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littérature - Page 35

  • la musique de la vie (6) et d'autres trucs aussi.

    05b8780333c9c37df17ff712d30947be.jpgC'est en fouinant sur itunes que je suis tombé tout à fait par hasard sur un truc qui m'a troué le cul. Le titre s'appelle air conditionné. il a été commis par un certain Julian Jewell. C'est une forme de techno progressive virant sur la trance minimaliste..et ça s'écoute sans fin. je ne mettrai plus de radio-blog ici pour la simple raison que ça me coûte de l'argent. Pour l'écoutez, débrouillez-vous.

    Julian Jewell ? je ne connaissais pas..et qu'est ce qu'on fait quand on veut en savoir plus sur quelqu'un qu'on connait pas ? hein, qué quon fait ? On va voir s'il a un facebook ! Et ba, il n'est pas inscrit. Mais quel ringard !!! Ca ne sert à rien, Monsieur Jeweil de faire de la musique branchée si on n'a pas de fiche sur facebook. Bon, transition au poil pour vous parler de ce qui m'est arrivé ce soir. je cherchais des nouveaux friends en tapant des noms de gens plus ou moins connus. Comme j'avais sous les yeux, le livre cendrillon de Eric Reinhardt, j'ai tapé le nom de l'auteur. Ah, il a une fiche ! conclusion : c'est un mec cool. Je demande donc à ce qu'il devienne mon ami. Je vais souper, je reviens. email reçu :

    Cher Loïc De Maubert,

    Je n'ai pas l'honneur de vous connaître (qui êtes-vous ?) mais suis heureux que Cendrillon se trouve parmi les livres que vous avez l'intention de lire. Il est d'ailleurs imprudent de m'inviter (publiquement de surcroît) à devenir votre ami avant de vous être fait une opinion sur mon livre !!! Pour un certain nombre de raisons (que je pourrai vous dire), votre point de vue m'intéresse. A plus tard donc,

    Amicalement,

    Eric Reinhardt

    Vous allez me dire 'et alors ?'..et alors quoi..j'ai le droit de m'émouvoir pour de petites choses. Ici, on s'émeut bien devant un terrain vague. On peut bien être touché par le mail d'un écrivain de renom, oui, oui, de renom. Un écrivain de renom, coup de coeur de télérama, qui s'intéresse à l'avis d'un paysan breton. vin diou.

    Vous noterez que le blog a encore changé de nom. On se cherche une identité. le fil rouge, on l'a, ce sont les quartiers désaffectés, les frontières, les zones périurbaines. A ce propos, je vous parlerai très vite d'un livre que m'a vendu un automobiliste. ( les passagers du Roissy Express de François Maspero). Je suis également en train d'enchérir sur paysage fer de François Bon. C'est pas facile. L'enchère actuelle est à 250 pistoles, ce qui est encore correct. A suivre.

    Loïc, 01H20.

  • CR14 : le dimanche de la vie - Raymond Queneau

    f2fd231a7afb9fc2c8c18182171540fa.jpgVu le prix du kérosène, on a pris l'habitude de ne plus rentrer à midi et d'aller manger un sandouiche, tranquillement dans sa wature au bord de l'étang de la forêt, parfois appelé par ici l'étang des mortes-eaux. On y croise pas grand monde en cette période de l'année et l'on est bien. On écoute Arnaud Laporte sur France Culture tout en dégustant son américain-jambon, l'on lit et l'on pique un somme en prenant soin de règler la sonnerie du portable à 13h20, afin de ne pas arriver en retard à l'endroit où se fait exploiter.

    C'est dans cette atmosphère neutre et automnale que l'on a achevé la lecture de 'le dimanche de la vie' de Raymond Queneau. A-t-on aimé ce livre ? moyennement. A-t-on ri ? par moment. A-t-on tout compris ? oui, sauf le titre, on ne comprend pas très bien le sens du titre, qui serait inspiré d'une citation de Hegel, philosophe dont on a parlé récemment par ici.  De quoi cela parle-t-il ? d'un brave type intitulé Augustin Brû à la veille de la seconde guerre mondiale. C'est un type un brin naïf, marié à Julia, une femme bien plus âgée que lui. Augustin a un petit commerce à Paris où il vend des cadres, Julia est cartomancienne. Augustin est un brin naïf, disions-nous, ce qui fait qu'il n'est jamais malheureux. Il passe ses journées à suivre du regard le défilement des aiguilles de l'horloge du magasin d'en face et élabore toute une théorie là-dessus. (je pense au temps qui passe et , comme il est identique à lui-même, je pense toujours à la même chose, c'est à dire que je finis par ne plus penser à rien).

    On apprécia aussi l'avertissement au début du livre : les personnages de ce roman étant réels, toute ressemblance avec des individus imaginaires serait fortuite. On se dit que ça donne tout de suite le ton. Mais généralement, tout est un peu loufoque dans ce livre et ça commence dès le début avec ce voyage de noces que Valentin fait tout seul car Julia ne peut abandonner sa boutique. C'est d'ailleurs ce voyage de noces qui est le meilleur moment du livre. Ce benêt de Valentin qui découvre Paris, ses rues, son métro, des hôtels, c'est quelque chose. On a mal pour lui mais souvent l'on ri de bon coeur.

    L'on n'a pas grand chose d'autre à dire ce souér.

    l'on signe.

  • improvisations sur Rimbaud # 1

    On reparle de Rimbaud (télérama de ce jour) pour une nouvelle édition des correspondances réalisée par un type que les rimbaldiens connaissent, à savoir Jean-Jacques Lefrère. Le père-noel devrait m'envoyer ce bouquin. Il a intérêt en tout cas ou je lui casse la goule. En attendant, petite analyse perso et sans prétention d'une lettre d'Arthur à sa famille depuis Aden...

    Aden, le 10 septembre 1884

    Mes chers amis,

    Il y a longtemps que je n'ai pas reçu de vos nouvelles. J'aime à croire que tout va bien chez vous, et je vous souhaite bonnes récoltes et long automne. Je vous crois en bonne santé et en paix, comme d'ordinaire.

    ça doit être la fatigue ou alors que je comprends plus rien à la langue française. ça veut dire quoi 'souhaiter un long automne' ? de bonnes récoltes, ok, c'est aléatoire mais que je sache, un automne, ça dure forcément 3 mois dans le calendrier. Après, pour le temps automnal, en général, c'est pas très agréable alors on en souhaite jamais que ça dure trop longtemps. Marrant aussi l'usage du mot 'croire' dans le sens de 'souhaiter'. un peu pédant de nos jours peut-être. 

    Voici le troisième mois de mon nouveau contrat de six mois qui va être passé. Les affaires vont mal ; et je crois que, fin décembre, j'aurai à chercher un autre emploi, que je trouverai d'ailleurs facilement, je l'espère. Je ne vous ai pas envoyé mon argent parce que je ne sais pas où aller ; je ne sais pas où je me trouverai prochainement, et si je n'aurai pas à employer ces fonds dans quelque trafic lucratif.

    là, c'est mon Arthur comme je l'aime, réaliste et fonceur. C'est pas la lettre de Guy Moquet qu'il fallait ressortir mais celle-ci lu devant un bataillon de grévistes de la ratp. Je vois d'ici leur goule. -))))

    Il se pourrait que dans le cas où je devrais quitter Aden, j'allasse à Bombay où je trouverai à placer l'argent que j'ai à de forts intérêts sur des banques solides, ce qui me permettrait presque de vivre de mes rentes. 24 000 roupies à 6% donneraient 1440 roupies par an soit 8 francs par jour. Et je pourrais vivre avec cela, en attendant des emplois.

    Et moi, il se pourrait que dans le cas où je devrais passer par la cuisine, je prenasse un café.

    Celui qui n'est pas un grand négociant pourvu de fonds ou de crédits considérables, celui qui n'a que de petits capitaux, ici risque bien plus de les perdre que de les voir fructifier ; car on est entouré de mille dangers, et la vie, si on veut vivre un peu confortablement, vous coûte plus que vous ne gagnez. Car les employés, en Orient, sont à présent aussi mal payés qu'en Europe ; leur sort y est même bien plus précaire, à cause des climats funestes et de l'existance énervante qu'on mène.

    Moi je n'ai que de petits capitaux et je t'emmerde. ( et je n'ai jamais trafiqué d'armes, parce que les armes, c'est pas bien car ça peut tuer les gens). Pour te rassurer, je pourrais bien te parler de la précarité en France car depuis le 6 mai 2007 à 20heures, non seulement on peut perdre son emploi d'une seconde à l'autre mais on est tous fichés, surveillés par des caméras de surveillance et si ça continue on sera flingué par la milice pour un oui ou pour un non..alors, qu'est-ce que t'en dit de ça ? Est-ce que tu crois que c'est pour ça que j'écris des lettres ?

     

    Moi, je suis à peu près fait à tous ces climats, froids ou chauds, frais ou secs, et je ne risque plus d'attraper les fièvres ou autres maladies d'acclimatation, mais je sens que je me fais très vieux, très vite, dans ces métiers idiots et ces compagnies de sauvages ou d'imbéciles.

    raciste en plus... 

    Enfin, vous le penserez comme moi, je crois : du moment que je gagne ma vie ici, et puisque chaque homme est esclave de cette fatalité misérable, autant à Aden qu'ailleurs ; mieux vaut même à Aden qu'ailleurs, où je suis inconnu, où l'on m'a oublié complètement et où j'aurais à recommencer ! Tant, donc, que je trouverai mon pain ici, ne dois-je pas y rester ? Ne dois-je pas y rester, tant que je n'aurai pas de quoi vivre tranquille ? Or, il est plus que probable que je n'aurai jamais de quoi, et que je ne vivrai ni ne mourrai tranquille. Enfin, comme disant les musulmans : c'est écrit - c'est la vie : elle n'est pas drôle !

    Arthur, il me semble qu'on t'a connu plus rebelle que ça dans les environs de Paris pendant le Commune. Mais quelque part, je te comprends. Moi depuis que j'ai passé la trentaine, je vire un peu comme ça. Mais quand même, je ne crois pas être si fataliste. Et les musulmans disent des choses que tu devrais pas entendre.  

    L'été finit ici fin septembre ; dès lors, nous n'aurons plus que 25 à 30° centigrades dans le jour, et 20 à 25 la nuit. C'est ce qu'on appelle l'hiver à Aden.

    Ici, c'est l'automne. Après une période très fraiche, voire froide, on vient d'entrer dans un cycle humide et les anciens disent déjà que c'est parti pour au moins 40 jours, ce qui fait dire à certains qu'on fêtera noel au balcon. C'est ce qu'on appelle l'hiver en Bretagne, un hiver comme on en trouve que dans l'Ouest de l'Europe. la la la la la

    Tout le littoral de cette sale mer Rouge est ainsi torturé par les chaleurs. Il y a un bateau de guerre français à Obock, où, sur 70 hommes composant tout l'équipage, 65 sont malades des fièvres tropicales ; et le commandant est mort hier. Encore, à Obock, qui est à quatre heures de vapeur d'ici, fait-il plus frais qu'à Aden, où c'est très sain et seulement énervant par l'excès des chaleurs.

    Arrête de te plaindre s'il te plait..et rentre au pays. j'ai une bonne cave, un canapé-lit et je te ferai lire des trucs de Proust. On regardera des films, tu vas voir, tu vas halluciné. Toi qui aimais la photographie et ba dans les films, les images bougent..et y'a même des films où on parle de toi. sinon, mes condoléances à la famille du commandant.

    Bien à vous,

    Rimbaud.

  • CR13 : le monde de Sophie - Jostein Gaarder

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    C'est par cette pluvieuse journée d'automne que je viens de terminer le monde de Sophie, une sorte de roman initiatique écrit par un philosophe norvégien. J'ai toujours eu tellement de mal avec la matière philosophique qu'à chaque fois qu'on m'en parle avec des mots simples, je suis preneur. Il y a un an, j'avais acheté et parcouru 'apprendre à vivre' de Luc Ferry dans la même optique.

    Parlons brièvement du récit romanesque. Une fille de 15 ans, qui mène une vie normale dans une ville norvégienne banale se met du jour au lendemain à recevoir des cours de philosophie, par courrier d'abord, puis par un chien ensuite. Elle finit par rencontrer le philosophe, Alberto qui continue à lui faire découvrir en face à face l"histoire de la philosophie. Petit à petit, l'histoire devient fantastique et tout ça est assez ennuyeux. Au bout du compte, on apprendra qu'Alberto et Sophie n'ont pas vraiment d'existence réelle mais sont les personnages d'un roman écrit par un type de l'Onu, en poste au Liban qui écrit des lettres à sa fille. ça n'a pas beaucoup d'intérêt et on se demande où veut en venir l'auteur.

    Pour parler du reste, je vais m'extirper un peu du livre. Après tout, un cours philosophique est fait pour faire réfléchir. Je peux dire juste que toute la partie proprement philosophique est très agréable à lire.

    La philosophie se donne deux buts dans la vie :

    - essayer de comprendre le monde. d'où venons-nous ? où allons-nous ? qu'est-ce que la vie ? quelle est la place de l'être humain dans l'univers. Sommes-nous seuls ? pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ?

    - la quête de la sagesse ou apprendre à vivre au quotidien, en société, en harmonie avec son corps et avec les autres.

    Les théories philosophiques sont aussi variées que les écoles philosophiques. On peut dire en schématisant que l"histoire de la philosophie commence sous l'Antiquité, en Grèce essentiellement avec des hommes comme Socrate, Platon ou Aristote. Chacun essaie de s'extirper des croyances en cours, des dieux etc pour chercher une réponse rationnelle à l'énigme du monde. Suite à quoi, le christianisme remet les pendules à l'heure pour 1500ans ( de Jésus donc à l'aube de la renaissance). Tous les philosophes du Moyen-âge, de la renaissance et du siècle des lumières sont marqué par la religion et les derniers s'en extirpent en prenant comme référence les penseurs de l'antiquité. Depuis les siècles des lumières jusqu'aux temps contemporains, les dogmes de l'église plient petit à petit sous les coups des philosophes matérialistes, du progrès des sciences et du darwinisme. J'abrège.

    Malgré tout, tout vérité philosophique semble nous échapper.  Les philosophes, qui ne sont pas des gens idiots ou de mauvaise foi arrivent à des conclusions contraires. Aussi bien, certains en arrivent à affirmer que le monde n'est que matière (tout est divisible en atomes, même la conscience), aussi bien d'autres, comme Berkeley nient l'existence du monde matériel. Conclusion de Kant : on ne peut pas expliquer le monde (mais ce n'est pas grave lui aurait répondu Sartre car l'existence précède l'essence). Kant fait observer que s'agissant des problèmes fondamentaux, la raison produira toujours deux thèses tout aussi probables ou improbables qui s'affrontent (ex : on peut tout aussi bien affirmer que le monde a commencé un jour ou que le monde a toujours existé).

    A défaut de pouvoir expliquer le monde, on peut considérer son évolution et le sens dans lequel il va. Hegel affirme que l'histoire témoigne que l'humanité évolue dans le sens d'une plus grande rationalité, et d'une plus grande liberté, que malgré tous ses méandres, le processus historique va vers l'avant. Dans le même ordre d'idée, la raison est progressive, c'est à dire que la connaissance de l'être humain est en perpétuel développement et ne fait aussi que d'aller de l'avant. Kierkegaard pense quant à lui que la vérité est 'subjective' ce qui dans son esprit ne revient pas à dire que toutes les opinions se valent mais que les vérités vraiment importantes sont personnelles. Il considérait aussi qu'il y avait 3 attitudes possibles face à l'existence :

    - le stade esthétique où l'homme profite de la vie sans se donner de freins moraux ;

    - le stade éthique où l'on tente de vivre selon des critère moraux ;

    - le stade religieux où l'ont ne vit que pour et par dieu, quel qu'il soit.

    J'aurais tendance à dire qu'en général, on vit à cheval entre le premier et le second stade.

    Petit reproche à J. Gaarder : pourquoi réserver tout un chapitre à Karl Marx alors que les faits ont montré qu'il s'était pitoyablement trompé et ne réserver que quelques lignes à Nietzsche dont la philosophie était ambitieuse, même si parfois extrême ?

    conclusion personnelle : on ne peut pas dire que les grandes questions philosophiques taraudent nos quotidiens. Tout juste, parfois, en prenant l'apéro avec des amis, se dit-on 'quand même tout ça, c'est fou, l'immensité de l'univers, la vie, etc' mais ça s'arrête là et l'on reprend le cours de nos vies. Il en a toujours été ainsi. Seuls quelques rares hommes ou femmes ont l'envie et la capacité de le faire et ce sont ces rares gens qui ont fait l'histoire de la philosophie et donc le progrès (puisqu'il ne peut pas y avoir de progrès technique sans pensées philosophiques). Personnellement, je ne crois pas en dieu, en ce dieu chrétien dont Jésus aurait été l'émissaire. Je n'y crois pas. Ce serait trop beau..Je ne me suis donné aucune réponse aux grandes questions sur l'origine de l'univers et de la vie. Mais il y a quelques points où j'ai des certitudes : le surnaturel n'existe pas, le paranormal non plus et il ne s'est jamais rien passé sur Terre qui ne peut être expliqué rationnellement. Depuis que le monde est monde, tout ce qui s'y est produit est soumis aux lois de la nature et de la physique. C'est juste mon avis.

    Bon dimanche.

     

  • CR12 : Doggy Bag, saison 1 - Philippe Djian

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    On connaît un type qui n'est pas spécialement fan des séries américaines, quel qu'elle soit...et  il ne fait pas de différence entre les feux de l'amour et prison break. stupide, pensez-vous ? Non, globalement, même si elles sont plus ou moins bien foutues, elles lui font toutes le même effet, c'est à dire qu'elles représentent à son sens un monde totalement factice, en dehors du temps et en dehors de tout ce qui fait la cohérence de quotidien d'un être humain.

    un exemple tout bête : lorsque vous êtes en conversation téléphonique, vous ne raccrochez pas sans dire au revoir, en tout cas, sans prévenir à l'avance que vous désirez que l'appel se termine. Dans les séries et même les plus récentes, si. ça semble logique pour ces gens-là..et une fois raccroché, nous les vrais gens, on ne reste pas non plus dix secondes à rêvasser en regardant au loin. Dans les séries, si. Enfin bref.

    Philippe Djian a eu l'idée d'écrire un roman en utilisant la plupart des codes qui sont la marque de fabrique des séries américaines. On a donc à faire à une sorte de roman-concept. Mais qu'est-ce qui fait que sans le savoir, au bout de trois pages, on voit bien que telle était l"intention de l'auteur ? Qu'est-ce qui fait globalement la spécificité des séries us et qui saute aux yeux à ce point ?

    - ça discute pas mal entre gens qui n'ont en général pas de soucis matériels, encore moins de subsistance. Ce qui permet de laisser de côté tous les soucis primaires de l'être humain (sauf le sexe qui n'est pas primaire quand il ne s'agit pas de procréer), pour ne se concentrer que sur les sujets sentimentaux et autres sentiments qui grandissent l'homme, parmi lesquels il faut placer l'épanouissement sexuel.

    -comme en moyenne une série us dure 50 minutes, le réalisateur se doit de précipiter les événements s'il veut pouvoir placer toute une histoire. Du coup, aucune scène ne doit être inutile. C'est important car c'est ce qui ressort du livre de Djian. Tout va très vite, sans pause, sans description, sans pensées métaphysiques.

    Doggy Bag se déroule dans une ville américaine imaginaire, sans doute de Californie (Djian ne le dit pas mais tout le laisse à penser). Nous suivons les pérégrinations de deux frères, David et Marc, la quarantaine, beaux, riches et coureurs de jupons. Ils sont tous les deux les gérants associés d'une concession automobile qui vend des voitures de luxe. Edith, genre de femme fatale pour laquelle ils se sont déchirés et haïs 20 ans auparavant revient dans la ville (c'est le propre des séries aussi que de penser qu'on peut quitter la ville du jour au lendemain et revenir des années plus tard du jour au lendemain). Elle revient à la surprise de tout le monde. C'est Marc qui la cueille en premier. David laisse faire. Faut dire qu'il se tape Josiane, une infirmière qui a une jolie paire de fesses. Josiane a deux enfants et est séparé de son mari paralytique. Du coup, ce dernier les harcèle en jetant des animaux crevés devant leur fenêtre ou en tagant la Porche de David.  Un jour, alors que Josiane et David copulaient dans la salle de bain d'un hôtel où ils étaient en week-end, le petite garçon de Josiane se noie dans la piscine, faute de surveillance. Josiane est inconsolable et s'en veut.

    Pendant ce temps, Sonia, la fille d'Edith, 20 ans, s'envoie en l'air avec son dentiste et ne va pas tarder à apprendre que son père n'est pas  Paul (qui lui, s'envoie en l'air avec une nymphomane de 18 ans) et ex d'Edith mais soit David soit Marc. Victor Sollens (à ne pas confondre avec Victor Newman bien qu'il campe un peu le même personnage), père des deux frères, époux séparé d'Irène ne s'envoie en l'air avec personne car il a 70 ans et a mal à peu partout. Il renaît quand il apprend qu'il est le grand-père de cette admirable fille qu'est Sonia. A propos, Sonia a des soucis avec son dentiste qui ne veut plus la voir, ce même dentiste qui va se faire tabasser par Joel, prétendant malheureux de Sonia.

    Toutes ces histoires perturbent Irène, qui boit de plus en plus et que le retour d'Edith agace car elle a peur que ses deux fils devenus copains comme cochons ne s'entre-tuent à nouveau. Dans un moment de folie, elle essaie de tuer Edith en jetant sa voiture contre la sienne. Heureusement pour Edith, Irène conduit très mal et rate son coup. Comme on ne veut pas qu'elle recommence, on lui prescrit des antidépresseurs et on lui adjoint une infirmière, Josiane, quasiment 24h/24. Josiane toujours meurtrie après la noyade de son fils refuse désormais de se donner à David et devient bonne copine d'Irène. A la même période, Victor désire à nouveau le corps d'Irène.

    Pendant ce temps, David en a raz le bol de Robert, l'ex de Josiane. Il continue a harceler le couple et arrive même dans sa folie à monter un étage pour saccager la chambre de Josiane. David décide de le calmer et part en expédition avec Josiane. Il s'agit de lui tendre un piège dans un endroit paumé de la ville, on lui défonce son fauteuil roulant et surtout on lui défonce la gueule..à mort, pas à mort ? on ne le saura sans doute que dans le saison 2.

    Avec toutes ces conneries, j'ai oublié de vous parler de Béa, secrétaire à tout faire des frères Sollens (même pour leur acheter des slips). Elle est follement amoureuse des deux mecs mais il semble qu'elle ne les intéresse pas. Alors à défaut, elle se farcie des clients sur les banquettes arrières des mercedes en exposition.

    Il y aussi le conflit entre le frères et la mairie, dirigée semble-t-il par une bande d'escrocs. De chaque côté, on engage les meilleurs avocats de la ville pour une sombre affaire d'explosion de canalisation ayant sauté jusque sous le bureau de Marc, qui heureusement s'en sortira sain et sauf.

    voilà à peu près...Tout ça est à lire vraiment au second degré en considérant le tout comme un exercice de style. Les personnages ont très peu de moralité et sont d'un cynisme rarement atteint comme l'est la plume de Djian. Même si on réalise que tout ça ne volle pas haut, il y a de bons moments de franche rigolade ce qui donne envie de lire les autres saisons.

    édit : avoir réussi à écrire une note sans utiliser le 'je'..pas mal

    4/5

    signé Loïc, 19h00

     

     

     

     

  • CR11 : brooklyn follies - Paul Auster

    d15257b842b622abc6edfa3ac18b8e85.jpgBrooklyn a l'air d'être un quartier assez sympa, cosmopolite, avec plein de restaurants de tous les pays, avec de grandes artères qu'empruntent des taxis jaunes et de grosses cylindrées, avec quand même le long des artères des clodos qui font les poubelles avec de vieux caddies, un quartier composé de zones résidentielles avec des maisons comme on en voit dans les séries us - à la con -, des maisons qui se ressemblent à peu près toutes mais à l'intérieur desquelles les gens ont des vies trépidantes et souvent stressantes (mais pas forcément..), un quartier avec des parcs sympas pour faire du jogging le casque sur les oreilles, un quartier avec plein de galeries d'art contemporain, des librairies à tous les coins de rue etc etc.
    A défaut d'y aller, vous voulez vous plonger dans cette ambiance (qui perso, me fait rêver) ? Alors, je vous conseille de lire ce bouquin de Paul Auster. Vous aurez en prime une histoire sympathique, des personnages attachants, des analyses psychologiques très fines, une écriture agréable et coulante..pour en fin de compte un roman haletant comm on en lit peu dans sa vie. La dernière fois qu'un roman a pris une telle place dans mon quotidien (avoir hâte de la pause déjeuner juste pour se lire un petit chapître..), c'était, il me semble tante julia et le petit scribouillard de Mario Vargas Llosa.
    Ne  comparons pas ce que ne peut pas l'être mais quand même, on a envie parfois : à côté, l'élégance du hérisson de Muriel Barbery semble peu de chose...à tous les niveaux. Je ne sais plus trop la critique que j'en avais fait à chaud mais avec le recul, je me dis que ce best-seller, c'est bof.

    On appréciera aussi les quelques attaques contre Bush. Le roman se déroule à l'orée des années 2000 et déjà les protagonistes en perçoivent la menace. (à mon avis, Georges Bush est le pire président des Etats-Unis qu'on ait eu, le plus dangereux comme le plus idiot )

    Un bémol pour Brooklyn follies : l'impression sur la fin que l'auteur a hâte d'en finir. il se passe sur les cinquante dernières pages dix fois plus de choses que sur les trois cent  premières, ce qui, à mon sens, aurait mérité un peu plus de prolongement. Mais quand même, c'est jusque là, le meilleur roman lu cette année.

    Un petit mot sur le livre objet : paru chez acte-sud dans la collection babel..cette collection me plait beaucoup. Les couvertures sont très belles et ont un petit côté jauni pas désagréable.

     

    signé Loïc

     

  • CR10 : un livre blanc - Philippe Vasset

    9dd31d96835d343f75e1bdeb1b0d961f.jpgQuel autre livre pouvait mieux que celui-là inaugurer la nouvelle mouture de ce site ?
    ça fait un mois qu'un livre blanc m'avait tapé à l'oeil suite à une excellente critique d'un chroniqueur du nouvel obs.

    L'intention de Philippe Vasset avec cet ouvrage fut de recenser toutes les zones laissées en blanc sur les cartes ign de la région parisienne et d'aller voir sur place ce qu'étaient en réalité que ces lieux que les cartographes n'avaient pas réussi à identifier (ou voulu). Donc, le récit est découpé en quinze chapitres comme autant de zones blanches. A chaque fois, nous avons un extrait de la carte et l'on suit Philippe Vasset dans ses pérégrinations entre cabanes de sdf, entrepôts désaffectés, terrains vagues, bordures d'autoroutes, endroits bizarres. A la base, il dit être en quête de merveilleux..si si, Vasset pensait que si les cartes ne pouvaient décrire ces lieux, c'est que ces endroits étaient en dehors du descriptibles donc en dehors du réel; en dehors de la ville, en dehors du temps. Au bout du compte et très vite, il est déçu :

     

    " au bout de deux mois, j'avais complètement abandonné l'idée de faire apparaître la moindre parcelle de merveilleux : les blancs des cartes masquaient, c'était clair, non pas l'étrange, mais le honteux, l'inacceptable, l'à peine croyable..."

    Le livre est bien écrit, l'auteur trouve les mots justes pour décrire l'injuste" ou en tout cas l'inracontable. On rit même parfois quand il laisse aller son imagination devant une usine désaffectée (on imagine que le site était autrefois peuplé de scientifiques en blouse blanche devisant calmement et portant sous leurs bras des plans roulés en tube).
    Une fois refermée la dernière page, une idée vient : prendre la carte ign de l'endroit où l'on habite..je l'ai fait..et ô surprise, il n'y a quasiment que des zones en blancs..normal, les champs sont représentés en blanc. Donc, l'expérience ne marche pas pour la campagne..dommage.


    Sinon, l'écrivain prolonge l'aventure sur le site www.unsiteblanc.com

    Finissons par une petite minutes de poésie

    Le monde, c'est ce mouvement incessant entrevu par les trous de la coque de nos capitales, désormais paquebots de croisière pour le troisième âge. Sur des centains de kilomètres, ce sont des maisons à demi construites et déjà abandonnées, des bandes d'exclusion le long des frontières, des zones franches, des villes-entrepôts, des galeries commerciales et ces dalles de béton ceintes de hauts grillages où les zones de jeu peintes sur le sol sont depuis longtemps effacées. Ce sont les bâtiments flambant neufs de New Mumbai et Suzhou Industrial City, dont les façades brillent entre les fondrières et les tas de sable, et les resorts du sud de l'Espagne, vides six mois par an comme les colonies de Cisjordanie et les bases-vie des champs pétroliers de Hassi Messaoud.


    paru chez fayard dans la collection rentrée littéraire..

    signé Loïc, 0h10

  • CR9 : Je m'en vais - Jean Echenoz

    8b20a10dac7980a4004ce504f4dd7392.jpgAvant de lire ce livre, je ne connaissais de Jean Echenoz que ses quelques passages réguliers dans les émissions littéraires. A vue de nez, il m'apparaissait comme un type bien, bien sous tout rapport, écrivant des romans propres, sans fantaisies, sans fioritures, sans chichi. Une sorte  d'écrivain banal dans une production littéraire 'sans estomac'.
    Si l'habit ne fait pas le moine, l'écrivain ne fait pas le roman..."Je m'en vais" est un roman au style déjanté, qui sort vraiment de l'ordinaire et ce, pour deux raisons principales :
    - la place du narrateur : on ne sait pas qui il est, il ne fait pas partie du récit et pourtant il se permet des "je" et des remarques plus que subjectives.
    - des phrases tordues, destructurées où les verbes conjugués au présent côtoient ceux conjugués au passé, où les dialogues s'interposent, l'air de rien, dans une phrase narrative. Et plein de choses bizarres comme ça..à tel point qu'on se dit que les mêmes phrases écrites par un collégien seraient évidemment sanctionnées de rouge à la correction..Mais le fait est que Echenoz maîtrise à merveille ce joyeux bordel grammatical et que la surprise des premières pages passées, on s'habitue pour finalement aimer.

    Alors, s'agit-il plus d'un exercice de style qu'un récit avec une histoire etc ? peut-être..d'autant qu'on s'attend en lisant la 4ème de couverture à un récit d'exploration dans le pôle Nord (mais le titre aussi laisse entendre que ça parlera d'un départ)..mais en fait, le voyage en question ne dure que 4 ou 5 petits chapitres dans le livre et le roman n'est ni plus ni moins que la vie banale d'un galeriste parisien, alternant des hauts et des bas et courant de jupons en jupons. On imagine d'ailleurs tout à fait le roman sans le voyage au pôle et sans les conséquences de ce voyage.

    Alors, globalement, je dis chapeau..car j'ai beaucoup ri et un roman qui fait rire aux éclats est un roman réussi. Ce n'est pas un petit goncourt (1999) comme on a pu l'entendre. C'est un Goncourt audacieux pour un livre audacieux.
    Sur ce, les amis, je vais me plonger dans un roman étranger..pour changer un peu.

    bon weekend à toutes. signé Loïc, 0h00

  • CR8 : rue des boutiques obscures - Patrick Modiano

    a4902c340857765eb1922d1d9eb63861.jpgIl faut que je vous parle de rue des boutiques obscures, le roman de Modiano que je viens de lire..Enfin, je ne sais plus si je l'ai lu..et même si je l'ai lu, je ne me souviens plus de l'histoire..et qui suis-je au fait ? J'ai trouvé un carnet à spirale appartenant à un certain Loïc LT ? Est-ce un ami, un proche ou peut-être moi ? Une petite enquête m'apprend que ce Loïc a vécu à la fin du XXème siècle, zone du Ty-Mor à Hennebont dans un immeuble au bord d'un fleuve, immeuble ressemblant plus à un hangar qu'autre chose..A-t-il fréquenté le café aujourd'hui fermé qui jouxte cet immeuble ? S'est-il balladé le long de ce fleuve au bord duquel trônent des épaves ? Ensuite, je trouve sa trace au 21 rue Nationale, toujours à Hennebont..puis dans un petit bourg...où tout se précipite. Ce type qui semblait être un rêveur solitaire, que l'on croisa dans des fêtes un peu bizarres semble s'être rangé...une femme, des enfants..un maison, des livres...La hasard de l'enquête m''apprend que le dernier livre qu'il a lu fut rue des boutiques obscures de Patrick Modiano...

    Le roman porte bien son nom. De rues en rues, de rencontres en rencontres, d'indices en indices, le narrateur, amnésique,  part à la recherche de son passé. Les fausses pistes ne le sont pas tant que ça et lui donnent à chaque fois un indice supplémentaire. Le narrateur interroge les rues, les immeubles, les paysages. Petit à petit,  le puzzle se forme et le passé obscure devient plus clair, et les fantômes, des êtres humains...Voulant fuir la France pendant la guerre, un immigré dominicain (le narrateur) et sa compagne font confiance à un passeur qui s'avère être une crapule. Perdu dans la neige, le narrateur perd connaissance..

    J'ai A.D.O.R.E...pas spécialement pour l'histoire..d'ailleurs, sur le dernier tiers, je me suis totalement perdu dans le dédale des personnages..non, j'ai adoré pour cette petite musique de rien du tout, cette musique nostalgique d'un temps oublié et des êtres ordinaires qui ne laissent de traces que des numéros dans des bottins ou les souvenirs confus de gens les ayant vaguement rencontrés. Par le style dépouillé, il y a un peu de Kundera chez PM, par l'obsession des chiffres et des détails insignifiants, il y a un peu de Georges Pérec. Par la place du passé et des traces qu'il laisse, un peu de Proust...

    Ce qui fait un excellent roman...

     

    signé quelqu'un, à 22h15

  • des jours et des livres (1) - Patrick Modiano

    Tout à l'heure, en faisant des cartons, je me suis dit qu'il fallait à tout prix que je fasse une note sur celui qui va rentrer dans ma liste d'auteurs fétiches, à savoir Patrick Modiano. J'ai été submergé par une vagues de phrases très inspirées que j'aurais dû mettre sur papier. Car comme vous l'avez remarqué, j'ai du mal à formuler ma pensée. Quand je me relis, je crois lire une disserte de collégien..Mais j'ai des moments comme ça, qui arrivent un peu n'importe quand où des idées me viennent, des tournures de phrases ou des mots tout simplement. Et étrangement à ce moment là, une force obscure m'empêche de les coucher sur papier..Je sais, c'est facile à dire.
    Je voulais dire que je lis rue des boutiques obscures et que j'adore..J'avais déjà lu un Modiano il y a quelques années (dimanche d'août) et je constate aujourd'hui qu'à cette époque je n'avais pas aimé ce roman pour les mêmes raisons qui me le font adorer aujourd'hui..L'être humain ne se rend pas compte combien sa pensée, ses idées, ses centres d'intérêts changent avec les années..Ainsi, l'année où j'avais lu dimanche d'août, j'étais un méchant gauchiste sectaire et je suis devenu aujourd'hui un gentil républicain de droite..J'étais célibataire et j'avais un bon boulot, je suis papa et j'ai un petit boulot...A partir de là, étant donné ces mutations, on peut comprendre que c'est tout mon système de pensée qui a changé et donc aussi la façon dont j'aborde les oeuvres littéraires.
    Globalement, aujourd'hui, je pense qu'un roman qui colle au plus près à la réalité de nos vies ne doit pas être un roman trépidant avec des rebondissements, des personnages caricaturaux, des meurtres, de la violence etc. En effet, si un roman n'avait pour but que de raconter des histoires extraordinaires, cela signifierait que des milliards de vies humaines, ordinaires, banales ne pourraient entrer dans le champ du roman...mes voisins d'en face par exemple : la femme est docteur, lui, je sais pas, les enfants (2 ?)  grandissent normalement et l'un d'entre eux jouent du piano très souvent et tard le soir, créant une ambiance fort sympathique dans le village. Plus bas, un couple de retraités. Lui est un ancien gendarme de Nantes, elle, a travaillé dans un bhv. Ils vieillissent sans histoire et voient leurs enfants et petits enfants régulièrement. Le matin, lorsque je pars au boulot, je le double, lui qui fait sa petite marche matinale avec son survet 'gendarmerie nationale'. Un peu plus loin dans le village, voici le producteur de cidre. Je l'ai vu l'autre jour au comice agricole faisant une démonstration de pressage de cidre à l'ancienne. Je passe tous les jours devant son verger où les pommiers sont lourds de fatigués de porter leurs pommes rouges et jaunes. Comment va-t-il se prendre pour les cueillir ? à la main, avec une machine ? Le bas du village demeure mystérieux. Je sais juste que le couple de bijoutiers de Baud y vit. Mais quelle maison ? je ne sais pas. Ce sont d'ailleurs toutes des longères assez bretonnes dans leur genre.
    Tant de vies banales, sans histoires ..qui n'inspireront jamais les romanciers.
    Certains s'y sont essayés...Je dirais Georges Pérec avec la vie, mode d'emploi ? C'est une sorte d'inventaire méticuleux, matériel et humain de tout un immeuble parisien. Et les romans de Modiano ? Je crois que ce ne sont pas des romans de la banalité puisque les héros sont tous des gens un peu tourmentés en quête d'un passé et le cerveau plein de souvenirs diffus et lointains. Mais il semble quand même y avoir dans ses romans une petite musique banale, de la rue parrallèle et des vies anodines.
    A lire les critiques, son dernier roman est une forme d'aboutissement. Je me laisserai bien tenter.
    Et puis évidemment, on attend avec impatience les interventions médiatiques du bonhomme, à chaque fois exquises car à contre-courant du rythme télévisuel. Du Houllebecq en mieux. Dans ce domaine aussi, l'original vaut mieux que la copie.
    signé Loïc, 23h50