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  • CR84 - les gens d'en face - Georges Simenon

    romanpatr_Gens%20den%20face%204.jpgnote de l'éditeur : aucune (mais résumé ici )

    mon avis : Après la route des flandres, que je conseille à tout le monde  (non pas vraiment à tout le monde mais au moins à toi cher lecteur, - hypocrite  lecteur, mon semblable, mon frère - car si tu es ici c'est que tu n'es pas indifférent à la littérature) car c'est vraiment une expérience à faire, une expérience douloureuse peut-être mais dont on sort grandi (et fier aussi), un petit Simenon s'est imposé à moi car il traînait dans ma pal depuis quelques temps (depuis quelques années même) et puis quelque part, Simenon, dans le style, c'est quasiment de l'anti-Simon : pas de phrases interminables, tout est sobrement et efficacement présenté, on sait où on va, avec qui et quand (-)
    Avec les gens d'en face, GS nous emmène en URSS dans les années 30, dans la ville de Batoum (dont le plafond bas et les rues désertes en font un cadre simenonesque idéal) située au bord de la mer Noire. Le principal protagoniste s'appelle Adil Bey et vient d'être nommé au consulat turc en remplacement du précédent mystérieusement mort. Très vite, Adil Bey s'ennuie dans cette ville où les gens meurent de faim, où la police communiste se débarrasse des récalcitrants, où tout le monde se fout de tout et il se rend compte très vite qu'on cherche à l'empoisonner.
    Comme souvent avec Simenon, l'atmosphère est étouffante, les protagonistes, d'une banalité affligeante et l'air de rien, parallèlement au récit mené tambour battant et sans fioriture, Simenon nous décrit avec justesse le désœuvrement de la population russe et les excès de la bureaucratie.
    Un petit polar sympa. Une parenthèse en quelque sorte (avant un Leiris dont j'attends beaucoup).

    lecture du 08.04 au 09.04
    note : 4/5
    à venir : l'âge d'homme, Michel Leiris

  • CR83 : la route des Flandres - Claude Simon

    41ZH4GFRK3L._SL500_AA240_.jpgnote de l'éditeur : Le capitaine de reixach, abattu en mai 40 par un parachutiste allemand, a-t-il délibérément cherché cette mort ? un de ses cousins, Georges, simple cavalier dans le même régiment, cherche à découvrir la vérité.
    Aidé de blum, prisonnier dans le même camp, il interroge leur compagnon Iglésia qui fut jadis jockey de l'écurie Reixach. après la guerre, il finit par retrouver Corinne, la jeune veuve du capitaine...


    mon avis : La Route des Flandres est sans doute le roman le plus difficile qu'il m'ait été donné de lire. Je cherche dans mes souvenirs de lecteur et je ne vois aucun autre où j'ai peiné à ce point. Deux raisons essentielles à cela :
    un : le style très heurté, avec peu de ponctuation et une utilisation pléthorique du participe présent et surtout l'impression que les mots s'entrechoquent, se heurtent, s'anéantissent plutôt que de se suivre harmonieusement.
    deux : la conduite du récit. pas vraiment de plan structuré mais une succession d'images désordonnées comme sorties d'un rêve absurde, d'un cauchemar plutôt parce qu'il s'agit (à ce que j'ai cru comprendre) de l'histoire de 3 soldats errant après la débâcle de 1940. Alors, à force d'inattention, j'ai failli plusieurs fois perdre le fil et d'ailleurs je l'ai perdu des pages entières avant de me ressaisir à la faveur de passages un peu plus explicites, mais le soucis c'est que l'auteur semble prendre un malin plaisir à dérouter le lecteur en brouillant les cartes et par exemple en passant d'une scène à l'autre dans la même phrase, voire même d'un narrateur à l'autre (le je de la fin d'une phrase n'est pas forcément le même je qu'au début..). Alors est-ce que j'ai aimé ou pas ce roman. La réponse est plutôt oui. Je pense que ça vaut la peine de le lire, qu'il faut prendre ça comme un challenge et puis accepter de ne pas tout saisir, de mettre l'intrigue au second plan pour se laisser emporter par l'écriture, qui est, comme je l'ai lu je ne sais plus où, le personnage principal de ce roman. Et quelques passages sont à ce point sublimes qu'ils valent à eux seul l'ingurgitation des 300 pages.

    J'ai choisi 3 extraits . Avec, pour commencer, la description p234 (collection "double" éditions de minuit) du système d'ouverture d'un poulailler. savoureux.

    ...puis, plus à gauche, jaillissant juste de l'arête du dièdre comme d'une fissure entre la terre et le mur, il y avait une de ces plantes sauvages : une touffe, ou plutôt une corolle de feuilles réparties en couronne (comme un jet d'eau retombant), déchiquetées, dentelées et hérissées (comme ces anciennes armes ou harpons), vert foncé, râpeuses, puis, après cela, encore la tige - celle-ci légèrement inclinée vers la droite - d'une de ces mêmes hautes plantes, puis fixé au mur par un (sans doute y en avait-il encore un autre plus haut, mais il ne pouvait pas non plus le voir) tenon de fer, le montant ou plutôt le chevron de bois sur lequel était articulée une porte de poulailler : le tenon complètement rouillé, scellé dans le mur de briques, le ciment autour de l'épaisse lame de fer formant une collerette crémeuse dans laquelle on pouvait encore voir les traces de la truelle qui en lissant le mortier y avait laissé des empreintes dessinées par une bavure (léger bourgeonnement grumeleux de la matière pressée) en relief, le chevron - le montant de la porte, comme d'ailleurs son châssis lui-même - décoloré par la pluie, grisâtre, et, pour ainsi dire feuilleté, comme de la cendre de cigare, le châssis, lui, à moitié déglingué une des deux chevilles de bois qui tenaient l'angle inférieur presque sortie de son logement, le tout ayant pris du jeu, la traverse inférieure faisant donc avec le montant vertical un angle non pas droit mais légèrement obtus de sorte qu'elle devait racler le sol quand on ouvrait la porte...


    (j'ai mis 3 petits points au début et à la fin car je n'ai trouvé ni le début de la phrase (qui devait se trouver sans doute quelques pages avant) ni la fin. Et puis un autre extrait, un brin baroque, où il est question de l'envol d'un cavalier (p149-150) (idem pour les ...)


    ...je vis Wack qui venait de me dépasser penché sur l'encolure le visage tourné vers moi la bouche ouverte lui aussi essayant sans doute de me crier quelque chose qu'il n'avait pas assez d'air pour faire entendre et tout à coup soulevé de sa selle comme si un crochet une main invisible l'avait attrapé par le col de son manteau et s'élevant lentement c'est à dire à peu près immobile par rapport à (c'est à dire animé à peu près de la même vitesse que) son cheval qui continuait à galoper et moi courant toujours quoi qu'un peu moins vite de sorte queWack son cheval et moi-même formions un groupe d'objets entre lesquels les distances ne se modifiaient que lentement lui se trouvant à présent exactement au-dessus du cheval dont il venait d'être enlevé arraché s'élevant lentement dans les airs les jambes toujours écartées en arc de cercle comme s'il continuait à chevaucher quelque Pégase invisible qui d'une ruade l'eût fait basculer en avant exécutant donc au ralenti et pour ainsi dire sur place...


    et p285, on croit rêver, on croit pas, on rêve (et je signale au passage que pour cet extrait comme pour les deux précédents, je respecte scrupuleusement syntaxe et ponctuation -je dis ça parce que ça peut surprendre)


    mais comment savoir, comment savoir ? les quatre cavaliers et les cinq chevaux somnambuliques et non pas avançant mais levant et reposant les pieds sur place pratiquement immobiles sur la route, la carte la vaste surface de la terre les prés les bois se déplaçant lentement sous et autour d'eux les positions respectives des haies des bouquets d'arbres des maisons se modifiant insensiblement, les quatre hommes reliés entre eux par un invisible et complexe réseau de forces d'impulsions d'attractions ou de répulsions s'entrecroisant et se combinant pour former pour ainsi dire par leurs résultantes le polygone de sustentation du groupe se déformant lui-même sans cesse du fait des incessantes modifications provoquées par des accidents internes ou externes


    lecture du 05.04 au 08.04
    note : 4/5
    à venir : les gens d'en face, Georges Simenon

  • procrastination aiguë

    06042009857.jpgDepuis quelques jours, je souffre de procrastination aiguë et ce mal touche toutes les parois de mon existence. C'est ainsi que j'ai considérablement baissé mon rythme de lecture car je trouve que la littérature est difficile et contraignante. C'est ainsi aussi que lassé de la nausée, je l'ai purement et simplement abandonnée. Et là j'ai peut-être fait l'erreur de m'attaquer à un roman que je savais un peu prise de tête, à savoir la route des Flandres de Claude Simon, une sorte de roman expérimental conçu pour étudiants en lettres modernes. Car la  route des Flandres est un roman difficile, avec peu de ponctuation, j'au du mal à m'y retrouver car les choses ne sont pas explicitées et l'auteur passe du coq à l'âne sans crier gare et sans même changer de phrase.
    J'ai pensé abandonné également mais dans un sursaut d'orgueil, j'ai dit "non !". L'idée est de vaincre le mal par le mal comme on dit et donc je poursuis la lecture. Pour m'aider dans cette audacieuse entreprise, j'ai cherché sur la toile des résumés un peu plus complets que la toute petite chose écrite* en quatrième de couverture mais je n'ai rien trouvé. Soit, on fera sans. Et on tentera de comprendre quelque chose à cette affaire et on aidera même les futurs courageux en tentant de faire soi-même un résumé.

    * voici le résumé : Le capitaine de Reixach, abattu en mai 40 par un parachutiste allemand, a-t-il délibérément cherché cette mort ? Un de ses cousins. Georges, simple cavalier dans le même régiment, cherche à découvrir la vérité. Aidé de Blum, prisonnier dans le même camp, il interroge leur compagnon Iglésia qui fut jadis jockey de l'écurie Reixach. Après la guerre, il finit par retrouver Corinne, la jeune veuve du capitaine... Résumé assez trompeur car semble augurer un récit conventionnel, ce que n'est pas du tout la route des Flandres.

    Ensuite..
    - l'âge d'homme, Michel Leiris
    - le désert des Tartares, Dino Buzzati
    - Un Balzac mais lequel

  • la nausée

    9782070368051.jpgJe ne suis pas trop du genre à arrêter les romans en cours et pourtant là, avec la nausée, je suis bien tenté, tant ce livre me déprime et c'est à tel point que je le juge responsable d'une certaine tristesse qui s'est abattue sur moi depuis quelques jours. A chaque fois que je reprends la lecture, ça m'emmerde de retrouver ce héros désabusé, revenu de tout et  qui traîne dans une ville portuaire moche telle une âme en peine. Il passe ses journées dans une bibliothèque à réaliser la biographie d'un type assez banal mort il y a longtemps et le soir, il erre dans les rues, croise des vieilles dames et rentre chez lui où il trouve que son rapport aux objets a changé. Et c'est apparemment l'intrigue du roman. Quelque chose ayant rapport avec la perception du monde est en train de changer en lui.
    Qu'est ce que je vais faire avec un roman comme ça moi ?

    Il m'arrive aussi parfois de trouver le nom des objets bizarres. Par exemple, je peux être à côté d'une cabane et puis trouver tout à coup étrange que cette chose en face de moi s'appelle CABANE. Mais combien de fois dans ma vie ai-je prononcé ce mot pour désigner la chose s'en m'en étonner et voici que là, je trouve la sonorité bizarre et je ne trouve pas que CABANE soit le son adéquate pour désigner cette chose où je range mon boui-boui . On m'a toujours dit qu'on devait désigner ça CABANE et ça m'a toujours semblé naturel de le faire, et voici que là, non, ça ne colle plus, c'est pas ça.
    Ou bien, ça m'arrive aussi de me retrouver en face d'un visage très connu, que je vois tous les jours et dans ce moment particulier,j'ai l'impression de le regarder pour la première fois et d'en mesurer la singularité. Avant je ne regardais pas ce visage, je le voyais juste, comme le visage de untel point barre. Et puis, plus rarement, ça peut se doubler d'un autre effet : voilà, ce visage connu qui m'était cependant inconnu, et bien est le visage d'un individu qui s'appelle Untel. Je le savais, ça, je l'appelle par ce prénom tous les jours, mais là, à ce moment précis, savoir qu'il s'appelle Untel me surprend.
    Ça m'arrive parfois mais ce sont des idées qui me semblent si singulières et si peu exprimables que je n'aurais pas l'idée de les exprimer dans un roman par exemple. Sartre lui le fait. Tant mieux pour lui si ça le soulage de quelque chose. Et puis les philosophes sont peut-être capables de disserter sur des faits anodins pour en donner une portée universelle. Mais je ne vais pas avoir la patience. Au revoir Sartre. Adieu même sans doute.

     

  • CR82 - Courir - Jean Echenoz

    courir.jpgmot de l'éditeur : On a dû insister pour qu’Émile se mette à courir. Mais quand il commence, il ne s’arrête plus. Il ne cesse plus d’accélérer. Voici l’homme qui va courir le plus vite sur la Terre.

    mes avis (deux pour le prix d'un) :
    1 - Un petit Echenoz après un grand classique ne peut pas faire de mal. Courir est le dernier roman de l'écrivain qui a donc décidé après Ravel de continuer dans la veine biographique. J'ai lu pas mal de commentaires négatifs de courir qui pour beaucoup est un petit Echenoz et qui n'apporte rien de plus de ce qu'on savait de Zatopek. Ok mais perso, je ne savais rien de Zatopek avant. Donc, j'ai joins l'utile à l'agréable comme on dit avec ce bouquin que j'ai lu en une heure, temps pendant lequel le coureur a pied arrivait à parcourir 20kms. Le style Echenoz est bien toujours là par moment, par petites touches ici ou là mais est peut-être moins marqué que d'habitude au point que j'ai eu souvent le sentiment de lire une simple biographie.

    2 - Même si je n'ai pas retrouvé dans ce petit roman (lu en 1heure, c'est à dire durée pendant laquelle Zatopek parcourait 20kms), le style si particulier d'Echenoz, au moins j'ai découvert la vie et les exploits de ce Zatopek, coureur à pied tchécoslovaque hors norme de l'après-guerre. L'auteur rappelle également, et non sans une certaine ironie, les excès du communisme et la récupération par le pouvoir du phénomène Zatopek.
    Que dire de plus si ce n'est que c'est une bonne petite biographie sous-titrée quand même "roman" comme pour permettre à l'auteur de prendre quelques libertés dans les anecdotes relatées. On peut dire quand même qu' en dehors d'un travail de recherche (par exemple sur la technique du coureur à pied), Jean Echenoz ne s'est pas beaucoup "foulé" sur ce coup-là.
    On l'attend au tournant.


    lecture : le 28.03.2009
    note : 3/5
    à venir : la nausée, Jean-Saul Partre

    zatopek_qr.jpg

  • CR81 - la chartreuse de Parme - Stendhal

    9782253160687.jpgnote de l'éditeur : Fasciné par Napoléon qu'il rêve d'aller rejoindre, Fabrice del Dongo arrive à Waterloo quand commence la bataille. Mais il ne suivra pas la carrière des armes à quoi il aspirait, et consentira à devenir prélat. Avec assez de détachement, cependant, pour que l'essentiel reste bien pour lui chasse au bonheur - c'est-à-dire l'amour.

    Quand Stendhal publie La Chartreuse en 1839, le propre du roman demeure toujours à ses yeux le romanesque où rien ne compte que le récit qui se moque du sérieux, l'allègement de la vie et l'héroïsme des grandes actions comme des grandes passions.

    Et le paradoxe de ce livre moderne qui est aussi une satire du pouvoir et de la cour de Parme, de ce livre où les Italiens retrouvent leur culture, c'est qu'il demeure apparenté au vieux fonds sans âge des romans où l'aventure s'accompagne d'un climat de bonheur et de gaieté.

    mon avis : Il m'est très difficile de commenter ce roman, d'autant que déjà, grosse espèce de grippe déclinante, je me sens encore complètement patraque, qu'ensuite il s'agit d'un classique de la littérature française et qui sommes-nous pour oser donner des avis sur de type d'oeuvre que le temps a consacré. Et ensuite, dans le roman lui-même, à des moments de grâce où il est question des amours de Fabrice del Dongo et de ses aventures et mésaventures se succèdent des longueurs interminables (qui doit signer l'acte de pendaison et comment, quand et patati et patata, à côté, Kafka est un petit joueur). 200 pages de moins en ne gardant que les amours et les péripéties directes de Fabrice  auraient suffi. Et puis, même si ça n'a rien à voir parce que pas trop de la même période, j'ai une préférence pour Zola, qui n'oublie pas les "vrais gens", les gens du peuples, complètement occultés par Stendhal pour qui le peuple est une espèce de masse informe sans individualité.

    Mais j'ai quand même un attachement particulier pour Stendhal car c'est grâce à  lui que je suis vraiment "entré" en littérature avec le rouge et le noir au lycée. Je l'ai vite oublié au profit de Rimbaud mais quand même, le rouge et le le noir m'avait marqué et réconcilier avec les lettres.

    lecture du 14.03 au 28.03
    à venir : courir, Jean Echenoz

  • la chartreuse de Parme, extrait

    chartreuse.jpgCe midi, tranquillement installé à une table située dans une pinède où j'aime aller rêvasser et bouquiner à l'heure du déjeuner,  je me suis piqué un petit fou rire qui m'a fait grand bien.

    Fabrice del Dongo, jeune aristocrate naïf et héros de la chartreuse se retrouve au coeur de la bataille de Waterloo.

    L'aide de camp prit le cheval de Fabrice par la bride, le général, aidé par le maréchal des logis, monta et partit au galop ; il fut suivi rapidement par les six hommes qui restaient. Fabrice se releva furieux, et se mit à courir après eux en criant:
    - Ladri ! ladri ! (voleurs ! voleurs !)
    Il était plaisant de courir après des voleurs au milieu d'un champ de bataille.

    (p68, presses pocket)

  • CR80 - la steppe. salle 6. L'Evêque - Anton Tchékhov

    9782070425761.jpgmot de l'éditeur : Les trois nouvelles qui composent ce recueil jalonnent trois étapes décisives de la vie et de l'œuvre d'Anton Tchékhov. La Steppe marque son entrée dans la littérature, Salle 6 sa rupture avec la doctrine tolstoïenne de la non-résistance au mal, L'Évêque l'imminence de la mort. Dans la première nouvelle, l'immensité de la steppe russe est vue à travers le regard d'un enfant qui entreprend un long voyage, sur des chars à bœufs, vers le lointain lycée qui l'attend, vers une vie inconnue. La deuxième a pour triste héros le docteur Raguine qui, après avoir accepté dans l'indifférence la souffrance de ses malades, les mauvais traitements qui leur sont infligés, meurt en disant : « Tout m'est égal. » Quant à l'évêque, dont Tchékhov nous conte les derniers jours, comment ne pas songer à l'auteur lui-même, à bout de forces, encombré de sa gloire, assailli par les importuns, qui voit venir la mort et qui bientôt sera remplacé, oublié...

    mot du blogger : 3 nouvelles que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire avec une préférence pour la première, la steppe, où il est question du voyage d'un petit garçon à travers la steppe. Un horizon qui n'en finit pas, le néant à perte de vue et quand même des hommes qui essaient de survivre dans ces espaces dépourvus de reliefs et de quoi que ce soit qui puisse faire rêver.
    extrait : "Mais au bout d'un moment, la rosée s'évapora, l'air redevient immobile et la steppe déçue reprit son aspect accablé de juillet. Les herbes baissèrent la tête, la vie s'évanouit. Les collines calcinées par la soleil,brun-vert , mauves au loi, avec leurs teintes mortes comme l'ombre, la plaine et ses lointains vaporeux et le ciel renversé sur elles, terriblement profond et transparent sur une steppe sans forêts et sans montagnes, tout maintenant semblait interminable, engourdi d'ennui."
    La nouvelle suivant, Salle 6 est l'histoire d'un médecin dans une bourgade russe, qui s'ennuie et qui se lit d'amitié avec un fou interné dans un asile pourri dont il a la charge. Il se lit tellement avec le  fou qu'il finit fou lui-même au point de finir lui aussi à l'asile. J'ai adoré les discussions très métaphysiques entre le médecin et le fou.
    J'ai souvent pensé que l'avenir du monde se jouait dans les asiles.
    Et l'Eveque, enfin, nouvelle très courte, sur les derniers jours de la vie d'un Eveque. (comme le dit l'éditeur n'est-ce pas, ce à quoi je n'ai rien à ajouter -))

    lecture du 06.03 au 12.03
    note : 4/5
    à venir : des souris et des hommes, John Steinbeck

  • dialogues dans les romans.


    Je suis en train de lire des souris et des hommes de John Steinbeck. Ce roman très célèbre comporte beaucoup de dialogues et c'est l'occasion pour moi de faire part d'un petit agacement que j'ai avec les dialogues. J'ai remarqué que très souvent, lorsque le dialogue dure depuis quelques lignes, je ne sais plus qui dit quoi et ce parce que l'écrivain préfère finir les phrases  par dit-il ou bien ne rien mettre du tout. Alors, je suis obligé de remonter et de compter avec mes doigts pour savoir lequel des personnages avait commencé le dialogue et redescendre et me retaper le dialogue en faisant attention à ne pas à nouveau perdre les pédales.
    Ah et tiens, tant que j'y suis, j'ai un autre agacement avec les dialogues. Souvent, en plein dans un dialogue et sans aller à la ligne, le narrateur fait une remarque sans signaler que cette remarque est bien du narrateur et non une partie du dialogue. Pour un lecteur un peu distrait (et je le suis souvent), la confusion est possible. Et l'idéal évidemment serait d'aller à la ligne pour insérer la remarque narrative ou alors tout simplement de fermer les guillemets avant la remarque et des les réouvrir après.

    Autant de raisons qui font que moins y'a de dialogues, mieux je me porte.