L'histoire : une concierge intelligente et cultivée d'une immeuble parisien cossu se fait passer pour une conne afin de rester dans son rôle. Elle lit et regarde des films d'art et essais en cachette en prenant le soin de laisser tf1 dans la loge. Pendant ce temps, une adolescente de 12 ans habitant l'immeuble, surdouée écrit dans un journal qu'elle veut se suicider car les gens qui l'entourent sont trop stupides et que le monde est absurde. Arrive un nouvel habitant. C'est un riche japonais qui ne met pas longtemps à remarquer toutes ces petites cachoteries. Autour de ces trois personnages principaux gravitent tout un tas de gens plus ou moins grotesques et caricaturaux.Voilà une lecture jubilatoire avec plein de pensées profondes et subtiles et d'anecdotes croustillantes, un livre que l'on ne voudrait jamais finir.
A partir de là, ses quelques défauts n'ont que peu d'importance. Mais je vais quand même vous dire le plus gros histoire de faire preuve d'un peu d'esprit critique : la plupart du temps, les pensées philosophiques (sur la phénoménologie par exemple..) tombent comme un cheveu sur la soupe. On a le sentiment que l'auteur a voulu placer coûte que coûte des théories dans ce roman en utilisant la concierge comme support. Aussi intelligente et cultivée est-elle, ça sonne mal d'autant que dans ces intermèdes (exquis au demeurant), il n'est fait aucune mention de l'histoire.
J'ai trouvé le journal de Paloma bien plus marrant que celui de Renée, plus direct, bidonnant..bien que j'ai du mal à croire qu'une enfant de 12 ans puisse avoir une telle intelligence et surtout l'envie de se suicider pour finalement des broutilles. L'idée générale qui sous-tend le roman est que plus on intelligent et plus on trouve le monde absurde. C'est un parti pris mais je ne le partage pas. Je pense au contraire que plus on comprend le monde, plus on comprend qu'on s'inscrit dans un certain dessein, dans le 'cosmos'. Même si nos petits quotidien peuvent parfois sembler merdiques, en nous inscrivant dans un tout qui fait la marche du monde, on peut s'endormir en paix et remercier le hasard de nous avoir fait être.
Une des conclusions de ce roman est que désormais il faut que je vois un film d'Ozu. La mule est déjà en action de ce côté-là.
J'ai apprécié aussi dans ce livre les quelques attaques contre le socialisme (t'imagine..), attaques contre les gens riches socialistes et contre le socialisme en tant que philosophie. Je sais pas, je ne suis tellement pas socialiste que peut-être j'exagère sur les intentions de Barbery..
Ce roman, ce n'est que du bonheur. En plus, la plume est virevoltante et les tournures de phrases sont toutes comme je les aime.
extrait (journal de la concierge) : J'avais parcouru les allées de la bibliothèque, plutôt clairsemées et peuplées exclusivement de vieux messieurs très doctes ou d'étudiants à l'air prétentieux. Je suis toujours fascinée par l'abnégation avec laquelle nous autres humains sommes capables de consacrer une grande énergie à la quête du rien et au brassage de pensées inutiles et absurdes. J'avais discuté avec un jeune thésard en patristique grecque et m'étais demandé comme tant de jeunesse pouvait se ruiner au service du néant. Quand on réfléchit bien au fait de ce qui préoccupe avant tout le primate, c'est le sexe, le territoire et la hiérarchie, la réflexion sur le sens de la prière chez Augustin d'Hippone semble relativement inutile. Certes, on arguera sans doute du fait que l'homme aspire à un sens qui va au-delà des pulsions. Mais je rétorque que c'est à la fois très vrai (sinon, que faire de la littérature ?) et très faux : le sens, c'est encore de la pulsion portée à son plus haut degré d'accomplissement, en ce qu'elle utilise le moyen le plus performant, la compréhension, pour parvenir à ses fins. Car cette quête de sens et de beauté n'est pas le signe d'une nature altière de l'homme qui échappant à son animalité, trouverait dans les lumières de l'esprit la justification de son être : c'est une arme aiguisée au service d'une fin matérielle et triviale.
Même si l'autre jour un quidam m'a un peu rassuré, je m'inquiète toujours un petit peu de mon arbre. Il sèche de plus en plus en partant du bas et il y a maintenant quelques épines du sommet qui jaunissent. Je me rassure aussi en me disant que les épines vertes sont bien dressées et ne montrent aucun signe de fléchissement.
En ce début d'après-midi de glandouille, de farniente, entre deux cafés, un livre, le ouest-france dimanche et un fond de musique, j'attends quand même la soirée avec impatience pour deux raisons presque antinomiques :
Non là, ça va. Seulement 1/4 d'heure de route matin et soir et sans bouchon évidemment. J'ai le temps de m'occuper des filles le matin, de les déposer à l'école et le soir de récupérer tout ce petit monde.
L'histoire : L'histoire se passe dans une petite ville américaine dans les années 1940. Globalement les habitants sont de petits bourgeois blancs et racistes. Un type, Lee, métisse (mais plus blanc que noir) y débarque dans l'unique dessein de venger aveuglément son jeune frère noir, mort lynché par des blancs. Il se trouve un boulot de libraire et fréquente assidument toute la jeunesse de la ville, consomme beaucoup d'alcool, se tape les filles de bonne famille les unes après les autres et jette son dévolu sur deux soeurs, deux jolies poupées vers lesquelles il cristallise toute sa haine du blanc.


La fan des radios du service public que je suis guette avec beaucoup d'excitation l'annonce des programmes de la rentrée. Dans l'édito où il présente la nouvelle grille, David Kessler, directeur de France Culture indique :