, dans les magasines...La peur fait vendre (et dans ce domaine Pujadas est le meilleur). Il faut toujours appuyer où ça fait mal et il y aura suffisamment de crédules pour prendre tout pour argent comptant. Donc voilà, dans une démocratie comme la France, il y aura toujours un parti extrême, c'était le PC (qui était moins dangereux que le fn, convenons-en), c'est aujourd'hui le fn et en plus aujourd'hui, le déclinisme (mot qui n'existe pas apparemment) ambiant véhiculé par différents vecteurs en rajoute une couche. 

    Il faudrait maintenant se demander pourquoi l'extrême droite ne perce pas autant dans les autres pays européens (à part la Hongrie mais c'est une démocratie récente, ce n'est jamais simple les premières années). Avec le nazisme, l'Allemagne a été vaccinée à vie contre l'extrême droite. La Grande-Bretagne est une monarchie et puis fonctionne à l'américaine, c'est à dire qu'il faut beaucoup d'argent pour se présenter que seuls deux partis peuvent se procurer. L'Italie et l'Autriche ont joué avec le feu et s'y sont brûlés. Il ne restait plus que nous, le pays des lumières, la patrie des droits de l'homme. Si c'est un passage obligé et bien, regardons le monstre passer, nous faire peur et partir. 

    Mais heureusement, comme je le disais, je ne vois pas Marine Le Pen (putain, je ne supporte pas qu'elle porte un si beau prénom) remporter la présidentielle (déjà qu'elle n'arrivera pas à remporter sa région). 2002 est déjà loin mais pas tant que ça. Le front républicain existe et il n'est pas une décision d'appareil. Le front républicain est un mouvement de masse qui se met systématiquement en place dès lors que la république est menacée. Vous me trouvez peut-être un peu trop optimiste, l'avenir étant devant nous, il suffira de constater. 

    Loïc LT, 12/12/2015

    PS : pour finir 2 cartes de la France qui montrent la corrélation entre le vote fn et les fans de Secret Story (source : nordpresse.be) 

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  • tour de verre et classe moyenne

    Ce matin, Manuel Valls était l'invité de la matinale de France Inter. J'a pris l'affaire en cours sur la route du travail et je tombe sur la question d'une auditrice (se disant fière d'avoir voté Hollande) qui se plaint qu'en 2 ans, son salaire est passé de 3100€ et quelques à un peu moins de 3100€. Il faut oser quand même et c'est là qu'on se rend compte que les auditeurs de France Inter sont avant tout des cadres supérieurs. Ni l'animateur Patrick Cohen, ni Manuel Valls n'ont osé répondre qu'il ne s'agissait quand même pas d'un salaire de misère. D'ailleurs, le si peu que j'ai pu entendre, Manuel a évidemment compris le désarroi de la dame et promis que désormais, on rentrait dans une phase de baisse d'impôts et patati et patata (en période de déficit, c'est n'importe quoi mais ce n'est pas le sujet). On aurait aimé en savoir plus aussi sur la situation familiale de l'auditrice, peut-être pas célibataire et je n'ai même pas envie de savoir combien gagne son mari. Enfin bref, cette séquence m'a profondément agacé sur le fond déjà. Le problème, c'est quand Valls a commencé à répondre. J'ai eu comme une allergie. Tout de suite, je me suis rendu compte que je ne supportais plus sa façon de s'exprimer, le ton de sa voix, grave, glaciale et péremptoire. J'ai eu mal au ventre et j'ai coupé la radio. 

    C'est dommage parce qu'à la base, au moment des primaires socialistes, il était mon préféré et j'étais content qu'il soit nommé premier ministre. Mais depuis qu'il est à Matignon, je le sens oppressé, sclérosé même, en tout cas, complètement dépassé par sa fonction et surtout totalement sous l'emprise du président. Je ne lui en veux pas de ça, je constate juste qu'il n'est pas à la hauteur et d'ailleurs je note que comme son prédécesseur et ses ministres, il se contente d'asséner les mêmes propos lénifiants, de s'auto-satisfaire et de se féliciter de mesures prises dont on sait qu'elles n'ont aucun impact sur le quotidien des gens, sauf peut-être sur celui de cette dame, qui la pauvre, ne gagne désormais plus qu'un peu moins de 3100€ par mois. 

    Voilà pour lui, parlons maintenant du président Hollande. J'ai regardé le reportage sur F3 dans lequel un journaliste l'a suivi de près pendant plusieurs mois. Ce document confirme un point qu'on savait déjà : notre président est sympathique et ne souhaite pas la mort des gens. Mais pour le reste, ce qui m'a marqué, c'est qu'on voit un président à l'aise dans le palais de l'Elysée mais qui a plus l'air d'un observateur qu'un acteur. Le type subit totalement les événements, on ne le voit prendre aucune décision et surtout, on réalise à quel point l'Elysée est devenu une agence de communication au service du président. L'omniprésence de Gaspard Gantzer, le conseil en com du président le montre. Ce jeune premier dont le smartphone semble collé à la main, s'il sait se faire discret est celui qui choisit les mots qui doivent être rapportés aux journalistes. Un fait m'a profondément agacé. Après la fameuse marche du 11 janvier 2015, suite aux attentats, il regarde les photos prises et s'arrête sur l'une d'entre elles où l'on voit Angela Merkel, émue aux larmes et surtout la tête quasiment posée sur l'épaule de Hollande. Il est super content de cette photo, il a le sourire aux lèvres et elle représente, à ses yeux,  un vrai coup de com. L'indécence encore...est-ce qu'en ce jour de commémoration, le but pour l'Elysée est juste de se satisfaire d'une photo qui ne peut que grandir la stature du président ? 

    Allons à la ligne pour aérer un peu. On dit souvent de Hollande que c'est un homme proche du peuple, qu'il n'est jamais aussi bien que dans la rue ou à boire un verre avec ses copains. Ce n'est pas ce que j'ai vu. Moi j'ai vu un homme enfermé dans son palais et complètement soumis aux us et coutumes de l'endroit et qui lorsqu'il sort se contente de rencontrer des élus, souvent de base mais juste des élus, avec qui il aime dîner, boire et partager des bons mots. Hollande reste avant tout un homme d'appareil, ce qu'il a toujours été, et plutôt mal à l'aise avec les vrais gens (exemple : sa rencontre avec la famille du flic froidement assassiné dans la rue par les terroristes). Donc, oui, il est sympathique mais excusez le lieu commun, il se situe à des années lumière des préoccupations des français. 

    Pour finir, parce que je me méfie toujours de l'image, j'ai du mal à croire qu'ayant accepté d'être suivi de si près par un journaliste (dont je ne sais plus le nom) muni d'une caméra, il ne s'est pas forcé de montrer son meilleur visage sachant qu'un objectif, même discret était continuellement pointé sur lui (on n'est pas dupe quand un moment un conseiller, après avoir fermé une porte  dit 'on peut parler tranquillement, on est entre nous' ou un truc comme ça). On ne peut pas être soi-même lorsqu'on se sait filmé. Mais je préfère encore cette méthode que celle d'Elise Lucet qui filme les gens à leur insu. 

    Ce n'est pas une critique de Hollande ou de Valls que je voulais faire mais plutôt une critique du pouvoir centralisé et n'importe quel président élu, quelle que soit sa personnalité se retrouve comme enfermé dans une tour de verre. Et puis, aussi, il y a cette cassure entrevue sur France Inter mais que je savais déjà entre les français qui gagnent le smic ou un peu plus (et qui pour beaucoup votent front national), qui ont du mal à joindre les deux bouts mais qu'on n'entend pas et cette classe moyenne supérieure (qui vote à gauche, il n'y a plus rien à comprendre) qui s'est auto-déclarée première victime de la 'crise' et qui s'exprime dans les médias avec aisance. 

    Loïc LT

  • la menace

    Il parait quasiment acquis que Marine Le Pen va se retrouver à la tête de la région Nord Pas-de-Calais-Picardie. Je suis évidemment très triste, surtout quand on sait que cette région plutôt pauvre n'a rien à gagner avec le FN aux commandes mais je ne veux pas me faire donneur de leçons. Je sais pourquoi 40% de cette population vote pour l'extrême-droite, côtoyant moi-même tous les jours, des gens qui ont le cœur sur la main et qui votent FN. Mais je note en discutant avec eux un manque cruel de culture politique. Beaucoup ne savent même pas si le Front National est un parti de gauche ou de droite. 

    Bon, mais la victoire de le Pen dans le Nord sera peut-être un mal pour un bien. C'est peut-être dans l'exercice du pouvoir que l'on constatera la nocivité de ce parti, encore que les régions n'ont sans doute pas assez de pouvoir pour qu'on s'en rende compte rapidement. Mais on a vu dans les quelques communes qu'ils administrent ce qu'ils sont capables de faire et j'aimerais bien qu'il y ait des enquêtes ayant pour but de savoir ce que pensent ceux qui ont voté pour eux de l'administration de leur commune. Mais globalement, à ce que j'ai pu lire, j'ai l'impression que le FN à défaut de pouvoir mener une politique d'extrême-droite à l'échelon communal joue sur les symboles (repas à la cantine, appellation des rues, commémorations douteuses...).

    Il est intolérable que dans un pays comme la France, le FN s'installe dans la durée. Je ne veux pas que dans 10 ans, quand mes filles auront l'âge de voter, ce parti soit toujours le premier parti de France, car c'est bien ce qu'il est lorsque les partis républicains ne fusionnent pas.  

    Je ne veux pas comparer le Front National à SYRIZA évidemment. Le parti de Tsipras n'est pas xénophobe et antisocial mais les deux partis ont le point commun d'être des partis extrêmes, or il est impossible de diriger un pays en menant une politique d'extrême gauche ou droite, Tsipras l'a appris à ses dépens. Je l'ai déjà dit mais je l'ai le droit de me répéter, je ne crois pas que Marine Le Pen puisse devenir présidente de la république (car si les Républicains et le PS ont tiré un trait sur le front républicain, la population, non) mais si par malheur, elle le devient, je vois mal le FN obtenir la majorité absolue à l'assemblée nationale et par ailleurs, connaissant mes compatriotes, ce sera la guerre civile. La gauche et même la droite républicaine se mobilisera dans la rue et ce sera violent d'autant que je ne vois pas les policiers et les militaires obéir aux ordres de la présidente. Elle tiendrait un mois maximum. Et on en aurait fini avec ce parti. 

    Loïc LT

  • Madame la Chancelière

    chancelière.jpg

    La présidente de l'Europe a le droit a un bel éditorial dans le Ouest France de ce jour. Je n'ai rien contre elle mais je suis quand même surpris que l'auteur de l'article (François Régis Hutin) la remercie pour des propos qu'elle a tenus suite à cette photo épouvantable d'un enfant réfugié mort sur la plage, propos que François Hollande tient depuis longtemps. Il n'a pas eu besoin d'attendre le choc de la photo et il a affirmé plusieurs fois que l'Europe avait un devoir vis à vis de ces réfugiés. C'est ainsi que parfois,  je me pose des questions sur l'intégrité du journal Ouest France, auquel je suis abonné. J'imagine mal un édito titré 'merci Monsieur François Hollande'.

    Maintenant, concernant, ces réfugiés, puisqu'il faut en parler (quitte à faire de la surenchère sous le coup de l'émotion) , je suis évidemment heureux de la prise de conscience et du fait que des communes françaises se portent candidates pour les accueillir  mais il y a quelque chose qu'on n'a pas compris : pour la majorité de ces migrants, la France n'est qu'une étape vers l'Eldorado (et j'ai du mal à le comprendre d'ailleurs) : la Grande-Bretagne, et voire accessoirement l'Allemagne. Sauf le respect, je ne crois pas qu'ils soient intéressés par des séjours à Bort-les-Orgues dans la Corrèze ou Bubry dans le Morbihan. Nous ne semblons pas intéresser ces pauvres gens qui fuient les barbares de daesh (à qui je ne mettrai jamais de majuscule) et la guerre alors que nous sommes sans doute, céans*, les plus ouverts, les plus accueillants et munis d'un système de protection sociale plutôt généreux et surtout universel. Le fait que le FN fasse 20% n'y change rien. Il reste 80% de gens non racistes dans notre beau et doux pays (au sens propre comme au figuré).

    Loïc LT, 05/09/2015, matines. 

    * j'ai essayé de le caser, Gambetti me dira si ça colle..dans le sens ou céans signifie ici

     

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    (photos : Ouest France, édition du 05/09/2015)

    À Madame le Chancelière : — Sa cornette bleue tournée à la mer du Nord. — Pour les naufragés.

  • Grèce # l'appel du 03 juillet 2015. Loïc LT

    J'appelle solennellement nos amis grecs à voter oui à la question qui leur sera posée dimanche lors du référendum organisé par Alexis Tsipras dont la ténacité qui force le respect n'a d'égale que sa naïveté. 'Oui', cela veut dire rester dans la zone Euro et accepter des réformes structurelles de fond mais en cas de victoire du oui , cela ne voudra pas dire que Tsipras devra démissionner (je ne vois pas qui peut le remplacer à part Roberto Rastapopoulos), il faudra juste qu'il retourne officiellement son paletot sans manches et qu'il renie ses promesses de campagne. Car je pense que c'est un bon leader, il a du charisme. Il faut juste qu'il fasse preuve d'humilité et qu'il admette s'être trompé. Il ne sera pas le premier dirigeant européen à ne pas tenir ses promesses même si lui, en sa qualité d'homme d'extrême gauche, il va devoir faire le grand écart. Je lui conseille d'ailleurs de commencer tout de suite à faire des exercices pour ne pas que ça fasse trop mal le jour venu.

    Je note que tous les responsables politiques français de gauche comme de droite appellent à voter oui (je ne m'occupe pas des extrêmes) et je les en félicite. J'estime par ailleurs (et là, je parle encore plus solennellement vautré sur ma chaise longue, mal rasé, chaussé de santiags de Palestine et vêtu d'un vieux short et d'un t-shirt avec Jacques Toubon dessus) que Tsipras n'aurait jamais du organiser ce référendum car on ne demande pas l'avis au peuple sur des sujets trop techniques (confère Maastricht) et si la démocratie représentative existe, ce n'est pas pour rien. Tsipras aussi sympathique soit-il me semble un peu immature et impulsif. 

    liberté, égalité, fraternité, vive la république, vive l'Europe et vive l'espèce de blog !

     

    allocution officielle (soutenue par le Congrès Fédéral)  de Loïc LT, vautré sur sa chaise longue, mal rasé, chaussé de santiags de Palestine et vêtu d'un vieux short et d'un t-shirt avec Jacques Toubon dessus. 

    03.07.2015, 19:25

     

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  • La politique échappe-t-elle à une exigence de vérité ?

    C'est un des sujets du bac de philo 2015 et loin de moi l'idée de disserter là-dessus, je n'ai pas et je n'ai jamais eu le niveau. Donc, je vais écrire un texte, comme ça vient sans me prendre la tête. 

    On va prendre un exemple concret. François Hollande dit-il la vérité ? Et bien, désolé de vous décevoir mais je ne crois pas qu'il ait menti, en tout cas, je ne l'ai jamais pris en flagrant délit de mensonge. Le fait de ne pas remplir ses promesses de campagne ne constitue pas un mensonge, sachant qu'en plus le concernant, il  a quand même un peu avoué que sa politique (économique en tout cas)  n'avait pas fonctionné (et même s'il ne l'avait pas avoué, ce n'était pas non plus un mensonge). Par contre, le lascar dispose parmi ses ministres des gens comme Michel Sapin, François Rebsamen et jadis Pierre Moscovici (je ne sais plus qui est et fut ministre de quoi mais on s'en fout) qui sont presque des menteurs mais qui n'en sont pas non plus. Ce sont juste de fins communicants qui jouent avec les mots et avec les chiffres mais qui ne mentent pas proprement dit. Un menteur serait un ministre de l'emploi qui dirait 'le chômage a baissé de 2%' alors que Pôle Emploi dirait le contraire. Mais c'est impossible de mentir, surtout aujourd'hui où les journalistes sont à l'affût de la moindre contradiction, de la moindre bourde. Donc, c'est un fait, qu'un homme politique ne peut pas mentir sur sur des chiffres. 

    Le dernier mensonge flagrant qui me vient à l'esprit est celui de Jérôme Cahuzac jurant devant les députés qu'il ne possédait pas de compte en Suisse avant de finalement reconnaître que c'était faux. Ensuite, il a démissionné de sa fonction de ministre du budget donc mensonge = démission.  

    Donc, je le répète, ne pas tenir ses promesses électorales ne constitue pas un mensonge. Par contre, c'est plus discutable dès lors que l'on fait des promesses que l'on sait irréalisables, juste dans le but de se faire élire...Un mec comme Tsipras (sur qui je fais une fixation, ok), je ne sais pas si c'est un menteur car je pense que pendant sa campagne il pensait pouvoir honorer ses promesses, tout en sachant au fond de lui-même que ce ne serait pas simple. Aujourd'hui, il est dos au mur et va devoir très vite soit retourner sa veste soit démissionner mais je ne le qualifierais pas de menteur. 

    Comme quoi, contrairement aux apparences, je pense que globalement les politiciens ne sont pas des menteurs (je ne parle pas de leur vie privée) et je pense même que c'est un domaine où il est plus difficile de mentir qu'ailleurs. Sous les feux des médias, des experts et de tous les gens qui les entourent, ils savent très bien que mentir est dangereux.

    Bon, mais les choses ne sont pas si simples, des élus fraudent, détournent de l'argent, créent des emplois fictifs etc etc...ici, on a à faire à des fraudeurs et des menteurs par omission, c'est à dire qu'ils ne vont pas aller se vanter devant les caméras d'avoir détourner 50.000€ d'argent public à l'occasion de tel appel d'offre. Mais, excusez ma naïveté, les fraudeurs ne représentent pas la majorité des politiciens, parce que, toujours, pareil, il y a toujours la crainte que cela finisse par se savoir. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. 

    Mais l'exigence de vérité, c'est dire aussi aux gens quelle est la situation du pays et si elle est mauvaise, ce qu'ils vont devoir endurer et sur ce point particulier, quasiment tous les candidats à une élection quelconque sont des menteurs mais c'est tellement le cas pour tous qu'on ne peut pas aller jusque dire que tous les politiciens sont des menteurs. Mais il est vrai aussi, que dans beaucoup de pays, en France en particulier, on a tendance à noircir le tableau, du coup les politiciens baignent dans ce pessimisme utopique et vivent dans l'idée que tout va mal, alors au moment de la campagne, ils ont tendance à promettre un monde meilleur dont beaucoup de citoyens ne sont pas concernés car ils sont heureux, amoureux et riches. Je m'égare je ne sais pas où là mais bon. 

    On trouve bien plus de menteurs dans le monde des affaires,  dans les entreprises, et surtout dans la vie privée des gens que dans la politique. Telle est mon humble et critiquable position.

    Loïc, recenseur de cabines fatigué. 00:25. 

  • le ni-ni qui ne passe pas

    Politiquement, je suis un peu une girouette et je l'assume...d'autant qu'il en faut, sinon le résultat des élections serait toujours le même. Girouette fait un peu péjoratif, c'est vrai, disons que je balance entre la droite républicaine (mais humaniste et socialement progressiste) et la gauche représentée par des gens comme Valls, Macron, Hollande accessoirement et Rocard en son temps. En fait, j'essaie de voir quel parti est le mieux à même de réduire le déficit public, mère de toutes les politiques car il est impensable de transmettre une telle dette aux générations futures. 

    J'assume tout à fait ça, je ne vote pas pour les extrêmes et j'ai voté Sarkozy en 2007 et plusieurs fois à gauche depuis. 

    Mais en ce moment, le ni-ni imposé par Sarkozy dans les cas de seconds tours sans représentants de l'ump m'insupporte au plus haut point. Bon, vous me direz qu'importe puisque globalement une majorité des électeurs de l'ump se reporte sur le candidat socialiste plutôt que sur le candidat frontiste. Mais il n'en reste pas moins que la position de Sarkozy et de quelques autres de l'ump m'horrifie (tout en sachant que de nombreux cadres ne le suivent pas sur ce point à l'ump mais Sarkozy est le président et sa position est la position officielle du parti). 

    Comment peut-on mettre le parti socialiste et le front national sur un pied d'égalité ? Car si le gouvernement actuel a fait des erreurs (mais pas moins que les autres), il n'en reste pas moins que le parti socialiste est un parti républicain respectable et qu'il est à l'opposé des idées du front national. Lapalissade ce que j'écris. Le front républicain n'est pas mort car le front républicain doit être gravé dans le marbre, il doit être aussi fort que l'infaillibilité pontificale (euh....). Et alors quand j'entends les arguments de ceux qui affirment que le front républicain est mort, je suis encore pris de coliques, comme à chaque fois que les politiques font de longues phrases creuses pour se justifier d'une position dont ils ne doivent pas être fiers au fond d'eux-même mais qu'ils ne défendent que pour des raisons de politique politicienne. 

    Donc, tant que le ni-ni restera la position officielle de l'ump, je ne voterai plus pour ce parti, même si au niveau local le candidat ump prône le front républicain. 

    Mais de tout cela, Timimi s'en fout. 

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    Loïc LT

    ps : dans une note récente sur son célèbre blog partageons mon avis, Nicolas a écrit cette phrase et je ne dirais pas qu'elle m'a empêché de dormir mais disons qu'elle serait pas loin de me donner des coliques, celle-là aussi. Ça commence à bien faire ; il va peut-être falloir que j'aille consulter. Voici donc la phrase dont je ne parviens pas à savoir si elle affirme une chose ou son contraire :

     Il n’empêche que nier une évidence n’en fait pas pour autant un mensonge.

     

  • sidération

    Jusque là, je ne m'inquiétais pas beaucoup des sondages donnant Marine Le Pen en tête au premier tour mais de savoir que désormais elle remporterait carrément le second tour me sidère. Je pensais naïvement qu'une majorité de français, une grosse majorité même, comme en 2002 pouvait instinctivement se rassembler pour former ce que les politiques appellent un 'front républicain'...mais même plus. Même si les sondages valent ce qu'ils valent, ils disent quand même quelque chose, ils disent que ça se sera serré...Et ça, je ne comprends pas. Comment une majorité peut souhaiter l'arrivée au pouvoir de Le Pen ? Avec le système éducatif qu'on a, avec cette société de l'information qui nous permet de comprendre le monde, d'ouvrir les yeux, de se coucher moins bête le soir (même si évidemment les médias ne sont pas irréprochables, loin de là, au contraire même, ils ont une grosse part de responsabilité ), les français souhaitent un président d'extrême droite.

    sidération.

    Sinon, je ne suis pas un fervent supporter de François Hollande, mais je trouve qu'il ne mérite pas ce qui lui arrive. On sait tous que ce n'est pas un mauvais bougre, qu'il n'a qu'une intention, c'est de réussir et d’œuvrer pour le bien commun. Alors Pourquoi tant de haine ? Parce que sa politique ne donne pas de résultats ? Qui aurait fait mieux ? Que peut le président d'un pays irréformable, face, qui plus est,  à une mondialisation qui bouscule notre modèle et nos repères ? 

    Loïc LT

     

  • les pharisiens et les publicains

    politiqueLa  politique m'intéresse...en tout cas plus que la moyenne des contribuables qui m'entourent. Par exemple, je connais le nom du premier ministre (contrairement à la moitié de la population française...bon j'exagère un peu mais à peine) et je peux même citer le nom de tous les premiers ministres depuis Henri IV né Henri de Bourbon et surnommé Henri Le Grand. Mais si je ne parle plus de politique ici c'est que je suis autant dégoûté par l'actualité politique (et encore plus depuis la séquence pitoyable qu'on vient de vivre ) que par l'absence de saveur des raisins blancs italiens qu'on trouve à 1€/kg au Carrefour de Grand-Champ.

    Un type talentueux qui s'appelle Arnaud Montebourg ayant le verbe haut  occupe la fonction de ministre de l'économie. Il s'agit d'un poste stratégique au regard l'inertie de l'économie et le niveau de la dette (ceci dit je ne suis pas pour la croissance).  Il y a de quoi faire même si c'est difficile parce que la France ne se laisse pas réformer si facilement, voire pas du tout même. Le problème c'est que Montebourg voulait réformer (comme tout le monde)...mais à l'envers..c'est à dire laisser filer le déficit et donc la dette. Avec un minimum de bon sens, on sait que c'est le contraire qu'il faut faire. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il affirme être en désaccord avec la politique d'austérité menée par le président de la république. Si seulement cela pouvait être vrai, je serais le premier défenseur de F.Hollande. Mais ce n'est pas du tout vrai. Je mets quiconque au défi de me donner au moins un exemple concret qui pourrait prouver cette politique d'austérité...vous pouvez chercher il n'y en a pas. Donc, en fait en bon pharisien qu'il est, Arnaud Montebourg reproche à François Hollande de mener une politique que ce dernier ne mène même pas et qu'il ne mènera jamais. L'exécutif fait du surplace, fait semblant de réformer par des mesurettes à la marge. Il utilise de grandes phrases pour faire illusion, additionne les 'pactes', les 'chocs' , les 'assises' et les 'soubassements'. Le Verbe est roi, l'action passe après. C'est vraiment dommage parce que je pense que les socialistes ont plus la possibilité de réformer que les militaires (dont personne ne souhaite la prise de pouvoir). 

    Alors bon, j'aimerais croire que ça va changer, qu'ayant touché un plancher dans les sondages, Hollande se dise 'je n'ai plus rien à perdre, maintenant je passe à l'action..quitte à descendre encore et à me bloquer le dos'. Un moment, il faut peut-être que les hommes d'état se décident à sacrifier leurs ambitions personnelles au nom de l'intérêt du pays mais je doute que Hollande en fasse partie. Il n'a strictement rien fait depuis deux ans, pourquoi ça changerait. Et puis le problème qu'on a en France c'est que les politiciens sont des carriéristes et que pour être réélus ils doivent ménager la chèvre et le chou et distribuer les journaux le matin. 

    Tout ce que je dis a déjà a été dit, c'est facile de pianoter sur son clavier mais il fallait que ce soit redit. Et puis je ne suis pas partisan, je ne suis plus...je suis juste partisan du courage et du volontarisme qu'ils soient de droite ou de gauche (et je défends Amazon face aux requins bouledogue de l'édition hexagonale). Et puis je suis surtout favorable au transfert de tous les pouvoirs économiques aux publicains de Bruxelles, n'en déplaisent aux pharisiens. 

    Et n'oubliez-pas, c'est oracle ce que je dis

    Loïc LT

    * pharisien : personne qui, sûre de soi, juge de haut, avec orgueil et dureté, les actions ou les opinions des autres.

    * publicain : homme d'affaire, appartenant généralement à l'ordre équestre, qui par contrat avec l'autorité civile est autorisé à collecter les taxes en son nom.

  • retour sur une élection

    Conformément à ce que j'avais évoqué dans une précédente note, je ne suis pas allé voter aux européennes. Pourtant européen convaincu, considérant les termes de nation et de frontière comme dépassés, favorable à une vaste union fédérale avec un vrai pouvoir exécutif central et fort (reléguant les états à de simples régions administratives), favorable à une totale harmonisation fiscale et sociale, à une armée commune, cette élection ne pouvait que m'intéresser. Mais le problème est que même en choisissant le moins pire, je n'ai pu me résigner à voter udi-modem (qui selon un test sur le site ouest-france est le parti dont je me rapproche le plus) car je ne supporte pas François Bayrou. 

    Au moins, je n'aurai pas participé à cette mascarade et on ne pourra pas me soupçonner d'avoir voté FN..contrairement à ceux qui sont allés voter. Cette abstention est une abstention civique. L'offre politique est insuffisante en France et manque d'enthousiasme concernant ce grand projet qu'est l'Europe. C'est de leur faute. Je suis un citoyen exigeant...à partir de là, je ne peux que me résoudre à l'abstention..au grand désarroi de mon père pour qui le vote est l'égal de la messe du dimanche... un devoir et une nécessité.

    Loïc LT