Quel autre livre pouvait mieux que celui-là inaugurer la nouvelle mouture de ce site ?
ça fait un mois qu'un livre blanc m'avait tapé à l'oeil suite à une excellente critique d'un chroniqueur du nouvel obs.
L'intention de Philippe Vasset avec cet ouvrage fut de recenser toutes les zones laissées en blanc sur les cartes ign de la région parisienne et d'aller voir sur place ce qu'étaient en réalité que ces lieux que les cartographes n'avaient pas réussi à identifier (ou voulu). Donc, le récit est découpé en quinze chapitres comme autant de zones blanches. A chaque fois, nous avons un extrait de la carte et l'on suit Philippe Vasset dans ses pérégrinations entre cabanes de sdf, entrepôts désaffectés, terrains vagues, bordures d'autoroutes, endroits bizarres. A la base, il dit être en quête de merveilleux..si si, Vasset pensait que si les cartes ne pouvaient décrire ces lieux, c'est que ces endroits étaient en dehors du descriptibles donc en dehors du réel; en dehors de la ville, en dehors du temps. Au bout du compte et très vite, il est déçu :
" au bout de deux mois, j'avais complètement abandonné l'idée de faire apparaître la moindre parcelle de merveilleux : les blancs des cartes masquaient, c'était clair, non pas l'étrange, mais le honteux, l'inacceptable, l'à peine croyable..."
Le livre est bien écrit, l'auteur trouve les mots justes pour décrire l'injuste" ou en tout cas l'inracontable. On rit même parfois quand il laisse aller son imagination devant une usine désaffectée (on imagine que le site était autrefois peuplé de scientifiques en blouse blanche devisant calmement et portant sous leurs bras des plans roulés en tube).
Une fois refermée la dernière page, une idée vient : prendre la carte ign de l'endroit où l'on habite..je l'ai fait..et ô surprise, il n'y a quasiment que des zones en blancs..normal, les champs sont représentés en blanc. Donc, l'expérience ne marche pas pour la campagne..dommage.
Sinon, l'écrivain prolonge l'aventure sur le site www.unsiteblanc.com
Finissons par une petite minutes de poésie
Le monde, c'est ce mouvement incessant entrevu par les trous de la coque de nos capitales, désormais paquebots de croisière pour le troisième âge. Sur des centains de kilomètres, ce sont des maisons à demi construites et déjà abandonnées, des bandes d'exclusion le long des frontières, des zones franches, des villes-entrepôts, des galeries commerciales et ces dalles de béton ceintes de hauts grillages où les zones de jeu peintes sur le sol sont depuis longtemps effacées. Ce sont les bâtiments flambant neufs de New Mumbai et Suzhou Industrial City, dont les façades brillent entre les fondrières et les tas de sable, et les resorts du sud de l'Espagne, vides six mois par an comme les colonies de Cisjordanie et les bases-vie des champs pétroliers de Hassi Messaoud.
paru chez fayard dans la collection rentrée littéraire..
signé Loïc, 0h10
Avant de lire ce livre, je ne connaissais de Jean Echenoz que ses quelques passages réguliers dans les émissions littéraires. A vue de nez, il m'apparaissait comme un type bien, bien sous tout rapport, écrivant des romans propres, sans fantaisies, sans fioritures, sans chichi. Une sorte d'écrivain banal dans une production littéraire 'sans estomac'.
Il faut quand même que je vous parle de mon retour à la compétition dimanche dernier à l'occasion du relais de la forêt de Camors. Le principe : une équipe de six personnes avec une féminine et cinq types. La fille commence à midi pour une distance de 5KM. Ensuite, les 5 types font chacun 10KMS et pour finir, toute l'équipe fait un 5KMS ensemble. sympa. ça fait 60 bornes à faire en tout. Personnellement, j'étais dans l'équipe des 'chevreuils de Ploerdut III'. Le temps était idéal et les sous-bois à cette époque de l'année sont de toutes les couleurs. Je connais le circuit pour l'avoir déjà fait en 2003 pour cette même compétition. De mémoire, j'avais fait pour mon relais 44MN et des poussières. Pas mal pour un circuit relativement plutôt un petit peu cabossé, surtout au début.
C'est le soir où près du métro
Il faut que je vous parle de rue des boutiques obscures, le roman de Modiano que je viens de lire..Enfin, je ne sais plus si je l'ai lu..et même si je l'ai lu, je ne me souviens plus de l'histoire..et qui suis-je au fait ? J'ai trouvé un carnet à spirale appartenant à un certain Loïc LT ? Est-ce un ami, un proche ou peut-être moi ? Une petite enquête m'apprend que ce Loïc a vécu à la fin du XXème siècle, zone du Ty-Mor à Hennebont dans un immeuble au bord d'un fleuve, immeuble ressemblant plus à un hangar qu'autre chose..A-t-il fréquenté le café aujourd'hui fermé qui jouxte cet immeuble ? S'est-il balladé le long de ce fleuve au bord duquel trônent des épaves ? Ensuite, je trouve sa trace au 21 rue Nationale, toujours à Hennebont..puis dans un petit bourg...où tout se précipite. Ce type qui semblait être un rêveur solitaire, que l'on croisa dans des fêtes un peu bizarres semble s'être rangé...une femme, des enfants..un maison, des livres...La hasard de l'enquête m''apprend que le dernier livre qu'il a lu fut rue des boutiques obscures de Patrick Modiano...
Je suis allé faire un tour sur le nouveau de l'Elysée..J'en reviens horrifié..
