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  • CR6 - l'élégance du hérisson - Muriel Barbery

    5d71c3d4ce79fab57ed439a1b2c45457.jpgL'histoire : une concierge intelligente et cultivée d'une immeuble parisien cossu se fait passer pour une conne afin de rester dans son rôle. Elle lit et regarde des films d'art et essais en cachette en prenant le soin de laisser tf1 dans la loge. Pendant ce temps, une adolescente de 12 ans habitant l'immeuble, surdouée écrit dans un journal qu'elle veut se suicider car les gens qui l'entourent sont trop stupides et que le monde est absurde. Arrive un nouvel habitant. C'est un riche japonais qui ne met pas longtemps à remarquer toutes ces petites cachoteries. Autour de ces trois personnages principaux gravitent tout un tas de gens plus ou moins grotesques et caricaturaux.

    Voilà une lecture jubilatoire avec plein de pensées profondes et subtiles et d'anecdotes croustillantes, un livre que l'on ne voudrait jamais finir.
    A partir de là, ses quelques défauts n'ont que peu d'importance. Mais je vais quand même vous dire le plus gros histoire de faire preuve d'un peu d'esprit critique : la plupart du temps, les pensées philosophiques (sur la phénoménologie par exemple..) tombent comme un cheveu sur la soupe. On a le sentiment que l'auteur a voulu placer coûte que coûte des théories dans ce roman en utilisant la concierge comme support. Aussi intelligente et cultivée est-elle, ça sonne mal d'autant que dans ces intermèdes (exquis au demeurant), il n'est fait aucune mention de l'histoire.
    J'ai trouvé le journal de Paloma bien plus marrant que celui de Renée, plus direct, bidonnant..bien que j'ai du mal à croire qu'une enfant de 12 ans puisse avoir une telle intelligence et surtout l'envie de se suicider pour finalement des broutilles. L'idée générale qui sous-tend le roman est que plus on intelligent et plus on trouve le monde absurde. C'est un parti pris mais je ne le partage pas. Je pense au contraire que plus on comprend le monde, plus on comprend qu'on s'inscrit dans un certain dessein,  dans le 'cosmos'. Même si nos petits quotidien peuvent parfois sembler merdiques, en nous inscrivant dans un tout qui fait la marche du monde, on peut s'endormir en paix et remercier le hasard de nous avoir fait être.
    Une des conclusions de ce roman est que désormais il faut que je vois un film d'Ozu. La mule est déjà en action de ce côté-là.
    J'ai apprécié aussi dans ce livre les quelques attaques contre le socialisme (t'imagine..), attaques contre les gens riches socialistes et contre le socialisme en tant que philosophie. Je sais pas, je ne suis tellement pas socialiste que peut-être j'exagère sur les intentions de Barbery..
    Ce roman, ce n'est que du bonheur. En plus, la plume est virevoltante et les tournures de phrases sont toutes comme je les aime.

    extrait (journal de la concierge) : J'avais parcouru les allées de la bibliothèque, plutôt clairsemées et peuplées exclusivement de vieux messieurs très doctes ou d'étudiants à l'air prétentieux. Je suis toujours fascinée par l'abnégation avec laquelle nous autres humains sommes capables de consacrer une grande énergie à la quête du rien et au brassage de pensées inutiles et absurdes. J'avais discuté avec un jeune thésard en patristique grecque et m'étais demandé comme tant de jeunesse pouvait se ruiner au service du néant. Quand on réfléchit bien au fait de ce qui préoccupe avant tout le primate, c'est le sexe, le territoire et la hiérarchie, la réflexion sur le sens de la prière chez Augustin d'Hippone semble relativement inutile. Certes, on arguera sans doute du fait que l'homme aspire à un sens qui va au-delà des pulsions. Mais je rétorque que c'est à la fois très vrai (sinon, que faire de la littérature ?) et très faux : le sens, c'est encore de la pulsion portée à son plus haut degré d'accomplissement, en ce qu'elle utilise le moyen le plus performant, la compréhension, pour parvenir à ses fins. Car cette quête de sens et de beauté n'est pas le signe d'une nature altière de l'homme qui échappant à son animalité, trouverait dans les lumières de l'esprit la justification de son être : c'est une arme aiguisée au service d'une fin matérielle et triviale.
    note (/5) : 4.5
    signé Loïc
    edit le 28.12.07 : avec le recul des mois, je me ravise. Ce livre est très moyen. J'ai été sans doute aveuglé par ce déballage de cultures. alors 3/5

  • du côté de Kerniel (5) - dialogue avec mon arbre

    3f2207a2adcd3681792ecceaa0cec1d9.jpgMême si l'autre jour un quidam m'a un peu rassuré, je m'inquiète toujours un petit peu de mon arbre. Il sèche de plus en plus en partant du bas et il y a maintenant quelques épines du sommet qui jaunissent. Je me rassure aussi en me disant que les épines vertes sont bien dressées et ne montrent aucun signe de fléchissement.
    Comme ce mois de septembre est sec, je l'arrose quotidiennement. Il faut savoir que je passe beaucoup de temps avec lui. Ne serait-ce par exemple qu'en rentrant de mon footing matinal. Je m'allonge de tout mon long près de lui et je lui parle. Je crois beaucoup aux correspondances entre la faune (dont je suis l'espèce dominante) et la flore. J'essaie de savoir ce qui ne va pas et croit entendre dans les bruissements du vent les réponses du pin.

    - qu'est qui nia, mon arbre ? Qu'est qui va pas ? Ti voudrais un petit copain près de toi ? oui ? alors, il va falloir attendre. Tu m'as coûté cher et tu sais, avec les hausses de la rentrée, j'ai pu beaucoup de sous. Mais, dis toi, l'arbre que tout vient à point à qui sait attendre et que tu en auras des petits copains car le but est justement de créer par ici un bosquet. Et tu seras le doyen, l'arbre respecté. Tu verras mes filles partir, tu me verras courber l'échine et puis m'en aller que tu seras encore tout jeune. Tu as deux cent ans devant toi, l'arbre..alors arrête de te plaindre. Qu'est-ce qui va pas autrement ? L'air n'est pas très pollué par ici ? C'est quoi, c'est Moumoute, le chat qui te fait pipi dessus ? si c'est ça, je lui en toucherai deux mots...
    Autrement quoi ? Tu ne veux pas prospérer en terre sarkozienne ? ah, ba écoute, là, j'y peux rien. Tu en as encore pour au minimum 5ans et au maximum, 15. Le type est futé et ambitieux..et puis j'ai pas entendu dire qu'il voulait supprimer les arbres. Il veut juste faire couper ceux qui sont en situation irrégulière..genre des arbres issues de graine ayant passées les frontières sans autorisation. Mais je te rassure, toi, t'es un arbre de souche..ah ah, elle est bonne, celle-là, un arbre de souche..qu'est ce qu'on rigole tous les deux ! Sache aussi qu'il existe encore aujourd"hui des arbres qui ont connu le régime de Vichy et ils se portent à merveille. 
    Autrement quoi ? T'en as marre du fils du voisin qui a débridé le moteur de sa mobylette ? Un ptit peu ? Je te trouve un peu difficile parce qu'à côté de tes confrères des bords de mer, t'es quand même pas trop dérangé par ici..et puis en plus, tu as un être humain qui t'aime et te chéris.

    Bon, l'arbre, c'est pas le tout mais il faut que j'aille prendre ma douche...Allez, porte-toi bien, je reviendrai demain.
    Loïc, 14h30

    La Nature est un temple où de vivants piliers
    Laissent parfois sortir de confuses paroles;
    L'homme y passe à travers des forêts de symboles
    Qui l'observent avec des regards familiers.

    Comme de longs échos qui de loin se confondent
    Dans une ténébreuse et profonde unité,
    Vaste comme la nuit et comme la clarté,
    Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

    Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
    Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
    - Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

    Ayant l'expansion des choses infinies,
    Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
    Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

     

    Charles Baudelaire 

  • des jours et des vies (4)....et des mots

    Je décortique les piqûres d'araignée de Vincent Delerm et laisse mon imagination déborder de toute part en images, impressions, interrogations.. 

    Comme à certaines heures, les jeunes filles,
    Soudain vont griffer leurs chevilles,
    Commes elles réveillent un soir d'été,
    Les anciennes piqûres d'araignée.
    Le décor est planté. Nous sommes en été, 'à  certaines heures'. On s'en fout de l'heure précise. Ce sont les vacances. On imagine un groupe de filles en train de discuter, sur une pelouse, sur une pelouse avec des pins maritimes admettons. Elle ont des robes légères. Elle ont le temps. C'est le soir après le dîner. Leurs vélos blancs genre ancien modèle (avec les gros klaxons) sont posés par terre en vrac. Les pédales de l'un s'emmèlent dans les rayons de l'autre. Elles discutent de tout et de rien, des garçons, de coins sympas..et tout en discutant elles s'enlèvent de petites peaux et des points noirs..quand tout à coup, l'une en se grattant éclate un bouton qu'elle avait depuis quelques jours mais qui ne la gênait plus. C'était une piqûre d'araignée sans importance..ça saigne mais ce n'est rien..juste un petit filet rouge qui coagule très vite. Elle dit 'mince' ou 'zut'.
    Comme elle poursuivent la discussion,
    Par dessus la démangeaison,
    Comme elles peuvent sans nous regarder,
    Nous qui leur parlons nous parler
    Alors, là, j'identifie le 'nous' aux garçons. En fait, il y a des garçons avec les filles. Et l'on discute. Au loin, entend-on vaguement la mer ? Si tu veux. ça discute gentiment des choses de la vie. Par 'par dessus' la démangeaison, je pense qu'il faut comprendre 'malgré'. En fait, la fille qui s'est éclaté le bouton (par esprit de cohérence, on va considérer qu'une seule fille se l'ait fait..plusieurs se seraient bizarre même si le texte semble le signifier.) Donc la fille qui a ce petit soucis anodin à la cheville (si anodin que personne ne s'en est rendu compte à part peut-être quand elle a dit 'zut') continue à bavarder avec désinvolture, c'est à dire qu'elle est suffisamment fière - sans être malpolie, juste bien quoi -pour ne pas regarder le ou les mecs à qui elle s'adresse. C'est un genre d'esprit libre cette fille, dont le regard est irrésistiblement attiré par l'infini. Le derniers vers me gène. Je le trouve mal à propos. Il tombe tel un hiatus dans un texte qui jusque là coulait tranquillement. Pas grave. On en veut pas à Vincent. Peut-être qu'un camion poubelle passait à ce moment-là à la Terrasse du café (de Rouen) où il cherchait l'inspiration.
    Et 3000 cheveux de travers s'affairent,
    Deux épaules plus tout à fait blanches se penchent,
    Et c'est l'été sur les trottoirs ce soir,
    Elle dit "regarde là et là".
    Apparemment, c'est le refrain. On quitte la petite discussion pour des données générales sur l'été, les peaux qui bronzent et toujours on parle de rien. Au fait, pourquoi 3000 cheveux ? En moyenne, un être humain a 3000 cheveux sur le caillou ? je ne sais pas. Perso, si c'est la moyenne, j'en ai moins. J'ai le poil très clairsemé.
    Elles s'endormiront tout à l'heure,
    Sur un lit qui n'est pas le leur,
    Sur un matelas appartenant,
    En temps normal à d'autres gens.

    Voilà une strophe intéressante. Les filles sont en vacances dans quelque petite station balnéaire...allez, on va faire son chauvin..elles sont en Bretagne. A Carnac précisément (ça tombe bien, y'a des trottoirs à Carnac..et des menhirs aussi). Elles occupent une petite maison blanche assez typée prêtée par des amis riches de l'une d'elles et elle se situe à une centaine de mètres de la plage. Et là, elles discutent sur une pelouse entre la mer et leur maison, un endroit qui n'appartient vraiment à personne (pour peu qu'à Carnac, ça peut encore se trouver). Alors, en effet, elles iront dormir tout à l'heure dans un lit (ou des lits plutôt non ?) qui n'est pas le leur. Et fatalement, les matelas non plus. Quand on part en vacances dans une maison en bord de mer, on emmène pas son matelas avec soi..c'est ridicule et pourtant je trouve ce passage très beau, car le vide du propos semble s'effondrer sur lui-même. Tout ça est purement allégorique.
    Et 3000 cheveux de travers s'affairent,
    Deux épaules plus tout à fait blanches se penchent,
    Et c'est l'été sur le trottoir ce soir,
    Elle dit "tu vois je ne mens pas".
    rebelote avec une petite modif. La fille, un peu bronzée sur les épaules dit désormais 'tu vois je ne mens pas'. En fait, tout à l'heure elle a montré un truc à un garçon 'regarde là et là' et lui ne l'ayant pas vu avait du mal à la croire (ou il a fait exprès pour rigoler)...finalement, il voit la chose, alors elle dit 'tu vois je ne mens pas'. Mais j'y pense, peut-être que tout simplement, elle lui fait voir ses piqûres. Je sais pas trop..et ça n'a pas beaucoup d'importance.

    Ce texte m'a beaucoup marqué bien qu'il soit très léger, léger en taille et léger de par le sens. Vincent Delerm arrive par quelques mots bien choisis à restituer une certaine atmosphère estivale, éphémère, balnéaire. J'aime profondément ce texte.
  • des jours et des vies (3)

    763f4f98b741fbcc14cbd6599038775e.jpgEn ce début d'après-midi de glandouille, de farniente, entre deux cafés, un livre, le ouest-france dimanche et un fond de musique, j'attends quand même la soirée avec impatience pour deux raisons presque antinomiques :
    - Si Lorient gagne ce soir contre Rennes, les merlus seront deuxièmes du championnat et j'aime quand ma ville de coeur est en haut d'un tableau quel qu'il soit (et c'est encore mieux quand c'est du foot)
    - et ce soir aussi, tous les fans de Daho ont reçu l'invitation d'aller faire un tour sur le myspace du chanteur pour écouter en entier le nouveau titre, l'invitation.

    Par contre, je me tape que la France gagne ou perde au rugby. Je ne comprends rien au rugby..
    et pourtant, j'ai fait la nuit dernière un rêve étonnant. J'avais, quoi, 10 ans et je jouais avec mes camarades dans la cour de l'école Saint-Donatien et je leur expliquais comment on jouait au rugby..et on s'est tous mis à jouer..très violemment et surtout sur le bitume...ce qui fait qu'au moment où la maîtresse a tapé dans ses mains pour nous dire que la récré était terminée, les corps des enfants jalonnaient le sol saignant et l'on entendait des cris de douleurs. Au moment où je suis passé devant la maîtresse, elle m'a dit un truc dans le genre 'allez rentre, c'est pas grave pour les autres'.
    N'importe quoi évidemment (mais ça révèle peut-être ce que je pense de ce sport) mais ce qui m'a étonné au réveil, ce n'est pas ce spectacle des enfants effondrés sur le sol, non, ce qui m'a étonné, c'est que pendant le rêve je me suis surpris à expliquer à mes camarades des règles de rugby qu'éveillé, là, en dehors du rêve, je ne connais pas du tout.
    Enfin bref..ma petite vie, on s'en fout.
    Un contribuable est passé ce matin devant chez moi et je lui ai fait voir le pin sylvestre planté il y a trois semaines et qui m'inquiète. En effet, ses épines commencent à sécher par la base et chaque jour un peu plus. Le type a regardé et puis m'a rassuré en me disant que l'arbre souffrait mais qu'il survivrait et il m'a rappelé que ces opérations délicates étaient plutôt à réaliser en novembre.

  • des jours et des vies (2)

    ba, écoutez, moi, ça va plutôt bien.
    Aujourd'hui, j'ai dû lire 40 pages de mon bouquin..
    nan, je rigole, merci Vincent. Mais c'est vrai par contre que je vais plutôt bien. Je frise même l'euphorie perpétuelle..à part peut-être au boulot où je dois faire dans la retenue. Mon boulot n'est pas très intéressant mais au moins il n'est pas stressant. Matériellement parlant, je ne manque de rien dans ma vie..pourquoi alors chercher un boulot mieux payé ? Pour plus de stress et plus de transport..non. d60b8174b4ce0b8c7c65ea1af92efe86.jpgNon là, ça va. Seulement 1/4 d'heure de route matin et soir et sans bouchon évidemment. J'ai le temps de m'occuper des filles le matin, de les déposer à l'école et le soir de récupérer tout ce petit monde.
    Lola est rentrée en petite section et le moins qu'on puisse dire est que ça ne se passe pas très bien. Mais ça devrait le faire car la puce, si elle est très timide et très angoissée adore relever des défis. Pour Chloé, ça baigne. Elle est en grande section. Le soir, elle nous pose de grandes questions existentielles : ' pourquoi y'a des maîtres et des maîtresses ?' 'pourquoi il faut toujours faire plein de travail à l'école ?'...Avec Prisca, on essaie de répondre à tour de rôle. Mais le fait est que Chloé est très curieuse. Et quand on lui répond, elle a toujours ce regard fuyant vers le lointain comme si elle tentait d'intégrer au mieux toutes les réponses. L'autre soir, elle nous a fait bidonner en demandant si elle pouvait regarder 'pas belle la vie'..C'est bizarre mais cette série la botte alors que ce ne sont que conversations entre adultes...
    J'écoute beaucoup de nouvelles choses en ce moment. Peut-être mais en reparlerai-je mais j'ai flashé sur le groupe Au revoir Simone (notamment le titre sad song - qui n'a triste que le nom..car c'est un hymne au bonheur). J'aime beaucoup le dernier album de Benjamin Biolay aussi..et plein d'autres trucs.
    Le livre l'élégance du hérisson est plaisant. Je rigole tout seul par moment. Certaines tournures de phrases sont proprement hilarantes. Je commence à comprendre pourquoi le bouche à oreille a si bien fonctionné.
    Tout à l'heure, j'ai regardé comte d'été. Déjà vu bien sûr mais je suis à chaque fois subjugué par cette petite musique de la vie dans les films de Eric Rhomer. Ses films ont l'allure du navet mais sont tout le contraire. Des gens de 20ans discutent de leur états d'âme, de leurs amourettes avec un détachement très brechtien..(putain le mec).
    Je vais bien. Trop bien. Je me dis parfois que je vais en payer les pots cassés. Le bonheur se paie..On verra..mais en attendant, carpe diem.
    Loïc, 0h40.

  • CR5 - J'irai cracher sur vos tombes - Boris Vian

    366052751be1426d50222c5e58d5f8e9.jpgL'histoire : L'histoire se passe dans une petite ville américaine dans les années 1940. Globalement les habitants sont de petits bourgeois blancs et racistes. Un type, Lee, métisse (mais plus blanc que noir)  y débarque dans l'unique dessein de venger aveuglément son jeune frère noir, mort lynché par des blancs. Il se trouve un boulot de libraire et fréquente assidument toute la jeunesse de la ville, consomme beaucoup d'alcool, se tape les filles de bonne famille les unes après les autres et jette son dévolu sur deux soeurs, deux jolies poupées vers lesquelles il cristallise toute sa haine du blanc.
    En fin de compte il les tue avec autant de froideur et d'animalité qu'il les baisait autant comme autant. Rattrapé par les flics, il est tué et quand même lynché pour le symbole.

    Mon avis : Ce qui est incroyable dans ce livre, c'est la façon dont par petites touches anodines, le narrateur fait part de ses intentions finales. Il en parle comme il parlerait de la pluie et du beau temps. Lee est un type intelligent miné par le désir de vengeance et ces obsession lui fait perdre toute humanité notamment dans son rapport aux filles dont il consomme les corps tel un animal. Ce qui est déroutant, c'est que dans cette Amérique que l'on croirait puritaine, les filles sont faciles et dénuées de tout scrupule.

    Ce livre m'a confirmé dans l'idée que Boris Vian avait définitivement beaucoup de talent. Le très poétique l'écume des jours m'a marqué pour la vie. Celui, je ne sais pas, faute de recul. Quelque part quand même, J'irai cracher sur vos tombes est l'antithèse de l'écume des jours....Mais c'est du grand Art, du très grand Art.
    note (5) : 4.5
    J'attaque l'élégance du hérisson de Muriel Barbery (enfin) et ensuite, ce sera sans doute Cendrillon de Eric Reinhardt.

  • journal de jogger (2)

    Ce matin, j'ai fait une sortie sur le circuit de 6.8KMS et j'ai eu de super bonnes sensations. Résultat, 34mns soit une moyenne de 12Kmh. Depuis un mois que j'ai repris l'entrainement, je suis passé de 10.2kmh à 12.
    Mon sentiment est que le corps se souvient de tout, même des entrainements des années passées et que une fois passées les premières semaines difficiles, les muscles endormis se rappellent au bon souvenir des séances oubliées.
    Par contre, sur 10Km, je traine encore sous les 11KMH. Il faut dire que mon circuit est difficile avec des côtes à 7% et des faux plats à n'en plus finir qui me font détester la Terre entière.
    Je ne suis toujours pas décidé à reprendre la compétition en 2007. Je cherche des 10kms très roulants pour 2008.
    bon week end.

  • paysage avec zone # 5

    Depuis maintenant plus d’un siècle la planification urbaine n’a cessé de montrer son incapacité à contrôler à grande échelle la forme de la ville. Le phénomène de métropolisation contemporaine ne fait que renforcer cet échec : les fragments qui constituent l’archipel de la ville planifiée sont dispersés sur l’immensité de la ville spontanée.

    Les photos d’Emmanuel Pinard rendent compte de cette difficulté à contrôler le territoire, en s’attachant à la description de lieux qui, dans le cadre de la dialectique de la planification, sont généralement considérés comme " non qualifiés ".

    Leur indétermination formelle et programmatique les rend accueillants à des pratiques sociales multiples. Ces images représentent les traces de ces pratiques, ainsi que celle des limites physiques de la planification - la limite construite entre ville planifiée et formations spontanées.

    Ces fragments de ville permettent, en rendant compte, d’une part, de la résistance des territoires à la planification, d’autre part, de la qualité positive de ces situations, de tenir un propos général sur la ville contemporaine à partir de situations locales choisies pour leur exemplarité.

    Un séjour prolongé dans ces lieux conduit Emmanuel Pinard à une connaissance fine de leur configuration physique et de leurs usages. Ses images sont ainsi comme des précipités chimiques qui condensent les caractéristiques des paysages photographiés. Ce travail s’inscrit dans une lignée historique qui, depuis le XIXe siècle, met la rigueur de l’approche photographique au service de la description de la ville. Cette approche documentaire permet aujourd’hui de se saisir de la complexité des paysages de la ville contemporaine au-delà de leur caractère superficiellement chaotique.

     

    par Eric Lapierre.

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    en savoir plus : ici
  • paysage avec zone # 4

    C'est en écoutant Métropolitains ce soir sur FC que j'ai découvert Emmanuel Pinard, un photographe de non-lieus (il parle plutôt d'espaces résiduels pour qualifier ces endroits neutres). Ce type a un débit de paroles très intéressant et assez plaisant. j'ai passé une heure d'intense émotion. Il fait ce genre de photos :

    317e92f85673a703c00d138ed7c2b475.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Quant à moi, muni de mon pentax optio 60, j'ai parcouru en juillet de long en large toutes les zones les plus improbables de ma région. La conclusion est qu'il est plus difficile que l'on croit de faire des photos vraiment moches.Mais quand même, j'ai trouvé cette gare désaffectée avec une caravane munie d'une parabole. Apparemment, un être humain (un peu paumé sans doute) a fait de ce lieu (gare de Baud) son quotidien..

     759a4d5974c86e651fd8bf39ca8cd0be.jpg

     

  • la rentrée des radios

    e7faef7ffbbb6b2ec8c4e9b2f3639630.jpgLa fan des radios du service public que je suis guette avec beaucoup d'excitation l'annonce des programmes de la rentrée. Dans l'édito où il présente la nouvelle grille, David Kessler, directeur de France Culture indique :

    Nous avions l’an dernier mis l’accent sur le documentaire radiophonique, genre si singulier et insuffisamment valorisé. Le succès rencontré par la nouvelle tranche « Sur les docks », qui s’est ajoutée aux rendez vous existants, « Les pieds sur terre » dorénavant installés à 13h30 et « Surpris par la nuit » nous a donné raison. Nous poursuivons cette année ce travail et nous mettons particulièrement l’accent sur la création en lui consacrant plus particulièrement les deux soirées du samedi et du dimanche qui regrouperont fictions, avec des textes inédits et des séries patrimoniales, ateliers de création radiophonique, émission sur la poésie et émissions musicales.

     

    Voilà qui fait de moi un homme heureux. sur les docks, surpris par la nuit ou les pieds sur Terre font partie de mes petits rendez-vous quotidiens et je suis content d'apprendre que le principe du documentaire est encore plus mis en valeur.

    J'espère juste une chose : que Surpris par la nuit devienne podcastable. En effet, l'horaire de diffusion (22h30-23h30) ne me convient pas et il me plairait de pouvoir la réécouter un peu n'importe quand.

    Sinon, du jour au lendemain est toujours là...chouette. Beaucoup de sensations en perspectives.

    France Inter met un plus de temps à divulguer ses programmes de rentrée. On sait aujourd'hui que Nicolas Demorand est toujours aux manettes des matinales. Et tant mieux, j'adore ce type. Par contre, je ne garantis pas d'écouter France Inter à cette heure attendu que j'en ai un peu marre des informations brutes balancées par les radios généralistes. Je vais peut-être m'essayer à France Culture dès le matin quitte à zapper des infos importantes (mais je crois que je commence à m'en foutre). Bon, c'est vrai quand même que Demorand a pris l'habitude de prendre des risques dans le choix de ses invités et que ses questions et son sens de l'à propos permettent l'élaboration d'un vrai dialogue de fond. Je verrai. Sinon, on le savait mais Frédéric Bonnaud et sa bande ont disparu de la grille. ..hélas car on passait de bons moments en leur compagnie. A la place, Pauchon a le droit à près d'une heure d'antemne. A suivre.

    Sinon, ce qui m'intéresse chez France Inter, ce sont les nuits..et là, j'ai le regret de constater que 'allo la planète' de Eric Lange commencera dès 23h et finira à 1h. Ce sera sans moi. Je n'aime pas du tout ce type de libre antemne en pleine nuit. A cette heure-là, j'ai envie de calme, pas d'auditeurs pressés et excités. En plus, le débit et la voix de Eric Lange ne me conviennent pas.

    Pour ce qui est de la suite, je ne sais pas si sous les étoiles exactement est reconduite. J'aimerais évidemment retrouver ce bon vieux Serge inviter des groupes de variété sortis de nulle part. On passe de bons moments surréalistes avec lui et ses histoires bizarres.

    Loïc, 0h30