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Colin sabre et tam-tam - Page 126

  • l'hiver par ici

    medium_Brehiver.jpgPlus les années passent, plus nous aimons la Bretagne, parce que sans doute, plus nous rentrons dans le rang. Ado, rebelle à tout, je détestais le folklore breton, les chapelles en veux-tu en voilà, les traditions très catho. Sincèrement, aujourd'hui, je me dis que je vis dans la plus belle région du monde. Parce que déjà, il n'y fait jamais très froid en hiver et jamais trop chaud en été. Parce que beaucoup de maisons sont blanches avec de petites ouvertures et que je trouve ça très mignon, parce que la côte est variée, faite de belles plages de sable fin, de falaises ou de plages impraticables où aucun touriste ne met les pieds, parce que les forêts intérieures sont très typées et mystérieuses comme la mythique Brocéliande, parce que beaucoup de villes sont faites de granits et de petites ruelles piétonnes où il fait bon flâner de bouquineries en troquets, parce que les gens par ici sont plein de bon sens en même temps que très divers. Par exemple, je perçois une gross différence de mentalité et dans la façon d'être entre un vannetais et un lorientais.

    Pour la premier fois de ma vie, je suis vraiment propriétaire d'une partie de la planète, à savoir d'une maison qui se situe en campagne à quelques centaine de mètres d'une grande forêt et d'un bourg où l'on trouver tout pour vivre, à savoir, service public -poste, mairie, école-, boulangerie épicierie, boucherie, bar tabac presse, médecins etc. On est bien ici. On ne se sent pas comme des culs terreux de provinciaux.

    Et l'hiver, c'est encore mieux, car la Bretagne est encore plus belle, plus pittoresque, plus mythique. Prenons nos gros impers jaunes et allons nous ballader à la Trinité ou sur la côte sauvage. On se sent tout petit devant la puissance des éléments. Zut, il pleut de trop alors allons on file se réfugier dans un petit bar au fond d'une petite rue étroite de Quiberon.

  • Madrid

    medium_madrid1.3.jpg



    Madrid, maquillée de strasses,
    Malaxée jusqu'au thorax,
    Se prélassait depuis longtemps déjà.
    Madrid, sepoudrée de sucre,
    Tout le long des allées en stuc,
    Se préparait sans trop savoir pourquoi.
    Madrid, une souricière,
    Une avenue sans marche arrière,
    Un rendez vous où personne ne viendra.
    Madrid, où sont tes icônes
    A la voix cassée ou aphone
    Où sont les anges qui dormaient sur les toits.
    Deux filles, au rayon lumière,
    Devant un mur de réverbères,
    Se donnaient la main pour la première fois.
    Deux filles qui faisaient la paire,
    Riaient si fort que la plus belle,
    A bien failli mourir, mourir de joie.

  • parlons de Pierrot (2)

    medium_ERNEST4.jpgDans les 3 mois qui ont suivis mon service militaire, j'ai été pris d'une soif de culture qui m'étonne encore aujourd'hui !!livres, musiques et surtout cinéma. C'est à cette époque (fin 97) que j'ai dévouvert le cinéma de Godard et notamment ses 3 chefs d'oeuvre (le mépris, à bout de souffle, Pierrot Le fou). Pierrot le fou reste pour moi une révélation et une révolution dans ma façon d'aborder le monde, la poétique des choses, le rapport à l'image et dans l'idée que les choses les plus inutiles et les plus anodines sont souvent les plus essentielles. Pierrot le fou est en ce sens un peu la transcription au cinéma de l'oeuvre de Rimbaud, pas littéralement bien sûr (encore que, quelques citations dans le film) mais pour beaucoup de choses autrement. Le dessinateur Pignon-Ernest (photo) ne s'y est pas trompé.

    La musique du film est envoutante bien que beaucoup moins célèbre que celle tout aussi géniale du mépris. J'actualise ici la radioblog avec un morceau de la bande son.

    J'ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue. - Quel siècle à mains ! - Je n'aurai jamais ma main. Après, la domesticité mène trop loin. L'honnêteté de la mendicité me navre. Les criminels dégoûtent comme des châtrés : moi, je suis intact, et ça m'est égal. AR
  • carte blanche à Guy Carlier

    Tous les matins en semaine, vers les 7h54, Guy Carlier me fait hurler de rire avec son petit billet d'humeur de 3 minutes sur France inter. Il fait souvent de la méchanceté gratuite, dans les bons sentiments anti-Sarkozy (car france inter est une radio presque officiellement à gauche - à part la rubrique économique de Jean-Marc Sylvestre tôt le matin mais c'est un peu leur caution 'libérale' (encore que la rubrique de Sylvestre est tellement caricaturale d'un discours ultralibéral que personne n'y croit)) mais la façon qu'il a de tourner les phrases, de les rallonger sans cesse en ouvrant plein de parenthèses, la façon qu'il a de se moquer de la connerie et du ridicule de nos vies me fait bidonner.
    Et comme à cette heure là, Prisca est levée et que Chloé m'a rejoind dans le lit pour regarder 'debout les zouzous' avant que je l'habille pour l'école, elle me voit rire dans mon coin croyant souvent que je ris de Petit ours brun ou des bêtises de Didou, alors par contagion elle se met à rire aussi pensant que l'on se marre de la même chose. C'est que du bonheur le matin ici.
    Dans son billet du 18.01.2007, Guy Carlier se moque de Arnaud Montebourg et Nadine Morano (moi je l'aime beaucoup Morano - je ne crois pas du tout qu'elle soit dans la vie ce qu'elle est à l'écran, elle joue un rôle à l'écran, un rôle de petit bourgoise réac bien coiffée, et elle le fait bien). Je vous invite à écouter ce billet. Vous allez voir, c'est jubilatoire. bon weekend

  • le monde de Chloé

    Je passe des moments délicieux avec Chloé, plein de complicité, de taquineries et surtout d'innocence...ah, l'innocence des enfants : j'aimerais tant qu'elle dure. Il faut savoir que dans le monde de Chloé, il n'y a pas de méchants, il y a juste des 'coquins'. Quand elle voit des images violentes à la télé, elle dit que les gens feraient bien d'aller au coin (sic). Je ne sais plus comment l'autre jour alors que je lui racontais une histoire avant le dodo, on est venu à parler de la mort. Je lui ai dit que d'abord, on était des bébés, après des enfants, qu'on grandissait, vieillissait et qu'après on dormait pour tout le temps dans le ciel. Elle m'écoute avec son air habituel quand elle réfléchit (elle regarde dans le vide en plissant le nez). Et puis, elle me demande si on peut emmener ses jouets quand on va au ciel.

    L'autre soir, nous étions à table. Au lieu de manger ses épinards, Chloé rêvassait en regardant au loin. Sa maman lui demande "qu'est ce que t'attend pour finir ton assiette ?" Chloé répond spontanément "le père-noël". Qu'est-ce qu'on a ri avec Prisca. L'autre soir encore en mangeant, je regardais les infos. Il était question de politique (voeux de Ségolène Royal). Je constate que Chloé regarde. Je lui demande "tu sais qui c'est ces gens là ?". Chloé "oui, je les connais, c'est les guignols". Qu'est-ce qu'on a encore ri avec Prisca.

    Chloé a la main sur le coeur, et parfois ça lui joue des tours. L'autre jour, je lui explique comment on joue au Memory. Elle comprend la règle et nous commençons la partie. Comme d'habitude avec les enfants, elles trouve ses paires de carte plus vites que moi...alors, je fais le mec triste, qui n'arrive pas. Chloé n'aime pas que les gens soient tristes. Alors, elle avise. Alors qu'elle gagnait, 4 paires à une, elle trouve une autre paire, mais elle me la donne "tiens papa, je te la donne". Je fais le mec content. Voyant mon bonheur, elle continue ainsi à trouver les paires mais à me les donner. A la fin de la partie, je constate que j'ai plus de paires qu'elle. Alors, je fais le mec content, je saute, je danse. Chloé me regarde...sentant bien qu'elle s'est fait avoir quelque part. Elle essait tant bien que mal de se justifier en disant que c'est elle qui a trouvé les cartes..mais je fais le mec sourd à tout. Alors, elle pleure..et je la console..après coup, cette histoire m'a ému.

    Un autre jour, je vous parlerai de Lola. tout aussi délirant.

     

  • du côté de chez Proust # 1

     

    Depuis quelques jours, j'ai ressorti mes Proust, pas ceux de la Pléiade parce que ces derniers sont faits pour rester en bibliothèque mais les poches, déjà tous usés, écornés, marqués, fluorés. J'avais lu La Recherche pendant mon service militaire (non non pas par snobisme hein) et je me souviens que mes compagnons d'armes se moquaient. Je me souviens notamment d'un 31 décembre au soir où j'étais d'astreinte au régiment. Pendant que mes collègues jouaient aux cartes, je lisais. L'un d'eux, passablement émêché est venu vers moi, a piqué le bouquin que je le lisais et alors, avec ses amis, ils se le sont passés comme un ballon de basket. Ça semble anodin comme ça mais ça m'a marqué.

    Après un début de lecture difficile (cent premières pages de du côté de chez Swann), je me suis par la suite régalé, profitant pleinement de chaque phrase. Mon idée sur cette oeuvre majeure est qu'on s'en fout de cette histoire d'aristocrates dans le Paris (essentiellement) au début du XX. On s'en fout car ce qui compte, à mon sens, c'est la façon dont le narrateur analyse les comportements, le pourquoi du comment d'un geste ou d'un regard, la façon dont on peut se rendre ridicule et surtout la façon dont on envisage le temps qui s'écoule. Oui, on s'en fout de la trame qui se situe essentiellement dans les salons mondains et stations balnéaires huppées.

    Chacun de nous a ses petites manies intérieures, ses petites réflexions personnelles qu'on se fait sur une chose en particulier ou la vie en général et nous trouvons ces petites choses si bizarres que nous ne pensons pas un instant qu'une personne puisse se figurer intérieurement les mêmes bizarreries. Et bien, je me suis rendu compte avec Proust que nombre de mes petites philosophies à 2 balles pouvaient être très communes, la cerise sur la gateau étant bien sûr que Proust savait lui formuler à merveille ces non-dits intérieurs.

    Pendant ces fêtes, je me trimballe avec « le côté de Guermantes », troisième volume de La Recherche. Pour étayer mes propos, je ne peux m'empêcher de vous faire partager cette réflexion qui depuis tout petit me travaillait les méninges :

    Il en est du sommeil comme de la perception du monde extérieur. Il suffit d'une modification dans nos habitudes pour le rendre poétique, il suffit qu'en nous déshabillant nous nous soyons endormi sans le vouloir sur notre lit, pour que les dimensions du sommeil soient changées et sa beauté sentie. On s'éveille, on voit quatre heures à sa montre, ce n'est que quatre heures du matin, mais nous croyons que toute la journée s'est écoulée, tant ce sommeil de quelques minutes et que nous n'avions pas cherché nous a paru descendu du ciel, en vertu de quelque droit divin, énorme et plein comme le globe d'or d'un empereur.

    Exquis non ? Qui ne s'est pas endormi inopinément qui n'ait trouvé au réveil ce sommeil fortuit réparateur et magique ?Vous aimez Proust ? Ça tombe bien, moi aussi et j'ai décidé pour les jours (et les mois ?) à venir vous faire partager ces passages sybillins.

  • parlons de Pierrot

    medium_209475-0.jpgJ'avais  connu au milieu des années 90 sur les bancs de la fac à Rennes un drôle de type qui s'appelait Ferdinand. Il m'impressionnait par son flegme, son aisance et sa décontraction. Il portait très souvent une chemise rouge avec une veste grise plutôt épaisse. On s'est vite lié d'amitié et je ne sais pas pourquoi puisqu'il n'y avait rien de très commun entre lui, rennais d'une trentaine d'année qui avait parralèlement un emploi dans la télévision et moi, tout jeune étudiant sorti des tréfonds de la campagne bretonne. Il me parlait peu de son boulot mais il en tirait de très bon salaires. On parlait surtout de poésie et de choses futiles en général. Un jour que j'arrivai chez lui à l'improviste, je le trouvai dans sa baignoire en train de lire un livre qui s'avérait être 'l'histoire de l'art' de Elie Faure. C'est à partir de ce jour que je devins fan de la prose d'Elie Faure.

    Ferdinand était vraiment un type qui m'épatait et j'enviais sa vie romanesque et de bohème. Surtout que la deuxième année, il m'apprit coup sur coup qu'il avait perdu son emploi à la télé mais que de toute façon il n'avait plus besoin de bosser car il était tombé amoureux d'une italienne richissime installée à Rennes. Et lorsque nous discutions de choses et d'autres, il avouait sans états d'âme qu'il n'avait plus besoin d'étudier ni de travailler car sa compagne (que je n'ai jamais rencontré à était riche). Quelques mois plus tard, alors que nous nous étions donné rendez-vous dans un club, il ne vint pas. Le lendemain, soucieux de savoir pourquoi mon ami n'était pas venu, je me risquai à téléphoner chez lui et une femme à l'accent italien me répondit en pleurant qu'il était parti avec la baby-sitter de ses enfants (car elle avait des enfants). Je ne fus pas surpris par cette fuite en avant de Ferdinand car il fonctionnait beaucoup à l'instinct et aux sentiments. Il ne mettait aucune limite à son désir de liberté.

    Je n'eus plus de nouvelles de lui si ce n'est par les journaux car les deux tourtereaux en vadrouille dans le sud de la France ne semèrent derrière eux que cadavres et incompréhensions. Ils étaient traqués par la police et sans que je ne susse pourquoi, Ferdinand se fit appeler Pierrot par la presse alors que la 'baby sitter' s'appelait Marianne.

    Je ne vous raconte pas tout ça par hasard. Je viens d'apprendre qu'il s'est donné la mort dans l'île de Porquerolle. Et connaissant le personnage, je n'ai pas été surpris par la raison de cet acte ni par la méthode. Alors que les flics les encerclaient, il a tiré par erreur un coup de révolver sur Marianne qui fut tuée sur le coup. Ferdinand alias Pierrot, fou de désespoir se fit exploser le crâne par une vingtaine de batons de dynamites reliés entre eux.

    Pierrot a toujours été jusqu'au bout de ses idées.

  • la grande affaire

    medium_kerniel_018.jpgNous sommes en ce moment en plein dans notre projet immobilier. Nous avons trouvé la maison (photo), on s'est mis d'accord sur un prix avec le propriétaire et là, avant de signer le compromis, nous mettons les banques en concurrence et optimisons évidemment toutes les aides possibles. Prisca est comptable, alors ça aide. Mais ça va ête dur car il s'agit quand même de se préparer à 25 ans d'endettement à environ 700 euros par mois. C'est à dire qu'on n'a plus le droit au moindre faux pas. Par là-dessus, il y a des travaux à envisager, les voitures à changer dans quelques temps...aih aih aih ! pas simple le quotidien des classes moyennes...mais je vois pas pourquoi on y arriverait pas, les maisons poussent comme des champignons par ici! c'est de la folie. Chaque jour, sur mon trajet pour aller au boulot un nouveau chantier commence. Je me satisfais de tout ça. Il y a une bonne dynamique. Dans cette optique et comme il n'y a pas de petites économies, je change de FAI et passe chez Club Internet, seul opérateur permettant de ne plus payer l'abonnement téléphonique en zone non dégroupée. ça va se faire dans quelques jours. à toute à l'heure pour la question à la con !

    Loïc LT

  • Verlaine-Rimbaud : l'arme du crime

    Anne, qui vient de temps en temps ici m'en avait touché un mot : on aurait retrouvé l'arme avec laquelle Verlaine a tiré sur Rimbaud. J'avais quelques recherches sur la toile sans rien trouver...et aujourd'hui, feuilletant l'express dont mon père est abonné, je tombe sur ceci : http://livres.lexpress.fr/dossiers.asp?idc=12167&idR=4

    Voilà, quel est l'intérêt littéraire de cette trouvaille ? aucune ! mais je sais que beaucoup de rimbaldiens s'attachent à ces petites choses...ça mange pas de pain non plus !

    medium_lettrarthur.jpgSinon, il y a un nouveau site consacré au poète sur le net, site spécialement dédié à toutes les lettres que reçoit la poste de Charleville à l'attention d'Arthur Rimbaud. Rimbaud habitait plus précisément dans la ferme de Roche à l'adresse : Arthur Rimbaud, Route départementale 23, 08130 Roche. Roche est dans la campagne aux alentours de Charleville mais à moins d'être un peu fou, il est inutile d'y aller, il ne reste de la ferme qu'un mur en ruine. Il parait d'ailleurs qu'un rimbaldien un peu fou aussi avait dans l'idée qu'Arthur à son retour d'Afrique avait planqué de l'or quelque part dans la ferme. Il fit faire des fouilles etc...sans résultat évidemment ! Il y a toute une mythologie comme ça autour de Rimbaud....

    A titre personnel, mon site est toujours en ligne mais pas mis à jour depuis des lustres, pourtant il me reste bien des lettres abyssines à taper (puisque tel est sa spécificité)  mais le fait que je n'ai pas trop le courage et que ma machine à écrire (qui a 25ans quand même) commence à me jouer des tours au niveau du chariot que l'on doit ramener à la ligne lorsqu'on est en bout de phrase. On dirait que tout cela est grippé.

    Le site d'Amandine est régulièrement mis à jour, surtout sur le graphisme, mais le forum a été fermé sans préavis ! Du reste, ce forum était devenu un peu n'importe quoi...mais le site est toujours là et est sans doute le meilleur consacré à Arthur.

    En ces temps où les pays occidentaux gambergent pas mal sur les méfaits ou bienfaits de la colonisation, voici de joli poème, qu'Amandine d'ailleurs aime beaucoup :

    démocratie

    "Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
    "Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
    "Aux pays poivrés et détrempés ! - au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
    "Au revoir ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant, route !"

     

  • Milan Kundera

    medium_milan.jpgJe crois que c'est Rozenn, ma soeur qui me le conseilla pour la première fois. J'avais vingt ans et j'allais voir ce que j'allais voir : pas que Proust et Rimbaud dans la vie...et en effet, quelques romans plus tard, j'étais devenu un vrai kunderamaniaque...merci Rozenn. J'avais commencé par le meilleur (l'insoutenable légèreté de l'être puis ont suivi les autres (la plaisanterie, la vie est ailleurs, la valse aux adieux...). Lecture jubilatoire. Là où j'ai le plus de mal avec Milan, c'est dans ses essais (comme le dernier 'le rideau', j'ai rien compris ). Ses essais demandent souvent une culture du roman que je n'ai pas.

    Mais ses romans...comment les qualifier...Se passent souvent dans son pays d'origine, la Tchécoslovaquie mais en fait, c'est très cosmopolite et ça parle souvent quand même de l'oppression des pouvoir communiste mais sans manichéisme non plus. Les personnages sont des idéalistes et cherchent une réponse philosophique à leur vie quotidienne. ils sont éperdus d'amour.

    Le style d'écriture me plait beaucoup aussi : limpide et dépouillé...pas de fioritures, l'essentiel, les balzaciens, passez votre chemin (les soi-disant écrivains d'aujourd'hui en France à savoir Angot, Laurens, Ernaux font un peu dans le style Kundera mais sans le génie, ni l'élégance ). c'est un grand Kundera. Il mériterait un prix nobel...et pour vous donner une idée du bonhomme, voilà trois citations extraites de ses oeuvres :

    . Si tout homme avait la possibilité d'assassiner clandestinement et à distance, l'humanité disparaîtrait en quelques minutes.

    . Rien n'est plus humiliant que de ne pas trouver de réponse cinglante à une attaque cinglante

    . On parle volontiers de coups de foudre ; je ne suis que trop conscient de ce que l'amour tend à créer une légende de soi-même, à mythifier après coup ses commencements.

    . Il y a des idées qui sont comme un attentat.