Bonjour,
je m’appelle Semiarundinaria yashadake 'kimmei'. Je suis né et j’ai grandi chez un pépiniériste de la région de Lorient. J’ai été adopté le 27 avril par un être humain répondant au prénom de Loïc. Après un voyage en voiture d’environ une demi-heure, je suis arrivé dans la propriété du monsieur où j’ai été accueilli par pas mal de petits cousins : des nigras, des bissetii, des vivax, des aurea, des fargesia, des sasa.
Mon maître ayant d’autres occupations, j’ai du patienter quelques jours dans mon pot trop étroit. Lorsque hier soir, je l’ai vu s’approcher de moi tout souriant et décidé, j’ai su que mon heure était venue. Je m’attendais à être planté en pleine terre mais en fait, il m’a juste offert un pot un peu plus grand. Alors j’étais peu déçu alors il m’a dit que si j’étais généreux et vigoureux, j’aurais le droit dans quelques années à voir mes rhizomes tracer dans cette terre bretonne qui me tend les bras. Je suis déçu mais je vais bien, d’autant que je vis dans une bonne terre, un mélange de compost “maison”, de terreau et de terre jardin. De plus, je suis arrosé régulièrement. Mon maître m’appelle Kimmei, “mon petit kimmei” même !
On dit de moi que je suis un bambou magnifique, que mon intérêt réside dans mes chaumes qui changent souvent de couleur, passant du vert, au jaune ou au rouge au gré des saisons. J’aurai l’occasion de lui démontrer tout ça . Sur ce, je vous laisse.
+++, kimmei.
ps : j’avais oublié de vous dire : un autre bambou a été adopté le même jour que moi, mais c’est un géant, je n’ai pas envie de vous en parler. Je ne veux pas qu’il me fasse d’ombre.
Dalva, la narratrice est une américaine plutôt jolie et disposant dans ses veines d’un peu de sang indien. Elle est originaire du Nebraska où ses parents possèdent un ranch construit au XIXème siècle par Northridge, leur ancêtre yankee, (qui de par son union avec une indienne allait métisser toute sa descendance). Dalva raconte son enfance, les drames ayant affectées sa famille...et sa rencontre avec Duane, un indien pour qui elle a un coup de foudre...elle tombe enceinte mais trop jeune, on lui enlève son enfant. Elle n’aura de cesse de vouloir le retrouver.
Richard Taylor vit à Londres avec sa femme et leur petite fille. Il est trentenaire, brillant, beau gosse et travaille à la BBC. Il disparait du jour au lendemain. On le retrouve alors fréquentant le milieu homo, errant de villes en villes, dépressif et alcoolique.
Mathieu Delerue, un petit bourgeois trentenaire et prof de philo vaguement existentialiste engrosse par accident Marcelle, une femme qui reste allongée toutes ses journées (l’auteur n’explique pas pourquoi). Sans vraiment demander son avis à Marcelle, il décide qu’elle doit avorter et se met en quête de la somme nécessaire à ce genre d’opération. On le suit alors dans ses pérégrinations dans le Paris-bohème de l’époque (l’action se situe à la fin des années 30), dans les caves où l’on danse toute la journée et les bars de la rive-gauche. Mathieu a du mal à mettre en pratique ses idéaux et ses amis, avec qui il discute beaucoup politique et moralité, n’ont de cesse de lui reprocher son ambivalence. Comme de fait, ce Mathieu est énervant.