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  • CR108 - Candide - Voltaire

    candide.jpgrésumé : Candide nous conte les mésaventures d'un voyageur philosophe qui affronte les horreurs de la guerre et les sanglants caprices de la Nature ; qui connaît les désillusions de l'amour et découvre les turpitudes de ses semblables, faisant à l'occasion l'expérience de leurs dangereuses fantaisies. Pourtant si l'homme est un bien méchant animal et si l'existence n'est qu'une cascade de catastrophes est-ce une raison pour que le héros perde sa sérénité et le récit son allégresse ? Sous la forme d'une ironique fiction, Candide propose une réflexion souriante sur l'omniprésence de la déraison qui puise sa force aux sources vives d'une expérience humaine, celle de l'auteur. Candide, on l'a dit, ce sont les Confessions de Voltaire, et c'est en cela qu'il nous émeut.

    Mais ce roman d'apprentissage est aussi - et peut-être surtout - un festival merveilleusement ordonné de drôlerie et de fantaisie sarcastique, ruisselant d'un immense savoir maîtrise qui ne dédaigne jamais de porter le rire jusqu'au sublime. C'est en cela qu'il nous éblouit et qu'il nous charme.

    mon avis : Je n'ai pas grand chose à dire sur ce récit que j'ai lu entre deux trains, entre deux portes, entre deux avions qui m'emportent, entre New-York et Singapour , ma pensée fait comme un détour...euh non, alors oui, il me fallait un court roman pour une journée de transition, un court roman avant le colosse zone de Mathias Enard (dont j'aurais plaisir à vou parler dans le prochain cr). Dans ces cas-là, je choisis souvent un Modiano mais là, c'est Candide que j'avais sous la main (et puis, Raphael Enthoven n'est pas étranger non plus à cette envie de le lire (ou relire, l'ai-je déjà lu? )).
    Candide est lu. Me suis bien amusé. Et puis autrement, j'ai toujours su qu'il y avait du Pangloss en moi. Une forte dose même.

    conte philosophique, paru en 01/1759
    lecture du 14/07 au 15/07/09
    Pocket, 154 pages
    note : /
    à venir : zone, Mathias Enard

  • grippe aviaire : un décès à Brest.

    grippe aviaire : un décès à Brest.

    C'était l'un des deux gros titres présents sur les affichettes de ouest-france qu'on trouve devant les maisons de la presse. Le titre laisse peu de place au doute : la grippe aviaire vient de faire sa première victime. J'ai vu ça ce matin en allant au boulot et j'ai été étonné évidemment puisque, bien que me foutant éperdument de l'actualité, je m'étais quand même laissé dire que la grippe a n'était en fin de compte pas si dangereuse, qu'elle ne nécessitait même pas d"hospitalisation.
    Etonné donc..mais sceptique avant tout.
    Scepticisme confirmé par un collègue qui ayant écouté les infos le matin m'apprend que en fait, non, la personne qui est morte était effectivement grippée mais qu'elle est décédée d'une autre maladie plus grave. Confirmation à midi en lisant l'article même du ouest-france (j'ai du prendre sur moi mais bon).
    Donc voilà un exemple flagrant de l'état du journalisme aujourd'hui en France. On ment impunément pour entretenir la peur parce que la peur fait vendre. Combien de gens voulant en savoir plus sur ce décès ont acheté le journal ? Pas mal je pense. Et puis, ces mêmes gens ayant été rassurés après la lecture de l'article ont gentiment refermé le journal et basta.

    Tout est comme ça avec les journalistes de ce début du XXIème siècle (parce qu'à mon avis, ils sont pire qu'avant et mondialisation oblige c'est pareil dans tous les pays) : faire peur, noircir le tableau et pour ce évidemment mentir, mentir et encore mentir. Le pire c'est qu'ils sont tous pareils, pas un pour rattraper l'autre..même France Culture que j'écoute régulièrement ne fait pas différemment. Ce sont les journalistes qui sont les premiers responsables de la crise économique, du réchauffement climatique, des émeutes en banlieue...parce que comme disait ce joli proverbe (J. et J. Tharaud, la randonnée de Samba Diouf) :

    "- c'est une fable que tu nous as racontée, dit avec mépris le berger Peuhl
    - oui, répliqua le chasseur de crocodiles, mais une fable que tout le monde répète ressemble fort à la vérité"

  • CR107 - septentrion - Louis Calaferte

    Livre+-+Calaferte+-+Septentrion.jpgquatrième de couverture : ... Elle ouvre la porte. Éteint la lumière derrière elle. Elle reste sans bouger, dans l'encadrement, présentée, offerte... les cheveux noirs coulants, déployés autour de sa tête, sur les épaules découvertes dans la robe à grands ramages qui glisse le long de son corps, pelure de tissu soyeux presque de la couleur de sa peau bronze. Elle est belle... Elle attend. C'est un tel abandon, une telle offrande de sa présence que cela me trouble, me semble étrange, insensé, fascinant et pur comme la première approche du couple au seuil des noces. Je la porte, je l'encercle dans mon regard... A la vue de cette femme, quelque chose de moi se déchire...

    mon avis : Qui connaît Louis Calaferte ? hein, qui ? pas grand monde en fait. Et c'est vraiment triste. Encore que, je fais mon malin là mais il y a encore quelques mois, ce nom m'était totalement inconnu. Et il a fallu que l'on m'offre un de ses livres pour que je découvre le bonhomme (décédé en 1994) et sa plume. Et si pendant tant d'années, je suis passé entre les mailles du filet, j'accuse, j'accuse qui je sais pas. le système peut-être.
    Dans Septentrion, le narrateur, qui vit à Paris (dans les années 60) ne pense qu'à deux choses : baiser et bouffer. Quand il ne copule pas, il mange et quand il ne mange pas il copule. Et le lecteur a la droit aux détails les plus crus  de ces deux activités ô combien humaines. Il bosse bien dans une usine de temps en temps mais de moins en moins ; il faut dire aussi que le type, qui gribouille quelques pages à ces heures perdues projette d'écrire un livre et que ses amis l'encouragent dans cette voie. Mais en attendant, en plus de l'encourager, il leur faut aider financièrement l'artiste maudit.
    La relation avec la hollandaise Mlle Van Hoeck (qui occupe la première partie du livre) est désopilante en même temps que pathétique et les parties de jambe en l'air sont décrites avec beaucoup de réalisme..on s'y croirait ! tout comme les heures plus difficiles où le narrateur erre dans les rues de Paris, à la recherche d'un lit pour dormir et de quelque nourriture.
    Je me suis attaché à lui malgré sa moralité qui peut laisser à désirer mais au fond qui est-il si n'est un épicurien qui veut Vivre pleinement, un existentialiste athée et qui s'assume comme tel ? ..(encore que, il ne cesse d'invoquer le christ mais je n'ai pas bien compris si c'était sincère ou purement provocateur). Certains diront qu'il n'est qu'un parasite, un boulet pour la société. D'un point de vue matérialiste certes, mais uniquement de ce point de vue puisque pour le reste, voyez l'oeuvre qu'il laisse à la postérité !
    La plume de Calaferte est très vivante, étourdissante presque. Un mélange de Céline et de Sollers. Avec comme couleur personnelle chez Calaferte, un argot parisien bien maîtrisé et qui côtoie de grandes envolées lyriques...
    Ce livre plus ou moins autobiographique (?) a été écrit au début des années 60 et fut censuré pendant plus de vingt ans avant d'être enfin republié chez Denoel en 1984.
    Pour amateurs de sensations fortes.

    Louis%20calaferte.jpgextrait (p274) : Presque personne dans le compartiment. Heures creuses de la matinée. Mon regard se porte instinctivement sur une paire de jambes qui pend d'une banquette. La jupe courte s'arrête aux genoux. Fille entre les deux. Brune. Elle bouquine. Je m'installe sur le siège vide en face d'elle. La trique en l'air presque aussitôt. Ce qui démontre que j'en ai bougrement besoin. Vue de près, elle est ordinaire. Maigrelette approchant de la trentaine, mais je ne suis pas en position de chicaner sur la marchandise. N'importe quel cul fera l'affaire. Je n'arrive pas à voir ce qu'elle lit. Ça me servirait d'entrée en matière. Travaillons le sujet. J'avance une jambe, prudemment. Pas de réaction. Ni pour ni contre. Je me glisse légèrement en avant sur mon siège de façon à me retrouver encadrant ses jambes entre les deux miennes. Pression des genoux. Elle abaisse son livre, me regarde bien en face et hausse les épaules comme on a dû lui dire de faire avec les hommes entreprenants dans le métro. Elle a moins de trente ans ou alors elle ne les paraît pas. Je bande cette fois comme un vieil ours, sérieux. Quelques mots sur la lecture en guise d'amorce. Elle se garde de répondre. Prenant un nom d'écrivain qu'elle risque de connaître, du genre scribouilles qui posent leur fiente un peu partout, je brode allègrement, en termes choisis, qu'elle comprenne que je ne suis pas le premier venu. Ce mal que je me donne pour une pimbêche de second ordre, qu'en temps normal je n'aurais même pas gratifié d'un regard. La faim fait sortir le loup. Une faim d'ogre, si je puis me permettre la comparaison.

    roman, paru en 03/1990
    Folio, 436 pages
    lecture du 11/07 au 14/07/09
    note : 4/5
    à venir : Candide, Voltaire

  • Doëlan, c'est pas la zone.

    Je suis littéralement amoureux de ce petit port qui se situe dans le Finistère à 20 mns de Lorient. Pour qui, pourquoi je ne sais pas puisqu'au fond, dans son genre pittoresque, il ressemble à bien d'autres petits ports bretons (comme St-Goustan par exemple). Mais Doëlan a quelque chose de particulier, un petit truc en plus..et surtout il n'est pas envahi par les touristes. Je suis assez surpris d'ailleurs puisque beaucoup de gens connaissent Doëlan et à chaque fois que ce nom apparait dans une discussion, il s'en suit tout un tas de superlatifs, tout le monde trouve Doëlan charmant, pittoresque, magnifique etc.
    Alors, évidemment quand on y va, on peut s'attendre au pire..et ce n'est pas le cas. Pas de cohue..des visiteurs quand même bien sûr, mais des visiteurs gentiment éparpillés et qui prennent le temps de vivre et de ressentir l'endroit.
    J'y suis retourné hier soir. Aucune difficulté à se garer. Petit resto sur la rive gauche. Promenade.
    A Doëlan, le temps suspend son vol.
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  • CR106 - autoportrait de l'auteur en coureur de fond - Haruki Murakami

    autoportrait-auteur-coureru.jpgprésentation de l'éditeur : Journal, essai autobiographique, éloge de la course à pied, au fil de confidences inédites, Haruki Murakami se dévoile et nous livre une méditation lumineuse sur ce bipède en quête de vérité qu'est l'homme... Le L avril 1978, Murakami décide de vendre son club de jazz pour écrire un roman. Assis à sa table, il fume soixante cigarettes par jour et commence à prendre du poids. S'impose alors la nécessité d'une discipline et de la pratique intensive de la course à pied. Ténacité, capacité de concentration et talent : telles sont les qualités requises d'un romancier. La course à pied lui permet de cultiver sa patience, sa persévérance. Courir devient une métaphore de son travail d'écrivain. Courir est aussi un moyen de mieux se connaître, de découvrir sa véritable nature. On se met à l'épreuve de la douleur, on surmonte la souffrance. Corps et esprit sont intrinsèquement liés. Murakami court. Dix kilomètres par jour, six jours par semaine, un marathon par an. Il court en écoutant du rock, pour faire le vide, sans penser à la ligne d'arrivée. Comme la vie, la course ne tire pas son sens de la fin inéluctable qui lui est fixée...

    mon avis : j'avais deux bonnes raisons de vouloir lire ce livre : la première est qu'il y a longtemps que je voulais découvrir Haruki Murakami et la seconde est que je pratique la course à pied. (je ne mets pas de s à pied puisque tel est l'usage mais ce n'est l'envie qui me manque - on ne court pas avec un pied-) J'aurais aimé dire qu'en plus je suis écrivain mais ce n'est pas le cas.
    Résultat : j'ai découvert l'écrivain japonais et son style est quelconque voire presque documentaire. Mais sans doute a-t-il procédé différemment avec cet autoportrait qu'il ne le fait dans ces romans. Sinon, je partage globalement sa vision de la course de fond, dans la façon de s'entraîner, dans ce qu'elle apporte et dans les parallèles qu'on peut faire entre la pratique de ce sport et d'autres activités qui remplissent nos vies.
    Je conseille donc ce roman mais exclusivement aux joggers. Pour les autres, non..à moins que ça ne puisse donner l'envie de s'y mettre. C'est un bon sport..qui ne coûte pas cher, qui brûle les graisses, qui fait souffrir certes mais qui procure d'intenses moments de bonheur et de communion avec la nature et les éléments.

    roman, paru en 02/2009
    Belfond, 180 pages
    lecture du 09/07 au 10/07/09
    note : 3.75/5
    à venir : septentrion, Louis Calaferte

  • CR105 - la route - Cormac Mccarthy

    9782757811610.jpgprésentation de l'éditeur : L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un Caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, La neige et Le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, La peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur voyage ?

    mon avis : roman d'anticipation (dont on espère qu'il n'anticipe rien du tout) qui raconte le périple d'un père et son fils dans un monde dévasté, désolé (on devine que c'est le résultat d'un cataclysme nucléaire), asséché dans lequel cependant vagabondent quelques survivants paumés et où sévissent des hordes de barbares qui meurent de faim. Le but de nos deux héros est de descendre vers le sud où il doit faire moins froid et rejoindre la mer dont sans trop savoir pourquoi le père attend beaucoup. Tout leur périple, ils leur faut trouver à manger, reprendre des forces pour repartir par les routes et les campagnes recouvertes de cendre.
    Le récit est tout à fait crédible et pour servir cette histoire à vous maintenir éveillé toute une nuit, le livre entre les mains, le lecteur a le droit à un style très littéraire avec des envolées poétiques éblouissantes..dommage que cette édition de poche soit bâclée (coquilles, mots oubliés ou coupés en deux et j'en passe)..ce qui gâche un peu le goût du plaisir.

    roman, paru en 01/2008
    points, 252 pages
    lecture du 08/07 au 09/07/09
    note : 4/5
    à venir : autoportrait de l'auteur en coureur de fond, Haruki Murakami

  • Alain Veinstein annonce la fin de "surpris par la nuit".

    Je ne l'apprends qu'à l'instant mais hier soir Alain Veinstein a fait cette annonce :


    podcast

     

    surprisparlanuit.jpg

    J'ai envie de dire que je  suis presque soulagé puisque du jour au lendemain est reconduit (mais allez savoir, même AV ne sait pas trop puisqu'il parle au conditionnel) mais j'ai quand même un pincement au coeur tant j'ai de souvenirs exquis de cette émission surpris par la nuit, comme par exemple la semaine consacrée à Michel Leiris et puis tant d'autres émissions (les raison de plus, les reconnaissance à, les contresens ), une émission sur l'absinthe (à la poursuite de la fée verte), l'une sur une ancienne usine au lieu dit l'ardoise (une enfance ouvrière) etc etc...

    Je me suis beaucoup endormi aussi en écoutant surpris par la nuit puisque, ne l'écoutant qu'en podcast, il m'arrive de commencer l'écoute à des heures impossibles et il m'arrive même de réécouter des surpris par la nuit maintes fois écoutés, des émissions dont j'aime l'atmosphère et le rythme nocturne...

    En attendant, les trois surpris par la nuit à venir sont consacrés à Jack Kerouac et intitulés Jack Kerouac, l'écrivain derrière l'icône.

    Voilà, émotion donc et un grand merci à Alain Veinstein pour tout.

     

  • CR Derrick #1 : séance de nuit

    410_2.jpgépisode séance de nuit diffusé le 21.07.09 sur france 3

    résumé : Un appel téléphonique trouble la quiétude de la nuit. Un caissier de cinéma a été tué durant la projection d'un film policier. Il avait l'habitude, lors de la dernière séance, de s'installer dans la salle, toujours à la même place. Le meurtrier s'est apparemment faufilé jusqu'à lui, s'est assis à ses côtés et a profité d'un échange de coups de feu à l'écran pour le tuer de deux balles à bout portant. Personne ne s'étant rendu compte de ce qui se passait, il a pu ensuite s'enfuir sans être inquiété. Derrick s'interroge. La victime connaissait-elle son assassin ? Le retrouvait-elle régulièrement à cette funeste place ? Et si oui, pourquoi ?...

    On est surpris déjà de constater qu'en pleine nuit, l'inspecteur Derrick et son fidèle équipier Harry Klein sont à leur bureau à ne rien faire. Tout juste voit-on Derrick consulter une quelconque revue (sans doute un truc ayant un rapport avec la loi et la justice). Ce qu'on se dit c'est que Derrick doit se farcir des permanences de nuit et que ça n'est pas très sympa pour un inspecteur de sa trempe. Mais ce qu'on se dit aussi (on se dit beaucoup de choses en regardant cette série) c'est que l'inspecteur vivant seul, il préfère sans doute tout autant rester avec son ami Harry plutôt que faire quoi dans son appartement personnel (alors qu'on ne sait rien de la vie privée de Klein mais quelque chose me dit que  c'est à peu près le même désert que celle de son chef). Le bureau est composé  de deux bureaux métalliques et pour le reste c'est très quelconque, très germain dans le genre. Il y a près de la porte un évier, sinon quelques placards pour y fourrer des dossiers et quelques plantes. Et puis le téléphone sonne, Klein décroche écoute, transmet les informations à Derrick et c'est parti !

    Il est question de drogue et de dealer dans cet épisode, puisque le caissier en question (lire résumé) est également un dealer et donc le responsable de la déchéance d'une lycéenne qui vit une désintoxication infernale dans un hôpital munichois . Et c'est pour la venger que toute sa classe de lycée décide de tuer le dealer. Enfin pas tous, quelques uns ont décidé de ne pas participer au meurtre et pour les autres, il est décidé que le meurtrier sera choisi au hasard par la méthode des allumettes (qu'on coupe ou pas etc). Et donc, voilà, le meurtrier file au cinéma, s'installe dans la salle derrière le caissier (qui va toujours à la même place) et l'abat profitant d'une scène du film où ça tire de tous les bords. Au fond de la salle, trois jeunes de la classe se sont installés afin de pouvoir voir le drame se jouer en direct.
    En fin de compte, sur le point de dénouer cette sombre affaire, Derrick pense qu'il ne connaîtra jamais le meurtrier car aucun élève de la classe ne veut dire quoi que ce soit. Et Derrick s'énerve tout seul dans son bureau avec Harry "mais enfin, qui sont ces jeunes qui prétendent avoir le droit de faire justice eux même ?"...Et Derrick quand il s'énerve, il s'énerve vraiment..mais quelque part quand même, on sent que Derrick ne les condamne pas totalement car il connaît la souffrance qu'occasionne la drogue et à défaut d'avoir pu la voir, il a entendu la fille crier "comme un animal" dans sa chambre d'hôpital. Et ça ne serait pas le premier épisode où le meurtrier n'est pas forcément un méchant et la victime un gentil. Et c'est d'ailleurs toute la force de cette série que cette absence de manichéisme.
    Et là, alors que le téléspectateur pense qu'on va en rester là, finalement, le prof des élèves avoue que c'est lui qui a tué le dealer. Et l'épisode s'arrête sur cet aveu. On ne saura jamais la suite..comme souvent avec Derrick car le travail de l'inspecteur s'arrête là où commence celui de la justice.

    séance de nuit, réalisé en 1993 par
    Helmut Ashley
    durée : 45mns
    saison 20, épisode 9/12
    Acteurs : Horst Tappert (Derrick), Fritz Wepper (Harry Klein), Christoph Bantzer (Kabusch), Oliver Hasenfratz (Hugo), Nikolaus Gröbe (Werner)

  • CR104 - les déferlantes - Claudie Gallay

    080720091575.jpgprésentation de l'éditeur : La Hague…Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu’il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d’hommes. C’est là que la narratrice est venue se réfugier depuis l’automne. Employée par le centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu’elle voit Lambert, c’est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d’un certain Michel. D’autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l’ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L’histoire de Lambert intrigue la narratrice et l’homme l’attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.

    mon avis : un roman de terroir, 4 étoiles, tel serait mon premier sentiment. Très caricatural (l'étranger beau et sombre qui débarque dans un petit port où le vent souffle en tempête, une fille un peu rebelle et à la beauté ravageuse qui meurt d'envie d'aller voir ailleurs,des pêcheurs bourrus, le curé avec sa soutane qui regarde le village depuis le perron de l'église, des vieux qui en ont vu d'autres, la petite auberge où tout le monde se retrouve etc etc), un style quelconque avec pas mal de lourdeurs dans la mise en forme des dialogues (avec des agaçants "elle a dit " en bout de réplique) et dans le récit...mais malgré son épaisseur je l'ai lu jusqu'au bout, happé par l'histoire comme on peut l'être avec un polar et puis je crois que je me sentais plutôt bien dans ce huit-clos de bord de mer, à l'intérieur de cette petite auberge..un peu comme on se sent bien chez soi, sous les combles, lorsqu'il fait très mauvais dehors.
    Donc, je pense que ça vaut mieux que du Christian Signol (encore que je n'ai pas lu de Signol, pour qui me prends-je) mais je reste quand même sur ma fin au regard de ce que j'avais pu en lire préalablement sur les blogs (où ce roman a fait l'objet d'un quasi plébiscite).

    roman, paru en 02/2008
    édition france loisirs, 585 pages
    lecture du 05.07 au 08.07/09
    note : 3.5/5
    à venir : la route, Cormac Mccarthy

  • CR103 - la vie devant soi - Romain Gary

    050720091490.jpgprésentation de l'éditeur : signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975.
    Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que « ça ne pardonne pas » et parce qu'il n'est "pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur". Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son « trou juif », elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré « des peuples à disposer d'eux-mêmes » qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.


    mon avis : roman très touchant, mimi comme tout, plein de fraicheur, d'innocence et de générosité dans les sentiments et de tolérance dans le propos. Amusant aussi lorsque Momo confond certains termes (par exemple pour lui, se faire avorter signifie se faire anesthésier). Et puis, il s'agit aussi et avant tout même, d'un plaidoyer en faveur de l'euthanasie.
    Ceci dit, je partage un peu l'avis de Charles Dantzig (dont le dictionnaire égoïste de la littérature française est devenu une bible pour moi), qui écrit à propos de Romain Gary : "quand on lit Gary, on passe son temps à enlever ce qu'il a mis en trop, les explications, les adjectifs, les adverbes, les clichés".

    un autre avis ici (que je partage)

    extrait : ( p136, Momo à propos de Madame Rosa) : Moi je pense qu'on ne respecte pas assez les vieilles putes, au lieu de les persécuter quand elles sont jeunes. Moi si j'étais en mesure, je m'occuperais uniquement des vieilles putes parce que les jeunes ont ds proxynètes mais les vieilles n'ont personne. Je prendrais seulement celles qui sont vieilles, moches et qui ne servent plus à rien, je serais proxynète, je m'occuperais d'elles et je ferais règner la justice. Je serais le plus grand flic et proxynète du monde et avec moi personne ne verrait jamais une vieille pute abandonnée pleurer au sixième étage sans ascenseur.

    roman, paru en 09 1975
    folio, 274 pages
    lecture du 01.07 au 05.07.09
    note : 3.5/5
    à venir : les déferlantes, Claudie Gallay