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  • un drôle de rêve


    AVT_Louis-Ferdinand-Celine_6912.jpegNous sommes en Normandie dans la belle famille et ma compagne me dit que nous allons rendre visite à un vieil homme qui s'appelle André breton et qui fut jadis un grand écrivain.

    - André Breton ? Il est pas mort ?

    - Tout le monde croit qu'il est mort mais en fait, non. 

    Et donc, on va le voir. Sa maison est quelconque, on dirait une ancienne ferme. On frappe et un vieil homme vouté  vient nous ouvrir. Il a du mal à se déplacer. Tout de suite je remarque que ce n'est pas André Breton mais Louis-Ferdinand Céline. Il est mal fagoté ( comme sur la célèbre photo où il est assis sur un banc). Et donc, il est content de voir Prisca. Et puis, il a un cadeau pour elle emballé dans du papier journal. Au fond, je distingue sa femme, vêtue d'une blouse informe comme en porte souvent les paysannes . On ouvre le cadeau et il s'agit d'une assiette horrible avec un dessin où l'on voit un breton et une bretonne habillés selon la tradition. C'est le genre d'assiettes qui ornaient jadis les vaisseliers. On fait semblant qu'on est content. 

    Et après, je crois que ça se termine. 


    Loïc LT

  • A84 : chronique d'un usager

    Au bord de la A84 (dîte route des Estuaires), au niveau d'Avranches se dresse une horrible bâtisse en pierre avec des ouvertures condamnées. 'Musée de la 2ème guerre mondiale' est-ce écrit sur une enseigne aussi laide que le reste, fixée tout en haut. Mitoyen du musée, un bar snack sans âme intitulé 'ma Normandie' attend d'improbables consommateurs. Au pied s'étend un grand parking quasiment toujours désert. L'endroit est vraiment repoussant. Il y pleut tout le temps. Cet après-midi, y passant une nouvelle fois, l'idée me vient que le musée est fermé, ce que des recherches effectuées ce soir me confirment.

    Alors voilà 'le musée de la 2ème guerre mondiale, la percée d'Avranches' est fermé depuis 2009. Il s'agissait de la collection privée d'un normand répondant au nom de Maurice Bazin, qui à 82 ans a décidé de vendre son affaire. Mais celle-ci n'a pas trouvé acheteur. La collection  a été mis aux enchères. 

    Que va devenir ce bâtiment ayant pignon sur autoroute et appartenant à la commune d'Avranches? Pour l'instant,  rien. Je  tiendrai mes lecteurs au courant d'une quelconque évolution. 

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  • CR235 : l'établi - Robert Linhart

    compte rendu de lecture,littérature,littérature française,livre,culture,robert linhartAh ba, je croyais avoir fait le compte rendu de l'établi mais non en fait. Comme le match de foot est chiant et que je suis seul et bien pourquoi ne pas m'y mettre, ça fait quand même déjà trois semaines que je l'ai lu. J'ai découvert Robert Linhart dans l'émission Hors-Champs de Laure Adler sur France Culture. Il fut dans les années 60 l'un des principaux leaders d'un mouvement maoïste (avant de couler une bielle par la suite, ce que raconte sa fille Virginie dans le jour où mon père s'est tu) et à ce titre, avec ses camarades, décision fut prise de s'établir incognito dans les usines afin déjà de voir en vrai la réalité du monde ouvrier et puis de tenter de semer les graines de la révolte. Fin 1968, quelques mois après la Grande Révolution donc, Robert a choisi sa proie : ce sera l'usine Citroen de Clichy où l'on fabrique essentiellement des 2CV. Dans l'établi (écrit 10 ans après l'expérience et n'ayant pas pris de note, en faisant appel à se seule mémoire), Robert raconte ces quelques mois parmi les ouvriers. Il raconte comment il se fait embaucher très facilement (on ne s'embarasse pas trop avec les formalités à cette époque-là) et comment les premiers jours, il ne parvient pas à faire ce qu'on lui demande tant il est emprunté. Bon an mal an, il arrive à se stabiliser à un poste et là, au fil des semaines, tranquillement il essaie de rentrer en contact avec les ouvriers, afin de voir ce qu'ils ont dans le ventre. Il est déçu de constater un certain fatalisme chez ces derniers et puis surtout il réalise que ses belles idées révolutionnaires ne pèsent pas lourd à côté du poids du quotidien. Le système répressif très subtil mis en place par Citroen est par ailleurs implacable. Les petits chefs lèchent le cul des grands pontes et l'organisation de la production empêche toute vélléité contestataire. Robert se trouve un peu coincé et se désespère.

    Et puis arrive un jour où une nouvelle injustice s'abat sur les ouvriers : la direction décide subitement que les jours non travaillés pendant les événements du printemps 68 doivent être récupérés (je schématise) et que donc tous les salariés vont devoir finir une heure plus tard tous les soirs pendant quelques mois. Devant le manque de réactivité du syndicat (qui en prend pour son grade pendant tout le récit tant il apparaît comme étant à la botte de la direction), Robert et quelques autres meneurs décident de passer à l'attaque. Un jour où tout le monde devait finir à 18:00 au lieu des habituels 17:00, un débrayage a lieu, pas très bien suivi les premiers jours et puis, petit à petit le mouvement prend de l'ampleur. Robert est heureux, il a  ce qu'il voulait. Mais la direction réagit, fait du chantage auprès des africains en situation plus ou moins irrégulière. Certains sont même virés. Robert est fourgué dans une annexe en dehors de l'usine, il perd le contact et le mouvement se termine en queue de poisson. Par ailleurs, on a découvert que Robert était un intellectuel de gauche. Démasqué il est viré mais il s'en fout, il n'avait pas prévu rester. Et de toute façon, le jour où il quitte l'usine, celle-ci ferme définitivement ses portes.

    C'est un document remarquable, non seulement sur le combat contre les puissances obscures du capitalisme mais aussi sur le quotidien des ouvriers dans les années 60. La fraternité entre tous ces gens de nationalités différentes (beaucoup d'africains et de yougoslaves) est touchante. Robert retranscrit à merveille la petite histoire de chacun, les drames, les joies car (clin d'oeil à Franck Magloire qui a eu la gentillesse de m'envoyer un petit mail),

    les bourgeois s'imaginent toujours avoir le monopole des itinéraires personnels. Quelle farce ! Ils ont le monopole de la parole publique, c'est tout. Ils s'étalent. Les autres vivent leur histoire avec intensité, mais en silence'

    Même si depuis, beaucoup de choses ont changé et que, bon an mal an,  la condition des ouvriers s'est quand même améliorée, le rapport de force entre les dominants et les dominés est toujours là, mais on ne sait plus trop qui sont les dominants, dans quel tour de quel pays ils prennent des décisions ayant pour but d'augmenter les marges. Il faut lire l'établi, qui par ailleurs est un bijou littéraire. Bravo Robert. Ce monde de fous a besoin de visionnaires comme toi. 

    lecture : juillet 2012, éditions de minuit, kindle, note : 4/5

    loïc LT

     

  • pour ou contre

    le mariage homosexuel :  pour. Je suis pour le mariage civil de tous les gens qui s'aiment, donc évidemment pour les gens du même sexe. L'église catholique s'en offusque mais qu'importe (elle représente quoi aujourd'hui ?)...les homos ne demandent pas à se marier à l'église (pour la plupart) donc à la limite, l'Eglise n'a pas à se mêler d'un problème concernant la société civile. 

    Et puis, pour moi, tout ça n'a pas trop d'importance. Deux êtres peuvent s'aimer, se sentir unis dans un même destin pour la vie sans avoir à recevoir l'onction du maire (et encore moins du curé). Personnellement, officiellement je ne suis pas marié, mais en mon for intérieur, je le suis. Tout le reste n'est que littérature, signatures et festoiements, c'est à dire futilités.

    l'euthanasie : pour. Chacun est libre de décider du devenir de son corps. Quand quelqu'un veut se suicider, il ne demande l'avis de personne. 

    la peine de mort : je suis contre...il n'y a plus de débat en France et c'est tant mieux, mais il y a encore une grosse partie de la population qui est pour 'dans certains cas'...et puis tant de pays dans le monde où elle est toujours appliquée.

    François Hollande : je suis pour puisqu'il a été élu démocratiquement. Pour le reste, il est nul. Il ne prend aucune décision courageuse et il n'en prendra sans doute aucune pendant les 5 ans à venir. Comment un pays peut-il avancer si ses habitants ne consentent pas à faire des efforts ? Le parcours d'une nation est pareille à celui d'un individu : on ne parvient à ses fins, on ne réalise ses rêves que par l'effort et l'abnégation.

    les ogm : carrément pour.

    que la Grèce reste dans l'Euro : pour. 27 pays européens ont décidé d'unir leurs efforts pour le meilleur et pour le pire. Même si les grecs ont lourdement fauté par le passé, les autres pays de l'union doivent tout faire pour les aider. A partir de là, je suis plutôt pour une mutualisation générale des dettes (en contrepartie d'un libéralisme et d'une austérité accrus).

    intervention en Syrie : pour. Puisque l'ONU est bloqué à cause de l'iresponsabilité de la Chine et de la Russie (il va bien falloir un jour réfléchir à cette question des sièges permanents occupés par des dictatures), il faut à tout prix que quelques pays se mettent d'accord pour sauver la Syrie du joug de cet infame dictateur. La diplomatie, ça va un temps. Des enfants meurent tous les jours. Poutine est un salaud. 

     

     

  • bambous 2012 # deux nains de jardin

    Ah ba tant que j'y suis, ma collection a accueilli en juillet deux nouveaux membres, deux nains achetés chez des gens de Languidic qui les vendaient sur le bon coin. Leur jardin est un immense sous-bois et ils ont planté des bambous partout agrémentés de pas mal de variétés d'hortensias, leur seconde passion. Ils habitent un havre de paix à quelques kms du Blavet, un coin où j'allais souvent me ballader quand j'étais ado. On a discuté une bonne heure de notre passion. J'espère qu'on va garder contact pour se faire quelques échanges.

    Deux nains donc. Un indocalamus tesselatus (grandes feuilles) et un sasa veitchii (dont le bord des feuille blanchit en hiver):

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  • bambous 2012 # évolution sur l'île

    mai 2012 :

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    août 2012

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    Composé de 3 phyllostachys nigra et de 3 bissetii. raisons du succès : beaucoup d'humidité ce printemps et puis ils ont eu beaucoup à manger aussi (compost et engrais..sans compter toutes les pommes et feuilles mortes à l'automne dernier). En septembre ou octobre, je vais agrandir l'ilot sur le côté gauche en y plantant le phyllostachys vivax huangwenzhu, un géant qui attend patiemment en pot (le plus à gauche sur la photo ci-dessous).

    19072012J (22).JPG

    Autres bambous dans ces pots de gauche à droite :

    . phyllostachys vivax huangwenzhu, semiarundinaria semiarundinaria yashadake 'kimmei', phyllostachys aureosulcata spectabilis, phyllostachys viridiglaucescens, phyllostachys sulphurea. 

  • désendettement # prendre l'argent là où il se trouve

    Devant cette dette abyssale générée par trente ans de laisser-aller et de manque de courage politique, les premiers qui sont mis à contribution sont les riches, ce qui est normal, mais le problème est que, à moins que l'on veuille les dépouiller totalement (et encore ça ne suffirait pas), un moment on se rend compte que ce n'est pas suffisant. Comme il n'est pas question de demander des efforts aux classes populaires, ce qui parait logique, il reste donc cette fameuse classe moyenne dont on ne cesse de dire qu'elle va mal, qu'elle a déjà donné assez, qu'il faut qu'on la laisse enfin tranquille. Je ne vais pas revenir sur cette notion de classe moyenne qui recouvre tant de réalités différentes..mais globalement quand même, on voit à peu près ce que c'est. Ici en Bretagne Sud, je me suis fait une petite représentation de la chose. Une famille de la classe moyenne c'est : deux salaires pour un total de 3000€ minimum, une maison assez grande (donc gros crédit sur 15 ou 20ans), deux voitures dont au moins une grosse berline (ou  monospace), deux enfants bien habillés et gâtés. La maison est de style contemporaine, plutôt spacieuse, bien équipée en électro-manager, hi-fi et informatique dernier cri. Le jardin fait 500m2 au mimimum et est bien entretenu (mais dispose rarement d'une piscine, réservée à la seule classe moyenne supérieure). La famille part en vacances au moins d'août, deux semaines au minimum ou trois (mais en général, les gens aiment se garder une semaine à la maison). Vacances en hiver aussi : une semaine au ski. Sinon pour les loisirs, et bien, les enfants font du sport. Socialement parlant, on reçoit plutôt beaucoup, on fait souvent la fête*on s'implique dans la vie de la commune via des associations ou l'amicale laïque (sauf qu'en Bretagne, beaucoup d'enfants sont scolarisés dans le privé..mais bon ça ne change rien).

    Ce que je me dis en voyant ça, c'est que cette classe moyenne qui soit disant déprime, et bien, à mon avis, elle a largement les moyens de contribuer beaucoup plus au redressement des finances publiques. C'est  dans son compte en banque que se situe la clé du désendettement. Il faut qu'elle paye plus d'impôt sur le revenu et aussi qu'on lui supprime toutes ces niches fiscales dont elle profite abusivement (emploi à domicile, travaux d'isolation...). Je vous dis que là est la clé et qu'il ne faut pas avoir peur de le dire. Jusque là, on fait tout pour la préserver parce qu'il y a cette idée reçue que c'est toujours elle qui trinque etc...mais c'est faux...et à force de la préserver, elle s'est bien enrichie, j'en suis convaincu !

    Concernant mon ménage, je ne sais pas où il se situe..dans un no man's land, semble-t-il, tant je réalise et ma compagne aussi qu'on n'a rien à voir avec cette classe moyenne dont je viens de parler... sans pour autant qu'on fasse partie des classes populaires. Nous avons assez pour vivre, on ne se plaint pas mais nous ne sommes pas, loin de là au niveau de la classe moyenne (raison de plus pour qu'elle casque -)))

    C'est dit. 

    Loic LT, 11.08.2012

    *'faire la fête', ça veut dire quoi au juste ?

  • l'histoire fade d'un non plagiat

    Vous voulez savoir pourquoi je suis en train de lire ouvrière de Franck Magloire alors que je viens de finir l'établi de Robert Linhart où il est également question du monde ouvrier, alors que je suis moi même ouvrier et que donc peut-être j'aurais dû en avoir assez de tout ça ? Nan, ba je m'en vais vous le dire quand même. Mais avant toute chose, je vous préviens, ce n'est pas très intéressant. C'est avant tout pour me faire plaisir, pour que dans quelques années en parcourant les archives de l'espèce de blog je retombe sur cette note que me rappelera combien je peux avoir les chevilles qui enflent parfois, combien un blogueur surestime ses capacités et sa capacité de nuisance. 

    Les faits. Dans l'établi, l'intellectuel maoïste Robert Linhart raconte son immersion dans une usine Citroën en 1969. Se faisant passer pour un naïf provincial débarquant à Paris, il ambitionne (comme d'autres de ces camarades gauchistes ; ils appelaient ça l'établissement) de jeter les graines de la révolte ouvrière dans la fabrique de deudeuches. C'est un livre brillant et un moment, dans ce livre il écrit :

    les bourgeois s'imaginent toujours avoir le monopole des itinéraires personnels. Quelle farce ! Ils ont le monopole de la parole publique, c'est tout. Ils s'étalent. Les autres vivent leur histoire avec intensité, mais en silence'

    Ce passage me marqua. Après l'avoir lu, j'ai levé la tête et je me suis dit 'c'est bien dit et c'est tellement vrai". Et le soir, butinant sur le site Babelio où je suis inscris et où je passe du bon temps à ranger ma bibliothèque virtuelle, je tombe sur une citation extraite  du livre ouvrière de Franck Magloire postée par un membre de la communauté. Comment en suis-je arrivé à lire cette citation ? Je ne saurais dire. Peut-être que par enchainement d'associations dont seul internet à la clé, parce que je venais de finir un livre traitant du monde ouvrier m'emmena-t-on à lire des critiques et citations d'un autre livre traitant du monde ouvrier ?  Voici la citation extraite du livre de Franck Magloire :

    Les bourgeois s'imaginent avoir le monopole des itinéraires alors qu'ils n'ont que celui de la parole publique, c'est tout. Les ouvriers [...] vivent leur histoire avec une égale intensité mais en silence.

    Toute de suite, je me souviens avoir lu quasiment la même chose dans l'établi. Je fais quelques recherches et donc, je m'aperçois, comme peuvent le constater les quelques lecteurs qui me suivent encore que bien que se ressemblant beaucoup (trop pour que ce soit la hasard), les deux citations sont  légèrement différentes. De deux choses l'une, me dis-je : ou Franck Magloire cite Robert Linhart et donc les deux extraits devraient être totalement identiques où alors il le plagie (pensant que tout le monde a oublié l'établi sorti en 1980) en opérant quelques variantes. Je m'en refère donc auprès du membre de Babelio ayant posté la citation de Franck Magloire afin qu'il me renseigne sur la chose, je lui demande de me confirmer que la citation est bien présente telle quelle dans ouvrière. Mais je n'obtiens pas de réponse. Du coup, quelques jours plus tard, désirant connaître le fin mot de l'histoire (pénible j'en conviens), je me porte acquéreur de la version numérique du livre de Franck Magloire (qui pour l'anecdote habite pas loin de chez moi). Verdict : au bout de quelques pages, la citation s'offre à moi...elle est en italique et la narratrice (mère de l'auteur en fait) précise bien qu'il s'agit d'une phrase d'un autre :

    ...et il réinvente, il cite même pour m'en convaincre : 'Les bourgeois s'imaginent avoir le monopole des itinéraires alors qu'ils n'ont que celui de la parole publique, c'est tout. Les ouvriers [...] vivent leur histoire avec une égale intensité mais en silence'.

    Et moi qui croyais avoir pris un auteur en flagrant délit de plagiat, pensant être le seul (j'ai même fait des recherches en tapant des trucs du genre 'magloire linhart plagiat' et j'étais satisfait de constater qu'il n'y avait aucune réponse et je me voyais déjà tout fier de dévoiler le pot aux roses au monde entier ou tout du moins au microcosme littéraire, pour peu que les articles de mon blog tombe sous le regard de quelque individu du milieu littéraire qui aurait relayé l'information...pitoyable. Mais je suis quand même content que Franck magloire n'ait plagié personne et puis je prolonge évidemment la lecture d'ouvrière qui raconte la vie de sa mère ouvrière à l'usine Moulinex située près de Caen (et fermée aujourd'hui va sans dire). Mais quand même, le lecteur de Babelio qui cite Franck Magloire citant Robert Linhart, avouez (au fait, il y a encore quelqu'un ?) qu'il y avait de quoi se méprendre, non ?

     Loïc LT, 19:10

  • CR234 : les corrections - Jonathan Franzen

    51FCSW78VNL._SL500_AA300_.jpgJonathan Franzen est le "grantauteuraméricain" du moment. Télérama le dit, Arte le dit et surtout le NY Times dont il a fait la une l'affirme. Les américains sont comme ça, il leur faut tout le temps un écrivain au dessus du lot, un écrivain qui écrase tout. Mais pas n'importe quel écrivain...car Jonathan Franzen n'est pas le Marc Levy ou le Guillaume Musso US. Rien à voir. Franzen est un vrai grand auteur qui fait de la littérature, n'est-il pas. Accesoirement nous fait savoir un récent reportage d'Arte qui lui était consacré, Franzen est ornithologue et n'hésite pas à enfourcher son 4X4 pour aller étudier les piafs dans le désert de  Mojave. Par ailleurs, mr Franzen en a marre qu'on lui pose toujours les mêmes questions sur le 11 septembre 2002.

    Ensuite, il s'agit de lire du bonhomme son ouvrage le plus connu, le plus vendu etc à savoir les corrections, publiées au début de ce siècle. La lecture de ce bouquin de 700 pages s'est faite prosaïquement. Mon parti pris était de commencer par la première page et de les tourner au fur et à mesure que je les terminais. Après quelques mois de lecture uniquement sur liseuse, ça m'a fait tout bizarre d'avoir des pages à tourner. Je trouvais presque ça fatigant. Nous étions en ces temps là en vacances aux confins de Lot, nous roulions et visitions beaucoup de ces petits villages charmants nichés au coeur des vallées verdoyantes et le soir, rentrés dans notre maison mobile (parlons français), la fatigue avait raison de nous et je n'avais pas trop le courage de parcourir avec mes yeux des mots (et dont la succession composaient des phrases faisant sens). En rentrant dans le Morbihan, comme il me restait encore 15 jours de ce qu'on appelle vulgairement des congés payés (mis en place en 1936 par le Front Populaire, Articles L223-1 à L223-17 du code du travail), j'ai terminé cette lecture avant de finalement juger le roman plutôt moyen, même si je dois reconnaitre que le Franzen en question a beaucoup de talent...mais son problème, je pense est que comme moi dans cette note, trop de place est laissé à des futilités, des anecdotes et des détails qui sont autant de subterfuges qui servent à cacher l'absence d'histoire en fin de compte.

    Et l'histoire, quelle est-elle au juste ? C'est celle de la classe moyenne ! la fameuse middle class américaine sur laquelle les auteurs américains ne cessent de gloser afin, parait-il de nous montrer ce qui se cache derrière les apparences honorables et sérieuses, pour faire apparaitre la rouille sous le vernis. A travers la famille Lambert (parents en retraite et les trois enfants et petits enfants), Franzen nous apprend donc que pour ainsi dire tous les américains sont chtarbés. Plus qu'une histoire, il s'agit avant tout d'un instantané. Il y a des passages bidonnants, la plupart des protagonistes sont pathétiques, quelques situations sont cocasses mais mon à mon sens le compte n'y est pas. Des auteurs comme Philip Roth, Russel Banks ou Paul Auster décrivent largement aussi bien la société américaine sans avoir besoin de tout déballer. 

    Est-ce une raison pour ne pas lire freedom qui est déjà sur ma kindle ? pas sûr !

    lecture : juillet 2012, Points, 694 pages, note : 3/5

     

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