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  • CR58 : la modification - Michel Butor

    modif.jpgÇa fait un petit moment que vous  aviez programmé la lecture de ce livre. Pour de multiples raisons dont deux principales :
    - vous aviez envie de lire un roman de ce Butor dont vous ne connaissiez que l'essai consacré à Rimbaud (improvisations sur Rimbaud) ;
    - vous aimez bien vous faire un classique de temps en temps ( ce roman fait partie des  49 romans français qu'il faut avoir lu selon la bibliothèque idéale de Bernard Pivot).

    La lecture est terminée et elle fut assez fastidieuse. Vous avez eu du mal à entrer dans l'histoire de ce type marié qui prend le train Paris-Rome pour rejoindre sa maîtresse. Tout le récit se passe dans le train. Et il ne s'y passe pas grand chose, sauf dans la tête du narrateur. Le fait que le tout soit écrit à la deuxième personne du singulier ne vous a pas dérangé, non c'est plutôt un vous-ne-savez-quoi dans le style qui vous a gêné. Vous avez eu l'impression de vous heurter à chaque phrase. Et du coup parfois vous avez eu mal au ventre, comme ça vous arrive parfois quand une lecture vous fait mal. Mais à partir de quoi, du 3/4 du roman, cela a semblé aller mieux, c'est à dire en fait à partir de la modification, c'est à dire à partir du moment où le narrateur (qui est vous) se rend compte qu'il se trompe, qu'il ne doit pas prolonger l'aventure avec Cécile, sa maîtresse. Dès ce moment, le roman prend une nouvelle dimension, plus éthérée, plus aérienne. L'auteur se détache un peu du train et des voyageurs qu'il s'obstinait à décrire (et vous ne compreniez pas bien l'intérêt) pour s'attacher à expliquer pourquoi et comment est intervenue cette modification. Mais alors il vous explique :


    Vous vous dîtes : s'il n'y avait pas eu ces gens, s'il n'y avait pas eu ces objets et ces images auxquels se sont accrochés mes pensées de telle sorte qu'une machine mentale s'est constituée, (...), s'il n'y avait pas eu cet ensemble de circonstances, cette donne du jeu, peut-être cette fissure béante en ma personne ne se serait-elle pas produite cette nuit, mes illusions auraient-elles pu tenir encore quelques temps...


    La dernière partie du roman est brillante, évanescente et met en relief l'ensemble du roman. Si bien que vous terminez cette affaire mal engagée sur une bonne impression. Mais vous dîtes que c'est bien indécent de votre part de juger de la sorte des romans qui ont fait leur preuve. Trouvez à redire à des oeuvres qui font partie du patrimoine ! alors que vous êtes incapable de pondre un note ridicule sans faire de faute de grammaire ou d'orthographe.  Vous n'êtes qu'un blogueur (pardon pour l'insulte) et demain, 29 octobre est votre fête.

    note : 3/5
    lecture du 17/10 au 28/10
    à venir : Meuse l'oubli, Philippe Claudel

  • service achat : "autoroute", François Bon

    Image1.jpgVoilà une acquisition qui va faire baisser le prix moyen pondéré de mes achats de livres. Car c'est gratuit et c'est publie.net qui régale. Il suffit d'ouvrir un compte. Ensuite quand même je conseille de farfouiller dans le catalogue de cet éditeur virtuel. Il y a plein de petites choses à découvrir. Alors donc là, il s'agit d'autoroute (sous-titré road movie Dijon Nord, et croiser Cortazar) . Je l'avais rêvé, François Bon l'a fait ! J'avais adoré Paysage fer et je ne devrais pas être déçu de celui-là non plus. FB n'a pas de rival dès lors qu'il s'agit de sublimer le quotidien, le banal, le répétitif. Il le fait dans un style contemporain qui lui est propre. Certains trouvent ça anecdotique, moi je trouve ça grisant..

    comme sont grisants les voyages sur la A84 les dimanches soir d'automne. Grisaille, champs à pertes de vue, aires de repos sans âme, visages tristes, Rennes approche, périphérie, zones vagues, chantiers...Ne me parlez pas quand tout ceci défile : je suis ailleurs, dans mon ailleurs.


    Sept jours sur l'autoroute, à noter tous les événements qui s'y déroulent : c'est la tâche du narrateur, parti en repérage avec un cinéaste connu.
    Au gré des rencontres : un jardinier, un péagiste de nuit, le spécialiste de l'hydrographie des routes, un couple venu rechercher ses alliances, jetées un an plus tôt après une dispute, un homme qui ne veut plus quitter l'autoroute, arrêté depuis trois semaines sur une aire de stationnement, un photographe japonais, une conductrice russe et le collectionneur d'objets perdus.
    Et ce qui n'était qu'un travail préliminaire va conduire le cinéaste sur une piste imprévue. Le réseau de bitume est un monde à part. On peut y disparaître comme un peintre marchant dans soit propre tableau.
    L'autoroute familière devient fantastique.


    Demain, compte-rendu de lecture de la modification de Michel Butor.

  • une série américaine sympa : "six feet under"

    B00006NT1S.01.LZZZZZZZ.jpgJ'ai découvert une série américaine pas trop mal. Ça vaut bien une note puisque c'est la première fois que je supporte une série us. Alors je ne l'ai pas découvert par hasard car je savais que c'était la série qui avait inspiré Philippe Djian pour l'élaboration  de ses doggy bag. Mais j'avais quand même des doutes car ça ne voulait pas dire non plus que c'était une bonne série. Ça s'intitule six feet under. Six pieds sous terre en fait. Et c'est mortel. Ça n'est pas passé sur les grandes chaînes hertziennes (car nous les travailleurs pauvres devons nous contenter de 6 chaînes)...mais sur Canal Jimmy.
    Alors j'ai dû faire des recherches sur la mule en faisant bien attention à ce que les épisodes soient en VF. Télécharger, graver. C'est ainsi que fonctionne l'homme moderne. C'est un malin (en plus d'être sympa). Une fois le tout fait, il a fallu que je prenne sur moi pour sacrifier une soirée. Prisca a accepté de regarder avec moi. Elle savait qu'elle prenait peu de risques : elle adore quasiment toutes les séries us (alors que moi c'est le contraire, je les trouve glauques, sécuritaires, convenues, mal jouées et peu crédibles).
    Mais six feet under, ça le fait. C'est l'histoire de deux frères qui tiennent une entreprise de pompes funèbres. Ils sont très différents et on les suit dans le quotidien de leurs aventures respectives ou communes. C'est bidonnant, renversant, cynique à souhait et surtout ça va chercher dans le troisième degré. Rien à redire. D'aucuns diraient que c'est un ovni mais d'aucuns n'auraient pas tort car cette série se démarque  des soupes us qu'il nous ait donné d'ingurgiter bien malgré nous. Bravo aux scénaristes. Et aux acteurs aussi.
    Message à ceux qui voudraient faire de même : télécharger en respectant l'ordre des épisodes car si chaque épisode est indépendant il y a quand même un trame générale qui fait qu'on est vite perdu si on regarde dans le désordre.
    C'était juste une parenthèse. Il n'y a pas que les livres dans la vie. Il faut s'ouvrir un peu bon sang de bonsoir. D'ailleurs s'il m'arrivait d'être inspiré, je ferais une note sur le film la nuit de Antonioni que j'ai vu récemment sur tf1 à 20h50. Euh non sur arte je-ne-sais-plus-quelle-heure. Un film d'une force et d'un esthétisme sans équivalent.

    @ +

  • journal du jogger sympa : foulées du Golfe (13km), le 19.10.08

    f191008.jpgJ'avais fait de ces foulées mon objectif final pour cette année 08. Le but était de les faire à plus de 14kmh (ce qui correspond à un temps de 55.40mns). Ce matin, le temps est idéal sur Vannes : pas un souffle de vent et une toute petite fraîcheur pas désagréable. Je me sens très bien et depuis 48h j'ai fait ma réserve de sucre lent. Nous sommes donc plus de 1000 au pied des remparts. Ça fait longtemps que je n'avais pas participé à une course de masse. 9h30, départ.
    56.03mns plus tard, je franchis la ligne d'arrivée au stade de Kercado. 23s au dessus de mon objectif. Un peu déçu donc parce que je pense que c'était largement à ma portée. Au bout du compte, ça ne se joue à pas grand chose. Mais en dehors des aléas classiques (embouteillage au premier km..), j'ai connu un vrai passage à vide au 12ème kilomètre (fait en 4.51), passage à vide qui me coûte ma petite victoire personnelle sur le chronomètre. Mais quand même, je suis évidemment content de cette matinée dans cette belle ville de Vannes. D'ores et déjà, je peux dire que je serai à nouveau de la partie dans un an.


    temps : 56.03mns (13.92KMH)
    classement senior H : 62/227
    classement total : 152/1152

  • espèces d'espaces, best-seller sur fnac.com

    espècesd'espaces.jpgDans l'espace littéraire du site fnac.com, il y a parmi les meilleures ventes une espèce de livre bizarre qui s'intitule espèces d'espaces. Le machin fut commis par Georges Péréc et n'est pas considéré en général comme un grand classique de la littérature française. Mais alors, pourquoi cette 84ème place ? Qui que quoi donc où ? Qui sommes-nous, où allons-nous ? En attendant de trouver une réponse, j'ai envie de vous donner une idée de la chose par un extrait chopé sur remue.net , un site de littérature contemporaine :


    d’un espace inutile

    J’ai plusieurs fois essayé de penser à un appartement dans lequel il y aurait une pièce inutile, absolument et délibérément inutile. Ça n’aurait pas été un débarras, ça n’aurait pas été une chambre supplémentaire, ni un couloir, ni un cagibi, ou un recoin. Ç’aurait été un espace sans fonction. Ça n’aurait servi à rien, ça n’aurait renvoyé à rien.

    Il m’a été impossible, en dépit de mes efforts, de suivre cette pensée, cette image, jusqu’au bout. Le langage lui-même, me semble-t-il, s’est avéré inapte à décrire ce rien, ce vide, comme si l’on ne pouvait parler que de ce qui est plein, utile, et fonctionnel.

    Un espace sans fonction. Non pas "sans fonction précise", mais précisément sans fonction ; non pas pluri-fonctionnel (cela, tout le monde sait le faire), mais a-fonctionnel. Ça n’aurait évidemment pas été un espace uniquement destiné à "libérer" les autres (fourre-tout, placard, penderie, rangement, etc.) mais un espace, je le répète, qui n’aurait servi à rien.

    Comment penser le rien ? Comment penser le rien sans automatiquement mettre quelque chose autour de ce rien, ce qui en fait un trou, dans lequel on va s’empresser de mettre quelque chose, une pratique, une fonction, un destin, un regard, un besoin, un manque, un surplus ?

    J’ai essayé de suivre avec docilité cette idée molle. J’ai rencontré beaucoup d’espaces inutilisés. Mais je ne voulais ni de l’inutilisable, ni de l’inutilisé, mais de l’inutile. Comment chasser la nécessité ? Je me suis imaginé que j’habitais un appartement immense, tellement immense que je ne parvenais jamais à me rappeler combien il y avait de pièces (je l’avais su, jadis, mais je l’avais oublié, et je savais que j’étais déjà trop vieux pour recommencer un dénombrement aussi compliqué) : toutes les pièces, sauf une, serviraient à quelque chose. Le tout était de trouver la dernière.

    J’ai pensé au vieux Prince Bolkonski qui, lorsque le sort de son fils l’inquiète, cherche en vain pendant toute la nuit, de chambre en chambre, un flambeau à la main, suivi de son serviteur Tikhone portant des couvertures de fourrure, le lit où il trouvera enfin le sommeil. J’ai pensé à un roman de science-fiction dans lequel la notion même d’habitat aurait disparu ; j’ai pensé à une nouvelle de Borges (L’Immortel) dans laquelle des hommes que la nécessité de vivre et de mourir n’habite plus ont construit des palais en ruine et des escaliers inutilisables ; j’ai pensé à des gravures d’Escher et à des tableaux de Magritte ; j’ai pensé à une gigantesque boîte de Skinner : une chambre entièrement tendue de noir, un unique bouton sur un des murs : en appuyant sur le bouton , on fait apparaître, pendant un bref instant, quelque chose comme une croix de Malte grise, sur fond blanc ; j’ai pensé aux grandes Pyramides et aux intérieurs d’église de Saenredam ; j’ai pensé à quelque chose de japonais ; j’ai pensé au vague souvenir que j’avais d’un texte d’Heissenbüttel dans lequel le narrateur découvre une pièce sans portes ni fenêtres ; j’ai pensé à des rêves que j’avais faits sur ce même thème, découvrant dans mon propre appartement une pièce que je ne connaissais pas.

     

  • journal du jogger sympa : foulées du golfe (13k), objectif et stratégie

    13K14.jpgbonjour Loïc. Alors demain, tu cours aux foulées du Golfe. Pourquoi avoir choisi cette course et en avoir fait un objectif prioritaire ?
    - Et bien, je trouve que c'est une belle course et qu'elle est propice à un chrono. En plus, nous serons plus de 1000 au départ, ce qui est toujours stimulant.
    Quel est ton objectif ?
    - C'est simple, je veux faire plus de 14KMH, ce qui signifie un temps de 55.40. Mais dans l'idéal, j'aimerais pouvoir boucler l'affaire en moins de 55.
    Comment comptes-tu t'y prendre ?
    - Comme le parcours est assez plat, j'ai décidé d'être le plus linéaire possible. Ça veut dire que je m'appliquerai à faire du 4.17 au km, et ce dès le départ. Et ça ne va pas être simple..pas d'arriver à faire du 4.17, ce qui est largement à ma portée..mais de ne franchir le 2è KM qu'en 8.34 alors que jusque là, j'ai toujours mis un point d'honneur à faire les 2 premiers kms en moins de 8. Sinon, l'idée serait d'accélérer sur les 3 derniers kms pour les faire en 12mns.
    Physiquement, tu te sens comment ?
    - J'ai fait mon dernier fractionné mercredi soir et donc là, au niveau des jambes ça va. Sinon hier soir j'ai eu un gros coup de barre et me suis couché à 10h. Au début j'ai eu peur de couver quelque chose, mais là, ce matin, je dirais que ça va.
    Donc aujourd'hui pour l'anniversaire de ta fille, c'est abstinence ?
    - Oh non, je vais trinquer un peu..mais sans excès.
    Y-aura-t-il d'autres courses d'ici la fin de l'année ?
    - J'aurais tendance à dire que non..mais en fait, ça dépendra de mon résultat sur ces foulées. Si je remplis mon objectif, alors, j'aurais le sentiment du travail bien fait. Dans le cas contraire, sans doute aurais-je envie de me rassurer avant d'attaquer 2009.
    Justement, quelles sont tes ambitions pour 2009 ?
    - Continuer à m'entrainer sérieusement en alternant sorties endurance, fractionné et seuil. Viser les 14.5KMH sur 10KM. Et puis m'entrainer pour peut-être faire un semi-marathon.
    Que penses-tu du principe de l'interview sur ton blog ?
    D'aucuns vont trouver ça nombriliste et pédant, d'autant que c'est moi qui pose les questions..mais c'est bizarre car je trouve que je m'exprime plus clairement sous cette forme.

    Foulées du Golfe à Vannes le 19.10.08. 13kms, départ 9h30.

  • CR57 : On n'empêche pas un petit coeur d'aimer - Claire Castillon

    On_n_empeche_pas_un_petit_coeur_d_aimer.jpgDans la boite où je bosse, j'avais un collègue avec qui je discutais beaucoup. Il était beaucoup plus jeune que moi mais on s'entendait bien. (on était d'accord sur rien et c'est pour ça qu'on s'entendait bien). Il en a eu marre de continuer à se faire exploiter alors il s'est barré. Et bien ce type, Kevin -je peux dire son prénom-, il m'avait dit un jour, pensant bien me connaître "toi, t''es tout à fait le genre de mec qui discute avec un ami invisible". Touché au vif, j'ai rigolé et lui ai dit que non. Mais en fait, c'était pas faux. Je dialogue pas mal avec une sorte d'autre-moi-même . Mais les choses sont plus complexes : dans mon système interne, j'ai créé une constitution, un gouvernement, des comités de réflexion et des commissions chargées de gérer ma vie et mon quotidien. Genre : je suis en train de dépasser mon autorisation de découvert...donc il faut réunir la commission financière...Et là, alors que le vrai Loïc bosse et rêvasse, la commission se réunit et décide pour moi. Je fais se discuter en moi-même des membres à qui j'ai donné un nom etc etc. (mais en fait c'est moi qui la prend mais je fais comme si c'était la commission).
    Véridique..et après je m'étonne qu'on dise de moi que je ne fais que rêver où d'avoir l'air absent. Mais rendez-vous compte de ce que j'ai à gérer en interne !!! Tout ça pour dire que quelque part, quand il a parlé de l'ami invisible, Kévin, pourtant si proche, était loin de s'imaginer l'ampleur du truc : j'ai des centaines d'amis invisibles avec chacun des fonctions bien précises. (putain, quelle galère !). D'ailleurs, chut, l'un deux reprend l'interview commencé précédemment :


    alors, ce recueil de nouvelles ?
    - sympa, caustique, grinçant, virevoltant, amusant. Ce sont 23 petites nouvelles indépendantes avec comme thématique des scènes de vie de couple. Le narrateur est parfois la femme et parfois l'homme. Chacune fait quelques pages mais certaines d'entre elles en disent plus longs que des pavés romanesques. Car la plume de Claire Castillon va droit au but et au fond de la pensée du narrateur. Aucun tabou, tout est dit sans retenu. Je pense que tous les couples se retrouvent dans au moins une des nouvelles.

    tu y a retrouvé le tiens ?
    - oui, sans problème.

    quelle nouvelle ?
    - je te dirai pas.

    IMGP5468.JPGautre chose à ajouter ?
    - pas sur ce recueil en particulier mais sur la forme qu'est la nouvelle oui : j'ai reçu hier par la poste une enveloppe ( de taille normale). Je l'ai ouvert et à l'intérieur il y avait un recueil de nouvelles. Je l'avais commandé quelques jours plus tôt aux éditions filaplomb mais j'étais loin de m'imaginer le livre si petit. Imagine un livre de 20 pages, d'environ dix centimètres de long sur 7 de large. Et en plus, ce n'est pas un texte qu'il y a à l'intérieur..mais deux ! Ce n'est plus de la nouvelle..c'est de la mini-nouvelle, du télégramme littéraire. A suivre donc, j'en reparlerais.

    Que vas-tu lire maintenant ?
    - Je suis justement en train de contempler ma pile à lire et j'hésite entre la modification de Michel Butor et prolongations d'Alain Fleischer. pour pouf, une vache qui pisse dans un tonneau, c'est rigolo mais ce n'est pas marrant....C'est Butor qui l'emporte !

    Le prix Nobel à Le Clézio, t'en penses quoi ?
    - C'est mérité. De lui, je n'ai lu que la quarantaine et ça m'a marqué. J'en ai pas mal d'autres dans ma bibliothèque que je ne vais pas tarder à consommer je pense. Sinon, je voulais quand même dire que je ne suis pas d'accord avec Le Clézio quand il dit qu'il faudrait supprimer la tva sur les livres. Je trouve ça stupide...Sur certains produits alimentaires de première nécessité, à la limite, pourquoi pas..mais sur des produits culturels, non, non et non ! Ce serait indécent vis à vis de ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter des livres et puis ce serait le début de la fin. Pourquoi pas les disques aussi..et les spectacles etc etc. La culture doit  participer à la solidarité nationale. De toute façon, c'est impossible et il n'y a pas de débat sur la question.

    Et en plus, là, tu fais de la politique.
    - En plus ! Faut pas. Excuse-moi

    pas de problème. A bientôt Loïc


    note : 3.5/5
    lecture du 15.10 au 16.10
    à venir : la modification, Michel Butor

  • CR56 : colère et passions à Doëlan - Claude Couderc

    9782844970893FS.gifBonjour Loïc, qu'est-ce qui t'as poussé à lire ce livre ?
    - Il n'était pas dans ma liste de lecture mais je suis tombé dessus par hasard à la bibliothèque de mon petit bourg où je me rends de temps en temps. J'avais vu "Doëlan" dans le titre et une photo du port en couverture, alors forcément..


    Qu'est-ce qu'évoque Doëlan pour toi ?
    - Des balades en solitaire dans ce petit port de carte postale. J'y suis retourné il y a peu de temps et je me suis dit que j'avais idéalisé l'endroit..mais il reste les souvenirs...

    Et donc, ce roman ? - Je suis très déçu. Si Doëlan sert de décor à l'histoire, le charme de l'endroit n'y est en fait quasiment pas évoqué. Ça aurait aussi pu tout aussi bien s'appeler 'colère et passions à Etel' ou autre endroit. Et en plus, je ne suis même pas certain que la géographie de Doëlan soit respectée.


    En dehors de ça, que vaut ce livre ?
    - mmmh, pas grand chose en fait. On peut difficilement concentrer plus de clichés en si peu de pages. Un étranger débarque dans le village (un portugais...), rentre dans le bistrot où sont attablés des pêcheurs bourrus qui le regardent en chien de faïence. En moins de temps qu'il faut pour le dire, il trouve un boulot de pêcheur, tombe amoureux de la fille de la patronne du bar et se trouve mêlé à un lutte sociale pour le maintien de l'emploi dans la petite conserverie locale. Il devient le meneur..mais évidemment, il a un passé trouble, qui va éveiller la curiosité du patron de la conserverie (qui est en fait une caricature du patron cupide et méchant). On est a des années lumière de Germinal, va sans dire. Il n'y a aucune nuance ici.


    Et le style ?
    - il est quelconque. En fait, c'est un roman pour touriste, un petit roman de plage à mettre dans les vitrines des maisons de la presse du Finistère-Sud.

    Nous n'allons donc pas épiloguer sur ce bouquin. Passons à des choses plus générales. Que penses-tu de l'audience de ce blog ?
    - Je ne vais pas cacher que je suis assez déçu. J'ai très peu de visites et les mots tapés dans google qui mènent ici me laissent dubitatifs. Les commentaires sont très rares.


    Comment expliques-tu ça ?
    - plusieurs raisons. 1, c'est un blog littéraire, 2, je ne suis pas très "blogosphère", et donc je ne provoque pas de visites par des passages sur d'autres blogs. Quant aux commentaires, ce n'est pas grave, une note de lecture n'appelle pas forcément de commentaire.
    Mais globalement, je dirais que tenir ce blog me permet de me forcer à faire des notes de lecture. Ça oblige à une certaine discipline que je n'imposerais sans doute pas si les notes restaient confidentielles.


    Quelle est la spécificité de ton blog ?
    - Je ne cherche pas à me démarquer, mon blog est comme il est. Je ne calcule pas. Et je n'ai pas assez de recul pour savoir ce qu'il en est. Mais si tu veux mon avis je dirais que des blogs littéraires tenus par des ouvriers ayant fait des études en économie, il y en a pas des masses.


    Que voudrais-tu améliorer dans ce blog "sympa" ?
    La réponse est claire : mon style. Je le trouve rugueux, ampoulé...mais puis-je encore améliorer mon style à 35 ans ? J'aimerais mais ça n'est pas sûr. Par ailleurs, je retrouve pas mal de fautes de frappe après coup..ou carrément de vraies fautes d'orthographe. Ça me fout la honte à chaque fois. J'aimerais changer le titre aussi (encore, je sais...). C'est pour ça que je relis un peu de poésie : pour trouver une formule choc ! Enfin, je me trouve un peu trop outrecuidant par moments..mais je ne sais pas si je peux me changer de ce côté-là.

    Revenons à la littérature avec quelques questions pêle-mêle : y-a-t-il des romans que tu aimerais lire mais dont tu reportes sans cesse la lecture ?
    - Deux me viennent à l'esprit : la vie, mode d'emploi de Georges Pérec et le jeu des perles de verre de Hermann Hesse.


    Et y-a-t-il des romans que tu voudrais relire ?
    - Oui, il y en a quelques-uns..mais il y a tant de romans non lus que j'en envie de lire que les relectures ne me semblent pas prioritaires. D'ailleurs, en 15 ans de lecture, je n'ai jamais relu un roman. Ceci dit, je me dis souvent que je relirais bien le mépris d'Alberto Moravia, le château de Franz Kafka, l'oeuvre et l'argent d'Emile Zola.


    Quand lis-tu ?
    - Je trouve qu'au regard de mon temps disponible, mon rythme de lecture est plutôt soutenu. Dans une journée banale, comme celle d'aujourd'hui par exemple, il y a plusieurs fenêtres de lecture, la première étant le matin au petitdej avec les filles. Ça dure à peu près une demi-heure de 7h45 à 8h15 et c'est le moment pendant lequel je lis le plus vite. C'est hallucinant comme les pages défilent à cetteheure-là . Sinon, il y a la pause à midi aussi où je m'offre environ 3/4H de lecture. Le soir, je fais de mon mieux. Le problème est qu'à partir de 21h quand je commence à avoir du temps libre pour moi, j'ai souvent envie de dormir. Mais depuis quelques jours, je crois avoir trouvé la solution : au lieu du café décaféiné que je prenais habituellement en rentrant du boulot, j'enfile désormais quelques bols de vrai café. Et j'arrive à tenir jusque 1 heure du mat.


    Que penses-tu du livre numérique ?
    - Je ne  suis pas contre. Le machin sony que vient de sortir me tente bien mais j'attends une version plus élaborée..et aussi qu'un peu de concurrence entraîne une baisse de prix.

    Préfèrerais-tu que tes filles soient plutôt matheuses ou plutôt littéraires ?

    Aucune préférence, elles seront ce qu'elles seront..mais je ne leur en voudrais pas d'aimer la lecture. Par ailleurs, les plus grands passionnés de littérature que j'ai rencontré ont fait des études scientifiques. Je trouve que très souvent, les gens qui font des études en lettre ont une approche trop technique de la littérature.


    Et la poésie ?
    Je n'en parle pas ici..mais je ne l'oublie pas. Je relis beaucoup Rimbaud ces temps-ci.

    note : 2/5
    lecture du 11/10 au 14/10
    à venir : on n'empêche pas un petit coeur d'aimer de Claire Castillon

  • CR55 : le boulevard périphérique - Henry Bauchau

    51at5FI7alL._SS500_.jpgLauréat du prix France inter 07, j'attendais beaucoup de ce livre. Quasiment que des louanges un peu partout, un titre comme je les aime..et puis, c'est le flop. Si le style de Henry Bauchau est agréable et  fluide, je me suis ennuyé de la première à la dernière page. Il y a bien quelques paragraphes qui sortent du lot et qui peuvent être resservis hors contexte mais ça ne suffit pas.
    pitch : le narrateur va tous les jours à l'hôpital rendre visite à sa belle-fille qui se bat contre un cancer. Pour y aller, il doit emprunter le périphérique. Et à l'aller comme au retour, remontent en lui des souvenirs lointains de Stéphane, un ami qui l'a initié à l'alpinisme et qui, devenu résistant pendant la guerre est arrêté et tué par la gestapo . Le roman alterne présent et passé dans un jeu de miroir dont on ne sait trop les tenants et aboutissants. Tout est lugubre et pesant d'autant qu'on devine assez vite où tout ça nous mène inéluctablement.  Par ailleurs, j'ai été peut-être un peu dérangé par la fascination qu'exerce sur le narrateur le colonel Shadow, le ss ayant capturé et tué Stéphane. Et pourquoi cette place donnée à Shadow dans le roman ?
    Et puis l'atmosphère des hôpitaux lorsque la mort est proche, la famille prête à accepter le pire, les longs trajets en voiture où personne ne dit rien. Sans doute aussi, trop de souvenirs personnels douloureux qui font que ce roman ne fut pas , et c'est le cas de le dire, une réelle partie de plaisir.

    note : 2/5
    lecture du 04.10 au 10.10
    à venir : colère et passions à Doëlan, Claude Couderc

     

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    Le vendredi soir est béni des dieux. Déjà au collège, je me souviens de l'exaltation qui étais la mienne lorsque le car scolaire me ramenait chez moi, non pas en empruntant le boulevard périphérique mais en parcourant la campagne de Languidic , qu'à la longue je connaissais comme ma poche. Il me déposait ainsi que ma soeur et quelques voisins en bas du village et nous rentrions dans nos pénates pour un week-end douillet loin des turpides de la scolarité, loin de cette vie sociale agressive à laquelle nous astreint l'école. Aujourd'hui, le vendredi soir, le sentiment est un peu le même, même si l'environnement a changé. Lorsque je quitte le boulot, plein de pensées positives m'envahissent et je me rends à la garderie chercher mes deux pitchounes avec le même empressement que si je ne les avais pas vu depuis des années. Lorsque j'arrive, je peux les voir de l'extérieur sans qu'elles me voient et c'est mon petit pêché mignon que de les contempler quelques instants. J'entre et elles me sautent au coup. On rentre. Maman ne va pas tarder. Qu'est-ce qu'on est bien tous les quatre le vendredi soir à se faire des projets pour le week-end. Il arrive qu'on prenne l'apéro. Il faut profiter pleinement de toutes les secondes qui s'égrènent car un vendredi soir passe vite. Le vendredi soir, ça n'est pas encore vraiment le week-end et ça n'est plus vraiment la semaine. C'est un entre-deux délectable à souhait.

  • Jean Echenoz chez Alain Veinstein ce soir

    809c0c248d7113c6b0b094a3b623a767.jpgJean Echenoz fait partie de mes écrivains préférés. J'aime son style et sa façon d'envisager la littérature (où la forme compte autant voire plus que le fond). Alors en plus, quand il écrit un bouquin sur la course à pied, je jubile. Courir est sorti il y a quelques jours et j'ai envie de conseiller de vite courir l'acheter. Concrètement il s'agit d'une sorte de biographie du coureur de fond hongrois Zatopek. Je dis 'une sorte', parce que déjà c'est une formule que j'utilise beaucoup (et trop sans doute) et aussi parce qu'écrite par Echenoz, ça ne peut ressembler à aucune autre biographie. Le larousse de 1973 définit 'une sorte de' de la sorte : une chose ou une personne qui ressemble à. Ce qui fait que pour éviter d'utiliser l'expression j'aurais pu dire "concrètement il s'agit d'une chose ressemblant à une biographie", mais comme ici on sait que la chose est un roman, on peut affiner et ça donnerait ceci : "concrètement, il s'agit d'un roman qui ressemble à une biographie".
    On va y arriver.
    Mais la question que je me pose aujourd'hui, c'est "est-ce que courir va marcher ?". Toujours est-il qu'en ce qui me concerne, je ne vais pas lire ce roman tout de suite. Je ne paie rien pour attendre et j'ai déjà dans ma liste automnale (mes amitiés à Eric Reinhardt et qu'il profite bien de la lumière si spéciale des soirées d'octobre aux alentours du GrandPalais), cherokee que j'avais acheté sur alapage car il n'était pas cher, ok ?


    Par contre, ce que je vais faire tout à l'heure c'est écouter Monsieur Echenoz car il est l'invité d'Alain Veinstein à 23h30 sur france culture. J'aime beaucoup quand il parle aussi car il a un débit assez lent, une voix hésitante qui émet plein de heu et ce timbre si particulier qu'ont les gros fumeurs (encore que là, je m'avance un peu). Car c'est ça aussi le charme de la radio la nuit : laisser les gens parler au rythme qu'ils souhaitent.