présentation (fnac) : Dans un vieux Paris-Soir daté du 31 décembre 1941, l'œil de Patrick Modiano est attiré par l'annonce suivante: "On recherche une jeune fille, Dora Bruder, 15 ans, 1 m 55, visage ovale, yeux gris-marrons, manteau sport gris, pull-over bordeaux, chaussures sport marron. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder, 41, boulevard Ornano, Paris ".
Cet entrefilet amène l'auteur à enquêter sur cette fille et ses parents envoyés à Auschwitz en 1942. Il essaie de redonner vie à leur existence qu'il traque sur des papiers administratifs, sur des photos. Le texte se présente comme un chassé-croisé dans Paris entre présent et passé, des souvenirs de l'auteur s'entremêlant à ce qu'il découvre de la jeune fugueuse, de sa famille et des personnes qui l'ont côtoyée.
Mais aucun document officiel ne peut restituer les occupations de Dora pendant ses fugues qui ainsi demeurent le secret de ce destin tragique décrit tout en subtilité par Patrick Modiano.
mon avis : Vendredi dernier, avant de prendre le train Vannes-St Lô (avec changement à Rennes), je me suis demandé s'il fallait que j'embarque la délégation norvégienne dont j'avais commencé la lecture quelques jours auparavant ou alors s'il fallait que je reparte à zéro avec autre chose. Et je me suis souvenu de cet agréable moment de lecture que constitua pour moi accident nocturne de Patrick Modiano lorsque je fis le même trajet dans l'autre sens aux alentours de Noël 2007. Alors j'ai opté pour le Modiano (la délégation attendra...ou pas, j'ai beaucoup de mal avec ce livre).
Ce qu'il y a de bien avec les romans de Modiano, c'est qu'ils se lisent très vite, le temps d'un voyage en train par exemple mais qu'ils ne sont pas de simples romans de gare. Les romans de Modiano sont quand même plus profonds que des romans de gare (mais il faudrait aussi qu'on explique ce qu'est au juste qu'un roman de gare -puisque dans les maisons de presse qu'on trouve dans les gares, il y a beaucoup de littérature en fin de compte).
Et donc, j'ai adoré Dora Bruder. Je l'ai trouvé plus cohérent, plus envoûtant que dans le café de la jeunesse perdue, le dernier ouvrage de Patrick Modiano que je n'avais pas trouvé si réussi. Mais quand Modiano fait du Modiano, c'est à dire qu'il tripe avec les noms de rue et qu'il essaie de raviver la mémoire de gens oubliés, qui n'ont pas laissé de trace ou trop peu parce que trop banals, trop mr tout le monde etc, c'est le bonheur.
Dora Bruder est une petite juive un peu rebelle, qui en fait voir à ses parents et qui en fin de compte se fait avoir par les allemands. Le narrateur se met à s'intéresser à elle bien qu'elle soit morte depuis longtemps, bien qu'il ne l'ait jamais connu. Et s'il s'est tout à coup intéressé par la vie de Dora, c'est qu'il est tombé par hasard sur un vieux journal d'avant-guerre dans lequel il lit une petite annonce où il est question de la fugue d'une Dora Bruder. Juste ça, ce petit fait vieux d'une trentaine d'année. Et ça fait un grand roman que j'ai lu goulûment. Car j'aime la petite musique modianesque et je ne suis pas indifférent à son délire typographique.
Un Modiano par an, c'est tout ce qu'il me faut.
roman, paru en 04/1997
Folio, 145 pages
lecture le 28/08/09
note : 4/5
à venir : Alabama Song, Gilles Leroy
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CR113 - le voyageur de la Toussaint - Georges Simenon
le mot de l'éditeur : Quand un héritage est en jeu, les bonnes âmes montrent soudain leur noirceur. Un jeune homme et sa tante, d'abord opposés, s'allient contre ceux qui les prennent pour de naïves victimes.
L'histoire se passe à La Rochelle, et c'est un puissant tableau de la vie de province, des haines familiales, des jalousies, des infamies que l'on voit trop souvent se perpétrer pour des questions d'argent dans la bourgeoisie aisée. C'est un roman de l'énergie où, pour une fois, les bons triomphent des méchants et les faibles des forts.
mon avis : Je ne suis jamais déçu pas un Simenon. Avec ou sans Maigret. Et celui-ci ne déroge pas à la règle.
Toujours un peu cette même recette qui fait le charme des romans de l'écrivain belge : une petite ville de province (ici La Rochelle), quelque affaire de meurtre ou autre touchant la petite bourgeoisie locale, et sur la forme, une écriture minimaliste qui va à l'essentiel et qui retranscrit parfaitement l'atmosphère d'un lieu, d'une époque. Plus que des polars, ce sont de très fines études de moeurs que nous offre Simenon. Et je me disais d'ailleurs en lisant le voyageur de la Toussaint qu'il y avait du Zola chez Simenon (le crime en plus) dans cette façon d'égrener le quotidien avec sont lot d'habitudes et de transformations qui le touchent.Qui n'a jamais eu envie de dormir dans un hôtel comme cet hôtel de Nantes (avec son confort moderne !) qu'on voit sur la couverture ? Et être accueilli par une tenancière un peu costaud, souriante, précautionneuse et qui met toute de suite à l'aise...Et puis se faire assassiner en pleine nuit..et devenir ainsi un mort de Simenon. Qui ?
roman, paru en 1941
Folio, 361 pages
lecture du 18/08 au 23/08/09
note : 4/5
à venir : la délégation norvégienne, Hugo BorisGeorges Simenon sur France Culture
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semi-marathon Auray-Vannes, J-18
Séance de fractionné ce jour (soir 19h30). Temps idéal, pas de vent.
Objectif : faire 4 séries de 2000m en moins de 8mns chacune (avec récup de 3mns entre chaque série)
Jusque là, je n'ai réussi (et encore difficilement) qu'à faire 3 séries de 2000. Mais on m'a conseillé pour une bonne prépa semi de rajouter une série. Pas gagné.
Résultats :
. échauffement : 15.26mns
. série 1 : 07.56
. récup : 2.52
. série 2 : 7.53
. récup : 02.56
. série 3 : 7.51
. récup : 02.58
. série 4 : 07.53
. retour au calme : 15.18mns.
Bilan : plus que positif. Exceptionnel même. Dans la dernière série, je dois cependant juguler quelques crampes en m'étirant plus à chaque foulée. -
semi-marathon Auray-Vannes, J-19
J'ai décidé de participer au semi-marathon Auray-Vannes qui aura lieu le 13 septembre. Ce n'est pas un changement de stratégie de ma part car j'ai toujours une préférence pour la distance de 10kms ou un peu plus (mais pas plus de 15). Mais bon je vais faire une exception avec le Auray-Vannes, qui est LE semi-marathon qu'il faut faire dans le coin. C'est une course très difficile car très bosselée et il est impossible d'y faire un bon chrono. Dans une autre vie (en 2003 et 2004), j'ai fait deux semi (plutôt faciles) et j'ai mis 1h38 à chaque fois. Pour Auray-Vannes, je vise moins de 1h40. Bon, si j'extrapole mes performances sur 10kms (aux alentours de 42mns et même moins depuis lundi soir où j'ai explosé mon record sur mon circuit perso en réalisant 41.04), viser 1h40 n'est pas très ambitieux mais je le répète Auray-Vannes est une course difficile et puis je n'ai pas fait de semi depuis longtemps.
Maintenant, je dois dire que je suis dans une période de bonne forme, j'ai allongé mes sorties endurance, trouvé le type de fractionné qui me va et puis surtout je suis passé à 4 sorties par semaine au lieu de 2 ou 3 en 2007 et 2008. Concernant le fractionné : je fais une séance de ce type par semaine (en général le jeudi soir) et depuis quelques semaines, mes séances de fractionné se composent de 3 séries de 2000m avec des récups de 3mns (avec évidemment l'indispensable quart d'heure d'échauffement au début). J'essaie de faire chaque série en moins de 8 minutes et je dois avouer que j'y arrive assez facilement même si j'en bave pas mal sur le dernier km de la troisième série. Toujours est-il que j'ai le sentiment d'avoir beaucoup progressé depuis que je réalise ce type de séance et lundi soir par exemple, lors de ce chrono de 41.04 sur mon circuit de référence, j'ai parcouru les 5 derniers kms à la vitesse de 15kmh (alors que dans ces 5 derniers kilo, il y a un long faux plat et une grosse bosse). J'ai été vraiment très surpris par ce chrono. J'améliore mon record de février de 50sec. Rien que ça !
Alors je ne sais pas ce que je vais faire sur ce semi mais je sais une chose : je suis bien affûté et j'ai hâte d'en découdre.profil auray-vannes :
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CR112 : la nausée - Jean-Paul Sartre
quatrième de couverture : « Donc j'étais tout à l'heure au Jardin public. La racine du marronnier s'enfonçait dans la terre, juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c'était une racine. Les mots s'étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d'emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J'étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse entièrement brute et qui me faisait peur. Et puis j'ai eu cette illumination. Ça m'a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n'avais pressenti ce que voulait dire "exister" ».
mon avis : Rarement je n'ai eu autant de mal à terminer un roman ! Commencé en début d'année et stoppé quelques jours plus tard après une cinquantaine de pages de laborieuse lecture, il me titillait quand même de le finir. Je l'ai repris donc ce mois d'août avec l'intention de l'achever (dans tous les sens du terme), mais je l'ai repris du début histoire de remettre les compteurs a zéro et repartir sur de bonne bases.
Mais pourquoi me titillait-il de le reprendre ? Parce que de façon générale, je n'aime pas ne pas finir un livre, question d'orgueil et puis, parce que quand même le propos de Sartre (à travers celui de son narrateur Antoine Roquentin) m'interpellait quelque peu, me parlait quelque part, sans trop savoir comment et pourquoi.
En effet, Antoine Roquentin, le héros de cette histoire, ou le non-héros plutôt est un type qui vit dans la ville portuaire (imaginaire ?) de Bouville et qui passe ses journées dans la bibliothèque municipale à faire des recherches sur un aristocrate un peu haut en couleur qui vécut dans la cité quelques siècles auparavant. Le but d'Antoine est d'en écrire une biographie. Et un jour, Antoine se met à avoir la nausée, une sorte de nausée en rapport avec les choses, les objets qui l'entourent et qu'il ne sait plus nommer, ne sait plus reconnaître. A partir de là, la nausée lui provoque toute une crise existentielle et son rapport aux autres et à lui-même s'en trouve perturbé.
Je crois n'avoir pas bien compris le sens du malaise mais j'ai quand même saisi l'état d'esprit dans lequel il s'est produit. (encore l'autre jour, je regardais un robinet et je trouvais ça fou que l'objet s'appelle robinet..je le regardais ce robinet dans toute sa forme et sa profondeur et je n'arrivais plus à me persuader que la chose s'appelait robinet. Pour qui, pourquoi robinet, qui suis-je, ou vais-je.
Et puis en fin de compte, l'existentialisme)
Ah ! l'existentialisme ! Je n'ai jamais trop compris ce que c'était mais en lisant ce roman écrit par son théoricien, je me suis dit, je me suis dit quoi..qu'Antoine Roquentin ressemblait à tout sauf à l'idée que je me faisais d'un existentialiste. C'est à dire qu'Antoine agit très peu, subit sans cesse et chez lui l'essence semble précéde l'existence.
C'est la raison pour laquelle je me suis senti assez proche de l'individu.
et du coup du roman.
enregistrement, prévisualiser, envoyer.
roman, paru en 03/1972
Folio, 248 pages
lecture du 02/08 au 17/08/09
note : 4/5
à venir : le voyageur de la Toussaint, Georges Simenon -
CR111 - la pluie, avant qu'elle tombe - Jonathan Coe
résumé : Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ? Tout Jonathan Coe est là : la virtuosité de la construction, le don d'inscrire l'intime dans l'Histoire, l'obsession des coïncidences et des échos qui font osciller nos vies entre hasard et destin. Et s'il délaisse cette fois le masque de la comédie, il nous offre du même coup son roman le plus grave, le plus poignant, le plus abouti.
mon avis : Je n'ai pas été emballé par ce roman. L'histoire est très banale et l'idée du roman photo un peu cucul. Il y a juste peut-être le concept de la pluie avant qu'elle tombe (c'est à dire qu'avant qu'elle tombe, la pluie n'existe pas..), la jolie métaphore qui illustre le roman qui m'a interpelé. Sans doute aussi, ce roman s'adresse avant tout aux femmes..
Mais bon, je suis content d'avoir enfin lu un écrivain britannique (autre qu'Agatha Christie).
roman, paru en 01/2009
Gallimard, 249 pages
lecture du 27/07 au 31/07/09
note : 2/5
à venir : la nausée, Jean-Paul Sartre -
sprint contre course de fond.
On parle beaucoup de sprint depuis le fabuleux record d'hier soir réalisé par Usain Bolt. C'est sûr que c'est un exploit grandiose et qui va marquer à jamais l'histoire de l'athlétisme. Je l'avoue, moi aussi, j'ai regardé la course et mon coeur a battu très vite avant la course, pendant et après. D'habitude, je ne vibre que lorsque des athlètes français sont en compétition mais là je crois que je vibrais pour l'être humain, pour la communauté humaine que nous formons sur cette planète bleue que nous habitons tous. Parce que concrètement il s'agit de quoi avec cette discipline qu'est le 100 mètres ? il s'agit de désigner l'homme le plus rapide du monde. Rien que ça. Le type qui gagne la course est l'homme le plus rapide parmi les 6 milliards peuplant la planète (encore que on pourrait chipoter là-dessus en imaginant que peut-être dans quelques tribus oubliés ou tout simplement dans quelques quartiers d'une ville du tiers-monde (ou pas), des types courent plus vite que Bolt mais n'ont jamais eu l'opportunité de faire de la compétition). Mais en plus d'être le plus rapide, Bolt est aussi le plus rapide de tous les temps, c'est à dire le plus rapide des 80 milliards d'homo sapiens ayant à un moment ou un autre foulé la Terre.
Mais en fait, si on considère que tout sport a, à la base une utilité, je dirais qu'il est plus utile d'être un bon coureur de fond qu'un bon sprinteur. Exemple : tu es poursuivi par un lion qui n'a qu'une envie, celle de te dévorer. Et bien, si t'es un bon sprinteur, tu tiendras au mieux 400 mètres. Suite à quoi, tu n'en pourras plus, le lion te rattrape, te tue et ensuite te dévore. Alors que si t'es un bon coureur de fond, tu as plus de chance de t'en sortir (je ne dis pas que tu a beaucoup de chance, je dis que tu en as plus). L'exemple est encore plus vrai si tu es poursuivi par un autre individu qui a l'intention de te planter un poignard dans le dos.
Je suis en train de chercher, je ne vois pas à quoi peut servir de courir vite. Si peut-être par exemple, dans certaines situations chaudes lorsqu'une grille est en train de se refermer et qu'il te faut à tout prix la franchir (parce que tu es dans un endroit où tu es en danger comme MacGyver à la fin du générique). Mais globalement bof. (autrement, pratiquer le saut en longueur peut être utile dès lors qu'il s'agit de traverser une rivière quand elle ne dispose pas de pont - mais il faut pas mal d'élan j'en conviens mais admettons -, pratiquer le saut en hauteur peut être utile pour franchir un mur très haut - et ainsi entrer dans une propriété privée pour y voler diverses choses, pratiquer le javelot peut aider à chasser etc etc).
Conclusion : courir longtemps est plus utile que courir vite.
Mais quand même, chapeau à Bolt ! -
le besoin de souffler
J'ai repris la lecture de la nausée que j'avais lâchement abandonné au printemps. Mais je n'avance pas, c'est très laborieux et j'ai rarement lu quelque chose d'aussi ennuyant. Mais je n'abandonne pas cette fois. Ce bouquin a forcément un intérêt et je veux savoir lequel. Et l'impression aussi qu'on grandit plus dans des lectures difficiles. (d'ailleurs avant de le reprendre et alors que je ne savais plus que lire, je me suis dis : plutôt que de choisir un livre que t'as envie de lire, pourquoi tu n'opterais pas pour le livre dont tu as le moins envie...un peu comme tu le fais en ta qualité de citoyen français lorsque tu votes pour des gens que tu ne supportes pas...)
Mais en dehors de ça, avec près de 50 romans lus depuis le début de l'année (et pas des moindres), je ressens le besoin de souffler, de prendre une pause...Il faut que la littérature reste un plaisir et non une contrainte. Ce mois d'août, je vais tenter de finir la nausée (qui porte décidément bien son nom) et puis après un petit Simenon sera le bienvenu.
Ensuite, j'aviserai.
En attendant, j'ai encore une note à faire : avant que le pluie ne tombe de J.Coe. -
fou de bambous (8) : shiroshima derrière la toile.
photos prises le 08.08.09, petit matin. -
fou de bambous (7) : présentation du phyllostachys nigra
Planté le 16 mai (à côté de son ami le bissetii - au second plan), le nigra se porte bien, il a de belles couleurs mais il est encore jeune et il n'a pas donné de jeunes pousses. Il parait qu'il lui faut un an pour se mettre en place et après ça roule.
Donc au printemps 2010, ça devrait turionner fort dans ce coin-là. Je pense d'ailleurs mettre une barrière à rhyzomes autour de ce parterre car il ne situe qu'à 10 mètres de la propriété voisine.
Je rappelle que le nigra a la particularité d'avoir des chaumes noirs et d'ailleurs on l'appelle couramment bambou noir. Ses rhizomes tracent pas mal et devraient rencontrer dans un avenir plus ou moins proche ceux du bissetii dont il sera question dans une future note.