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Patrick Modiano

  • CR268 : pour que tu ne te perdes pas dans le quartier - Patrick Modiano

    ACH003569413.1413345308.580x580.jpgCela fait deux mois que j'ai lu ce roman et je n'ai pas été pressé d'en faire le compte-rendu...pour trois raisons : je me lasse un peu des comptes-rendus dans lesquels je trouve qu'il est difficile de partir en live, il y a des règles et des contraintes quand on fait une critique et je préfère digresser sur n'importe quoi comme dans mes précédentes notes. Deuxièmement, le lieu commun comme quoi un auteur écrit toujours le même livre n'est jamais si vrai que lorsqu'il est question de Modiano...et ce dernier roman qui est très bon est égal aux autres, reprend les mêmes thématiques, les mêmes méthodes...avec ceci dit peut-être encore plus de talent parce que forcément, l'auteur, à force de,  améliore son art. Enfin, troisième raison, il y a ce prix Nobel qui m'a un peu coupé l'herbe (des nuits) sous les pieds. Je ne voulais pas avoir l'air comprenez-vous...pas avoir l'air de m'être jeté sur le dernier Modiano parce qu'il venait d'obtenir la consécration ultime. 

    Alors, deux mois après la lecture, je me souviens vaguement d'un enfant abandonné, ballotté à droite et à gauche, qui ne comprend pas tout, qui vit avec des adultes louches qui trempent dans des affaires pas nettes (casinos, courses hippiques..) et cet enfant qui s'appelle Jean Daragane,  des années plus tard, devenu adulte est enfermé dans son appart situé quelques part en périphérie de Paris. Il n'a pas d'amis et ne répond pas au téléphone, il n'a plus de contact avec la société, sauf qu'un jour le téléphone se met à sonner sans arrêt..Lassé, il finit par répondre et un certain Gilles Ottolini lui annonce qu'il a retrouvé son carnet d'adresses et qu'il désire lui rendre. Mais Jean ne veut pas que Gilles vienne chez lui. On convient d'un rendez-vous  dans un café au 42, rue de l'Arcade, du côté de la gare Saint-Lazare. Jean s'en fout de ce carnet d'adresses dans lequel figure des noms de gens avec qui il n'a plus aucun lien. Sauf que hasard des choses, en voulant faire son curieux, Gilles trouve dans ce carnet le nom d'un type, Guy Torstel, qui l'intéresse parce qu'il fait une enquête sur lui. 

    Le personnage de Jean Daragane est le profil type du personnage modianesque. Nous sommes en effet en présence d'un type qui ne vit plus vraiment dans le présent. Ancien écrivain, il ne fait plus rien et ne sort plus de son appartement, ne répond plus au téléphone. Que dalle. Et puis, il se passe un petit événement de rien, en l'occurrence ici la perte d'un carnet d'adresses qui l'oblige à rencontrer des gens et à remonter dans son passé trouble.

    Modiano ne pouvait pas faire plus Modiano. Je comprends tout à fait qu'on puisse s'ennuyer de cette littérature et j'ai du mal à imaginer qu'un lecteur américain puisse y trouver son compte ( parce qu'il va être plus traduit évidemment). Par contre, je ne connais pas les arguments d'Eric Chevillard (je ne retrouve pas l'article du Monde dans lequel il écrit ne pas aimer ce dernier roman). Mais  je me souviens de ce qu'il avait écrit sur son blog :

    Je lis L’Herbe des nuits, le nouveau roman de Modiano, comme à chaque fois porté aux nues par la critique. Et certes l’auteur est attachant, certes il a un univers : Paris le soir il y a longtemps. Mais tout de même, c’est bien fluet, non ? Pauvre en sucre, pauvre en graisse. On ne va pas s’en crever la panse, sûr. Et si cette poignante nostalgie qui nous vient en le lisant était d’abord celle de la littérature ?

    lecture : octobre 2014, kindle, 4.5/5

    Loïc LT

  • la journée Modiano

    10353692_10152719818535762_7171514012693417020_n.jpg

    Patrick Modiano vient donc d'obtenir le prix Nobel....à la surprise générale (mais chez Nobel, ce sont rarement les favoris qui l'emportent) et à la mienne parce que je ne m'y attendais, mais alors, pas du tout  ! Il se trouve que hier, alors que j'étais en train de lire son dernier roman, je décide comme ça de changer mon bandeau facebook en optant pour un gros plan du visage de l'écrivain. Je trouve en effet qu'il se dégage de son regard une sérénité  et cette impression qu'il saisit tout du monde et en même temps qu'il est à côté de la plaque. Donc, je mets son portrait sur ma page facebook, ce qui est purement anecdotique, convenons-en (en soi-même et surtout au regard de ce que Modiano doit penser de ce machin...déjà qu'il a mis un temps fou à faire apparaître les téléphones portables dans ses romans, qui, ont d'ailleurs du coup peut-être perdu un certain charme depuis), et un de mes contacts me lance 'tu as choisi ton prix Nobel toi !' et m'apprend ensuite qu'il fait partie des outsiders pour ce prix international aussi louche que prestigieux. Et ma surprise vient de là surtout : j'étais persuadé que c'était un auteur pas ou peu traduit et qui de toute façon ne pouvait être apprécié que par des français, et encore que par quelques-uns, c'est à dire des gens un peu paumés, spectateurs de leur existence et qui entendent des bruits bizarres, des sortes de bruits de fond qui semblent venir du fond de l'enfance, comme ces dimanches après-midi d'août lorsque le silence caniculaire est soudainement interrompu par l'aboiement d'un chien ou par une tronçonneuse.

    J'ai appris la nouvelle à 13 heures pile sur France Culture. J'ai été déçu...je ne voulais pas qu'il l'obtienne car même s'il est vrai que des centaines de milliers de gens ont lu Modiano, je ne pense pas qu'on soit nombreux aujourd'hui à le considérer comme un compagnon quotidien, comme une sorte de maître à penser, à penser son passé, son enfance, comme quelqu'un qui nous donne des pistes pour remonter le temps..et donc tout ça pour dire, qu'en obtenant ce prix, c'est un peu comme si la petite communauté de modianophiles (même si le terme communauté ne semble  pas très approprié car les fans de l'auteur ne se connaissent pas pour la plupart puisque justement l'un de leurs dénominateurs communs est d'être des loups solitaires)  allait passer subitement au rang de multinationale. 

    Je tiens ce blog depuis 2007 et j'ai commenté 10 romans de Patrick Modiano, ce n'est pas beaucoup mais c'est quand même l'auteur le plus représenté (devant Philippe Djian qui, pour le coup est son total contraire). Mes comptes rendus valent ce qu'ils valent, je sais mes défauts (liés à mon manque de formation littéraire),  je sais pourquoi je fais tout ça, c'est avant tout pour moi, un devoir, une exigence, une volonté de ne pas m'éloigner de la littérature. Et si je suis encore debout, littérairement parlant, je le dois beaucoup à l'auteur de...un cirque passe !

    Loïc LT

     

    . CR008 / rue des boutiques obscures

    . CR017 / accident nocturne

    . CR045 / dans le café de la jeunesse perdue

    . CR114 / Dora Bruder

    . CR160 / l'horizon

    . CR209 / vestiaire de l'enfance

    . CR218 / un cirque passe

    . CR237 / l'herbe des nuits

    . CR246 / villa triste

    . CR263 / voyage de noces

  • CR246 : villa triste - Patrick Modiano

    patrick-modiano-litterateur-solitaire,M110430.jpgGallimard vient de ressortir 10 romans de Patrick Modiano dans un seul volume souple qui sent bon la colle fraîche  et qui est agrémenté de documents divers concernant la vie de l’auteur. Sur la couverture, on voit l’écrivain, austère et bras croisé, assis sur un canapé informe au dessus duquel on distingue deux tableaux dont l’un, long et peu large représente un paysage quelconque, un peu comme ceux qui sont décrits dans ses romans. Il porte une chemise noire, un pantalon clair dont on devine qu’il est feu aux planchers.

    Le volume compte plus de 1000 pages et comporte donc 10 romans (sélectionnés par Modiano ) que voici : villa triste, livret de famille, rue des boutiques obscures, remise de peine, chien de printemps, Dora Bruder, accident nocturne, un pedigree, dans le café de la jeunesse perdue, l’horizon.

    J’ai eu le bonheur d’en lire six et sept depuis hier puisque je viens de finir le roman ouvrant le recueil à savoir villa triste. Ce roman sorti en 1975 raconte l’histoire d’un type qui se fait appeler Victor Chmara (le narrateur) et qui se souvient d’une période de sa vie post-adolescente où dans le but de fuir Paris qui l’inquiétait (à cause de la guerre d’Algérie) s’installa dans une ville touristique savoyarde située au bord d’un lac non loin de la frontière suisse. Il y fit la connaissance d’Yvonne Jacquet ( se disant actrice), rencontré dans le jardin d’un hôtel de luxe et avec qui il noua une relation pseudo-amoureuse on va dire et de tous les gens gravitant autour d’elle et notamment un certain René Meinthe (se disant docteur), personnage un peu fantasque et mystérieux, il faut bien l’admettre, et à propos duquel Victor (se disant conte) aurait aimé en savoir plus. Victor et Yvonne s’installent en ménage dans un hôtel de luxe (encore un) et passent leurs journées à faire quoi au juste, on ne le sait et puis un jour René Meinthe leur fait découvrir sa villa, la villa triste, composée de grandes pièces au mobilier sommaire et dont l’une d'elles comporte un guéridon sur lequel est posé un téléphone qui retentit souvent au milieu de la nuit mais en général y’a personne qui y répond. Pour une raison qui échappe à la raison, le couple étrange demeure dans la villa triste quelques jours. Ils s’y sentent bien et rampent pour passer d’une pièce à l’autre et notamment pour aller répondre à ce fichu téléphone. Allô, allô, ici Henri kustiker, allô, allô....nan mais allo quoi (pfff). Comme de fait, dans les romans de Modiano, les personnes au bout du fil sont fantomatiques.

    Ça se termine comme ça a commencé. Qui étaient tous ces gens ? Que sont-ils devenus ? Des années plus tard, Victor cherche toujours et revient sur les lieux. Il y retrouve l’un des protagonistes qui l'aide à monter ses bagages dans le train le ramenant à Paris :

    Le train s’ébranlait. Il s’est aperçu brusquement que nous avions oublié une de mes valises, de forme circulaire, près du banc. Il l’a empoignée, s’est mis à courir. Il essayait de rattraper le wagon. A la fin il s’est arrêté, haletant, et m’a fait un grand geste d’impuissance. Il gardait la valise à la main et se tenait très droit sous les lumières du quai. On aurait dit une sentinelle qui rapetissait, rapetissait. Un soldat de plomb.

    lecture : mai 2013
    Gallimard, collection : Quarto
    note : 4.5/5
    à suivre :

  • CR237 : l'herbe des nuits - Patrick Modiano

    compte rendu de lecture, littérature, patrick modiano, lecture, roman, livre, culture, littérature françaiseL'herbe des nuits, c'était bien. Voyez comme je suis inspiré en ce moment. Première lecture depuis deux mois, c'est déjà une bonne chose. Maintenant, il faut se remettre à écrire, trouver les mots, les idées. C'est difficile pour moi, de plus en plus difficile. J'ai du mal à m'exprimer. Confortablement installé dans ma petite vie d'ouvrier, normalement accaparé par mes responsabilités familiales, occupé dans mon jardin dont je ne sais en fin de compte si le jeu en vaut la chandelle, la littérature est reléguée au second plan. Alors l'autre jour, je me suis dis qu'il fallait réagir, se forcer un peu bon sang, sinon on se laisse aller comme ça, on trouve toujours autre chose à faire qu'à lire...il faut que tu t'y remettes me suis-je dis et donc ça tombait bien puisque le jour du sursaut coincida avec celui de la sortie du nouveau roman de Patrick Modiano, qui bon an mal an reste sans doute mon écrivain préféré. 

    Alors, l'herbe des nuits, c'était vraiment bien ? Oui. Mais encore ? C'était du Modiano tout simplement. Le narrateur s'appelle Jean et il évolue dans le Paris d'aujourd'hui, ce Paris où d'aucuns usent d'Iphone (l'auteur en parle, c'est fou non...pas vraiment mais quand c'est Modiano, ça fait bizarre) et il possède un petit carnet noir dans lequel il a pris des notes à propos de personnages un peu louches avec qui il fit plus ou moins connaissance dans les années 60. C'était une sorte de bande aparemment d'origine marocaine que Dannie, l'amie de Jean  (avec qui il ne couche pas hein, ah non, pas de ça chez Modiano -) et proche de la bande appelait 'les toquards de l'Unic Hôtel', l'Unic Hôtel étant un  hôtel situé dans "l'arrière-Montparnasse" (c'est à dire dans le Montaparnasse périphérique où personne ne va sauf les héros de Patrick Modiano) dans lequel se retrouvait la bande afin sans doute de préparer un mauvais coup. 

    Quel mauvais coup ? L'exquis en même temps qu'agaçant François Busnel (agaçant cette façon se s'adresser à ses interlocuteurs à la 3ème personne) y a vu l'ombre de l'affaire Ben Barka dont je viens de prendre connaissance sur wikipedia. Soit. Peut-être mais qu'importe. Qu'importe car dans les romans de Modiano, l'histoire ne compte pas autant que l'atmosphère et les phrases qui l'évoquent. Pour l'anecdote, il y a un mort à la fin. On ne sait pas trop qui (Ben Berka lui-même ?). 

    Mais les dimanches, surtout en fin d'après-midi, et si vous êtes seul, ouvrent une brèche dans le temps. Il suffit de s'y glisser. C'est juste ce que je demande à un bon roman : une atmosphère et quelques phrases qui font mouche. 

    A propos de ce roman, Eric Chevillard écrit

    Je lis L’Herbe des nuits, le nouveau roman de Modiano, comme à chaque fois porté aux nues par la critique. Et certes l’auteur est attachant, certes il a un univers : Paris le soir il y a longtemps. Mais tout de même, c’est bien fluet, non ? Pauvre en sucre, pauvre en graisse. On ne va pas s’en crever la panse, sûr. Et si cette poignante nostalgie qui nous vient en le lisant était d’abord celle de la littérature ?

    ...

    lecture : octobre 2012, éditions Gallimard, kindle, note : 4/5

  • en lisant Modiano...

    littérature,patrick modianoEn pleine lecture du dernier Modiano, Je me suis demandé ce que ça pourrait faire que de relire plusieurs fois le même livre, pas à la suite, comme je l'envisageai dans un premier 
    tem
    ps, mais genre, tous les trois mois. Il n'y a qu'en lisant Modiano qu'on en arrive à ce genre d'idées, car dans ses romans, bien qu'il ne se passe pas grand chose, j'ai toujours l'impression de passer à côté de l'essentiel. Et puis, il m'arrive d'écouter plusieurs fois de suite le même album ou de m'émerveiller chaque fois que je repasse devant un même tableau, pourquoi ne pas relire souvent un roman aimé ? Donc, la question est la suivante : comment va évoluer dans le temps mon approche d'un livre que je  relis sans cesse ? Je vais tenter le coup...peut-être qu'on bout de 3 ou 4 lectures, ça va commencer par me gonfler, mais tentons toujours. Personne ne me mettra la pression dans ce genre de défi. 

    llt

  • CR218 : un cirque passe - Patrick Modiano

    9782070389278.jpgJe me souviendrai tout ma vie de la première fois que j’ai vu Patrick Modiano à la télévision. Il était l’invité de l’émission apostrophe (ou était ce déjà bouillon de culture) et présentait son nouveau livre intitulé un cirque passe. Nous étions en 1992 et je ne le connaissais que de nom. On avait à la maison un vieux bouquin de lui que je n’aurais jamais eu l’idée de lire. J’étais étudiant à Rennes depuis quelques mois, quelques semaines peut-être. Je ne rentrais dans la demeure familiale que le vendredi soir et ma soeur qui était encore au lycée avait plein de questions à me poser sur la vie à Rennes. Je ne sais pas si je lui disais la vérité car je ne foutais rien en fac et je ne suis pas sûr de le lui avoir dit. Exemple de mon jemenfoutisme : j’ai dû mettre plus d’un mois avant de trouver du premier coup la route me permettant de me rendre à la fac depuis mon logement universitaire.
    Le vendredi soir, je rentrais à Berloch avec ma vieille bx et nous discutions avec ma soeur jusqu’au milieu de la nuit en buvant café sur café et puis on regardait donc cette émission de Bernard Pivot. Je ne lisais pas beaucoup en ces temps-là, à part Rimbaud et Baudelaire mais je m’intéressais quand même à la littérature et ma soeur également qui était en terminale L.
    Un soir, Patrick Modiano est apparu. C’était incroyable. iI était incapable de sortir une phare correcte. Je le vois encore en train d’expliquer “oui, un cirque passe, bon..comme ça, vous voyez, il y a des cirques etc.” C’était vraiment incroyable.
    19 ans plus tard, voici que je lis ce roman dans lequel aucun cirque ne passe. C’est un très bon Modiano. De toute façon, ils sont tous bons. L’univers de cet écrivain me plait. Je le range vraiment dans une catégorie à part..Ce sera tout pour ce soir.

    lecture du 17.08 au 19.08.2011
    folio,  153 pages
    année de parution : 1992
    note : 4.5/5

  • la figure de Beauchamp (vestiaire de l'enfance, Patrick Modiano).

    Beauchamp entre en scène à la page 99 d’un roman qui en compte 144. Et encore, il ne rentre pas vraiment en scène puisqu’il s’agit d’un type évoluant lors de la période parisienne du narrateur, c’est à dire vingt ans avant l’action du roman. Le narrateur, Jean, essaie de se rapprocher de Rose-Marie, une actrice de théâtre de second plan et pour y parvenir,il s’occupe de la fille de Rose-Marie, la petite. Il s’occupe d’elle notamment le soir lorsque sa mère joue au Gavarni. Mais un soir, elle lui fait comprendre qu’un type appelé Beauchamp vient régulièrement la voir. Beauchamp offre à Rose-Marie des bouquets de fleurs ainsi que des bijoux très chers dont elle n’a que faire. On ne connait pas vraiment la nature de la relation entre Beauchamp et Rose-Marie. Lui, semble attiré par elle mais ce n’est pas réciproque. Rose-Marie est un peu déjantée alors que Beauchamp est du genre un peu guindé.
    p101 : J’imaginais mal Beauchamp montant l’escalier raide, dans ses costumes gris à la coupe impeccable, et se retrouvant au milieu du désordre de la chambre (de Rose-Marie qui loue une chambre non loin du théâtre où elle travaille ndlr).
    Beauchamp disparait du tableau p136. Le narrateur voir pour la dernière fois Rose-Marie et la petite.  Beauchamp est de la partie. On se balade et cela finit dans un obscur café situé dans le bois de Vincennes. Rose-Marie n’est plus là. Beauchamp prend une fine, le narrateur un jus d’orange et la petite, une grenadine.  Et puis, c’est fini, Beauchamp disparait
    p136 : Et il disparait pour toujours. J’aurais envie de m’attarder encore sur lui. Il avait gardé du charme, malgré sa déchéance. Il avait connu une période plus brillante d’après le peu que je savais de lui. Il me faisait penser à mon père et aux amis de mon père : mêmes gestes, même voix, mêmes cheveux noir aile-de-corbeau plaqués en arrière, même désinvolture, même expédients, même vie incertaine...

    On n’en sera pas plus. Beauchamp est l’archétype du personnage modianesque, une ombre évoluant dans un passé lointain et incertain, un type banal venant d’on ne sait où et cherchant on ne sait trop quoi (vie incertaine) mais qui compte quand même pour le narrateur pour avoir eu le même  intérêt pour une même femme..sans d’ailleurs que celà soit de l'amour..(chez Modiano, il y a plus de fascination que d'amour entre les êtres)

    Beauchamp est une ombre...et d’ailleurs quand on tape Beauchamp vestiaire de l’enfance sur google, il n’y a comme seule réponse que ce blog. Je suis le seul humain qui s’intéresse à cet obscure personnage de fiction portant le nom de Beauchamp. Il y a de fortes chances que Patrick Modiano lui même l’ait oublié.
    Même cette étude (très intéressante d’ailleurs n’en fait pas mention).
    Beauchamp...Beauchamp, Beauchamp.

  • CR209 : vestiaire de l'enfance - Patrick Modiano

    VestiaireEnfance.jpgRestant sur une déception (le grand sommeil de Raymond Chandler que je n’ai pas réussi à finir), il me fallait une valeur sûre, un auteur dont je savais qu’il ne pourrait me décevoir et Patrick Modiano s’est imposé à moi.
    Vestiaire de l’enfance, paru en 1989 est un roman dans la plus pure tradition de ce que sait faire Modiano..la différence ici est que l’action se situe à Tanger au Maroc au lieu de Paris...mais Paris est quand même présent à travers le souvenir du narrateur, un artiste expatrié qui écrit des feuilletons pour une radio qui s’appelle radio-mundial, radio qui émet dans toutes les langues. Dans ce Tanger triste (et jamais nommé) et désert où tout respire le vide et le désoeuvrement, le narrateur (qui se fait appeler Jimmy Sarano), fait la connaissance de Marie, une expatriée également, qui cherche du boulot après avoir été remercié de son précédent emploi où elle faisait de la dactylographie (mais un peu trop lentement selon la patronne). Cette Marie fait remonter des souvenirs au narrateur du temps où il habitait Paris et qu’il s’était lié d’amitié avec la fille d’une certaine Rose-Marie, une actrice de théâtre. Il se demande implicitement si Marie n’est pas cette “petite”.
    Beaucoup de personnages de second plan gravitent autour de cette histoire, des gens un peu bizarres, voire intrigants...comme ce type qui suit partout le narrateur et qui conscrit dans un carnet ses moindres faits et gestes, et ce avec son assentiment. Il y aussi ses collègues de boulot, tous des expatriés n’évoquant jamais leur passé. Il y aussi des gens qui côtoyaient Rose-Marie vingt ans plus tôt à Paris comme par exemple Beauchamp et Dé Magdebourg mais je ne vais pas trop insisté là-dessus, sauf si l'un de mes trois  lecteurs me le réclament mais ça m’étonnerait.
    Vestiaire de l’enfance est un bon Modiano, sec, vide  et ensoleillé comme les rues de Tanger pendant les chaudes heures de la journée.

    lecture du 29.06 au 03.07.2011
    le grand livre du mois, 144 pages
    note : 4/5

  • l'espèce de jeu, suite et fin.

    Richard a donc gagné la première édition (et sans doute dernière) de l'espèce de jeu..qui ne s'est pas passé exactement comme prévu puisqu'une personne qui n'aurait pas dû y participer l'a fait quand même..et c'est là que moi j'ai quand même été malin puisque j'ai joué sur la prononciation exacte de la réponse afin d'invalider sa réponse !

    L'horizon de Patrick Modiano va donc s'exporter au Québec chez Richard (que je connais un peu puisqu'il tient un blog que je consulte régulièrement). J'ai posé quelques questions à l'heureux vainqueur.

    . Est-ce que cela fut difficile de remporter l'espèce de jeu ?
    J'ai eu la bonne réponse car tu as eu l'excellente idée de la donner sur ton blogue. J'aime ça de même, les concours, quand ils sont faciles.
    . Connais-tu l'oeuvre de Patrick Modiano et le connait-on au Québec ?
    De Modiano, j'ai lu à sa sortie en poche la Rue des Boutiques-Obscures, que j'avais beaucoup aimé, mais auquel je n'ai jamais donné suite. Au Québec, Modiano est un auteur connu mais peu suivi (il vient ici très peu, et considérant sa personnalité  médiatiquement catastrophique, on ne l'invite pas, je crois)
    . Je ne te demande pas si tu connais le port de Guilvinec mais connais-tu la Bretagne ?
    Je ne connais ni le port ni la Bretagne, hélas. Je n'ai jamais beaucoup voyagé, j'aime voyagé par les livres (je sais, c'est cucul, voire convenu, mais la lecture me suffit amplement.)
    Tu tiens également un blog, peux-tu nous le présenter ?
    . J'anime le blogue l'Ermite de Rigaud, lermitederigaud.blogspot.com, un blogue qui cause littérature (pas mal de commentaires de livres), de moi, de ma tendre et douce et de mon gamin qui presque 5 ans et qui va commencer la maternelle en septembre.

    merci à lui !!