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  • CR141 : bella ciao - Eric Holder

    9782020975353.jpgJ'ai lu bella ciao courant décembre 2009 et dieu sait pourquoi je n'ai pas encore écrit le compte-rendu. Et voici que ce matin l'auteur m'envoie un mail "et quand l'espèce de blogger va-t-il donc faire le compte-rendu de mon roman ?". C'est un fait que dès que j'ai quelques jours de retard, hop, il faut que l'auteur du roman en question m'appelle. C'est quasiment systématique. Il est devenu impératif pour un écrivain d'être critiqué ici. Et cela fait des jaloux : l'autre jour, Marcel Proust en personne me contacte de l'au delà pour me  faire part de sa déception parce qu'ayant lu à la recherche du temps perdu bien avant l'ouverture du blog, son oeuvre ne fera donc jamais l'objet d'un compte-rendu en bonne et due forme.
    Je fais ce que je peux. Je ne vais pas relire la recherche pour faire plaisir à Mr Proust (par contre je lui ai répondu que j'avais plus ou moins comme projet de lire les plaisirs et les jours).

    Mais c'est vrai que Eric Holder mérite sa note d'autant que bella ciao est un bon roman. Je ne me souviens plus trop de l'histoire avec précision mais il me souvient de quelque chose qui se passe en Gironde, de très bucolique, très imagé et puis du héros, un certain Michel (ou était-ce Patrick), un écorché vif, un homme blessé, alcoolique et tout et ayant du mal à se relever d'un divorce. Il trouve de petits boulots manuels pour au final se poser dans une vigne. Il tente de se reconstruire. C'est tout ce que je peux dire aujourd'hui mais globalement quand même le sentiment est plus que positif.
    Mais j'ai été importuné pendant toute la lecture parce que j'avais en tête une chanson intitulée ciao bella (chanson sans intérêt chantée par qui, Rose, Anais, je ne saurais le dire). Et ça a perturbé un peu ma lecture. Juste un peu.


    roman, paru en 08/2009
    éditions du seuil, 146 pages
    lecture du 05/12 au 06/12/2009
    note : 3.5/5
    à venir : la conspiration des ténèbres, Théodore Roszcak

  • CR139 : la nébuleuse du crabe - Eric Chevillard

    v_2707319686.jpgLa nébuleuse du crabe ne constitue  pas vraiment un roman. Le livre se compose en effet de 52 chapitres indépendants mettant tous en scène un "type" qui s'appelle Crab (je mets des guillemets parce qu'il arrive que Crab ne soit pas vraiment humain). Le monde dans lequel il évolue est plutôt surréaliste et même quand il a une assise un tant soit peu réaliste, tout peut s'effondrer à tout moment. Le lecteur doit s'attendre à tout.
    C'est drôle et ingénieux. Il y a à picorer là-dedans pour épater la tablée dans quelque réunion de famille.
    Mais (je fais mon Zemmour qui envoie d'abord des fleurs pour pouvoir mieux pilonner ensuite)...
    Mais j'ai trouvé que la nébuleuse du crabe manquait d'homogénéité. Le livre refermé, je me suis dit "et donc ?". J'aurais eu le même sentiment si j'avais lu un livre de citations d'une traite. Chaque citation vaut le détour mais le tout ne signifie rien. Heureusement l'auteur a eu l'idée de faire court (123 pages). Je n'aurais pas supporter 10 pages de plus. Mais c'est un petit livre qu'il doit être bon de ressortir de sa bibliothèque pour en lire quelques séquences prises au hasard.
    Ceci dit, comme mes huit lecteurs assidus l'ont remarqué, je suis un grand fan de Chevillard puisque le matin, après m'être soulagé et avoir allumé la cafetière, la première chose que je fais est de consulter son blog dans lequel l'auteur perpétue l'esprit de la nébuleuse du crabe.

    Extraits au hasard :

    N'ayant pas écouté le bulletin météorologique faisant état du froid intense qui règne sur le pays, et des pluies ininterrompues, Crab sort de chez lui en chemisette et profite tout l'après-midi d'un grand soleil estival, par ignorance, exactement. Il pourrait se tenir un peu au courant de l'actualité. (p36)

    Ainsi, le prix Nobel de physique a été décerné au professeur Y pour ses remarquables travaux sur la désintégration fulgurante, tandis que Crab doit se contenter cette année encore du prix Nobel de la paix, ayant dérobé puis détruit les plans de la terrible invention du professeur Y.
    (p22)

    Les avis d'Antoine et de Lutain

    roman, paru en 1993
    éditions de minuit, 123 pages
    lecture du 13/01 au 17/01/2010
    note : 4/5
    à venir : bella ciao, Eric Holder

  • CR137 : un roman français - Frédéric Beigbeder

    020120102641.jpgAvant toute chose et afin de prévenir toutes remarques, je me dois de dire qu'on m'a offert ce livre, que j'en connaissais l'existence mais que je n'avais pas l'intention de lire. C'est que je suis un type très influençable et certains médias dont je suis fidèle ne cessent de se moquer d'une certaine littérature sans estomac dont Frédéric Beigbeder serait l'un des chefs de file.
    Et puis, ne sachant pas dans quoi me plonger en ce début d'année, j'ai ouvert la chose en commençant par la première page, sans trop y croire, le sourire aux lèvres. Aidé de mes yeux (pour la lecture) et de mes mains (pour tourner les pages), et tranquillement installé au coin du feu, j'ai lu une page, puis deux, puis trois...etc etc, jurant qu'on ne m'y reprendrait plus.
    Trois heures plus tard, je terminais la lecture avec toujours ce sentiment qu'on ne m'y reprendrait plus mais pour une autre raison puisque ce "roman français" est pour ainsi dire l'une des meilleures autobiographies que j'ai jamais lue. La morale de cette histoire est qu'il faut se méfier du littérairement correct, qu'il faut se forger une opinion par soi-même et uniquement par soi-même.
    Je ne rentrerais pas dans le détail du livre. Je le conseille juste fortement afin que vous constatiez par vous-même le talent de cet écrivain,  son humilité et ses analyses très fines de la famille, des rapports avec son grand frère (Charles, pdg de poweo) etc mais je ne peux m'empêcher de citer ce passage, qui écrit de la main d'un bobo force le respect :

    Ce truc qu'on appelle la liberté, c'était surtout une lutte pour une vie plus douillette que celle des générations précédentes. Si l'on y réfléchit bien, le confort humain est même le seul progrès du XXè siècle. Le confort, c'est l'oubli par le canapé Knoll.


    roman, paru en 2009
    éditions Grasset, 280 pages
    lecture du 02/01 au 03/01/2010
    note : 4/5
    à venir : bella ciao, Eric Holder

  • 2009, une année de lecture

    Pour cette première note de l'année, je propose un petit bilan de lecture de cette belle année 2009 qui vient de s'achever. D'un point de vue quantitatif, je dois dire que je me suis bien défendu avec une soixantaine de romans consommés. (incroyable quand j'y pense tellement mon emploi du temps me laisse peu de temps pour lire.)
    Mais qu'importe la quantité s'il n'y a pas la qualité, n'est-ce pas.
    En 2009, j'ai lu un peu de tout et notamment quelques grands classiques qui manquaient à mon tableau de chasse (le rivage des syrtes, la route des Flandres, la chartreuse de Parme), pas mal de nouveautés françaises et j'ai continué également à explorer la littérature américaine (contemporaine ou pas) où j'ai encore tant d'écrivains à découvrir.
    Un petit bilan mensuel d'abord avec pour chaque mois, la meilleure lecture (procédé qui peut laisser quelques bons romans au bord de la route puisqu'évidemment il est possible de lire deux excellents romans dans un seul mois... c'est ainsi qu'il manque dans cette liste l'excellent désert des tartares de Dino Buzatti).

    . janvier : la puissance et la gloire, Graham Greene (4/5)
    . février : le rivage des Syrtes, Julien Gracq (4.5/5)
    . mars : pastorale américaine, Philip Roth (4.5/5)
    . avril : la route des Flandres, Claude Simon (4/5)
    . mai : impuretés, Philippe Djian (4.75/5)
    . juin : trois hommes seuls, Christian Oster (4.5/5)
    . juillet : la route, Cormac McCarthy (4/5)
    . août : Alabama song, Gilles Leroy (4/5)
    . septembre : les charmes discrets..., Douglas Kennedy (4/5)
    . octobre : affliction, Russel Banks (4.5/5)
    . novembre : les heures souterraines, Delphine De Vigan (3.75/5)
    . décembre : l'exilée, Pearl Buck (4/5)

    La logique voudrait qu'étant donnée sa note,  impuretés de Djian l'emporte mais les choses ne sont pas si simples. Je crois que le rivage des Syrtes de Julien Gracq, de par sa valeur littéraire et son thème mérite de succéder à tours et détours de la vilaine fille de Mario Vargas Llosa qui l'avait emporter en 2008.
    . l'espèce de prix 2009 est donc attribué au rivage des Syrtes, Julien Gracq
    Mais cette année, d'autres prix font leur apparition. On s'amuse comme on peut hi hi hi.
    . l'espèce de prix du roman sorti en cours d'année : les heures souterraines, Delphine de Vigan
    . l'espèce de prix du roman le plus stylé : la route des Flandres, Claude Simon
    . l'espèce de prix du roman avec la meilleure histoire : pastorale américaine, Philip Roth

     

  • CR136 : le dixième homme - Graham Greene

    291220092552.jpgLe cercle de Yannick Haennel m'étant très vite tombé des mains, je me suis rabattu sur un roman de Graham Greene présent dans la bibliothèque de mes beaux-parents chez qui je me trouvais en vacances. Et je dois dire qu'il m'était très difficile de ne pas avoir envie de lire tant la quatrième de couverture était alléchante :

    Une prison française sous l’Occupation. Les Allemands y détiennent trente otages et les obligent à désigner eux-mêmes, dans la nuit, les trois d’entre eux qui seront fusillés à l’aube. Un sur dix. Un des trois hommes tirés au sort offre sa fortune, sa maison, à qui voudra bien prendre sa place. Un autre prisonnier, pauvre et désireux de léguer à sa famille une vie aisée, accepte ce surprenant marché et devient «le dixième homme».
    Quatre ans plus tard, le survivant ne peut s’empêcher de revenir dans sa maison, maintenant occupée par la mère et la fille de l’otage fusillé…


    Ça, c'est de l'idée !  Et le roman est à la hauteur des espoirs avec cette petite touche particulière de Graham Greene pour qui la psychologie des personnages compte autant que l'action ce qui fait que le dixième homme n'est pas qu'un roman à suspense...L'auteur se sert de l'intrigue pour décrire avec beaucoup de finesse les atermoiements et les travers de l'esprit humain (lâcheté, couardise, cupidité..) qui se trouve confronté à une situation peu banale, et ce avec en toile de fond la religion catholique (à laquelle Greene s'est converti très tôt).
    Suspense et philosophie, dans le même livre, que demande le peuple.

    roman, paru en 1985
    éditions france loisirs, 212 pages
    lecture du 27/12 au 29/12/2009
    note : 4/5
    à venir : bella ciao, Eric Holder

     

    Le livre a (évidemment) fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 1988 avec Anthony Hopkins dans le rôle de l'avocat et un certain Jack Gold à la réalisation.

     

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  • CR135 : doggy bag, saison 4 - Philippe Djian

    9782264046932FS.gif&usg=AFQjCNEa2GgHUekTIh-gpHUOECXO2rK1oAprésentation de l'auteur : Ce que l'on craignait est arrivé : Victor Sollens s'est pendu.
    Le niveau des eaux baisse, le fleuve retourne dans son lit, Irène est saine et sauve, mais le vieil homme n'a pas supporté d'être rejeté par les siens - pour une vague histoire de trahison dont il se serait rendu coupable. De son côté, David découvre que Josianne n'est pas enceinte, ce qu'il n'apprécie que moyennement puisque c'était la raison pour laquelle il l'avait épousée. Autant dire que pour certains les choses ne vont pas très fort.
    À présent, plusieurs mois ont passé. L'arrière-saison est magnifique, la nature étonnamment luxuriante. Et il y a un grand plaisir à écrire là-dessus, sur le cheminement des âmes aujourd'hui, sur ces choses que nous avons sous les yeux, étrangement belles et menaçantes.


    mon avis : Je trouve que le dernier paragraphe de cette présentation est très beau, qu'il donne vraiment envie d'en savoir plus et puis, il confirme le sentiment que j'ai en lisant la série doggy bag : cette impression que l'histoire échappe à Philippe Djian, qu'il se laisse surprendre par les événements et même qu'il ne maîtrise plus rien, qu'il n'en est que le dépositaire. Il a un grand plaisir à écrire là-dessus et moi j'ai un grand plaisir à lire là-dessus.
    Et puis, contrairement aux apparences, Victor Sollens n'est pas mort. Il a survécu à sa pendaison mais on se demande vraiment s'il n'aurait mieux pas fallu qu'il en fut autrement, tant toute sa famille, sa femme, Irène, ses deux fils le rejettent. Je trouve vraiment ça injuste et c'est un grand déchirement pour moi que de voir un homme rejeté à ce point. Bon, bien sûr, il a fait des conneries mais qui n'en fait pas, franchement.
    Je vais m'arrêter là car j'ai presque envie de chialer déjà en repensant à tout ça. Je ne sais pas comment ça va finir mais vraiment, on a l'impression qu'un sort a été jeté sur les Sollens, qui, s'ils sont un peu barrés, ne méritent pas ça.

    roman, paru en 2008
    10/18, 248 pages
    lecture du 10/12 au 21/12/2009
    note : 4/5
    à venir : bella ciao, Eric Holder

  • CR134 : l'exilée - Pearl Buck

    lexilee.jpgPearl Buck entreprend de nous raconter l'histoire de sa mère, Carie, une américaine d'origine hollandaise qui, à la fin du XIX, décide d'aller porter la parole de l'évangile en Chine, en compagnie de son mari, Andrew. Sur place, les deux missionnaires sont confrontés à la misère de la population, tellement insupportable pour Carie qu'elle préfère alors aider plutôt que convertir...contrairement à son mari, plus pieux et pour qui le salut de l'âme prévaut sur le reste. Carie est décrite comme une femme haute en couleur, sensible mais rieuse, généreuse, gracieuse et amoureuse de son Amérique dont elle ne cesse de regretter les paysages et les habitants. Jamais abattue, Carie n'est pourtant pas épargnée par les malheurs et elle perdra quatre de ses sept enfants.
    Mais l'exilée apparaît également comme une charge contre la religion, représentée par Andrew, un presbytérien illuminé, insensible et rigide. De son côté, Carie, devant tant de misère, a du mal à conserver sa foi et elle attend en vain un signe de dieu qui ne viendra pas.
    Vraiment, un bel hommage de Pearl Buck à sa mère, un livre très émouvant. La littérature sert à ça aussi : rendre éternelles des figures exceptionnelles mais trop noyées dans l'histoire pour y laisser une trace.

    roman, paru en 1936
    livre de poche, 255 pages
    lecture du 26/11 au 05/12/2009
    note : 4/5
    à venir : belle ciao, Eric Holder

     

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  • CR133 : une année étrangère - Brigitte Giraud

    annee-etrangere-brigitte-giraud-L-1.jpegEn fin de compte, je me suis trompé sur la fin du roman (voir note précédente) mais en fait, ce n'est pas grave, ça m'a donné une idée de roman : une fille au pair embauchée dans une famille espagnole (pourquoi pas) pour combler un vide, parce qu'elle ressemblerait à la fille disparue, qu'elle porterait même le même prénom. Mais je ne suis pas prêt d'écrire ce roman parce que j'ai d'autres projets à réaliser avant, comme par exemple construire un cabanon en bois pour y stocker des livres  ou faire une terrasse en carton.
    Et donc, le roman de Brigitte Giraud n'est pas si mal. Il est question du déracinement d'une fille au pair, des difficultés d'adaptation, de la barrière de la langue, tout ceci d'autant plus marqués dans une année étrangère qu'elle se retrouve dans une famille allemande pour le moins étrange (en ce sens, étrangère a peut-être deux sens). Et puis donc arrive le dénouement..qui nous ramène encore 60ans en arrière pendant cette foutue guerre à propos de laquelle nos auteurs français n'en finissent pas de revenir. Un peu lassant à la fin.
    Mais en dehors de ça, le roman est assez agréable à lire.
    Et j'ai hésité à écrire cette note (très courte) car j'ai hésité même à continuer le blog. Il y a des moments comme ça où je trouve que la littérature est vaine, qu'elle n'est pas du tout synonyme d'évasion (car on lit dans son fauteuil, dans son lit..et on croit s'évader parce qu'on lit des choses qui nous sont pas quotidiennes), qu'en fait elle empêche de progresser, de prendre des risques, de voyager. On ne prend aucun risque en se plongeant dans un bouquin, au contraire même, on se vautre dans son confort et on se rassure en se disant "je m'évade avec la littérature".
    Mais quelques jours après avoir penser tout ça, j'ai changé un peu d'avis. C'est comme ça que ça se passe dans mon cerveau. Les idées et les sentiments vont et viennent de façons incohérentes et désordonnées.

    roman, paru en 08/2009
    Stock, 207 pages
    lecture du 23/11 au 25/11/2009
    note : 3.5/5
    à venir : l'exilée, Pearl Buck

  • lecture en cours : une année étrangère (Brigitte Giraud)

    J'ai commencé à lire ce roman sans avoir pris connaissance de rien, ni du résumé, ni de la note d'éditeur ni de la quatrième de couverture, ni d'une quelconque critique. Départ pour l'inconnu.
    Et au bout de cent pages, voici succinctement ce que je peux dire de l'histoire : Laura; une française de 17ans est embauchée comme fille au pair dans une famille allemande, la famille Bergen qui habite quelque part dans la campagne bavaroise. Elle a du mal à s'adapter, maîtrise mal la langue, est très mal à l'aise et ne sait trop que faire de ses dix doigts. Car les Bergen sont un peu bizarre. Les deux parents se lèvent à pas d'heure, fument cigarette sur cigarette et semblent se foutrent de tout. La cadette des enfants, Suzanne est une petite insolente qui va à l'école quand elle veut et l'aîné, Thomas est le plus aimable mais est muet comme une carpe. La famille ne laisse quasiment jamais Laura tranquille, mais ils ne lui demandent même pas spécialement de travailler (alors qu'au départ, elle aimait tromper son mal être par des corvées de ménage). Par contre, elle doit les accompagner à toutes les ballades et sorties de toutes sortes.
    Cependant au fil des mois, Laura se sent plus à l'aise, en fait de moins en moins et s'attache à Suzanne et Thomas. Mais quelque chose l'échappe dans cette famille, elle ne sait pas trop quoi. Elle trouve que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille, que  tout semble vain à tout le monde. . Et on apprend aussi petit à petit ce qu'il en est de la famille de Laura. Elle a un grand frère, Simon dont elle est très proche et à qui elle écrit régulièrement. Elle a des contacts téléphoniques avec sa mère mais ne cesse de lui mentir quant à sa vie en Allemagne. On apprend aussi que la famille de la Laura a été touché par un drame : la mort d'un frère de Laura, tué dans un accident de mobylette. Suite à ce drame, les rapports au sein du couple de parents se sont tendus au point que le divorce est envisagé.
    Mon idée pour la suite (j'en suis à la moitié du roman) : je crois que Laura a été recrutée par la famille Bergen pour combler un vide. Je pense que la famille Bergen a également vécu un drame : la perte d'une fille et que ne pouvant se faire à l'idée de vivre sans elle, ils auraient eu l'idée d'engager une fille lui ressemblant physiquement, ou portant peut-être le même prénom qu'elle...ou un truc dans le genre. Ce qui expliquerait peut-être qu'on ne l'oblige à aucune corvée, qu'on lui demande juste d'être là, tout le temps là pour combler le vide, pour effacer , au moins en apparence, le drame.
    A suivre...

  • CR131 : la peine du menuisier - Marie Le Gall

    les silences du.jpgle mot de l'éditeur : «J'étais la fille du Menuisier, je le savais. Jeanne, malgré sa folie, était plus normale que moi, côté filiation. Elle le nommait. Pas moi. Nous n'avions pas de mots l'un pour l'autre. Notre lien était un long fil continu que personne ne pouvait voir. Aucun mot ne s'y accrochait comme le font les notes sur une portée. Nous-mêmes en étions ignorants, seulement soupçonneux de sa présence tenace.»
    Son père est une ombre solitaire, sa maison bruisse de silences et les murs de pierre suintent le mystère... La narratrice grandit dans une atmosphère lourde de non-dits. Pourquoi celui qu'elle appelle le Menuisier est-il si lointain ? Pourquoi sa famille semble-t-elle perpétuellement en deuil ? Elle aimerait poser des questions, mais on est taiseux dans le Finistère. Livrée à ses doutes et à ses intuitions, elle écoute les murmures, rassemble les bribes, tisse patiemment une histoire. Des années lui seront nécessaires pour percer le secret de son ascendance, mesurer l'invisible fardeau dont elle a hérité.
    D'une plume à la fois vibrante et pudique. Marie Le Gall décrypte l'échec d une relation père-fille et touche au coeur.

    Marie Le Gall est née en 1955 ci Brest. Elle est professeur de lettres à Fontainebleau. La Peine du Menuisier est son premier roman.


    mon avis : Le livre de Marie Le Gall retranscrit parfaitement l'atmosphère d'une époque (l'après guerre dans la Bretagne profonde), la crainte de la modernité, le silence dans les familles, les interdits de la religion, l'importance des morts, et surtout ici le poids des secrets. Et surtout d'un secret qui plane sur la famille et semble être à l'origine du mutisme du menuiser et de sa non-relation avec sa fille, Marie-Yvonne , narratrice du roman. Dans cet environnement d'une tristesse implacable, elle trouve refuge dans les photos des défunts affichées sur les murs comme si leur contemplation pouvait lui révéler quelque chose de la peine de celui qu'elle n'appelle pas son père mais "le menuiser".
    Quelque chose dans le propos de Marie Le Gall m'a ramené en arrière, aux discours de ma grand-mère, au mode de vie des aïeux, à leur façon de parler -ou souvent, de ne rien dire, car dans nos campagnes bretonnes, on parle de tout sauf de l'essentiel-. Je me souviens ainsi de ma grand-mère nous parlant sans cesse de ses "cousins" qu'elle avait dans tous les hameaux du coin avec cette impression que ces cousins inconnus avaient plus d'importance pour elle que ses enfants et ses petits enfants. Donc voilà, pas forcément d'une grande modernité tout ça, un peu trop roman de terroir pour moi  sans doute aussi.
    Et donc, la déception du roman, c'est le secret dévoilé à la fin : un drame qui s'est passé dans la jeunesse du menuisier..mais qui n'explique en rien son attitude envers sa fille, étant donné que sa fille n'a rien à voir avec ce drame. Et donc, c'est là que j'ai été un peu déçu, ce qui gâche un peu le tout à mon envie.
    Autobiographique ou pas, le sentiment est que l'auteur a voulu évacuer quelque chose avec ce roman. Et qu'elle fait partie de ses écrivains d'un seul roman.

    roman, paru en 08/2009
    Phoebus, 192 pages
    lecture en 11/2009
    note : 3.5/5
    à venir : l'excuse , Julie Wolkenstein (si j'arrive à le finir)