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  • tentative de visite du château de Penvern

    Ça fait longtemps que je voulais visiter ce château qui est peut-être le monument le plus connu de Persquen (lien vers Wikipedia mais attention :  je crois qu'il y a confusion entre le manoir de Kerohel et le château de Penvern). On a profité de ce dimanche d'ouverture des jardins au public pour y faire un tour... Quand on a traversé Bubry (qui mène à Persquen) un signal  nous annonce qu'on est sur la réserve mais en chef de famille avisé j'affirme que le carburant ne manquera pas pour nous rendre à Persquen puis faire le plein à Bubry en rentrant. On arrive à Persquen où je m'attends évidemment à ce que la direction du château soit indiquée et plutôt deux fois qu'une...mais penses-tu. J'ai consulté un plan près de l'église mais je m'y perdais un peu. A ce moment, un touriste lituanien qui portait un short lui tombant jusqu''aux chevilles s'arrête et me demande dans un portugais irréprochable s'il y a un distributeur de billets dans le village. J'avais envie de lui rire au nez mais bon, je lui ai répondu courtoisement qu'il devait se rendre à Bubry pour trouver son bonheur. Il m'apprit ensuite qu'il se rendait également à Penvern (dont l'entrée était gratuite mais qu'importe, sans doute avait-il besoin de thunes pour une autre raison).

    Donc, dernier recours le GPS, le vrai de la voiture et celui du smartphone. Ainsi équipés, nous ne pouvions nous tromper. Mais dans ces endroits vallonnés et forestiers , le GPS a tendance à perdre un peu les pédales. Il nous a indiqué une direction qui était la bonne certes,  mais le problème est qu'aucun panneau n'indiquait le château si bien que nous sommes arrivés sur la commune de Lignol, c'est à dire que nous avions passé le château sans nous en rendre compte. Je suis sorti de la bagnole pour demander la route à une dame portant un chapeau haut de forme bleu qui déambulait dans son jardin mais nous nous sommes rendus compte après coup que la direction qu'elle nous avait indiquée était mauvaise. Retour vers Persquen mais problème...à force de tourner en rond, nous étions de plus en plus dans le rouge. Il nous fallait donc retourner à Bubry pour faire le plein à Intermarché. Le plein fait, réunion de famille dans la voiture : on rentre à la maison ou on refait une tentative ? 

    la suite demain !

    Loïc LT

  • crise grecque, feuilleton

    Je ne sais pas si  Tsipras appelait d'une cabine ou quoi mais vous vous rendez-compte, Jean-Claude Juncker n'a pas voulu répondre. Non mais allo quoi ! (ouaih, je remets cette expression au goût du jour). Alors, le grec appelle et le luxembourgeois ( président de la commission européenne ) laisse sonner alors qu'il voit qui appelle et que ce n'est pas n'importe qui. C'est de l'humiliation pure et et simple, je n'ai rien d'autre à ajouter. On est arrivé dans une telle impasse que les gens ne se répondent plus au téléphone. Tsipras n'a qu'à lui envoyer un pneumatique dans lequel il glisse son message, il doit  bien en rester en Grèce et Juncker sera pris par surprise. Quel feuilleton ! Je vous tiens au courant de la suite !

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    Loïc LT

  • géant vert

    Tenir un bambou comme ça et avoir du mal à faire se toucher le pouce et le majeur, c'était mon rêve depuis des années. Gai est mon cœur car  tenir un bambou comme ça, cette envie, tout le monde l'a. Tout ceci grâce aux nouvelles cannes du phyllostachys vivax huangwenzhu. 

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    Loïc LT, photo prise le 05.06.15

  • cas d'école

    Le sujet de la Grèce est à peu près le seul sujet d'actualité qui m'intéresse (avec aussi le bordel islamiste au Moyen-Orient) parce que c'est un cas d'école. Jamais dans une démocratie européenne, un parti extrême était arrivé au pouvoir (encore qu'on peut considérer le gouvernement de Hongrie comme d'extrême droite) et cerise sur le gâteau, ce parti d'extrême gauche, Syriza,  prend les commandes d'un pays qui doit des milliards d'euros à 3 organismes internationaux et que la Grèce a encore besoin  d'argent. Or ces organismes ne veulent prêter que si Tsipras mène une politique de réforme contraire à celle pour laquelle il avait été élu. Je sais je l'ai déjà dit mais j'ai le droit de me répéter.

    Or l'autre jour, j'entends distraitement à la radio que les deux parties avaient trouvé un accord. Je me demandais bien quel accord ils avaient pu trouver à moins que l'une d'entre elles aient mangé son chapeau...Mais les médias exagèrent toujours. Il se trouve qu'il y a avait un juste de légers progrès dans la recherche d'un accord. Aujourd'hui, 06 juin, nous en sommes toujours à la case départ.

    Ouest-France, 06.06.15

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    Comme on voit donc, Tsipras est coincé, la Grèce a besoin d'argent frais...mais même pas pour elle, juste pour rembourser ses dettes et on ne veut le lui prêter que si le gouvernement se décide à mener des réformes 'libérales', si tant est qu'on considère que mener une politique d'austérité, c'est mener une politique libérale. Moi, je ne prends pas partie, je constate. Je salue le courage de Tsipras qui semble un fin négociateur mais je lui en veux d'avoir faire croire au peuple grec qu'il allait pouvoir honorer ses promesses alors qu'il connaissait très bien la situation financière du pays. 

    C'est un cas d'école parce que même si Syriza était arrivé au pouvoir dans un pays avec des finances saines, il n'aurait pas pu honorer ses promesses car la réalité économique (mondialisation, financiarisation, règles européennes) ne peut pas s'accommoder d'une politique d'extrême gauche (et encore moins d'extrême droite). Les Grecs ont donc fait une erreur en mettant ce parti au pouvoir. Le pays est en train de perdre son temps et moi aussi parce que je suis obligé de le répéter tous les 3 mois sur ce blog et que personne m'écoute !!

    A dans trois mois alors. Mon pronostic : élections anticipées en Grèce qui vont renforcer Tsipras, sortie de la Grèce de l'Union et dépôt de bilan du pays qui sera peut-être racheté par un fond d'investissement américain ou le Qatar

    Loïc LT, recenseur de cabines téléphoniques et économiste de comptoir. 

  • rendez-vous manqué, épisode 3

    épisode 1

    épisode 2

     

    Un moment, lorsqu'une histoire devient à ce point absurde, on aimerait se réveiller et se dire ‘ouf’ en voyant le jour poindre à travers les volets. Mais j’avais beau me secouer la tête  et me donner des gifles, le monde restait le même, le chapiteau jaune était toujours dressé et Saint-Caradec que je m’apprêtais à quitter toujours aussi faussement tranquille. Je décidai de ne pas prendre ma Talbot 206 mais de traverser le Blavet dans une vieille barque avec l’accord de son propriétaire portant un tee-shirt Castrol et qui pêchait allongé sur les rives du fleuve.

     

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    Arrivé de l’autre bord, j’accostai et je fus tout de suite saisi par des bruits qui ne collaient pas avec ceux d’un colloque ou d’un congrès ou que sais-je encore. Comme de fait, à l’intérieur s’affairaient des techniciens tous handicapés d’une façon ou d’une autre. Les uns étaient manchots, d’autres culs de jatte, quelques-uns les deux à la fois….mais tout ce monde n’éprouvait aucune difficulté à empiler les chaises et les tables, le tout dans la bonne humeur et avec en fond sonore une compilation de Plastic Bertrand. Un homme installé dans un coin semblait indifférent à tout ce vacarme. Il écrivait sur une machine à écrire dernier cri et je me suis dit qu’il s’agissait peut-être de Beauchamp. Je traversais le chapiteau et m’approchai du bonhomme vêtu d’un veston couronné d’un nœud papillon estampillé CF. Je me suis prostré devant lui mais il ne leva même pas la tête affairé qu’il était à recopier un amas de notes qu’il avait dû prendre pendant ledit congrès. 

    - bonjour, dis-je

    - bonjour, répondit-il consentant à me regarder.

    - Excusez-moi de vous déranger mais à tout hasard, vous appelez-vous Beauchamp ?

    Il laissa alors son travail de côté et me fixa du regard

    - Nullement, je suis Germain de Vains, vicomte de la Ferronnays, comte de Gouy mais exempt de gardes du corps et j’exerce la charge de secrétaire du Congrès Fédéral mais je m’étonne que vous vous intéressiez à Beauchamp. Il est le vice-président de ce Congrès, enfin il l’était, je ne sais que vous dire pour l’instant. Je ne crois pas vous connaître, faîtes-vous partie du Congrès ?

    - Pas du tout, je ne sais même pas du Congrès de quoi il s’agit, je veux juste règler une affaire sans importance avec votre vice-président

    - Vice-président, il l’est effectivement encore officiellement puisque nous n’avons pas procédé à sa destitution mais il ne le restera pas longtemps. Par ailleurs, nous ne laissons pas la vie sauve aux dirigeants destitués

    - Je n’ai pas envie de m'immiscer dans vos affaires internes, je veux juste rencontrer Beauchamp

    - Je me suis laissé dire qu’il était parti avec son carré de fidèles préparer une riposte quelque part dans la Manche mais je ne puis vous en dire plus. Et j’ai encore du travail. Bonne journée

    - Bonne journée, Mr de Vains. 

    Je traversai le chapiteau qui était vide désormais. On commençait déjà à le démonter et le vicomte de machin-chose exempt de gardes du corps continuait à taper sur sa machine moderne comme si de rien n’était. Pour un peu, dans une heure, il serait toujours à son ouvrage mais dehors, sans chapiteau pour l’abriter.

    J'ai quitté l’endroit et j'ai regagné la  barque. J’ai arrêté de ramer au milieu des flots afin de tenter de faire le point et de rassembler les pièces de ce puzzle. Plusieurs questions me taraudaient :

    . Pourquoi Beauchamp m’échappait-il sans cesse ?

    . Pourquoi avait-il quitté le congrès alors qu’il m’y avait donné rendez-vous ?

    . Quelle était donc cette organisation qui assassinait ses anciens dirigeants ?

    . Quel rapport entre Beauchamp et le cambriolage de la quincaillerie Dumoulin dont les gommes volées étaient frappées du logo du Congrès Fédéral ?

    . Comment  se fait-il que comme par hasard le garçon de café de relais du Blavet était le beau-frère de Dumoulin alors que 300 kms séparaient Hennebont de Saint-Aubin de Terregatte ?

    . Le  départ de Beauchamp dans la Manche avec son carré de fidèles avait-il un rapport avec la quincaillerie qui se situait à Saint-Aubin de Terregatte ?

    Je n’étais pas détective et tout cela me dépassait. Fallait-il que je contacte les autorités concernant ce vol de gommes à la quincaillerie  et ce possible meurtre à venir ? Comment allaient-il croire que tard le soir du 20 mai , attendant l'appel d'un type dans une cabine téléphonique perdue dans les broussailles sur la route de Plumelin, je reçus à la place l'appel d'un autre type me demandant si le cambriolage de la quincaillerie Dumoulin était toujours d'actualité et qu'après je leur dise que les gommes volées lors de ce cambriolage étaient frappées du logo CF signifiant Congrès Fédéral dont une personne que je recherchais pour une affaire insignifiante était le vice ou l'ancien vice-président et qu'elle était menacée de mort ? Une telle histoire à peine croyable allait-elle les intéresser alors que le préjudice ne s'élevait qu'à 500€ ? N'allaient-ils pas plutôt me prendre pour un affabulateur ? Et  au cas où cette affaire les intéresserait (au moins pour le projet  de meurtre) , j'avais quand même un indice de taille : le type qui s'était trompé de numéro voulait en fait joindre le 01 97 44 10 68 (et d'ailleurs, préparant un vol, pourquoi cela ne posa aucun problème au type de me dire quel numéro il voulait joindre ?). J'aurais pu moi-même appeler ce numéro mais j'avais peur de m'embarquer dans une histoire qui ne me concernait pas. 

    Après être repassé par le centre-ville me prendre un petit chocolat décaféiné au restaurant le Sporting (dans lequel des manchots ayant sans doute fini leur travail chantaient l'Internationale Communiste en s'applaudissant), je quittai Hennebont et sur un coup de tête et décidai de brancher mon GPS sur Saint-Aubin-de-Terregatte. 

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     Loïc LT, le 02.06.2015

  • une rencontre

    En attendant de trouver une suite à cette histoire abracadabrantesque et que j'arrive à retomber sur mes pieds (car j'invente au fur et à mesure), je voulais revenir un peu dans le réel et vous raconter une rencontre. Il y a 2 mois, ma femme m'avait commissionné pour remettre à une acheteuse du bon coin un voile d'ombrage car la dame proposait comme lieu de rendez-vous un endroit qui se situe sur mon trajet pour aller au boulot, en l’occurrence une abbaye en bas du village de Bieuzy-Lanvaux. C'est une abbaye cachée derrière de grands arbres qu'on ne distingue pas de la grande route sauf un peu en hiver lorsque les arbres sont dénudés. Comme je suis quelqu'un de curieux de tout, surtout lorsque je conduis, je m'étais souvent posé des questions à propos de cette grande bâtisse mais lorsque je posais des questions à des gens du coins, à chaque fois, ils confondaient avec Notre Dame de Fatima, un couvent plus connu qui se situe sur les hauteurs de Bieuzy. Cependant mon intérêt n'allait pas jusqu'à procéder à une enquête plus poussée.

    Et donc, ma femme me propose ce rendez-vous dans ce lieu mystérieux. Je crois que c'était en avril, mi-avril vers là, les arbres étaient déjà verts et le rendez-vous avait lieu vers les 18 heures. Arrivé sur place, je profitai d'un panneau touristique pour en savoir plus sur l'endroit. 

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    Après m'être garé, j'ai remarqué la voiture de la dame mais je ne savais pas où frapper. L'entrée principale de l'abbaye était condamnée et il y avait bien une entrée couverte côté nord mais qui n'avait pas l'air d'avoir servi depuis la mort de Pompidou.

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    J'ai erré dans un vaste parc avec de grands arbres séculaires, les moutons ratissant les prés, j'ai pris des photos et il a dû se passer vingt minutes avant qu'une dame sorte de l'entrée que je pensais inutilisable. C'était une dame d'une certaine classe d'une cinquantaine d'années , s'exprimant avec préciosité. J'avais oublié de signaler qu'il pleuvait alors nous nous mîmes à l'abri de l'entrée couverte et la transaction se déroula sans problème. 

    Je suis reparti en restant sur ma faim d'autant que l'acheteuse me lança de loin un propos du genre ' revenez quand vous voulez si vous voulez visiter le domaine'. En rentrant, je me suis posé pas mal de questions sur cette dame et sur ce domaine. Etait-ce vraiment une maison religieuse. En tout cas, rien dans le parc ne signalait une quelconque sainte activité. Nulle statue, nulle croix. Je me suis résolu à revenir plus tard, un soir en rentrant du taf.

    Et c'est ce que j'ai fait en ce soir du 1er juin 2015. Ce n'était pas prémédité, en approchant du bas de Bieuzy, je me suis dis 'tiens, retournons-y voir'. J'ai emprunté l'allée mais contrairement à la première fois, aucune voiture n'était garée. Deux chiens aboyaient et je me suis donc dit que s'il y avait quelqu'un, les aboiements allaient l'alerter. Mais une fois encore, j'ai eu le temps de faire 3 fois le tour de la bâtisse et m’asseoir deux minutes sur un banc avec qu'un être humain pointe le bout de son nez. Il s'agissait d'un vieil homme, aux cheveux blancs longs et portant une sorte de bonnet roulé. Il était un peu voûté et paraissait sympathique. Je me présentai et lui expliquai dans quelle circonstance j'étais déjà venu. Il me dit que la dame en question s'appelait Danielle et je n'ai pas trop compris ce qu'elle avait à faire avec ce manoir car selon ses dires, elles habitait avec son mari à Camors. Elle était poète. L'homme me dit qu'il s'appelait Jean et qu'il vivait seul dans ce manoir qui n'avait pas de caractère religieux...bien que..

     Article trouvé dans le télégramme datant du 10 avril 2002 : 

    jeanlanvaux.jpg862 ans. Quelques rides certes, mais alors que les années passent, elle semble pourtant, elle, retrouver une seconde jeunesse. Nichée au détour d'un petit chemin et à plus de 7 kilomètres du centre de Pluvigner, l'abbaye de Lanvaux renaît de ses cendres. Une résurrection qu'elle doit à la patience de sa propriétaire, Danièle Thirion.

    Cela fait déjà plus de vingt ans que l'artiste y travaille. «Je suis originaire du midi de la France mais mon mari, aujourd'hui décédé, était Breton. Il m'a fait découvrir cette région et j'en suis tombée totalement amoureuse. Lorsque nous avons décidé d'emménager ici, nous cherchions un endroit spécial qui invite à la création. Nous avons visité de nombreuses fermes et puis un jour j'ai demandé à la personne de l'agence si elle n'avait pas plutôt un endroit comme une abbaye. Elle nous a alors parlé de l'abbaye de Lanvaux. Nous avons rencontré les propriétaires, un couple de Belges qui était installé ici depuis 1939 ! Ils élevaient des poulets. Nous nous sommes bien entendus et nous avons racheté». Dix ans d'expositions et de rendez-vous des artistes Danièle et son époux laissent alors libre cours à leur passion et organisent de nombreuses expositions. De nombreux écrivains viennent également dédicacer dans cet endroit envoûtant leurs ouvrages. On citera, entre autres, Per Jakez Hélias, Jean Markale... «Mais pendant tout ce temps, soit près de dix ans, nous n'avons pas entamé les travaux de rénovation». Depuis, Danièle a rattrapé le temps perdu. Avec son compagnon, Jean Zunino, ils ont entrepris l'énorme chantier. «Enorme est un faible mot» confie Danièle Thirion. «Au niveau financier, c'est tellement élevé que je me demande comment nous avons fait !» Retour au sens religieux Au programme des travaux, la moitié de la toiture de l'abbaye a ainsi été refaite. La maison abbatiale a également été rénovée et deux gîtes ont été aménagés. L'abbaye a ainsi retrouvé sa vocation première, celle d'accueillir le public, et son sens religieux. Des groupes de prières ont ainsi été instaurés pour ceux qui le souhaitent. Sans oublier la rénovation de la fontaine Saint-Nicolas. «Ce fut un véritable travail de groupe» expliquent Danièle et Jean. «Michel Bresson (lire ci-dessous) nous a aidés ainsi que l'association Bieuzy-Lanvaux Découverte et Loisirs». Sans eux, nous n'y serions jamais arrivés !» Petit à petit, l'abbaye de Lanvaux retrouve ainsi de sa superbe et de son histoire. Une histoire riche. Nombre de personnalités ont foulé les trois hectares de la propriété au fil des siècles passés. Ainsi, à la fin du mois de mai 1795, c'est Cadoudal et ses Chouans qui y établissaient leurs cantonnements en vue du débarquement de Quiberon. Mais rapidement Les Bleus dénichaient leur repaire et passaient à l'attaque. Après avoir établi sa retraite, Cadoudal et ses hommes se repliaient dans la forêt de Floranges, toute proche. «Charles de Blois a passé également ici sa dernière nuit dans le pays d'Auray, en compagnie des cisterciens «souligne Danièle.» Des forges ont également été installées ici pendant quelques années. Sans oublier des maîtres verriers...» Cadoudal, Charles de Blois... Des documents sur l'histoire de l'abbaye, Danièle et Jean en ont des pleins cartons. «Nous voulons, au fil des années, lui redonner vie avec le plus grand respect possible du passé. «Actuellement, le couple reconstruit l'un des murs de la chapelle.» Mais cela va nous prendre du temps et va me coûter de l'argent» explique, le sourire aux lèvres, la propriétaire. Mais la passion aidant, le temps n'a plus de limites, et encore moins de limites financières !


    L'homme que l'on voit sur la photo bien que 13 années ont passé ressemble en tous points à l'homme triste que j'ai rencontré tout à l'heure. Car oui, l'homme était triste et toujours dans le deuil de sa compagne Danielle (ne pas confondre avec l'autre Danielle) décédée d'un cancer foudroyant en mai 2012. Tous leurs projets ont été interrompus, mais de toute façon, que pouvaient-il encore faire de cette bâtisse  à l'aube des 80 ans ? L'amour et la tendresse étaient sans doute leur ultime projet. 

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    Je pense surtout qu'ils étaient éperdument amoureux et qu'importe l'état du manoir. Depuis que Danielle n'est plus là, Jean traîne sa misère dans les couloirs du manoir et dans le parc. Il a mis le bien en vente mais sans trop y croire. Moi j'ai surtout eu l'impression qu'il voulait finir sa vie ici, entouré des toiles de sa compagne qui agrémentent les pièces du manoir (car j'ai visité aussi l'intérieur)

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    Je jetais parfois un regard à l'extérieur pendant que Jean commençait à me parler de religion, de trinité, d'Adam et Eve, de Marie-Madeleine... car s'il ne s'agit pas d'une maison religieuse, la religion tient une place importante dans ce lieu comme l'explique l'article du Télégramme. 

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    On a continué à discuter tout en passant d'une pièce à l'autre... 

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    Ensuite, on a reparlé de la dame qui m'avait acheté le voile d'ombrage et il m'a prêté un de ses recueils de poème où elle utilise le pseudo de Marguerit Jean. Voici le premier poème de ce petit volume.

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    Il y a du religieux là-dedans mais je trouve la sonorité générale très agréable, les rimes en ile et ule coulent goulûment. Et le foule des hommes me crie sans préambule que l'heure est arrivée à l'ultime pendule. On doit se sentir bien quand on termine un poème de la sorte. 

    A la fin, Jean n'était pas si pressé de me voir partir. Mais il faudra que je revienne lui ramener le recueil. Et puis autrement, ce soir, j'ai mis un temps fou mais j'ai trouvé l'endroit où l'abbaye est mise en vente. C'est une agence spécialisée dans les demeures de ce genre. L'abbaye de Lanvaux est à vendre 800.000€. 

    Je remercie Jean de sa gentillesse et d'avoir assouvi ma curiosité car quand je commence à  poser des questions, il est difficile de m'arrêter. J'ai été très touché par son chagrin, c'est un homme qui vit dans le passé, dans la nostalgie des années passées avec Danielle Thirion, la femme de sa vie. 

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    Loïc LT, le 01.06.2015 

  • rendez-vous manqué, épisode 2

    Comme j'avais le temps et que je voulais en finir avec cette histoire, je me suis résolu à me rendre au quartier de Saint-Caradec. Il n'y a que 5 minutes de route et c'est un endroit agréable où il fait bon vivre. En me rendant sur les lieux, lors d'un arrêt à un feu rouge, je me suis amusé de constater que 14 ans après  (j'ai habité à Hennebont en 1998 à 2000), la même dame avec la même coupe de cheveux s'affaire au lavage des autos sans ménager sa peine. 

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    Parvenu au quartier de Saint-Caradec, j'ai garé mon auto sur un parking en face du Blavet, j'ai pris ma sacoche et mon appareil photo et suis parti en quête de ce congrès. Quand on pense congrès, on pense grande salle, il fallait donc que je trouve quelque chose comme une salle des fêtes ou que sais-je. Je suis rentré dans le relais du Blavet où un garçon de café ressemblant à Michel Houellebecq s'affairait à ne rien faire. Je notai qu'il portait un tee-shirt publicitaire quincaillerie Dumoulin

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    Je me souvenais évidemment de cette quincaillerie qui devait soi disant être cambriolée le 21 mai, c'est à dire le lendemain de l'appel passé par erreur à la cabine de Plumelin.  Je pus distinguer sous le nom munition, gommes, Saint-Aubin de Terregatte 50. Je fus tellement abasourdi par ce hasard que j'en avais oublié Beauchamp. Décontenancé, je commandai une pinte d'absinthe et engageai la conversation avec le garçon de café. On commença par parler de la prolifération des persicaires, du semblant de tranquilité du quartier etc et je m'enquis l'air de rien de la provenance de son tee-shirt. Il me répondit que c'était un cadeau de son beau-frère qui tenait une quincaillerie dans un petit bourg de la Manche. Je répondis que c'était rare aujourd'hui les quincailleries dans les petits bourgs. Ce qu'il me confirma mais le fait que le magasin soit spécialisé dans les gommes de toutes les tailles et de toutes les formes faisait venir des gens de toute la France. Et bien ! Des gens traversent la France pour acheter une gomme en Normandie. Ensuite, il m'apprit que les gommes étaient tellement prisées que la quincaillerie venait de subir un cambriolage lors duquel les larrons ne volèrent que des gommes mauves longues de 35 cms et large de 2 cms. Le larcin se chiffrait à seulement 500 € mais avait beaucoup marqué son beau-frère qui ne s'imaginait pas que l'on puisse voler ce genre d'objets, d'autant que ces gommes avaient été commandées par un seul client et qu'elles étaient gravés d'initiales 'CF'. Je lui demandai ce que signifiait ce CF, il me répondit qu'il l'avait su mais qu'il ne s'en souvenait plus. Ensuite, je revins à mon affaire, les yeux rivés sur le Blavet et ses eaux tranquilles.

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    Il n'y avait pas de salle à Saint-Caradec me dit le beau-frère du quincaillier de Saint-Aubin-de-Terregatte à moins que l'on considère la maison de quartier comme une salle. 

     

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    Cette maison est utilisée par des associations du quartier ou pour diverses activités culturelles à destination des enfants. 'Des gens venus d'ailleurs peuvent-ils la louer ?' demandai-je. 'Sans doute, me répondit-il mais il n'avait jamais entendu parler de ce genre de choses. Le silence s'installa et la fée verte commençait à faire son effet. 'Quel beau chapiteau que voilà' dis-je bêtement. Je n'ai pourtant pas vu de ménagerie et de camions autour complétai-je. Le garçon me répondit que ce n'était pas un cirque mais un colloque quelconque qui avait dû louer le stand à un cirque. 

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    J'ai fini ma pinte cul sec, payé l'addition et je suis sorti. Plein d'idées se bousculaient dans ma tête. J'avais besoin de réfléchir sereinement et une promenade dans ce beau quartier ne pouvait pas me faire de mal. 

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    Un moment, j'entendis des pas précipités dans mon dos, comme quelqu'un qui courrait. Je me retournai et vit le garçon de café. Essoufflé il me lança 'je viens de me souvenir à quoi correspondait les initiales CF inscrites sur les gommes subtilisées à mon beauf : Congrès Fédéral'. Je ne me souviens plus de ma réaction mais je remerciai le type et m'assis sur un banc. Ce n'est plus de réfléchir que j'avais besoin, c'était de dormir et d'oublier tout ça, d'autant que cerise sur le gateau, je distinguai au loin sur le côté du chapiteau jaune les mêmes initiales. Je savais maintenant où se trouvait Beauchamp (encore qu'avec lui, on pouvait s'attendre à tout) mais trop de renseignements hasardeux et troublants me parvenaient. J'avais vraiment le sentiment que quelqu'un s'amusait avec moi. Et bien, moi, quand on me cherche, on ne me trouve pas et je suis du genre à me laisser marcher sur les pieds. A bon entendeur, salut, Beauchamp, me voilà !

    A suivre (peut-être)

    Loïc LT, le 31 05 2015 (photos prises le 30 05 2015)