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Colin sabre et tam-tam - Page 125

  • du côté de chez Proust (2)

    Il y avait un excellent dossier Marcel Proust dans le supplément littérature du Monde de février 2007...mais plus que le dossier, c'est cet extrait qui m'a botté, un passage tellement beau que je m'étonne d'être passé à côté : 

     De ce poste élevé elle participait avec entrain à la conversation des fidèles et s’égayait de leurs " fumisteries ", mais depuis l’accident qui était arrivé à sa mâchoire, elle avait renoncé à prendre la peine de pouffer effectivement et se livrait à la place à une mimique conventionnelle qui signifiait, sans fatigue ni risques pour elle, qu’elle riait aux larmes.

    Au moindre mot que lâchait un habitué contre un ennuyeux ou contre un ancien habitué rejeté au camp des ennuyeux – et pour le plus grand désespoir de M. Verdurin qui avait eu longtemps la prétention d’être aussi aimable que sa femme, mais qui, riant pour de bon, s’essoufflait vite et avait été distancé et vaincu par cette ruse d’une incessante et fictive hilarité -, elle poussait un petit cri, fermait entièrement ses yeux d’oiseau qu’une taie commençait à voiler, et brusquement, comme si elle n’eût eu que le temps de cacher un spectacle indécent ou de parer à un accès mortel, plongeant sa figure dans ses mains qui la recouvraient et n’en laissaient plus rien voir, elle avait l’air de s’efforcer de réprimer, d’anéantir un rire qui, si elle s’y fût abandonnée, l’eût conduite à l’évanouissement. Telle, étourdie par la gaîté des fidèles, ivre de camaraderie, de médisance et d’assentiment, Mme Verdurin, juchée sur son perchoir pareille à un oiseau dont on eût trempé le colifichet dans du vin chaud, sanglotait d’amabilité.

  • du sépia plein les doigts

    joli texte de Vincent Delerm qui se moque d'une certaine France : Tiens tiens Les pensionnats Les chanteurs à croix de bois
    Les taloches, les coups de trique La IIIe République Tiens tiens Les belles images Les enfants du marécage Le vrai goût des vrais fruits Dans une vraie épicerie
    Tiens ça repart en arrière Noir et blanc sur poster Maréchal nous voilà Du sépia plein les doigts À quoi elle pense En s’endormant Cette jolie France Confiture bonne maman Elle pense pareil Pareil qu’hier Avant Simone Veil Avant Badinter

    Et vous, en avez-vous plein les doigts ? moi, parfois oui. Depuis ce matin, je bouquine le bouquin de Yannick Rome 'Grandes et petites histoires des tramways et petits trains en Morbihan'. C'est hallucinant de constater qu'en début du XXème siècle des dizaines de petites communes étaient reliées par des petits trains. Surpris aussi d'apprendre qu'à l'époque les compagnies de chemin de fer étaient privées. Je me régale beaucoup de cette lecture.

    medium_garelambel.jpgIl y a non loin de chez moi une petite gare en ruine (photo à gauche) qui vient d'être rachetée par la commune et qu'un passionné veut faire revivre. ( http://www.ata.free.fr/index.php?lng=fr ). Il y a quelques années, j'allais souvent m'y promener et j'imaginais un tas de trucs, tout un passé oublié, des drames passionnels, un hôtel de fortune à l'étage au cas où le train tant attendu n'arrive pas. Perso, l'architecture des gares me plait et même sans le chemin de fer, on reconnait les batîments de gare. pour 2 raisons : il y a deux étages avant le toit et la grandeur des ouvertures.

    J'ai toujours aimé les voyages en train. J'en fais moins maintenant. Car j'aime l'ambiance dans les gares, ce côté éphémère, le mouvement et le fait que l'on s'accorde vraiment un moment à soi. Les gens lisent dans les trains, regardent défiler le paysage et on ne prend pas si souvent dans nos vies où tout va trop vite le temps de la réflexion que le voyage en train permet. et puis, il y a les bars de gare où l'on se prend un petit café tout en regardant l'heure. J'aimerais beaucoup être barman dans un bar près d'une gare. On voit tant de choses, des couples qui pleurent ou des touristes exentriques.

    à voir cette galerie : ( http://ifg.les.gares.free.fr/archives/minis_cp.php?rep=carte_post )   @ +

  • à moi. l'histoire d'une de mes folies..

    medium_couple-Total.jpg

    Je ne sais plus où j'ai trouvé cette photo. Elle me plait car elle est assez représentative d'une partie de mon quotidien, de mes nuits, de mes pensées. Je n'explique pas trop certaines choses. On doit tous avoir sa part de folie. Quand je me figure tout ça, je pense à cette phrase de Rimbaud : J'aimais les peintures idiotes, dessus des portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rhythmes naïfs. Y'a de ça, y'a de ça...sinon, pourquoi écouterais-je des émissions radiophoniques au bout de la nuit où des gens parlent de sujets qui ne m'intéressent pas ? pourquoi suis-je si passionné par les gares désaffectées...pourquoi 'je', pourquoi 'je', pourquoi dire 'je' sans cesse. pourquoi lorsque je fais de longues distances en voiture, mon regard se perd-il dans les téléphones de secours au bord des autoroutes. J'imagine plein de choses autour de ces postes. Pourquoi l'été, ai-je parfois envie de planter ma toile de tente au centre d'un rond-point en face d'un supermarché, pourquoi mon cerveau bouillonne de plaisir lorsque j'entends Serge Levaillant discuter avec des chanteurs que je ne connais pas et dont je n'aime pas les chansons, pourquoi quand la sncf vient de faire grêve et que tout rentre dans la normale, me dis-je qu'il reste encore une poignée de cheminots qui font grêve ? pour qui, pourquoi continuent-ils ? Pourquoi me demande-je s'il y a encore des gens qui utilisent des machines à écrire ?

    Marcel Proust s'endormait parait-il en lisant un guide des horaires de train. Il était atteint lui aussi ? Là aujourd'hui, je n'ai qu'une hâte : emprunter un livre à mon père où il est question des petites gares du Morbihan du début de siècle.

    Pourquoi ces deux personnes semblent être spectateurs du néant artistique ? un chantier interrompu par la nuit, devant une station service.

    Beaucoup de questions..

  • pocket symphony

    medium_air94R995_RESIZED.2.jpgTrop cool le mec qui écoute Air..bobo attitude à fond...oui oui, je sais..mais si on ne peut plus rien écouter ou lire sans se faire classer dans une catégorie de gens, on n'en finit plus...et Air, je les connaissais avant que tout le monde les connaisse, d'abord !!! Il me souvient avoir lu une très bonne critique en 1997 dans Coda, le magazine de musiques électroniques et comme il s'agissait d'un ep (donc pas trop cher), j'avais acheté et  aimé aussitôt. (vous vous rappelez de la pub de Bouygue Telecom où des gens volaient, la musique c'était eux).  J'étais à cette époque très attiré par l'électro ambient, cette techno sans tempo que les deejays passaient dans les afters au petit matin. J'adorais entre autre la compilation 'musiques pour les plantes vertes' de f com. Mais je trouvais qu'elle manquait un peu d'humanité..bien trop froid par moment. Air a su réconcilié l'électronique et la pop. Depuis 1997, chacun de leur nouvel album  est un événement et je n'ai jamais été déçu. On leur reproche souvent de ne pas changer de recette. et alors ? pourquoi changer uné équipe qui gagne (et avec la manière) ? Nicolas Godin et JB Dunckel, les deux membres du groupe sont des bidouilleurs de génie. Ceci additionné à un sens de la mélodie et ça donne ce que ça donne : le groupe français le plus commu à l'étranger (après les musclés).

    Le dernier album pocket symphony vient de sortir et il y a quelques perles là-dedans, comme mer du Japon. Mais je ne vous mettrai pas d'extraits. Trop d'internautes de goût les passeraient en boucle et me coûteraient très chers !!!

    Mais trouvez mer du Japon (sur itunes par exemple). C'est un ordre !!!

  • anniversaire de Lola

    medium_26_08_06_050.a.jpgLola a eu deux ans hier. Nous avons fêter ça comme il se doit..Dans la journée, j'étais au boulot mais Prisca qui ne travaille pas le mercredi a emmené les puces au Quick et en a profité pour réunir quelques amis avec leurs enfants. Il faut voir s'irradier le visage des enfants dès lors qu'ils aperçoivent les enseignes des fast-foods.
    Lorsque je suis rentré, vers 18h45, la famille proche était là en train de s'amuser et de rire des filouteries de Lola. Car Lola est une petite coquine qui sait mettre beaucoup de bonheur autour d'elle. Je l'adore et je me délecte de chaque seconde passée avec elle. J'adore son 'hein' systématique à chaque question qu'on lui pose, j'adore quand elle essaie de construire des phrases à l'aide des quelques mots qu'elle connait genre 'vroum vivi ti hein' pour 'la voiture de oui-oui est partie'. que du bonheur. et sa complicté avec Chloé est totale même si ça se chamaille souvent ! Je suis persuadé qu'un enfant grandit mieux quand il doit partager son enfance avec un autre enfant.
    Nous avons demandé à Lola de souffler dans la bougie. Elle n'a pas compris, s'est sentie observée par l'assemblée et est allée se planquer derrière le canapé. Chloé s'est chargé d'éteindre la bougie. Chloé d'ailleurs se charge de beaucoup de choses pour Lola..à commencer par lui ranger les jouets, ce qu'elle n'aime pas trop..et on la comprend. Chloé est paresseuse..comme son père et depuis quelques temps quand on lui donne un ordre, elle répond 'oh mais j'en ai marre de ranger'.
    C'est marrant, j'écris tous ça et je me dis que ça serait marrant que dans 15ans l'une d'elle retrouve ce blog et tombe sur ces écrits..A ce propos, Chloé s'initie à l'informatique. Elle fait de jolis dessins sur Paint et sait elle même relancer des vidéos sur youtube (Chantal Goya, Jordi). Quand Prisca et moi voulons un peu de calme, on les met à regarder ça (car Lola vient aussi) et alors, c'est le silence. génial.
    Lola donne beaucoup de bonheur. Je t'aime du fond du coeur, ma puce..à jamais.

  • rave ô trans...suite et fin

    medium_0093.jpgTelerama du 11 sept 91 nous décrit ce que nous trouvons dans une rave: "Une fois dedans, on se sent comme à l'intérieur d'un bonbon géant. Les murs sont couverts de tags fluos éclairés par des lumières et partout, de la piste de danse-surplombée par la cabine du Dj jusqu'au bar, des gens de tous âges, races et milieux sociaux confondus, dansent, ondulent en rythme.." et Sono magazine de janvier 1992 'La rave en France a su allier joie saine et nouvelles technologies, réunissant ainsi la grande utopie du brassage des cultures et des générations dans le nivellement par les basses, un cocktail savoureux à base de 1/4 culture baba avec 3/4 de New-Age assorti d'une rondelle de Disco,un retour au naturel light par l'ivresse de la danse vaudou sans pas réglés, un espace de liberté grignotée sur une société de plus en plus codifiée, sectorisée. La rave se veut mélange positif des cultures et des époques".

    Plaisant tout ça..Surtout si l'on compare aux idées reçues sur les raves (solitude, drogue, abrutissement). il s'est passé, je pense quelque chose d'important musicalement et socialement au début des années 90. Je dis au début car après 1995, la techno a pris un détour très extrême avec des rythmes de cinglé (et peu de mélodie). En plus, devant les interdictions, les ravers sont devenus des teufeurs bravant la pluie et le froid dans des champs plein de boue. En 1992, les raves étaient encore chic, tout le monde était très classe au niveau vestimentaire.

    Je voudrais vous parler plus en détail de ma première vraie rave, Rave ô trans, à Rennes en 1992. Mais je ne serais pas assez objectif car j'ai vraiment tendance à idéaliser cette nuit de bonheur.  Ce qui est fou, c'est que j''ai vécu un grand moment musical, alors qu'une semaine avant, je n'avais pas connaissance de l'existence de la techno !!! un peu comme si entre les débuts du rocks et Woodstock, il ne s'était passé que quelques jours. La nuit fut grandiose. Bien des années après, on se disait entre ravers 'tu y étais toi ?'. 'oui j'y étais'. Celui qui avait fait rave ô trans 1992 était un héro, un précusrseur. Il forçait le respect.

    Dommage que je n'ai rien gardé de la nuit..ni photos, ni flyers..J'ai fait quelques recherches sur le net..mais rien. Quelques sites en parlent ici ou là mais pas grand chose. Aujourd'hui, j'écoute encore beaucoup d'électronique mais je ne sors plus. Je ne sais pas comment se porte la scène électro. J'ai le sentiment qu'elle est rentrée dans le rang, qu'elle vieillie et qu'elle a donc perdu le charme de la nouveauté. Mais il y a encore des labels réellement excitants et novateurs (Border community)...merci Olivier !!

     

  • rave ô trans

    Je redécouvre ce soir des 'veilleries' technoïdes des années 90, grandes années s'ils en fuent. Je les redécouvre avec beaucoup de plaisir et beaucoup de surprise aussi car en temps là, je n'aimais pas cette techno lounge, calme, type hôtel costes. J'étais beaucoup plus radical et intransigeant. Je me disais que tant qu'à écouter cette musique, autant écouter ce qu'elle faisait de plus puissant et de plus aboutit.
    Je l'ai découvert en 1992 à Rennes, je peux même vous dire le mois : fin novembre. Je trainais mes guettres d'étudiant dans les rues et notamment dans un bar de la rue des dames, près de la place des Lices. J'y avais mes habitudes, je discutais un peu avec le patron etc. J'étais étudiant depuis quelques mois et je découvrais la liberté, la vraie. Le soir, après les cours (pour peu que j'allais aux cours), j'étais entièrement libre. 1992, ça semble être hier et pourtant quand je pense à un truc, je me dis que c'est la préhistoire. quel truc ? en ce mois de novembre 1992, je n'avais encore jamais acheté de cd, je ne savais pas comment ça marchait et je fonctionnais encore aux k7. ça me semble fou aujourd'hui, d'autant plus fou qu'en ce soir de novembre 1992, en discutant avec le barman de ce bar (j'ai oublié le nom du bar, c'est le premier sur la gauche, à droite de l'église eb s'engageant vers la rue des dames), j'allais sans le savoir entré de plein pied dans la modernité..musicale...mais pas que. Je devais en être à ma deuxième bière et un petit groupe s'était constitué. On se mit à parler des transmusicales qui avait lieu le weekend d'après. Les trans est un festival rock rennais très pointu. Le barman parla de la soirée finale dans la salle Liberté. il s'agissait d'un tout nouveau concept venu d'Angleterre où des milliers de jeunes dansent sur de la musique électronique distillée par dee jays. L'idée me plut sur le coup. J'adorais Jean-Michel Jarre et je regrettais souvent qu'il ne poussa pas le bouchon un peu plus loin. Je me souviens dans l'été 92 m'être fait des réflexions étranges sur une certaine musique possible qui emprunterait un peu aux standards des discothèque et aux mélodies de Jarre..mais tout celà était confu en moi. Comprenez que lorsque le barman parla de quelque chose de ressemblant, ça me botta (je n'arrive pas à éviter de parler au passé simple). Voyant mon intérêt, il me donne (ça y est, j'arrive), une invitation, non pas pour la soirée en question qu'il appelait 'rave' mais pour une soirée de mise en bouche qui avait lieu le vendredi soir dans la discothèque L'espace, la boite branchée de Rennes. J'accepte.
    Le vendredi soir, j'y vais avec quelques amis. On arrive soul, on ne comprend rien à ce qui se passe. La musique ne ressemble à rien de connu et les gens dansent bizarrement, sont drôlement lookés, sourient bêtement en fermant les yeux..On est happé par le rythme et on danse jusqu'au bout de la nuit au son des synthés et des boites à rythme. Vers les 3heures, je tombe la chemise, des mecs essaient de me draguer (oh les coquins !!!). A 6h, on sort. On rentre à la cité u avec ma bx pas pourrie. On ne parle pas dans la voiture comme si on avait honte de quelque chose, comme si on sortait d'une partouze.
    Je dors jusque dans l'après-midi...et sur un coup de tête, je me lève et je la bouscule, comme d'habitude. nan, je déconne, y'avait personne. Je me lève et décide d'aller, dussai-je payer cher à cette 'rave'...la suite, bientôt !!


    En attendant, je vous propose quelques titres de l'époque. Les puristes reconnaitront...

  • ballade en forêt

    medium_IMGP0397.JPGHier, je suis allé avec mes deux filles me ballader en forêt. Comme souvent, lorsque je suis avec elles, je vis intensément chaque seconde. On dit souvent que l'on se rend compte que l'on a été heureux qu'avec le recul. Là, quand je suis avec elles, je me dis très souvent 'je suis heureux'. Je me délecte de leur innocence, de leut fillouterie, de leurs interogations sur le monde, de leurs chamailleries etc..tout est bonheur avec les enfants.

    Je me dis que c'est naturel pour un père que d'être heureux avec ses filles, mais parfois il est bon de rappeler quelques évidences..

    Et Victor Hugo écrit mieux que moi :

    Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,
    L'une pareille au cygne et l'autre à la colombe,
    Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur !
    Voyez, la grande soeur et la petite soeur
    Sont assises au seuil du jardin, et sur elles
    Un bouquet d'oeillets blancs aux longues tiges frêles,
    Dans une urne de marbre agité par le vent,
    Se penche, et les regarde, immobile et vivant,
    Et frissonne dans l'ombre, et semble, au bord du vase,
    Un vol de papillons arrêté dans l'extase.


      

  • le ventre de Paris

    Je vais peut-être me lire un Zola, là, parce que j'en ai envie et j'ai déjà choisi le roman : 'le ventre de Paris'. car, oui, je l'avoue, je n'ai pas encore tout lu les Rougon-Macquart, mais juste une petite dizaine (le mec qui se la pète). J'ai toujours adoré à l'exception notable de 'Nana'. Mais quand j'ai lu Nana, j'étais encore tout petit et je pense avec le recul que je ne comprenais pas de quoi parlait Emile. Le dernier était 'la fortune des Rougon', roman pilote qui installe les personnages. Mes préférés sont 'pot-bouille', 'l'oeuvre', 'l'argent', 'la terre'. Pourquoi 'le ventre de paris' ? Parce que connaissant Zola, j'imagine que ce livre suinte de bonnes odeurs de poissons à l'étalage et de viandre fraiche. On imagine aisément le talent de Zola pour décrire les halles centrales en cette fin de XIXème siècle, on imagine la petite communauté des grossistes se jalousant, trompant leurs femmes et trompant les clients. ça doit être exquis, je pense que je ne serai pas déçu.

    ps : parce que j'ai envie de me tenir à distance de cette campagne, vraiment NULLE de chez NULLE. Entre les extrêmes qu'on laisse parler (et qu'on ne devrait pas car ils sont antidémocrates) et la démagogie puissance 1000 de Sarkozy et Royal, je n'en peux plus..je suis plus exigeant que ça avec la politique et je m'étonne que certains blogueurs arrivent à se satisfaire d'une telle bouse que constitue l'espèce de programme présenté hier par Royal, je dis 'espèce' parce que ça ne ressemble à rien si ce n'est un condensé de phrases creuses, d'évidences et de propositions pour faire plaisir à tout le monde. les gogos sont une nouvelle fois tombés dans le piège et trouvent que 'le compte y est'. Ces gens-là me font pitié, vraiment. Tout ceux qui trouvent ne serait-ce qu'un petit truc intéressant dans ce 'programme du ps' me font pitié. Qu'ils ne m'en veuillent pas, je ne contrôle pas la pitié que j'ai pour certains gens. Sarkozy ? guère mieux, discours après discours, il aligne les dépenses, les nouveaux thèmes et les nouveaux chantiers et je pense que ses lieutenants doivent avoir du mal à le suivre. donc, à partir du moment où les deux se valent sur leur démagogie, il faut les différencier ailleurs. Le charisme ? objectivement, Sarkozy en a plus. il l'a montré sur tf1 l'autre soir : il est capable de discuter pendant 2 heures avec des français sans note. Royal en est incapable et d'ailleurs, elle ne fera sans doute pas cette émission. L'émission n'était pas truquée même si ça fait plaisir aux socialistes que de le penser. L'intelligence ? Sarkozy en a plus : au moins, il sait écrire des livres ! quoi, ce sont des nègres qui les lui font ? je ne crois pas : en lisant 'témoignage', on reconnait ses formules et son phrasé. Royal est incapable d'écire un livre (pas plus qu'un discours). Royal est d'ailleurs incapable de beaucoup de choses et ce n'est pas pour rien si le mot la qualifiant revenant le plus est l'incompétence. Elle est réellement incompétente (ouh, il aime pas les femmes pour dire ça), paresseuse en plus parait-il (lire ce qu'en disent ses ex collaborateurs), uniquement soucieuse de son image. tout ça est vrai. Cette femme est politiquement nulle et non avenue. Buffet vaut cent fois mieux qu'elle, d'ailleurs vous avez remarqué, Buffet fait une belle campagne, cohérente et sérieuse.
    Les autres défauts de Sarkozy ? un soir sur le plateau de Giesbert, parlant religion, il a dit qu'il ne concevait pas un instant que quelqu'un puisse vivre sans se dire qu'il y avait sans doute un au-delà. ça lui semblait évident. je n'aime pas ces évidences, d'autant que je ne crois pas en l'au-delà, je ne crois en rien de surnaturel. Et on peut être heureux en se disant qu'après la mort, il n'y a rien. On peut être heureux car on peut penser quand même que l'univers poursuit un but qui tend vers quelque chose. Mais Sarkozy ne croit pas en dieu : quand Gisbert lui a demandé s'il était croyant, il a répondu : 'j'aimerais'. Par ailleurs, il aurait dû quitter le ministère de l'intérieur depuis longtemps (il a tort de dire 'je me suis engagé sur la sécurité des français', c'est faux, les français ne t'ont pas désigné à ce ministère que tu as quitté quand tu voulais pour y revenir quand tu voulais).

    Je m'en vais.

  • café du stade

    medium_victor-hugo.jpgJ'ai failli étrangler un collègue aujourd'hui car il ne voulait pas me croire que Montceau Les Mines avait dans le passé séjourné en division 2 de football.. Je m'en rappelle bien car comme tout gamin qui se respecte je collectionnais les albums Panini et je me souviens comme si c'était hier d'avoir collé des photos de joueurs de Montceau. merde alors !! Quand on est sûr d'un truc et que la personne en face doute et se moque même, on en veut à la Terre entière, surtout que très vite il a rameuté d'autres collègues qui pensaient plus ou moins comme lui. Alors, non seulement, ces gens sont soi-disant des footeux mais en plus, ils sont plus âgés que moi donc devraient se souvenir clairement que Montceau a séjourné en D2 (et plusieurs saisons en plus). Remarquez, je m'en fous moi de Montceau. On en parlait juste parce que cette année, modeste club de cfa, ils sont en quart de finale de 'cte' coupe de France.
    La surprise vient aussi de Vannes, la 'grande' ville près de chez moi qui est qualifiée pour les quarts. Mais est-ce vraiment une surprise ? La coupe de France, ce sont des 'surprises'. D'habitude, la surprise, c'est Calais..à tel point que quand Calais n'est plus là, on trouve ça surprenant. N'empêche que Calais...ouaih, Calais, ce qui est surprenant, ce n'est pas que souvent ils font une bonne perf en coupe de France mais c'est que le club de foot d'une ville de 80.000 habitants n'est qu'en cfa, soit la division 4. Lorient a deux fois moins d'habitants et est en ligue 1.
    Le FC Lorient : je suis ce club sans le suivre, à savoir que je ne vais que très rarement au Moustoir (une fois l'an), que je connais finalement peu leur effectif..mais que lorsqu'il joue (le samedi soir souvent), je suis ça en direct sur radio france armorique et je réagis comme si l'avenir de l'humanité se jouait en fonction du résultat du match..Quand les merlus (c'est leur surnom) marquent, je crie, je saute au plafond et Prisca sait alors que Lorient a marqué.
    Bon, Lorient, pour la première fois de son histoire va sans doute se maintenir en ligue 1. Tu te rends compte !!! Paix et joie dans nos coeurs. il faut savoir que si on prend le rapport qualité/prix, Lorient est, compte tenue de son petit budget, champion de France. bon, samedi, ils vont rencontrer Lyon (qui traverse une mauvaise passe mais qui s'apprette en rentrer en bourse - pour toute l'actualité boursière, allez sur le blog de Nicolas J).

    J'oubliais : Aulas est un type qui j'aime bien. c'est avec ce genre de bonhomme que les clubs français peuvent briller en Europe.

    sinon, poésie :

    La Nature est un temple où de vivants piliers
    Laissent parfois sortir de confuses paroles:
    L'homme y passe à travers des forêts de symboles
    Qui l'observent avec des regards familiers.

    Comme de longs échos qui de loin se confondent
    Dans une ténébreuse et profonde unité
    Vaste comme la nuit et comme la clarté,
    Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

    Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
    Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
    Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

    Ayant l'expansion des choses infinies,
    Comme l'ambre, le muse, le benjoin et l'encens,
    Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. (mais j'aurais presque tué mon collègue cet après-midi !! surtout que j'ai la confirmation ce soir sur le site de la FFC pour Montceau..j'ai imprimé ça et demain quand je vais le lui montrer en face, je vais sans doute faire dans mon pantalon).

    Charles Baudelaire.