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littérature - Page 13

  • CR179 : le conte de la pensée dernière - Edgar Hilsenrath

    arton7633.gifSous la forme d’un conte, l’auteur allemand Edgar Hilsenrath (auteur du nazi et le barbier) raconte l’histoire d’une famille arménienne vers la fin du XIXème siècle jusqu’au génocide dont fut victime la quasi-totalité de la population arménienne entre 1915 et 1916.
    J’ai eu du mal à rentrer dans ce roman (il m’a fallu une quinzaine de jours pour dépasser les trois premières pages) parce que je n’ai pas bien compris l’idée de la “pensée dernière” mais j’ai finalement continué en en faisant abstraction pour ne m’intéresser qu’au récit.
    C’est un roman marquant pour ce qu’il est et surtout aussi parce qu’il rend justice aux victimes de ce génocide qu’aujourd’hui encore, beaucoup de pays ne veulent pas reconnaître, un génocide d’ailleurs très peu voire pas du tout évoqué par nos livres d’histoire.
    Le livre fait plus de six cent pages mais se lit très vite car le style est simple et parce qu’il est composé quasiment que de dialogues.
    Le tout rappelle un peu cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez en ce sens que ces deux romans très colorés mettent en scène des familles avec des personnages hauts en couleur, prises dans le tourment de l’histoire.
    Un point m’a particulièrement marqué : j’ai trouvé que l’auteur présentait un peuple arménien résigné, fataliste, face à tous les affronts, toutes les injustices, toute la haine dont il était la victime. Est-ce un parti pris ou alors une réalité ?
    En tout cas, je sors grandi de cette lecture et la conseille fortement à tout ceux qui veulent en savoir plus sur une des plus grandes tragédies du XXème siècle.

    roman , paru en 1989

    traduit de l’allemand par Bernard Kreiss

    le livre de poche (n°3419), 634 pages

    lecture du 01 au 24  août 2010

    note : 4.5/5

  • concernant la rentrée littéraire

    j’ai jeté mon dévolu sur ces deux-là :

    houellekeran.jpg


    pour les titres, les sujets, pour Michel Houllebecq (que je n'ai lu depuis qu'il étendit le domaine de la lutte), pour les éditions Verticales etc etc...
    L’achat se fera sous huitaine dans une petite librairie de quartier portant le doux nom d’Amazon.
  • CR178 : sur les falaises de marbre - Ernst Jünger

    9782070287789.gifVous connaissez tous cette intraitable mélancolie qui s’empare de nous au souvenir des temps heureux. Ils se sont enfuis sans retour ; quelques chose de plus impitoyable que l’espace nous tient éloignés d’eux. Et les images de la vie, en ce lointain reflet qu’elles nous laissent, se font plus attirantes encore. Nous pensons à elles comme au corps d’un amour défunt qui repose aux creux de la tombe, et désormais nous hante, splendeur plus haute et plus pure, pareil à quelque mirage devant quoi nous frissonnons...

    La Marina est un pays démocratique. Son économie est prospère et ses habitants sont avides de culture et de botanisme. Mais la Marina est en danger car au nord, par delà les falaises de marbre, des barbares se font de plus en plus menaçants. Voilà, à un peu près l’histoire. Un pays imaginaire et le combat des idées contre le barbarisme et les instincts primaires. Datant de 1939, on devine évidemment ce qui pousse Ernst Junger à écrire ce roman. C’est très beau à lire (comme l’atteste les premières phrases du roman transposées ci-dessus), beau comme un long poème en prose. Tellement beau que j’avais envie de rendre hommage  au traducteur..mais étrangement son nom n’apparait pas sur le livre. Mais wikipedia m’informe que c’est Henri Thomas qui s’en est chargé et je suis heureux d’apprendre que c’est l’auteur du promontoire qui a commis cette traduction.
    Sur les falaises de marbre rappelle irrémédiablement le rivage des syrtes que j’avais commenté sur ce blog. C’est le roman le plus beau et le plus cruel de cette suite allemande qui en cette fin d’été poursuit toujours son cours.

    roman , paru en 1939

    traduit de l’allemand par Henri Thomas

    Gallimard, collection l’Imaginaire, 188 pages

    lecture les 30 et 31 juillet 2010

    note : 4.5/5

  • CR177 : la grimace - Heinrich Boll

    2399716489_small_1.jpgTrois semaines me séparent de la lecture de ce roman qui fait partie de ma suite allemande dont toute la blogosphère m’envie. Trois semaines pendant lesquels beaucoup d’automobiles (et quelques vélocipèdes) ont tourné autour de tous les ronds points que comptent le monde (et dont le plus fleuri est celui du pont de Baud dont je parlais dans une précédente note).
    Je n’ai pas fait la grimace en refermant définitivement le livre de Boll car c’est un excellent roman, agréable à lire, amusant et en même temps triste comme peut l’être un clown malheureux. C’est un roman où il est question, donc, d’un clown issu d’une famille riche et protestante. Depuis que Marie, son amie catholique l’a quitté, il n’arrive plus à faire rire les gens. Il est fauché comme les blés et rumine ses années passées avec Marie. Il en veut à beaucoup de monde, il en veut aux religions (il en est beaucoup question) mais il n’est pas non plus athée. Et je ne sais plus comment ça finit.
    Mais c’est l’un des meilleurs romans de ma suite allemande.
    Heinrich Boll (avec mon p..... de clavier, je n’arrive plus à mettre les trémas sur les voyelles) est décédé en 1985. Il est considéré comme l’un des plus grands auteurs allemands de l’après-guerre. Il fut d’ailleurs le leader du groupe 47, un groupe d’écrivains très célèbre outre-rhin. Mais là, je n'ai plus lu une ligne depuis quinze jours..et ça va pas reprendre ce weekend puisque je vais monter un abri de jardin.

    roman , paru en 1964
    traduit de l’allemand par S. et G. De Lalène
    Points, 282 pages
    lecture du 26 au 28/07/10
    note : 4.5/5

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  • CR176 : la confusion des sentiments - Stefan Zweig

    ZWEIG.jpgJe n’ai pas lu une ligne depuis quelques jours. Il faut dire que les premières pages du jeu des perles de verre m’ont laissées dubitatif. Et puis, avec 12 romans lus en juillet, j’ai comme une envie de souffler...et puis j’ai repris le boulot aussi...et puis je bricole pas mal dans le jardin.

    Autant de réflexions qui ne font pas un compte rendu...mais je n’ai pas grand chose à dire de ce court roman qu’est la confusion des sentiments. Je l’ai lu très rapidement. Le style est très classique et le thème était peut être un peu novateur au temps de Zweig (encore qu’il y a eu Proust avant lui..et tant d’autres) mais aujourd’hui on peut trouver ça un peu daté. On peut trouver qu’il prend trop de pincettes pour évoquer l’homosexualité. Mais la force du roman (et du tous les romans de Zweig) me semble être plutôt de pousser à l’extrême l’analyse des rapports humains, lorsque ceux-ci sont complexes, ambigus...comme ceux, ici, entre le maître et son élève.

    roman , paru en 1927
    traduit de l’allemand par Olivier Bournac et Alzir Hella
    le livre de poche, 127 pages
    lecture du 24 au 25 07 2010
    note : 3.5/5

  • CR175 : le liseur - Bernhard Schlink

    reader.jpgAyant lu beaucoup de romans en juillet (une petite dizaine sans doute), l’intendance a du mal à suivre..et mon cerveau aussi..d’ailleurs, en ce début d’août, j’ai commencé sans trop y croire le jeu des perles de verre de Hermann Hesse. Ce pavé n’était pas prévu au programme mais je suis retombé dessus par hasard en fouinant dans mon arrière bibliothèque. C’est un bouquin que j’ai acheté il y a pas mal d’années, l’un de mes premiers achats sur le net je crois. Sa lecture va être longue (si j'arrive au bout).
    L’intendance a du mal à suivre donc..j’ai quatre comptes rendus en retard et le premier de ceux-ci est le liseur de Bernard Schlink. Il s’agit sans doute du roman le plus célèbre de ma liste..surtout depuis qu’il a subi une adaptation cinématographique (oui, j’ai bien utilisé le verbe subir parce que je subis plus le cinéma que je ne l’apprécie).
    Le liseur raconte une histoire d’amour entre un gamin de 15ans et une dame de 35ans. L’adolescent, Michaël, découvre le plaisir charnel avec Hanna, qui lui demande aussi de lui faire la lecture à haute voix d’oeuvres littéraires..mais Hanna disparait du jour au lendemain...Michael ne recroisera son regard que quelques années plus tard lors d’un procès pour crime contre l’humanité dont elle est l’une des accusés. Entre temps, Michaël aura découvert le secret d’Hanna (qui se résume en un mot mais que je ne vais évidemment pas divulguer ici).
    Un style simple, une construction en trois temps bien enlevée, un livre émouvant..et très facile à lire...Je n’ai rien à reprocher à ce roman de Bernard Schlink.

    roman , paru en 1996
    traduit de l’allemand par Bernard Lortholary
    folio, 243 pages
    lecture le 23 07 2010
    note : 4/5

  • CR174 : l'année de l'amour - Paul Nizon

    9782868693563FS.gifPaul Nizon est un écrivain suisse de langue allemande, ce en quoi il a tout à fait sa place dans cette série.
    Dans l’année de l’amour, Paul Nizon  raconte son installation à Paris et les premiers mois de sa vie dans la capitale, cette ville de tous ses fantasmes. Bien qu’ayant précédemment écrit des livres et qu’il bénéficie d’une certaine réputation, il  loge dans ce qu’il appelle une chambre-alvéole. Il vit comme un ermite, manque d’inspiration et passe donc son temps à regarder vivre ses voisins. Manquant d’argent, il regrette de ne pouvoir profiter des charmes de la ville, ce qui ne l’empêche pas de se payer quelques prostitués de temps en temps.
    Malgré les difficultés du narrateur à sortir d’une sorte d’engourdissement, , le propos reste résolument optimiste et plein d ‘allégresse. L’auteur est heureux car il vit à Paris et cet état suffit à son bonheur. Ce livre (dont on ne sait quelle est la part de fiction) est avant tout une déclaration d’amour à Paris car l’écrivain attend tout de la ville “prends-moi, fais-moi naître à la vie” lui crie-il.
    L’année de l’amour se lit comme un long poème en prose.
    Ça ne sera pas la lecture la plus marquante de ce cycle allemand  mais c’est frais comme tout et musical à souhait (ce en quoi aussi il faut féliciter le traducteur).

    roman , paru en 1985
    traduit de l’allemand par Jean-Louis de Rambures
    actes sud, 186 pages
    lecture du 20.07 au 22.07.2010
    note : 3.5/5

  • CR173 : la convocation - Herta Muller

    convocation-la-09.jpgPermettez que je mette un peu de couleur dans les caractères..et du bleu comme le ciel breton sans interruption depuis le début des vacances (et même bien avant).
    Même si le bleu n’est sans doute pas la couleur symbolisant le mieux la Roumanie au temps de Ceaucescu. Car c’est de ce temps-là qu’il est question dans la convocation, le dernier roman de Herta Muller, écrivain inconnue de tous jusque ce qu’elle devient prix nobel de littérature en 2009.

    La narratrice se rend en tramway à une nième convocation pour un interrogatoire où elle doit s’expliquer sur une tentative de sortie du territoire (via  de petits mots laissés dans des poches de pantalon destinés à l'exportation). Pendant ce déplacement, elle ressasse de vieux souvenirs de jeunesse et de sa vie sentimentale compliquée.
    Mais il est à peine question du motif de la convocation.
    J’ai trouvé le tout brouillon, bancal, banal (le coup du voyage pendant lequel on repense à sa vie, c’est un classique de la littérature mais aujourd’hui ça fait un peu daté) et je n’ai pas réussi à m’intéresser à la vie de cette femme et aurais aimé en savoir plus sur son côté révolutionnaire, sur la dictature elle-même (encore que, a-t-on encore quelque chose à apprendre sur la terreur rêgnant à cette époque ? ).

    roman (Allemagne), paru en 2001
    traduit par Claire de Oliveira
    éditions Métailié, 208 pages
    lecture du 17.07 au 19.07.2010
    note : 1.5/5

  • suite allemande, suite

    JUILLET2010 (38).JPG

    J’ai terminé la liste que je m’étais imposé pour cet été (il me reste trois comptes rendus à faire)..et nous ne sommes que fin juillet...et dans l’ensemble, je me suis assez régalé. en crabe de Gunter Grass (photo) m'a prondément marqué. C’est tout une littérature que je ne connaissais pas que je découvre. Ça donne un sens à mes lectures, une direction. Et je trouve ça assez motivant. Du coup, j’ai décidé de prolonger l’aventure avec :
    - la grimace de Heinrich Boll
    - sur les falaises de marbre de Ernst Junger
    - la marche de Radetsky de Joseph Roth
    - les arpenteurs du monde de Daniel Kehlmann
    - le conte de la pensée dernière de Edgard Hilsenrath

    Je lis également en parallèle de tout ça le journal de Franz Kafka.

    et puis demain, je vais aller faire un tour à la bibliothèque de Camors. J’y dénicherai peut-être des trucs.
    Et donc voilà, nous sommes rentrés de la Rochelle. Sympathique petite ville. Plages pas aussi belles qu’en Bretagne mais avec une eau bien plus chaude. J’ai beaucoup couru le long des côtes et par deux fois sur le pont de l’île de Ré (épique). Arrivé sur l’île de Ré, petite baignade et retour par le pont. Les filles se sont bien amusées et Prisca (qui en a fini avec sa chimiothérapie) également.
    Il me reste une semaine de vacances à la maison. Jardinage, lectures, sport et siestes sont au programme !

  • CR172 : l'ami étranger - Christoph Hein

    9782864243755FS.gifLe cycle allemand continue  vaille que vaille et que coûte que coûte. J’avoue que j’y prends goût (à tel point que j'ai l'intention de prolonger l'aventure germanique).

    L’ami étranger de Christoph Hein vient à la suite. Je ne connaissais pas cet auteur qui passe, soit disant, pour l’un des meilleurs de sa génération.
    Il faut se méfier des 4èmes de couvertures. La vie de Claudia n’est pas si plate et monotone que cela. Si l’on considère l’environnement dans lequel elle évolue (RDA, années 80), il apparaît même qu’elle ne s’en sort pas trop mal. Médecin dans une clinique, elle s’épanouit plutôt correctement. Suite à quelques échecs sentimentaux, elle désire désormais rester une femme libre. Ce qui ne l’empêche pas de s’amouracher d’un voisin d’immeuble (un architecte dénommé Henry)  avec qui elle se ballade, couche et discute. Mais elle part en vacances seule dans le sud de l’Allemagne. Elle ne s’intéresse pas aux problèmes des autres. Tout l’indiffère...jusque la mort bête et brutale d’Henry...
    Claudia symbolise un peu cette ambiance de dictature communiste finissante. D’ailleurs, on ne ressent pas chez elle le besoin de changement car elle trouve une certaine liberté à l’intérieur même de ce système sclérosé (ce en quoi elle diffère totalement de l’héroïne du roman qui va suivre).  J’ai aimé sa personnalité et notamment son indifférence au monde et aux autres.
    Je tiens à souligner la qualité de la traduction de François Mathieu (réalisée avec la collaboration de Régine Mathieu (car, je ne sais pas si vous l’avez remarqué mais il est très fréquent que les traductions sont réalisées à deux mains...et en couple de préférence). Le texte est très beau, limpide. Un vrai régal.

    roman (Allemagne), paru en 1985
    traduit par François Mathieu
    Métailié, 201 pages
    lecture du 15.07 au 17.07.2010
    note : 4/5