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interview

  • CR57 : On n'empêche pas un petit coeur d'aimer - Claire Castillon

    On_n_empeche_pas_un_petit_coeur_d_aimer.jpgDans la boite où je bosse, j'avais un collègue avec qui je discutais beaucoup. Il était beaucoup plus jeune que moi mais on s'entendait bien. (on était d'accord sur rien et c'est pour ça qu'on s'entendait bien). Il en a eu marre de continuer à se faire exploiter alors il s'est barré. Et bien ce type, Kevin -je peux dire son prénom-, il m'avait dit un jour, pensant bien me connaître "toi, t''es tout à fait le genre de mec qui discute avec un ami invisible". Touché au vif, j'ai rigolé et lui ai dit que non. Mais en fait, c'était pas faux. Je dialogue pas mal avec une sorte d'autre-moi-même . Mais les choses sont plus complexes : dans mon système interne, j'ai créé une constitution, un gouvernement, des comités de réflexion et des commissions chargées de gérer ma vie et mon quotidien. Genre : je suis en train de dépasser mon autorisation de découvert...donc il faut réunir la commission financière...Et là, alors que le vrai Loïc bosse et rêvasse, la commission se réunit et décide pour moi. Je fais se discuter en moi-même des membres à qui j'ai donné un nom etc etc. (mais en fait c'est moi qui la prend mais je fais comme si c'était la commission).
    Véridique..et après je m'étonne qu'on dise de moi que je ne fais que rêver où d'avoir l'air absent. Mais rendez-vous compte de ce que j'ai à gérer en interne !!! Tout ça pour dire que quelque part, quand il a parlé de l'ami invisible, Kévin, pourtant si proche, était loin de s'imaginer l'ampleur du truc : j'ai des centaines d'amis invisibles avec chacun des fonctions bien précises. (putain, quelle galère !). D'ailleurs, chut, l'un deux reprend l'interview commencé précédemment :


    alors, ce recueil de nouvelles ?
    - sympa, caustique, grinçant, virevoltant, amusant. Ce sont 23 petites nouvelles indépendantes avec comme thématique des scènes de vie de couple. Le narrateur est parfois la femme et parfois l'homme. Chacune fait quelques pages mais certaines d'entre elles en disent plus longs que des pavés romanesques. Car la plume de Claire Castillon va droit au but et au fond de la pensée du narrateur. Aucun tabou, tout est dit sans retenu. Je pense que tous les couples se retrouvent dans au moins une des nouvelles.

    tu y a retrouvé le tiens ?
    - oui, sans problème.

    quelle nouvelle ?
    - je te dirai pas.

    IMGP5468.JPGautre chose à ajouter ?
    - pas sur ce recueil en particulier mais sur la forme qu'est la nouvelle oui : j'ai reçu hier par la poste une enveloppe ( de taille normale). Je l'ai ouvert et à l'intérieur il y avait un recueil de nouvelles. Je l'avais commandé quelques jours plus tôt aux éditions filaplomb mais j'étais loin de m'imaginer le livre si petit. Imagine un livre de 20 pages, d'environ dix centimètres de long sur 7 de large. Et en plus, ce n'est pas un texte qu'il y a à l'intérieur..mais deux ! Ce n'est plus de la nouvelle..c'est de la mini-nouvelle, du télégramme littéraire. A suivre donc, j'en reparlerais.

    Que vas-tu lire maintenant ?
    - Je suis justement en train de contempler ma pile à lire et j'hésite entre la modification de Michel Butor et prolongations d'Alain Fleischer. pour pouf, une vache qui pisse dans un tonneau, c'est rigolo mais ce n'est pas marrant....C'est Butor qui l'emporte !

    Le prix Nobel à Le Clézio, t'en penses quoi ?
    - C'est mérité. De lui, je n'ai lu que la quarantaine et ça m'a marqué. J'en ai pas mal d'autres dans ma bibliothèque que je ne vais pas tarder à consommer je pense. Sinon, je voulais quand même dire que je ne suis pas d'accord avec Le Clézio quand il dit qu'il faudrait supprimer la tva sur les livres. Je trouve ça stupide...Sur certains produits alimentaires de première nécessité, à la limite, pourquoi pas..mais sur des produits culturels, non, non et non ! Ce serait indécent vis à vis de ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter des livres et puis ce serait le début de la fin. Pourquoi pas les disques aussi..et les spectacles etc etc. La culture doit  participer à la solidarité nationale. De toute façon, c'est impossible et il n'y a pas de débat sur la question.

    Et en plus, là, tu fais de la politique.
    - En plus ! Faut pas. Excuse-moi

    pas de problème. A bientôt Loïc


    note : 3.5/5
    lecture du 15.10 au 16.10
    à venir : la modification, Michel Butor

  • CR56 : colère et passions à Doëlan - Claude Couderc

    9782844970893FS.gifBonjour Loïc, qu'est-ce qui t'as poussé à lire ce livre ?
    - Il n'était pas dans ma liste de lecture mais je suis tombé dessus par hasard à la bibliothèque de mon petit bourg où je me rends de temps en temps. J'avais vu "Doëlan" dans le titre et une photo du port en couverture, alors forcément..


    Qu'est-ce qu'évoque Doëlan pour toi ?
    - Des balades en solitaire dans ce petit port de carte postale. J'y suis retourné il y a peu de temps et je me suis dit que j'avais idéalisé l'endroit..mais il reste les souvenirs...

    Et donc, ce roman ? - Je suis très déçu. Si Doëlan sert de décor à l'histoire, le charme de l'endroit n'y est en fait quasiment pas évoqué. Ça aurait aussi pu tout aussi bien s'appeler 'colère et passions à Etel' ou autre endroit. Et en plus, je ne suis même pas certain que la géographie de Doëlan soit respectée.


    En dehors de ça, que vaut ce livre ?
    - mmmh, pas grand chose en fait. On peut difficilement concentrer plus de clichés en si peu de pages. Un étranger débarque dans le village (un portugais...), rentre dans le bistrot où sont attablés des pêcheurs bourrus qui le regardent en chien de faïence. En moins de temps qu'il faut pour le dire, il trouve un boulot de pêcheur, tombe amoureux de la fille de la patronne du bar et se trouve mêlé à un lutte sociale pour le maintien de l'emploi dans la petite conserverie locale. Il devient le meneur..mais évidemment, il a un passé trouble, qui va éveiller la curiosité du patron de la conserverie (qui est en fait une caricature du patron cupide et méchant). On est a des années lumière de Germinal, va sans dire. Il n'y a aucune nuance ici.


    Et le style ?
    - il est quelconque. En fait, c'est un roman pour touriste, un petit roman de plage à mettre dans les vitrines des maisons de la presse du Finistère-Sud.

    Nous n'allons donc pas épiloguer sur ce bouquin. Passons à des choses plus générales. Que penses-tu de l'audience de ce blog ?
    - Je ne vais pas cacher que je suis assez déçu. J'ai très peu de visites et les mots tapés dans google qui mènent ici me laissent dubitatifs. Les commentaires sont très rares.


    Comment expliques-tu ça ?
    - plusieurs raisons. 1, c'est un blog littéraire, 2, je ne suis pas très "blogosphère", et donc je ne provoque pas de visites par des passages sur d'autres blogs. Quant aux commentaires, ce n'est pas grave, une note de lecture n'appelle pas forcément de commentaire.
    Mais globalement, je dirais que tenir ce blog me permet de me forcer à faire des notes de lecture. Ça oblige à une certaine discipline que je n'imposerais sans doute pas si les notes restaient confidentielles.


    Quelle est la spécificité de ton blog ?
    - Je ne cherche pas à me démarquer, mon blog est comme il est. Je ne calcule pas. Et je n'ai pas assez de recul pour savoir ce qu'il en est. Mais si tu veux mon avis je dirais que des blogs littéraires tenus par des ouvriers ayant fait des études en économie, il y en a pas des masses.


    Que voudrais-tu améliorer dans ce blog "sympa" ?
    La réponse est claire : mon style. Je le trouve rugueux, ampoulé...mais puis-je encore améliorer mon style à 35 ans ? J'aimerais mais ça n'est pas sûr. Par ailleurs, je retrouve pas mal de fautes de frappe après coup..ou carrément de vraies fautes d'orthographe. Ça me fout la honte à chaque fois. J'aimerais changer le titre aussi (encore, je sais...). C'est pour ça que je relis un peu de poésie : pour trouver une formule choc ! Enfin, je me trouve un peu trop outrecuidant par moments..mais je ne sais pas si je peux me changer de ce côté-là.

    Revenons à la littérature avec quelques questions pêle-mêle : y-a-t-il des romans que tu aimerais lire mais dont tu reportes sans cesse la lecture ?
    - Deux me viennent à l'esprit : la vie, mode d'emploi de Georges Pérec et le jeu des perles de verre de Hermann Hesse.


    Et y-a-t-il des romans que tu voudrais relire ?
    - Oui, il y en a quelques-uns..mais il y a tant de romans non lus que j'en envie de lire que les relectures ne me semblent pas prioritaires. D'ailleurs, en 15 ans de lecture, je n'ai jamais relu un roman. Ceci dit, je me dis souvent que je relirais bien le mépris d'Alberto Moravia, le château de Franz Kafka, l'oeuvre et l'argent d'Emile Zola.


    Quand lis-tu ?
    - Je trouve qu'au regard de mon temps disponible, mon rythme de lecture est plutôt soutenu. Dans une journée banale, comme celle d'aujourd'hui par exemple, il y a plusieurs fenêtres de lecture, la première étant le matin au petitdej avec les filles. Ça dure à peu près une demi-heure de 7h45 à 8h15 et c'est le moment pendant lequel je lis le plus vite. C'est hallucinant comme les pages défilent à cetteheure-là . Sinon, il y a la pause à midi aussi où je m'offre environ 3/4H de lecture. Le soir, je fais de mon mieux. Le problème est qu'à partir de 21h quand je commence à avoir du temps libre pour moi, j'ai souvent envie de dormir. Mais depuis quelques jours, je crois avoir trouvé la solution : au lieu du café décaféiné que je prenais habituellement en rentrant du boulot, j'enfile désormais quelques bols de vrai café. Et j'arrive à tenir jusque 1 heure du mat.


    Que penses-tu du livre numérique ?
    - Je ne  suis pas contre. Le machin sony que vient de sortir me tente bien mais j'attends une version plus élaborée..et aussi qu'un peu de concurrence entraîne une baisse de prix.

    Préfèrerais-tu que tes filles soient plutôt matheuses ou plutôt littéraires ?

    Aucune préférence, elles seront ce qu'elles seront..mais je ne leur en voudrais pas d'aimer la lecture. Par ailleurs, les plus grands passionnés de littérature que j'ai rencontré ont fait des études scientifiques. Je trouve que très souvent, les gens qui font des études en lettre ont une approche trop technique de la littérature.


    Et la poésie ?
    Je n'en parle pas ici..mais je ne l'oublie pas. Je relis beaucoup Rimbaud ces temps-ci.

    note : 2/5
    lecture du 11/10 au 14/10
    à venir : on n'empêche pas un petit coeur d'aimer de Claire Castillon